Chou-fleur – Culture du chou fleur

Culture du chou-fleur

Un terrain fertile et de fréquents arrosements sont plus nécessaires au chou-fleur qu’à la plupart des autres plantes potagères. A moins qu’on ne dispose d’un sol naturellement frais, la culture du chou-fleur est du nombre de celles auxquelles il faut renoncer si l’on ne peut leur donner beaucoup d’eau.

Plusieurs variétés de choux-fleurs sont cultivées dans les jardins maraîchers; elles diffèrent principalement entre elles quant à la précocité; les choux-fleurs tendres sont les plus hâtifs; ceux qui leur succèdent immédiatement sont nommés demi-durs; ceux qu’on désigne sous le nom de choux-fleurs durs sont les plus tardifs. Il est assez difficile de formuler un conseil positif quant au choix à faire entre ces trois variétés; on peut néanmoins faire remarquer, comme donnée générale, que les choux-fleurs tendres prospèrent dans les terres légères, où ils réussissent mieux que les durs, et que, pour les demi-durs, ils viennent également bien à peu près partout.

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Semis du chou-fleur

Semis d’automne. — Si l’on veut avoir au printemps du plant de chou-fleur bon à mettre en place, on doit semer la graine de chou-fleur hâtif en automne, dans la première quinzaine de septembre. Lorsque le plant a ses deux premières feuilles bien formées, il est bon à repiquer en pépinière dans une plate-bande à l’exposition du midi.

Sous le climat de Paris, où les hivers sont souvent assez rigoureux, le plant de chou-fleur repiqué doit être couvert de châssis vitrés à l’approche des gelées, auxquelles ils ne résisterait pas sans abri. Quand le froid devient assez sévère pour que la protection des châssis ne soit plus suffisante, on y ajoute des paillassons, du fumier ou des feuilles; mais de manière à pouvoir toujours, chaque fois que l’état de la température extérieure le permet, donner de l’air au plant, qui sans cela se trouverait trop tendre, trop dépourvu de consistance, au moment où il devrait être mis en place après l’hiver. Sous le climat plus doux des départements du centre, les châssis ne sont plus nécessaires; le plant de chou-fleur n’a besoin que d’être protégé par des paillassons, soutenus par des gaulettes, que l’on enlève quand il ne gèle pas. Dans le midi de la France, le plant de choux-fleurs hâtifs obtenu de semis en automne ne demande pas, pour passer l’hiver, d’autres soins que ceux qu’on accorde aux choux pommés précoces.

Le terrain qu’on destine à la culture des choux-fleurs, après avoir reçu un bon labour dans le courant de mars, est divisé en planches de 1 mètre 30, sur chacune desquelles on trace trois lignes parallèles également espacées. Le plant y est mis en place à 65 centimètres de distance dans les lignes. Les choux-fleurs se plantent au plantoir, comme les autres choux, en ayant soin de les mettre en terre jusqu’aux premières feuilles.
Un arrosage est nécessaire aussitôt après la plantation pour assurer la reprise du plant; à partir de ce moment, si l’on tient à récolter de beaux choux-fleurs, il faut que le sol soit tenu constamment frais par de fréquents arrosements. Pour que la pomme du chou-fleur soit tendre et d’un beau blanc, on doit, aussitôt qu’elle commence à se former et qu’elle atteint le volume d’un œuf de poule, la couvrir avec quelques feuilles intérieures, afin qu’elle soit préservée du contact de l’air et de la lumière.

Les maraîchers de Paris, pour ne pas laisser inutile le terrain vacant dans les intervalles des choux-fleurs pendant leur croissance, y plantent de la laitue et de la romaine, ou bien ils y sèment des radis ou des épinards. Ces produits sont enlevés avant les choux-fleurs précoces ou tendres; lorsque ces choux-fleurs ont été récoltés dans le courant de juin, ils plantent sur le terrain devenu libre du céleri, des chicorées, de la laitue, de la romaine, des poirés à cardes, ou bien ils y sèment des carottes hâtives, des haricots ou des épinards.

