Orange et oranger – Planter un oranger

Planter un oranger

La célébrité des orangers comme arbres fruitiers remonte aux siècles héroïques et fabuleux. Si l’on se reporte aux temps historiques, on voit, d’après M. de Sacy, que l’oranger à fruit amer ou bigaradier a été apporté de l’Inde postérieurement à l’an 300 de l’hégire; qu’il se répandit d’abord en Syrie, en Palestine, puis en Egypte. On voit, dans Ëbnel-Awam, que cet arbre était cultivé à Séville vers la fin du douzième siècle. Nicolaus Specialis assure que dans l’année 1150 il embellissait les jardins de la Sicile; enfin l’histoire du Dauphiné nous apprend qu’en 1336 le bigaradier était un objet de commerce dans la ville de Nice.

L’oranger à fruit doux croît spontanément dans les provinces méridionales de la Chine, à Amboine, auxiles Mariannes, et dans toutes celles de l’océan Pacifique. On attribue généralement son introduction en Europe aux Portugais. Gallesio avance, toutefois, que cet arbre a été introduit de l’Arabie dans la Grèce et dans les îles de l’Archipel, d’où il a été transporté dans toute l’Italie.

D’après Théophraste, le citronnier ou cédratier existait en Perse et dans la Médie dès la plus haute antiquité; il a passé de là dans les jardins de Babylone, dans ceux de la Palestine, puis en Grèce, en Sardaigne, en Corse et sur tout le littoral de la Méditerranée. II formait, dès la fin du second siècle, un objet d’agrément et d’utilité dans l’Europe méridionale. Son introduction dans les Gaules paraît devoir être attribuée aux Phocéens, lors de la fondation de Marseille.

Le limonier croît spontanément dans la partie de l’Inde située au delà du Gange, d’où il a été successivement répandu, par les Arabes, dans toutes les contrées qu’ils soumirent à leur domination. Les croisés le trouvèrent en Syrie et en Palestine vers la fin du onzième siècle et le rapportèrent en Sicile et en Italie.

Les diverses espèces d’orangers sont des arbres qui, dans le midi de l’Europe, peuvent atteindre une hauteur de 8 à 9 mètres. Ils sont l’objet d’une culture assez importante, soit pour leurs feuilles, employées sous forme d’infusions, soit pour leurs fleurs, dont on fait l’eau de fleurs d’oranger, soit enfin pour leurs fruits qui servent à l’alimentation, et dont on extrait aussi des huiles essentielles et de l’acide citrique.

planter un oranger

Climat et sol pour l’oranger

Climat. — Les orangers ne prospèrent en pleine terre que dans les parties les plus chaudes du midi de la France. Au delà du 43e degré de latitude, ils sont détruits par les gelées de l’hiver. Par la même raison, ils ne peuvent être cultivés à plus de 400 mètres au-dessus du niveau de la mer. Cependant toutes les espèces n’exigent pas un climat aussi doux; les limoniers, les cédratiers sont ceux qui demandent le plus haut degré de température; les bergamotiers viennent ensuite, puis les orangers proprement dits et les bigaradiers. Si le terrain n’était qu’imparfaitement abrité des vents froids, on pourrait l’en garantir en plantant des haies de lauriers qui s’élèvent rapidement jusqu’à 7 et 8 mètres de hauteur. Le cyprès peut servir au même usage; mais il croît beaucoup plus lentement. C’est seulement dans quelques localités de la basse Provence, voisines de la mer et abritées par des coteaux des vents du nord-ouest, que la France possède des cultures d’orangers en plein air.

Sol. — Les orangers paraissent peu difficiles sur la nature du sol; ils redoutent cependant la sécheresse et l’humidité surabondantes. On a remarqué que les orangers proprement dits, les bigaradiers et les bergamotiers préfèrent les sols un peu argileux et compacts, tandis que les limoniers et les cédratiers se développent avec plus de force dans les terrains légers. Ces divers sols doivent être profonds et susceptibles d’être irrigués pendant les fortes chaleurs de l’été.

 




Culture de l’oranger

Multiplication. — La multiplication des orangers se fait, comme pour les autres espèces, dans une pépinière préparée avec soin. Le terrain qu’on veut y consacrer doit pouvoir être arrosé au moyen de l’irrigation, et être placé à l’exposition la plus chaude. Quatre procédés de multiplication sont employés pour les orangers : les semis, la greffe, les boutures et le marcottage.

Semis d’oranger dans la pépinière. — Les semis sont pratiqués soit pour avoir des sujets destinés à recevoir la greffe, soit pour se procurer des arbres francs de pied. Ce dernier mode n’est usité que pour les espèces types, comme l’oranger franc, le bigaradier franc; les diverses variétés de chacun de ces types dégénéreraient trop facilement si on les multipliait par les semis. Toutes les variétés des diverses espèces d’orangers sont ordinairement multipliées au moyen de la greffe qu’on place sur des sujets obtenus de semis. Ces sujets sont produits soit par les semences de l’oranger franc, soit par celles du bigaradier franc ou du bigaradier Gallesio, et peuvent également recevoir la greffe de toutes les espèces. Les sujets d’orangers francs se développent lentement, il est vrai, mais ils sont plus robustes, ils résistent mieux aux froids; une fois greffés, ils donnent lieu à des arbres qui se mettent promptement en plein rapport, dont les fruits sont très abondants, mûrissent vite, et sont meilleurs que ceux greffés sur le bigaradier.

Les sujets de bigaradier sont préférés seulement pour les grandes plantations des localités les plus chaudes, parce qu’ils donnent lieu à des arbres plus forts, plus vigoureux et plus durables.

Pour obtenir ces deux sortes de sujets, on procède ainsi: On choisit de beaux fruits, bien mûrs, qu’on met en tas dans un coin exposé au soleil, pour qu’ils fermentent pendant huit ou dix jours; puis on les jette dans un réservoir d’eau; après quelques heures de macération, on sépare les graines, en choisissant les plus belles, les mieux nourries, et rejetant celles qui surnagent. Les graines choisies sont semées sur les plates-bandes de la pépinière, convenablement préparées et bien fumées. On les recouvre d’une petite couche de terre mélangée de terreau de 4 cm d’épaisseur; on y répand ensuite un léger paillis, et l’on entretient le sol frais au moyen d’arrosements. Cet ensemencement est fait au printemps, aussitôt que la température s’élève à environ 15° au-dessus de zéro. Il suffit ensuite de pratiquer des sarclages et d’éclaircir les plants s’ils sont trop rapprochés les uns des autres.

Au bout d’un an de semis, au printemps, les jeunes plants ont assez de force pour être repiqués dans la pépinière. On les place alors à la distance de 30 cm les uns des autres. Au troisième printemps, on enlève les épines, les feuilles, les petits rameaux inférieurs, pour que le jeune plant puisse s’élever droit, lisse, égal, sans aucun nœud, et qu’il puisse être greffé avec succès. Cette opération est répétée chaque année, pendant tout le temps de la formation de la tige. Si un certain nombre d’entre eux développaient une tige tortueuse et difforme, il ne faudrait pas hésiter à les receper dès la seconde année qui suit le repiquage.

Ce n’est qu’au quatrième ou au cinquième printemps que les jeunes sujets sont assez forts pour être transplantés, soit encore dans la pépinière s’ils doivent y être greffés, soit à demeure, si on ne veut les greffer qu’en place. A cet effet, on déplante ces jeunes arbres avec leur motte pour ne pas découvrir les racines; si on les transplante dans la pépinière, on les place dans un nouveau carré bien préparé et bien fumé, en les plantant à la distance de 50 cm en tous sens. On empêche le sol de se dessécher au moyen d’irrigations, et l’on pratique des binages pour détruire les plantes nuisibles. Si, au contraire, les jeunes arbres doivent être immédiatement plantés à demeure, on leur donne les soins dont nous parlerons plus loin en nous occupant de cette opération.

Les individus que l’on ne veut pas greffer sont élevés de la même manière.

Greffe de l’oranger.

La greffe est pratiquée soit sur des sujets transplantés dans la pépinière, soit sur ceux qui sont plantés à demeure, et cela un an après cette plantation. Presque toutes les sortes de greffes peuvent être appliquées avec succès aux orangers. Mais ce sont les greffes en écusson Vitry ou en écusson Jouette qui sont le plus généralement employées. La première est pratiquée depuis le mois d’août jusqu’en octobre; la seconde, depuis le mois d’avril jusqu’en juin. Dans le premier cas, on choisit des écussons sur des rameaux formés depuis le printemps; et la tête du sujet n’est supprimée qu’au printemps suivant, en la coupant d’abord à 10 cm au-dessus de la greffe, puis, un mois après, à 5 cm seulement lorsque la greffe s’est développée.
Dans le second cas, les écussons sont pris sur des rameaux de l’année précédente, et la tête du sujet est immédiatement supprimée, en la coupant aussi en deux fois. Dans l’un et l’autre cas, les feuilles des rameaux sur lesquels on prend les écussons sont immédiatement coupées, à l’exception du pétiole, dont on enlève seulement les deux petites ailes qui l’accompagnent. On donne d’ailleurs à ces deux sortes de greffes les soins que nous avons prescrits en les décrivant à l’article Pépinière.

Boutures de l’oranger.