En Bretagne, où les choux-fleurs sont cultivés très en grand, on sème la graine en avril; le plant est mis en place vers le milieu de juillet; les choux-fleurs sont récoltés en septembre, octobre et novembre.



Semis de printemps. — Dans les jardins potagers en terre forte, terre plus favorable que la terre légère à la culture du chou-fleur en été, ou peut semer à bonne exposition la graine de chou-fleur à la fin d’avril ou dans les premiers jours de mai; le plant de ces semis n’a pas besoin d’être repiqué en pépinière; on le met immédiatement en place; il succède, soit aux oignons blancs, soit aux carottes hâtives, soit aux premières chicorées.

Les soins de culture à donner à ces choux-fleurs sont les mêmes que pour ceux qui ont été plantés au mois de mars; ils ont seulement besoin plus que les autres que le sol soit couvert d’un bon paillis de fumier consommé, afin de prolonger le plus possible la durée de la fraîcheur résultant des arrosements. La laitue, la romaine et la chicorée peuvent être cultivées sans inconvénient dans les intervalles de cette plantation de choux-fleurs; après la récolte, en juillet et août, il est encore temps de semer des épinards ou des mâches sur le terrain que les choux-fleurs ont occupé.

Semis d’été. — Lorsqu’on se propose d’avoir des choux-fleurs bons à récolter en automne, il faut semer la graine à une exposition ombragée, dans la première quinzaine de juin. Le plant n’a pas besoin d’être repiqué en pépinière; on le repique immédiatement en place dans le courant de juillet; la saison étant trop avancée à cette époque pour que des laitues ou des chicorées puissent être plantées avec avantage dans les intervalles, on y sème des mâches ou des épinards.

semis chou fleur

Il est indispensable d’arroser largement les choux-fleurs plantés en juillet au moment de leur mise en place et les jours suivants, quel que soit l’état de la température; car le succès de cette culture, comme de celle des choux-fleurs plantés à toute autre époque, dépend principalement de l’abondance des arrosements, qui doivent être surtout très fréquents pendant les premiers mois.

Les choux-fleurs plantés en juillet sont bons à récolter en octobre et novembre, sous le climat de Paris; il est possible d’en conserver jusqu’en février et même jusqu’en avril. On les coupe à cet effet le plus tard possible, c’est-à-dire qu’on les laisse sur pied tant que l’état de la température le permet. On fait choix pour la récolte d’un temps bien sec; les choux-fleurs, à mesure qu’ils sont coupés, sont suspendus la tête en bas dans un local où la gelée ne puisse les atteindre. Les choux-fleurs ainsi conservés se dessèchent en partie et diminuent sensiblement de volume; la veille du jour où ils doivent être livrés à la consommation, on retranche horizontalement l’extrémité du trognon, qu’on met tremper pendant quelques heures dans l’eau fraîche, en évitant soigneusement de mouiller la pomme. En peu de temps ils sont revenus à leur volume primitif sans avoir rien perdu de leurs qualités, telles qu’elles pouvaient exister au moment de la récolte.

Chou brocoli

Le brocoli est une variété de chou-fleur originaire d’Italie; on en sème la graine en juin pour repiquer le plant immédiatement en place en juillet, comme celui des choux-fleurs semés à la même époque. Ils redoutent moins que ces derniers les effets de la chaleur sèche; ils peuvent supporter sans périr un froid de quelques degrés, pourvu qu’il ne soit pas trop prolongé; on leur laisse même impunément passer l’hiver sans abri à l’air libre, sous le ciel brumeux de la Bretagne. Il est toutefois plus prudent de les relever en mottes en automne, ainsi que cela se pratique en Alsace, pour les replanter plus profondément dans des tranchées disposées de manière à pouvoir être couvertes avec du fumier ou des feuilles sèches pendant les gelées.

Deux variétés de brocolis, l’une blanche, l’autre violette, sont cultivées dans nos potagers; la variété violette, plus hâtive que la blanche, peut être semée au printemps pour en récolter les produits en automne.