Les boutures sont moins employées que la greffe. On en fait cependant usage dans quelques circonstances, mais seulement pour les limoniers, les bergamotiers et les cédratiers, notamment lorsqu’on veut multiplier promptement ces espèces, et en grande quantité. A cet effet, on coupe sur les arbres, de décembre en février, les longs rameaux gourmands ou plumets, qui, dans tous les cas, doivent être supprimés; on enlève toutes les feuilles, moins le pétiole, à l’exception des deux ou trois du sommet. Ces boutures, ainsi préparées, sont plantées en ligne dans les plates-bandes de la pépinière profondément ameublies : on les place à 30 cm de distance les unes des autres, en les enterrant de façon à laisser deux ou trois boutons seulement au-dessus du sol ; on répand ensuite un paillis, puis on maintient la terre suffisamment fraîche pendant l’été, à l’aide d’arrosements. Lorsque les bourgeons de ces boutures ont atteint une longueur de 25 cm environ, on choisit le plus vigoureux et on le place dans une position verticale à l’aide d’un tuteur: les autres sont pincés, et on les supprime entièrement l’année suivante; on leur donne ensuite les soins convenables pour que la tige continue de s’allonger et de se former, puis on leur fait subir une transplantation dans la pépinière, avant de les planter à demeure.

Marcottage de l’oranger.

Le marcottage est aussi employé exceptionnellement. On greffe en pied, dans la pépinière, les sujets qui doivent servir de pied-mère; on rabat la greffe deux ou trois ans après, à 20 cm environ du sujet, pour lui faire développer des rameaux près du sol; puis on applique à ceux-ci le marcottage par étranglement. Les marcottes, opérées en janvier et février, sont sevrées l’année suivante, puis transplantées dans la pépinière, où l’on procède à la formation de leur tige.

Plantation à demeure.

Cette opération est faite en automne ou au printemps, suivant que le sol est plus ou moins exposé à la sécheresse. Le terrain est préparé au moyen de tranchées continues.

Les orangers sont cultivés, dans le midi de la France, en plein vent, en contre-espalier et en espalier. Les arbres en plein vent sont plantés à une distance de 6 mètres les uns des autres, s’ils sont disposés en ligne isolée, ou à 8 mètres, s’ils sont cultivés en quinconce. Les arbres disposés en contre-espalier sont plantés en ligne à environ 4 mètres de distance les uns des autres, et à 3 mètres en avant des espaliers qui entourent les jardins. La plantation est faite de façon que chaque arbre du contre-espalier soit placé en face du milieu de l’espace qui sépare chacun de ceux de l’espalier. On les fixe sur un treillage et on les maintient a une hauteur moins considérable que ceux de l’espalier. On laisse entre ces derniers le même intervalle que pour ceux en contre-espalier. Les distances que nous venons de donner ne sont que des moyennes, qu’on diminuera un peu s’il s’agit de limoniers, de cédratiers ou de bergamotiers, ou encore si le terrain est médiocre; elles seront, au contraire, un peu augmentées pour les orangers proprement dits et pour les bigaradiers qui acquièrent de plus grandes dimensions, ou bien lorsque le sol sera très fertile.

Lors de la plantation à demeure, on doit choisir entre des arbres greffés et des sujets destinés à recevoir cette opération après leur reprise. On préfère, en général, planter des sujets non greffés; on est ainsi plus certain des variétés qu’on greffera soi-même. Les arbres greffés sont surtout réservés pour remplacer ceux qui ont péri dans les plantations déjà âgées de quelques années. Dans ce cas, les hautes tiges doivent présenter une élévation d’environ lm au-dessous de la greffe; les basses tiges pour espalier on contre-espalier ont dû être greffées à 25 ou 30 cm au-dessus du sol.

La déplantation dans la pépinière et la plantation sont exécutées avec soins. Seulement, comme sous ce climat les racines sont plus exposées à la sécheresse, on les enterre plus profondément. Dans les sols compacts, le collet de la racine devra être placé à environ 10 cm de profondeur; dans les terrains légers on descendra jusqu’à 20 cm. La terre qui entoure immédiatement les racines doit être suffisamment amendée. Les binages, les couvertures, les arrosements, sont ensuite employés pour assurer la reprise de ces arbres. On donne le nom d’orangerie à l’espace consacré à cette culture.

planter des orangers

Taille de l’oranger.

La taille des orangers est destinée, comme celle des autres espèces d’arbres fruitiers, à leur donner une forme à peu près symétrique, de manière à soumettre également les diverses parties de la tige à l’action de la sève, et à en obtenir une fructification plus abondante et plus régulière.

La forme la plus convenable pour les orangers et les bigaradiers en plein vent est une sorte de tête sphérique et creuse, ce qui permet à la lumière d’éclairer en même temps l’intérieur et l’extérieur de l’arbre et de rendre également productives ces deux surfaces.

Les limoniers, les cédratiers, les bergamotiers, cultivés en plein vent, reçoivent à peu près la même disposition, seulement, la tête de l’arbre est beaucoup plus haute que large. Cela tient au mode de végétation de ces espèces, qui développent les rameaux beaucoup plus verticalement que l’oranger et le bigaradier.

La charpente des arbres en espalier et en contre-espalier ne présente aucune régularité; on se contente de faire que ces arbres couvrent uniformément, comme une muraille de verdure, la surface qui leur est consacrée.