Graine du chou-fleur

On fait choix des plus belles pommes de choux-fleurs et de brocolis pourles planter comme porte-graines au printemps; les meilleurs choux-fleurs pour cette destination sont toujours ceux qui proviennent de la première plantation. Ces choux-fleurs doivent être régulièrement arrosés jusqu’à l’époque où la graine approche de sa maturité; elle mûrit au mois d’août; elle conserve, comme celle de tous les choux, ses propriétés germinatives pendant cinq ou six ans.



Culture du chou-fleur aujourd’hui :

 

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culture du chou fleur

Chou-fleur : variétés d’époque

On distingue trois variétés principales de choux fleurs: le tendre, le demi-dur et le dur. Le premier est ordinairement moins fort que les deux autres; sa feuille est aussi plus lisse, plus droite et moins large; sa pomme, plus prompte à se former, est moins serrée, moins ferme, et se divise assez promptement.

Le dur a ordinairement la tige grosse et courte, la feuille plus repliée et plus large que celle du tendre; il forme sa pomme plus tard, mais il l’a plus ferme et plus serrée. Le demi-dur tient le milieu entre ces deux variétés.

Le tendre, autrement nommé hâtif, se sème sur couche à la fin de janvier; il lève en peu de jours; dès que ses oreilles sont formées, on le repique assez épais sur une autre couche; au mois de mai on le repique une seconde fois sur une nouvelle couche, en ne mettant que 15 ou 20 pieds sous chaque cloche dans ces différentes situations. Il est très important de donner de l’air aux plants autant que le temps le permet, de crainte qu’ils ne s’étiolent; et quand ils sont bien repris, c’est-à-dire au bout de 12 à 15 jours, on les décloche tout-à-fait. A la fin de mars on les met en place à deux pieds de distance en tous sens, à l’aide du plantoir, dans une terre fumée et bien ameublie; on les laisse 15 jours sans les arroser: lorsqu’ils sont repris, on les mouille, on les visite exactement, et l’on arrache ceux qui borgnent, c’est-à-dire qui ne promettent pas de pommer.

Le chou-fleur dur se cultive différemment : on le sème sur couche vers la mi-janvier, avec l’attention, quand il est levé, d’ôter les cloches pendant le jour lorsqu’il ne gèle pas, pour l’accoutumer à l’air, et de les remettre tous les soirs ; on le repique ensuite sous cloche le long d’un mur bien exposé, en observant de ne pas trop l’enterrer. Lorsque le temps est à la gelée, on jette un peu de litière sèche par-dessus les cloches, et l’on augmente la charge à proportion de la rigueur du temps; on le repique sur couche en février; on le tient couvert pendant 4 à 5 jours, jusqu’à ce qu’il ait bien repris, et on lui donne un peu d’air si le temps n’est pas trop rigoureux.

Huit jours après on ôté les cloches, pendant la journée seulement. Lorsque les grands froids sont passés, on les ôte tout-à-fait, et l’on bâtit un petit treillage pour soutenir quelques paillassons qu’on jette dessus pendant la nuit. Enfin à la mi-avril on le transplante en pleine terre, à 60 cm de distance, en ayant soin de l’enterrer jusqu’aux premières feuilles, et en observant de ne le mouiller que fort légèrement ou point du tout, et de l’abandonner pendant quinze jours. Quand il est bien repris, on commence à l’arroser médiocrement de deux jours en deux jours; mais dès que le mois de mai arrive, il faut le mouiller amplement. La pomme se trouve bonne à couper au mois de juin si la saison est favorable. On garde les plus beaux pieds pour graine, on les arrose de deux jours en deux jours, et on les arrache au mois de septembre, lorsque les siliques commencent à s’ouvrir.

planter des choux fleurs

Le chou-fleur dur demande une terre fertile sans être forte.

Telle est la méthode à suivre quand on veut a voir des choux-fleurs précoces; quant à ceux qu’on destine pour l’automne et l’hiver, leur culture est différente et beaucoup plus simple. La graine se sème assez clair au mois de mai le long d’un mur placé au nord ou au couchant, et l’on jette par-dessus deux pouces de terreau ou de crottin de cheval divisé; elle ne tarde pas à lever. On laisse fortifier le plant sans autre soin que de le sarcler et de le mouiller souvent, jusqu’à ce qu’il soit en état d’être replanté en place. On les traite de la même manière que les précédents; mais il faut les mouiller abondamment en juillet et en août; ils commencent à donner leur fruit en octobre, et se succèdent jusqu’en décembre

Il s’en trouve même une partie qui ne pomment pas en place: ce sont ceux-là qui fournissent pour la fin de l’hiver; on les met dans une serre, ou ils se développent, et durent quelquefois jusqu’à Pâques quand la serre est bonne, et qu’on est exact à en ouvrir les fenêtres dès que le temps se radoucit.

Il faut avoir soin de garantir des gelées les pieds qui se trouvent encore en pleine terre en novembre et en décembre, en les couvrant avec de la grande litière sèche.

Le chou fleur demi-dur se sème à la même époque et de la même manière que le dur, mais on peut également le semer sur couche en janvier et février, et il fournit entre les premiers et les derniers. Il est moins difficile sur la nature du terrain que les espèces précédentes, et se soutient mieux dans les années sèches ou pluvieuses.

 

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Le chou-fleur est une race à part et tout à fait distincte des autres variétés de choux. Les feuilles sont en général dressées, entières, allongées, lisses, unies sur les bords, rarement divisées, d’un vert bleuâtre, plus ou moins foncé.
Pétiole très gros et saillant, en dessus et en dessous, et d’un blanc jaunâtre avec fortes nervures à la base. La pomme qui n’est, en quelque sorte, qu’un assemblage des supports de la fleur proprement dite, doit avoir le grain très serré, blanc, et le milieu plus développé que les bords ; ce sont là les principaux caractères d’une bonne variété.

Culture du chou fleur.

— Les meilleurs centres de production, en France, sont les environs de Paris, Châlons, Saint-Brieuc, Arras, et une grande partie de la Bretagne ; ces produits sont expédiés par wagons complets à la halle de Paris. Beaucoup de cultivateurs ne font que cette spécialité, et y trouvent à coup sûr un gain rémunérateur. Beaucoup de nos produits sont expédiés à Londres. On cultive également le chou-fleur en Allemagne, en Angleterre, en Suisse.

Comme on le voit, le chou-fleur est principalement cultivé dans les pays du Nord; il y réussit bien, parce que, dans ces contrées, il y a toujours un peu d’humidité, il pleut souvent et le chou ne pousse vigoureusement que lorsque l’atmosphère est humide, c’est ce qui explique pourquoi les choux plantés dans les terres sèches ne se développent pas en été, et, quand arrive l’automne où les pluies sont fréquentes, ils poussent avec vigueur. Quand on a des terres dont le fond est humide, on est toujours sûr du résultat.

La culture du chou-fleur, sans être difficile, réclame cependant un certain savoir-faire pour réussir ; sans cela on prend beaucoup de peine pour arriver à une cruelle déception ; nous l’avons constaté maintes fois.

Le chou-fleur a besoin d’un développement rapide. Pour donner de beaux produits, il ne faut aucun arrêt dans sa végétation ; autrement les pommes se forment mal, elles sont petites, peu serrées, elles offrent l’aspect d’un fruit qui a souffert, et sont par cela même peu appréciées.