Quant à la taille, telle qu’elle est pratiquée aujourd’hui, c’est plutôt une sorte d’élagage, qui consiste à réserver seulement: 1° les prolongements des branches principales, en les raccourcissant un peu pour les forcer à se ramifier; 2° les pousses vigoureuses qui peuvent servir à combler un vide; 3° tous les rameaux de vigueur moyenne qui sont destinés à fructifier, et le tout de façon que les deux faces des vases ou la surface des espaliers et contre-espaliers soient parfaitement planes et régulièrement garnies.

On voit qu’il y a loin de ces opérations à celles qui commencent à être employées avec tant de succès dans le nord et le centre de la France pour les autres espèces d’arbres fruitiers. Et cependant nous sommes convaincu que le produit des orangers ne ferait que gagner à l’application des mêmes procédés. Aussi conseillons-nous vivement de perfectionner cette culture: 1° en donnant à la charpente de ces arbres, au moyen des procédés précédemment décrits, une disposition parfaitement symétrique. La forme en vase ou gobelet, à haute ou à basse tige, celle en cordon oblique simple ou en cordon vertical, en espalier ou en contre-espalier, lui conviendraient parfaitement; 2° en faisant usage de l’ébourgeonnement et du pincement, pour multiplier les rameaux de vigueur moyenne, sur lesquels apparaissent les fleurs l’année suivante; on arrivera surtout à empêcher ainsi le développement de bourgeons gourmands ou plumets, que l’on est obligé de supprimer chaque année, et qui absorbent inutilement une notable quantité de la sève, qui tournera alors au profit de la formation de la charpente ou des rameaux à fruits. Nous savons bien que ces opérations pourront paraître superflues à ceux qui ont vu dans plusieurs localités les orangers complétement abandonnés à eux-mêmes; mais nous pensons qu’il y aura autant de différence entre la récolte des orangers bien taillés et ceux qu’on laisse croître en toute liberté, qu’il y en a entre les produits de nos arbres fruitiers du Centre et du Nord bien conduits, et ceux de ces mêmes arbres qui sont complétement négligés.

L’époque la plus favorable pour effectuer cette taille est, comme pour les autres espèces d’arbres fruitiers, pendant le repos de la végétation et un peu avant le nouveau bourgeonnement des arbres, c’est-à-dire dans les mois de février et de mars. On doit éviter de la pratiquer lorsque les ramifications sont mouillées par la pluie, ou immédiatement avant qu’elle tombe. L’expérience semble avoir démontré que les plaies qui sont ainsi lavées avant d’avoir été desséchées par l’air se cicatrisent moins facilement.

Lorsque, vers le mois d’août, on remarque que les orangers sont chargés d’une trop grande quantité de fruits, on ne doit pas hésiter à en supprimer un certain nombre; ceux que l’on conservera seront plus beaux, et les arbres ne seront pas épuisés l’année suivante. D’ailleurs, les jeunes oranges pourront être confites comme celles connues sous le nom de chinois.

Labours.

Deux labours sont ordinairement nécessaires pour entretenir le sol dans un état de division et de perméabilité favorables à la végétation de l’oranger. Le premier, pratiqué au printemps, après la taille, pénètre à 25 cm de profondeur, dans les sols légers, et à 30 cm dans les terrains argileux un peu compacts. Le second, donné en automne, doit être un peu plus profond. On ne doit pas craindre, en exécutant ces labours, de détruire les racines superficielles de l’oranger, car elles sont souvent atteintes par la sécheresse du sol, et l’arbre souffre; en les détruisant on favorise le développement de celles qui, placées plus profondément, n’ont pas à redouter cette fâcheuse influence. On doit, en outre, pratiquer des binages fréquents pendant l’été.

Engrais.

L’application des engrais est indispensable pour maintenir la fertilité de l’oranger; sans cela il est bientôt épuisé par la production des fruits; ceux-ci restent petits, l’arbre se dessèche progressivement, et il meurt longtemps avant d’avoir atteint son maximum de production.

Dans les contrées où l’on cultive l’oranger, on ne peut disposer que d’une bien faible quantité de fumier de ferme. On y supplée par d’autres engrais tirés soit du règne végétal, soit du règne animal. On emploie à cet usage des rognures de cornes, les chiffons de laine, les os concassés, les débris de cuirs, les résidus des magnaneries, la fiente de pigeon; enfin, on fait différents composts avec des fumiers d’étables, de bergeries ou d’écuries, auxquels on ajoute des gazons décomposés, des vases de mares, de fossés ou d’étangs, des cendres, des sarments de vigne hachés. Ces entrais sont appliqués à la fin de l’hiver.

Irrigations.

On arrive à donner à la terre, pendant les grandes chaleurs de l’été, le degré d’humidité qu’exigent les orangers au moyen des irrigations.

Les eaux que l’on emploie à cet usage doivent toujours présenter une température assez élevée. Les eaux de source, celles qui descendent des hautes montagnes sont trop froides; on ne peut s’en servir qu’après qu’elles ont séjourné assez longtemps dans de très grands réservoirs établis au-dessus des surfaces qui doivent être arrosées.

La quantité d’eau à répandre a la fois sera plus considérable dans les sols légers, à sous-sol perméable, que dans les sols compacts qui retiennent plus longtemps l’humidité.

Dans les terrains légers, on commence a arroser dans les premiers jours de juin, dès que la température s’élève à 20 degrés au-dessus de zéro, et l’on répète cette opération tous les huit ou dix jours jusqu’au mois de septembre. Dans les sols compacts, argileux, cet arrosement n’a lieu que tous les dix ou quinze jours. C’est entre le coucher et le lever du soleil que cette opération est pratiquée pendant l’été. En automne, c’est le matin.

Maladies.

Les maladies des orangers sont produites par les intempéries, les insectes, les plantes parasites, la vieillesse.

Intempéries. — Ce que les orangers redoutent par-dessus tout, c’est la gelée. C’est ainsi que périrent, au XVIIIè siècle, presque tous les orangers des bords de la Méditerranée. Sous l’action de la gelée, les fleurs noircissent, les feuilles se crispent, se roulent et se dessèchent, les fruits perdent leur brillant, l’arome se dissipe, le suc disparaît, ils deviennent amers, se putréfient et tombent; si le froid est plus intense, les rameaux se courbent, brunissent, les branches et la tige même se crevassent. Pour réparer ces dommages, il n’y a d’autre moyen que de couper toutes les parties atteintes. Ces amputations sont faites au printemps, au moment du nouveau bourgeonnement. Les plaies sont mastiquées avec soin, et l’on donne au sol une fumure très abondante.

La neige peut aussi devenir très nuisible aux orangers, s’il survient un temps clair lorsqu’ils en sont couverts; l’eau glacée qui résulte de sa fonte altère les jeunes rameaux. Pour prévenir cet accident, on emploie la fumée interposée entre les arbres et les rayons solaires, en allumant, de distance en distance, de petits tas de paille humide.

Certaines espèces d’orangers, telles que les limoniers, les cédratiers, sont parfois atteints d’une maladie analogue à la gomme qui attaque les arbres à fruits à noyau. Cette altération est due aux changements subits de température. Pratiquer des incisions longitudinales dans le voisinage des parties malades, pour faciliter la circulation des fluides, enlever toutes les parties altérées, et recouvrir les plaies avec du mastic à greffer, sont les seuls moyens de remédier à cet accident.

C’est encore aux intempéries, et surtout aux brouillards épais et aux fortes rosées du printemps qu’est due la maladie connue à Nice sous le nom depeteia, et qui se manifeste sur les fruits par une tache rougeâtre qui en brunit et finit par en altérer complétement la pulpe.
La jaunisse ou chlorose n’est le plus ordinairement due qu’à l’humidité surabondante du sol ; il devient alors indispensable de l’égoutter à l’aide des procédés décrits dans un autre article.

La pourriture des racines. — Cette maladie a fait de tels ravages que presque tous les orangers peuvent disparaitre. Les premières atteintes du mal sont indiquées par la jaunisse des feuilles, puis par des ulcères sanieux qui se manifestent vers la base de la tige. Si l’on examine alors les racines, on les trouve dans un état de putréfaction plus ou moins avancé. La cause de cette maladie n’est pas encore parfaitement connue. Toutefois nous pensons qu’on doit l’attribuer à l’abus que l’on fait d’un certain engrais, les tourteaux d’arachide. Ces tourteaux, encore assez riches en huile, mais à l’état acide, suffisent, selon nous, lorsqu’on les emploie en très grande quantité, pour produire cette altération sur les racines. Ce qu’il y a de certain, c’est que les orangeries du Cannet, près de Cannes, soumises au même climat, placées sur des terrains analogues et recevant le même mode de culture, à l’exception de l’espèce d’engrais dont nous venons de parler, sont parfaitement intactes.

Insectes nuisibles. — Un certain nombre d’insectes vivent aux dépens de l’oranger. Nous citerons particulièrement deux espèces de kermès ou gallinsectes, qui, fixés sur les feuilles et les bourgeons, épuisent l’arbre en absorbant la plus grande partie de la sève; nous avons indiqué à la culture spéciale du pêcher le moyen de détruire ces insectes.

Plantes parasites. — Risso a fait connaître deux cryptogames qui vivent sur l’oranger et lui font parfois un tort assez considérable. L’une, qu’il nomme demathium monophyltum, ressemble à une poussière noire qui finit par couvrir l’arbre entier; elle se développe dans les localités humides et ombragées. L’autre, lichen aurantii, apparaît sous forme d’une petite croûte gris blanchâtre. Le seul moyen de destruction qui ait donné des résultats satisfaisants consiste à faciliter la circulation de l’air, soit entre les branches du même arbre, soit entre les arbres, en diminuant, au moyen de la taille, la confusion des rameaux. Toutefois nous avons constamment remarqué que le demathium ou charbon apparaît toujours à la suite des kermès et disparait avec eux. Nous sommes donc convaincu que le meilleur moyen de détruire le charbon consiste à faire disparaître le kermès.