Pour obtenir cette rapidité dans la croissance, surtout en été, époque de la grande plantation des choux-fleurs, il faut qu’ils soient placés dans un sol humide, et suffisamment fumé avec de bons engrais énergiques, et qu’ils reçoivent des arrosages abondants ou l’irrigation. Cependant, il est certains sols secs où la culture en été, malgré de copieux arrosages, donne toujours de mauvais résultats. Pour prouver le fait, nous allons exposer nos expériences comparatives.
Nous avons planté à la même époque, dans trois carrés différents de nature de sols, des choux- fleurs demi- durs de Paris : le premier carré était un sol de marais, un peu tourbeux, et, par conséquent, très humide. Le deuxième carré était un terrain d’alluvions, fortement argileux. Le troisième carré était un terrain silico-calcaire, très sec en été.
Les plantations effectuées dans les deux premiers carrés n’ont pas été arrosées, et celles au contraire du troisième carré l’ont été copieusement pendant toute la saison chaude.
A la récolte, les pommes du carré numéro 1 étaient magnifiques et à grains très serrés et blancs ; celles du numéro 2 étaient assez jolies, mais beaucoup moins grosses ; celles du numéro 3 étaient petites, mal constituées et dures.

Il est donc facile de conclure que le chou-fleur se plaît de préférence dans les terres fortes, profondes ou humides ou se desséchant difficilement.

On sème le chou-fleur à trois époques différentes : 1° En hiver, pour le printemps et l’été ; 2° en été, pour l’automne; 3° enfin, en automne, pour le printemps.

Les premiers semis se font ordinairement sous châssis ou sous cloche, en janvier ou février, sur couche chaude. Lorsque le plant est assez fort pour supporter le repiquage, on
le met sur une autre couche tiède. On abrite de paillassons pendant les froids et on donne de l’air graduellement pour les habituer peu à peu à la température du dehors, et, vers la fin de mars ou au commencement d’avril on les repique en place ; ils produisent en juin-juillet.
A partir de la fin de mars jusqu’au 15 mai, on sème en pleine terre, à bonne exposition ; on repique en place, au fur et à mesure que les plants sont bons et on a des produits qui se succèdent depuis juillet jusqu’en septembre. On choisit de préférence, pour ces sortes de semis, le chou-fleur tendre ou Salomon ou mieux encore le demi-dur de Paris. Cette dernière variété réussit toujours bien, semée à toutes les époques ; c’est du reste celle que les maraîchers parisiens emploient presque exclusivement.

Les semis d’été se font depuis le 1er jusqu’au 15 juin ; on met en place en juillet, août, par un jour sombre ou pluvieux.
Bien traitées, ces plantes donnent leurs produits en octobre-novembre. Cette culture, qui parait simple, devient difficile si l’on n’a pas beaucoup d’eau.

Les derniers semis se font en pleine terre en août-septembre, dans des plates-bandes bien exposées. On repique le plant à bonne exposition et, quand les froids arrivent, on les couvre avec des paillassons brise-vent. Dans le Midi, ils passent assez bien l’hiver sans souffrir ou se conservent très bien avec le moindre abri. On les met en place en mars ; ils donnent leurs produits en mai ou juin. Le chou-fleur dur convient très bien pour cette saison.

Pour les plantations en place, on les dispose comme il a été dit pour les choux pommés. On peut contre-planter de la laitue ou de la chicorée. Le chou-fleur tendre peut être planté beaucoup plus serré que les autres variétés. Lorsque les jeunes plants sont repris, on donne, s’il est possible, un bon arrosage au purin, et on renouvelle souvent cette opération pendant qu’ils sont jeunes. On bine plusieurs fois, et profondément.

Souvent beaucoup de pieds, à l’approche des gelées, ont les pommes à peine formées et trop petites pour être consommées de suite. Alors, bien qu’elles grossissent peu pendant les froids, nous conseillons le moyen suivant qui nous a bien réussi. On ramène toutes les feuilles sur la pomme en forme de capuchon, on les attache sans trop serrer avec un raphia ou un jonc; puis on les laisse dans cet état pendant quelques jours, il faut des froids de 8 ou 10 degrés pour atteindre les pommes ainsi emmaillotées.