Vieillesse. — Dans le midi de la France, les orangers bien cultivés vivent, en moyenne, plus d’un siècle; on peut même prolonger leur existence au delà de ce terme, lorsque les signes de la décrépitude deviennent évidents, en coupant les branches principales à environ 50 cm du tronc, mastiquant avec soin les plaies, puis donnant au sol un labour profond et une très abondante fumure.

Récolte des produits de l’oranger.

Feuilles. — Ce sont particulièrement les feuilles de l’oranger et surtout celles du bigaradier, que l’on recueille pour les employer en infusion. On n’en dépouille pas les arbres exprès pour cet usage: ce sont seulement celles que l’on détache des rameaux supprimés lors de la taille. On les fait sécher à l’ombre, puis on les livre au commerce.

Fleurs. — Les mêmes espèces fournissent seules les fleurs dont on extrait l’huile essentielle. Tous les deux jours, en mai et juin, on fait cette récolte en secouant violemment les arbres. Il faut éviter soigneusement de faire cette récolte immédiatement après la pluie et avant l’évaporation totale de la rosée, car les fleurs perdraient de leur arome et elles entreraient très rapidement en fermentation. Malgré cette récolte, il reste toujours sur les arbres assez de fleurs pour donner une suffisante quantité de fruits. Les orangers commencent à donner des fleurs et des fruits vers l’âge de cinq ans : ils sont en plein rapport vers quarante ans; à ce moment, un bigaradier produit moyennement 40 kilos de fleurs, l’oranger proprement dit n’en donne que 20 kilos.

Fruits. — La récolte des oranges proprement dites se fait en trois fois : la première vers la fin d’octobre, alors que les fruits commencent à prendre une teinte jaunâtre; ces fruits peuvent ainsi être expédiés au loin sans se gâter; la seconde se fait en décembre ; les fruits sont alors à moitié mûrs et peuvent encore résister à un assez long trajet; la troisième au printemps, quand ils ont atteint leur maturité ; mais alors ils ne peuvent être transportés à une grande distance sans s’altérer.

Les fruits du bigaradier sont tous recueillis en septembre; ceux des cédrats en août, septembre et jusqu’en janvier; les limoniers, qui fleurissent et mûrissent pendant toute l’année, sont soumis à une récolte non interrompue.

L’oranger proprement dit, arrivé au maximum de son produit, peut donner en moyenne 300 fruits de bonne qualité. Les bigaradiers donnent environ 400 fruits. Le produit des cédratiers ne dépasse guère 40 fruits, celui des bergamotiers s’élève en moyenne à 250 fruits ; mais le plus productif de tous ces arbres est incontestablement le limonier, dont la récolte moyenne peut s’élever à 600 fruits.

L’oranger proprement dit et le bigaradier ne donnent en général une abondante production qu’une année sur deux. On diminue les effets de cette intermittence en récoltant tous le° fruits avant la fin du mois de décembre.

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Espèces et variétés d’orangers.

Les diverses sortes d’orangers peuvent être partagées en groupes, parmi lesquels nous n’indiquerons que les suivants, parce qu’ils fournissent les espèces propres au midi de la France.

1er Groupe. — Oranger à fruit doux. Pétiole des feuilles peu ailé; fleurs blanches; fruit arrondi ou ovale, obtus, rarement mamelonné, jaune d’or, quelquefois rougeâtre; vésicules de l’écorce convexes ; pulpe très abondante, très aqueuse, d’une saveur douce, sucrée, très agréable. Toutes les variétés de ce groupe sont cultivées pour leurs fleurs, dont on fait l’eau de fleurs d’oranger, et pour leurs fruits qui sont mangés crus. Voici les variétés dont la culture présente le plus d’avantage.

Oranger franc, orange douce; oranger sauvage à fruit doux. Considéré comme le type des orangers à fruits doux; arbre très vigoureux, rameaux épineux. Fruit moyen, arrondi; peau d’un beau jaune doré, un peu chagrinée; pulpe jaune. Son fruit résiste mieux que celui de toutes les autres variétés à l’intensité du froid et est assez précoce; mais sa grande vigueur retarde le moment où il donne d’abondants produits.

Oranger de la Chine. Fruit de moyenne grosseur, arrondi; peau très lisse, luisante; graines munies d’une pointe recourbée. Rameaux munis parfois de très petites epines; floraison bisannuelle; fruits peu sujets à la gelée.

Oranges à fruits pyriformes. Fruits assez gros, pyriformes ; chair jaune au centre, rouge à la circonférence. Cette variété, cultivée à Nice, est très féconde et craint peu les froids du midi de l’Europe; ses fruits mûrissent en mars.

Oranger à larges feuilles. Arbre très vigoureux; fruit gros, sphérique, à écorce mince, pulpe jaune; ses fruits, souvent en bouquets, résistent bien aux intempéries de l’hiver. Cultivé à Nice.

Oranger de Gènes. Fruits ronds ou un peu déprimés, marqués de sillons à la base; peau un peu chagrinée, jaune rouge; pulpe jaune au centre, rouge à la circonférence. Il donne une récolte presque chaque année.

Oranger de Nice. Fruit très gros, souvent déprimé aux deux extrémités; peau chagrinée, d’un beau jaune rougeâtre, un peu spongieuse intérieurement; pulpe jaune foncé. Cette variété, cultivée à Nice, est celle qui donne les produits les plus beaux, les plus abondants et les plus lucratifs.

Orange rouge de Portugal. orange grenade. Fruit rond, de moyenne grosseur, à surface chagrinée, d’un jaune foncé passant au rouge après la maturité; pulpe d’un rouge foncé surtout à la circonférence. Cultivé à Nice.

Oranger de Majorque. Assez rapproché de l’oranger franc par ses caractères. Fruit assez gros, lisse, luisant; écorce assez mince , jaune foncé; pulpe jaune.

Oranger multiflore. Fleurs extrêmement nombreuses; fruits peu volumineux, arrondis, lisses, d’un beau jaune; écorce mince; pulpe jaune.

Oranger à fruit tardif. Fruits très déprimés, gros; peau un peu chagrinée, d’un beau jaune, quelquefois rougeâtre, peu épaisse; pulpe rouge. Maturité très tardive. Préfère l’exposition du nord.

2ème Groupe. — Bigaradiers. Feuilles généralement plus larges que celles de l’oranger à fruit doux; pétiole très ailé. Fleur plus grande, plus odorante; fruit à surface plus tourmentée, d’un jaune plus foncé ; vésicules de la peau concaves; pulpe jaune, contenant un suc acide mêlé d’amertume. Les varietés de ce groupe sont cultivées pour leurs fleurs, dont on fait de l’eau de fleur d’oranger, et pour leurs fruits, employés comme condiment, ou pour la préparation de certaines liqueurs. Voici quelles sont celles qui devront être préférées pour la culture:

Bigaradier à fruit corniculé. Fleurs grandes, nombreuses, très odorantes, offrant un style qui dépasse souvent la fleur avant son épanouissement. Fruit arrondi, plus large au sommet qu’à la base, muni latéralement d’appendices en forme de cornes; écorce rugueuse, d’un jaune rougeâtre, assez épaisse, spongieuse; pulpe jaune, acide, peu amère. Cultivé pour ses fleurs et pour ses fruits; c’est un des plus féconds.

Bigaradier riche dépouillé. Tige peu élevée, rameaux courts; feuilles petites, ovales, obtuses, souvent imbriquées sur les rameaux et arquées en arrière, un peu crispées; pétiole très court, sans ailes. Fleurs très nombreuses, rapprochées en bouquet au sommet des rameaux; fruits arrondis, déprimés, rugueux, d’un jaune rougeâtre, marqués au sommet d’une grande auréole; peau offrant l’odeur du muguet; pulpe formée de grosses vésicules d’un jaune foncé, contenant un suc acide amer.

Bigaradier à fruits sans pepins. Arbre très vigoureux et prenant un grand développement. Fleurs disposées eu bouquet, très nombreuses; fruit de moyenne grosseur, tres chagriné et même bosselé, muni au sommet d’un mamelon aplati; graines toujours nulles. On cite un de ces arbres qui, à Nice, donne, tous les deux ans, 200 kilogrammes de fleurs et 4,000 fruits.

Bigaradier Gallesio. Fleurs grandes, très odorantes ; fruits gros, arrondis, d’un jaune orange foncé, peau très épaisse ; pulpe composée de vésicules d’un jaune rougeâtre obscur contenant une eau abondante acide-amère, C’est la variété qu’on doit préférer à cause de sa vigueur et de sa rusticité pour produire des sujets propres à recevoir la greffe de tous les orangers.

Bigaradier à gros fruits. Fleurs grandes, très suaves; fruit très gros, arrondi, déprimé, flexible sous le doigt, très léger, marqué de plusieurs sillons et protubérances, d’un jaune foncé; écorce épaisse ; spongieuse; pulpe d’un jaune pâle contenant un suc assez doux, un peu amer; ses fleurs sont les plus recherchées à Nice pour faire les fleurs d’oranger pralinées.

Bigaradier chinois. Tige petite; feuilles petites, ovales, aiguës, réfléchies, très pressées les unes coutre les autres. Fleur formant le thyrse au sommet des rameaux. Fruit petit, arrondi, aplati à la base, d’un jaune rougeâtre ; écorce assez épaisse, spongieuse; pulpe jaune. Cette variété résiste bien au froid; une partie de ses fruits sont confits, et le reste sert de condiment.

planter bigaradier

3ème Groupe. — Bergamotiers. Fleurs petites, blanches, d’une odeur particulière, très suave; fruits pyriformes ou déprimés, d’un jaune pâle; à vésicules de la peau concaves; pulpe verte, légèrement acide et d’un arôme très agréable. Les bergamotiers sont cultivés pour les huiles essentielles qu’on extrait de leurs fleurs et de l’écorce de leurs fruits. La variété suivante est la plus recherchée pour ce produit.