Lorsqu’on hiver on tient à en conserver, on peut encore essayer ce moyen. Lorsqu’on s’aperçoit que la température va baisser, on choisit une belle journée, lorsque les choux seront bien essuyés. On les arrache, et on les rentre dans une cave ou un cellier. Après avoir enlevé les feuilles extérieures, on les plante debout dans le sable qui doit être plutôt sec qu’humide. Il faut les visiter souvent pour enlever les feuilles qui pourrissent. On aère chaque fois que la température le permet.

On peut aussi les conserver quelque temps, en les suspendant la tête en bas, et en conservant une partie des feuilles. Ce procédé exige beaucoup de soins pour arriver à bien, car les feuilles moisissent vite ; il faut donc les visiter souvent.

On peut également les conserver de la manière suivante :
On commence par former une couche circulaire, avec de bon fumier de cheval, qu’il faut bien tasser ; lorsqu’il a 15 centimètres de haut, on y place le premier rang de choux-fleurs préalablement dépouillés de la plus grande partie de leurs feuilles et munis de leurs racines ; on les dispose en rond côte à côte sans trop les serrer, la pomme en dehors du fumier. Une fois le premier rang mis, on recouvre les racines de fumier, qu’il faut avoir soin de placer entre chaque pied.
On met un second lit de fumier assez haut, afin que le second rang de choux-fleurs ne touche pas au premier, et on continue ainsi jusqu’à complet achèvement de la meule qu’on peut monter aussi haut qu’on le voudra. Il est essentiel que le milieu soit toujours en contre-bas des bords, afin de former une meule conique. Si l’endroit où on les place est sain et chaud, les sujets se conserveront longtemps sans subir aucune détérioration.

En général les têtes de choux fleurs, placées dans les diverses conditions que nous venons d’indiquer, flétrissent presque toujours. Le moyen de leur rendre leur fraîcheur primitive consiste à leur laisser un assez long trognon qu’on enfonce légèrement dans le sable humide, ou mieux encore dans la mousse bien mouillée ; de cette façon, on obtient des choux-fleurs aussi frais que pendant leur végétation.

Graines du chou fleur.

— La graine de chou-fleur est excessivement difficile à obtenir pure, c’est ce qui fait comprendre son prix toujours élevé. Lorsqu’une variété est localisée, elle se reproduit franche ; la même variété semée ailleurs produira des sujets abâtardis.

Lorsqu’on veut récolter de bonnes graines de choux-fleurs, on sème en septembre. On repique sous-châssis, ou à bonne exposition pour passer l’hiver; en février ou mars, même en avril, selon les contrées, lorsqu’ils sont pommés, on choisit les sujets les mieux faits, trapus, vigoureux, et dont la pomme est serrée, ferme, exempte de petites feuilles mélangées au grain. On couvre la pomme formée avec une feuille afin qu’elle ne durcisse pas; lorsqu’elle commence à s’ouvrir, elle va monter, il faut alors la découvrir; on arrose souvent autour du pied avec le goulot de l’arrosoir. Lorsque les porte-graines commencent à se mettre en fleurs, on pince les extrémités des plus vigoureuses, afin de nourrir les branches du dessous. Il
faut veiller aux pucerons et les détruire, en les aspergeant d’eau salée ou de nicotine, ou en le saupoudrant de chaux vive en poudre. Au fur et à mesure que les siliques mûrissent, il faut les couper et les étendre sur une toile pour les faire sécher au soleil; il n’y a plus qu’aies vanner et les nettoyer, on prétend que la graine qui est la première mûre est la meilleure. Les graines sont bonnes pendant cinq ans, 30 grammes contiennent 9880 graines.

Variétés.

— Le genre chou-fleur, qu’on croit issu du chou vert, a été classé en trois principales variétés : le tendre, le demi-dur, et le dur. Il n’y a pas de caractère propre qui les distingue de prime abord : la différence existe seulement dans la précocité, dans le grain plus ou moins serré, et dans la qualité.

Chou-fleur tendre. — Il est généralement de petite taille, très hâtif, produisant une petite pomme serrée, et se divisant promptement.