Bergamotier ordinaire, oranger bergamote. Fruit assez gros, ordinairement pyriforme, d’un jaune pâle à Paris, d’un beau jaune d’or en Italie, lisse, luisant, d’une odeur particulière très agréable; peau mince; pulpe d’un jaune verdâtre, remplie d’un suc un peu acide très aromatique.

4ème Groupe. — Limoniers ou citronniers. Rameaux effilés, quelquefois épineux feuilles ovales et oblongues, dentées; pétiole à peine ailé; fleurs de grandeur moyen ne, lavées de rouge en dehors, blanches en dedans; fruit jaune clair, ovale, oblong, rarement arrondi, à surface lisse, rugueuse ou sillonnée, terminé par un mamelon; écorce mince, à vésicules concaves; pulpe abondante, pleine d’un suc très acide et savoureux. Les limoniers sont cultivés pour l’huile essentielle de leur écorce, et pour l’acide citrique que renferme si abondamment leur pulpe et que l’on emploie pour faire des limonades, comme condiment, etc. Nous citerons les variétés suivantes comme les plus dignes d’être cultivées:

Limonier Bignette. Jeunes pousses lavées de rouge pâle; feuilles portées sur de courts pétioles non ailés; fleurs souvent disposées en corymbe, lavées de rouge au dehors; fruits ovoïdes arrondis, assez lisses, très légèrement sillonnés, d’un jaune verdâtre, terminés par un mamelon obtus, court, à moitié détaché par un sinus; écorce mince, adhérente à la pulpe très riche en suc acide. Cette variété est l’une des plus productives, une de celles dont les fruits fermentent le moins promptement; aussi sont-ce ses fruits qui sont choisis de préférence pour envoyer au loin.

Limonier Ponzin, limonier Poncine. Rameaux épineux; jeunes pousses d’un beau rouge; fleurs réunies en bouquet au sommet des rameaux, fortement lavées de rouge au dehors; fruit gros, ovale, terminé par un petit mamelon et ordinairement strié et cannelé; écorce épaisse, compacte; pulpe contenant un suc abondant peu acide.

Limonier mellarose. Rameaux très tortueux, quelquefois munis de petites épines; jeunes pousses d’un vert luisant; feuilles violettes en naissant; fleurs peu nombreuses, lavées d’une teinte violacée en dehors; fruit de moyenne grosseur, luisant, très lisse, arrondi, déprimé vers la queue, terminé au sommet par un mamelon obtus non séparé du fruit par un sillon, jaune foncé.

Limonier ordinaire. Fleurs grandes, violacées en dehors; fruits de moyenne grosseur, ovales, oblongs, lisses, d’un jaune pâle, terminés par un mamelon obtus; suc acide très abondant, C’est la variété la plus répandue dans les localités où ce fruit est un objet de spéculation.

Limonier à grappe. Fleurs grandes, très abondantes, réunies en bouquet, purpurines eu dehors; fruits de moyenne grosseur, réunis en grand nombre sur la même grappe, ovales, oblongs, ventrus, légèrement rugueux, terminés par un long mamelon pointu, assez souvent courbés; suc abondant, très acide.

5ème Groupe. — Cédratiers. Rameaux plus courts, plus raides que ceux des limoniers; fruits plus gros; chair plus épaisse, plus tendre; pulpe moins acide. Les fruits des variétés de ce groupe sont employés aux mêmes usages que ceux des limoniers et surtout pour confire.

Cédratier ordinaire. Rameaux munis de longues épines; jeunes pousses d’un rouge violâtre ; fleurs lavées de rouge violâtre; fruit ordinairement très gros, d’un rouge pourpre lors de son premier développement, d’un beau jaune safran lorsqu’il est mûr, oblong, plus renflé vers le sommet que vers la base, profondément sillonné à la surface, terminé par un mamelon; chair épaisse, blanche, tendre, d’une saveur douce; pulpe verdâtre, peu considérable, contenant une eau acidulée.

Cédratier à gros fruit, cédrat de Gènes. Rameaux garnis de longues épines; fleurs grandes, violettes en dehors; fruit très gros, oblong, bosselé, marque de sillons longitudinaux interrompus, terminé par un mamelon plus ou moins détaché d’un coté par un sinus, jaune pâle, chair très épaisse, ferme, pulpe verdâtre, presque sèche, acide. C’est seulement dans les vallées étroites, les plus chaudes des bords de la Méditerranée, et dans des sols susceptibles d’être arrosés pendant l’été, que cette variété peut mûrir ses fruits.

Cédratier de Florence. Hameaux épineux; fleurs purpurines en dehors, réunies en bouquets; fruit conique, d’un beau jaune doré, luisant, légèrement sillonné; chair blanche, tendre, d’une odeur suave; pulpe verdâtre, légèrement acide. C’est la variété la plus recherchée pour ses diverses qualités.

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