Chou-fleur demi-dur. — Il produit une plante assez forte, dressée, sa pomme est beaucoup plus grosse, à grain plus serré, et beaucoup plus blanche que le chou-fleur tendre.

Chou-fleur dur. — Il constitue une forte plante, produisant une grosse pomme globuleuse, excessivement serrée, à grain très fin, et d’une excellente qualité.

Chou-fleur tendre de Paris ou Salomon. — Très hâtif, formant une pomme moyenne, peu serrée, et ne se conservant pas longtemps, convient pour les semis d’hiver et d’été.
Chou-fleur nain hâtif d’Erfurth. — Variété très précoce, pied très court, pommant bien, à grain un peu plus serré que le Salomon, très blanc, se conserve difficilement pur; il faut tirer ses graines d’Allemagne, si l’on veut avoir de très beaux produits.

Chou-fleur demi-dur de Paris. — Excellente variété, pouvant se cultiver en toute saison, et donnant de beaux produits ; pommes grosses, fermes, à grain serré; se conservant bien ; très rustique, très estimée sur les marchés.

Chou-fleur Lenormand. — Variété très rustique, pommant bien, productive ; elle a donné naissance à la suivante, et, prétend-on, a été avantageusement remplacée par elle.

Chou-fleur Lenormand pied court. — Variété très précieuse sous tous les rapports, rustique ; pied très court, feuilles un peu étalées, courtes, très épaisses, pomme grosse et très ferme ; se conservant longtemps, excessivement productive.

Chou-fleur demi-dur de Saint-Brieuc. — Variété très répandue en Bretagne, très rustique, formant des pommes globuleuses à grain excessivement serré et très ferme, d’un goût un peu musqué et fade ; convient parfaitement pour l’exportation.

Chou-fleur dur de Paris. — Variété très répandue aux environs de Paris, où elle est cultivée en grand, très tardive, rustique, formant de grosses pommes régulières, à grain très serré et ferme.

Chou-fleur dur de Hollande. — Variété demi-tardive, cultivée en grand en Allemagne, où elle est très estimée ; nous en avons plusieurs fois essayé la culture, mais nous trouvons, que, dans les climats un peu chauds, les pommes sont relativement très petites par rapport au développement de la plante qui est excessivement vigoureuse.

Chou-fleur de Stadthold. — Variété tardive, pommant bien et serré, ayant à peu près le même port que le dur de Hollande, peu cultivée en France.

Chou-fleur dur de Walkeren. — Variété très tardive, doit être semée en fin mars, première quinzaine d’avril, pour produire à l’automne. Semée en mai ou juin, comme les brocolis, elle passe très bien l’hiver et pomme de très bonne heure au printemps. Excellente, à grain serré et ferme.

Chou-fleur géant de Naples. — A peu près aussi rustique que celui de Walkeren, très grand, très haut de pied, pomme très grosse, grain ferme et serré.

Chou-fleur dur d’Angleterre. — Très tardif et résistant bien au froid.

Chou-fleur d’Alger. — Très vigoureux, à pied gros et élevé, un peu tardif.

Chou-fleur noir de Sicile. — Vigoureux et rustique ; semé à l’automne, il passe l’hiver et pomme au printemps.

Parmi les variétés nouvelles ou peu connues, nous citerons :

Chou-fleur dur amélioré de toute saison de Fournier. — Ressemblant au chou-fleur dur ancien, mais plus hâtif de quelques jours ; pomme grosse, globuleuse, à grain blanc et serré ; convient pour la culture d’automne.

Chou-fleur amélioré de Châlons. — Magnifique espèce à pomme très volumineuse, à grain fin et serré, très ferme, réussit bien à l’automne, sa principale saison.

Chou-fleur Alleaume nain hâtif. — Pied court, pomme grosse à grain blanc et serré ; convient pour la culture de primeurs.

Chou-fleur Lemaître à -pied court. — Très bonne variété, hâtif blanc, assez gros.
Chou-fleur géant de Naples, demi-hâtif. — Variété à grand rendement, doit être plantée assez éloignée.