Cerise et Cerisier – Planter un cerisier

Planter un cerisier

La cerise est, sans nul doute, l’un des fruits les meilleurs et les plus utiles. La consommation qu’on en fait à l’état frais est considérable. On la conserve aussi sous forme de confitures, dans l’eau-de-vie ou desséchée comme les pruneaux. Enfin, on en fait diverses liqueurs, telles que le marasquin et le kirsch-wasser, le ratafia de cerises, le vin de cerises, etc

Climat et sol.

Le cerisier s’accommode du climat des diverses contrées de la France. Quant à la nature du sol, il redoute plus l’humidité que la sécheresse, et préfère les terrains légers ou de consistance moyenne, un peu calcaires. Le cerisier n’est point difficile sur la nature du terrain; cependant il réussit mieux dans une terre légère et qui a du fond, que dans les terres trop fortes, humides ou froides, dans lesquelles la fleur est sujette à couler et les fruits ont moins de goût ou plus d’aigreur.

planter un cerisier

Culture du Cerisier

Multiplication.

Quant aux moyens d’élever cette espèce dans le jardin fruitier, voici les soins qu’elle réclame.

Le cerisier peut être greffé sur trois sortes de sujets : le merisier, le prunier de Sainte-Lucie ou Mahaleb et le cerisier franc. Le choix à faire entre ces sujets est surtout déterminé par la forme à donner aux arbres.

Le merisier est le plus vigoureux de ces trois sujets; on l’emploie exclusivement pour former des arbres à haute tige.

Le prunier de Sainte-Lucie ou Mahaleb, qui croît spontanément sur les coteaux calcaires, est moins vigoureux que le merisier, mais il est plus rustique. On le préfère pour tous les arbres à basse tige, pyramides, vases et espaliers.

Le cerisier franc tient le milieu par sa vigueur entre les deux autres sujets. Il est assez rarement employé.

Ces sujets sont tous multipliés au moyen du semis des noyaux. Mais il est plus simple d’en acheter de jeunes plants dont on forme une petite pépinière pour planter ensuite les jeunes sujets à demeure après la greffe.
Vers la fin d’août de la même année, ces divers sujets sont greffés en écusson à œil dormant. Si, au printemps suivant,quelques-unes de ces grefFes n’ont pas réussi, on pourra pratiquer celle en couronne perfectionnée ou celle en fente anglaise.

Les cerisiers sont cultivés soit dans le jardin fruitier, soit dans les vergers proprement dits, ou dans les vergers agrestes. Examinons séparément ces deux modes de culture.

CULTURE DU CERISIER DANS LE JARDIN FRUITIER.

Le cerisier est une des richesses principales du jardin fruitier. On l’y cultive en vase, en cône, en contre-espalier et en espalier, excepté dans le Midi toutefois, où, dans cette dernière position, il souffrirait de l’excès de chaleur, à moins qu’on ne le place à des expositions froides.

Planter un cerisier de nos jours :




Taille du cerisier

Le mode de formation de la charpente du cerisier pour les diverses formes qu’on veut lui imposer ne diffère nullement de celui employé pour les espèces précédentes. Toutefois, si l’on veut le soumettre à la forme conique, il faut veiller à ce que les branches latérales de la base ne nuisent pas, en devenant trop fortes, à l’allongement de la tige principale. A cet effet, on taille ces branches un peu plus court que nous ne l’avons conseillé pour le poirier. On peut encore arrêter la végétation trop vigoureuse de ces ramifications en pinçant, pendant l’été, leur bourgeon terminal.

Quant au mode de formation et de taille des rameaux à fruits, il ne diffère pas de celui du prunier. Ainsi les boutons que portent les prolongements successifs des branches de la charpente se développent en bourgeons pendant l’été suivant ; à cette époque, on pince les plus vigoureux aussitôt qu’ils ont atteint 10 cm de longueur et de façon à ne leur laisser qu’une longueur de 8 cm environ. Au printemps suivant, chacun des rameaux qui en résultent est raccourci en employant la coupe, le cassement partiel ou complet, suivant leur degré de vigueur, comme pour le poirier. Cette opération produit, l’année suivante, l’effet désiré. Ces divers rameaux sont alors coupés au-dessus du second bouquet. Il est utile d’enlever ainsi une certaine partie de leur étendue, afin de refouler la sève vers leur base, et d’y faire naitre de nouveaux bourgeons destinés eux-mêmes à remplacer les petits rameaux qui vont fructifier pendant cette même année. L’année suivante, on coupe l’ancien rameau fructifère immédiatement au-dessus du nouveau rameau qui s’est développé vers la base, et l’on applique à celui-ci les mêmes soins qu’au rameau primitif, et ainsi de suite chaque année.

On emploiera également la greffe par approche herbacée, pour remplir les vides formés sur les branches parmi les rameaux à fruits.

Greffe en fente du cerisier de nos jours :

CULTURE DU CERISIER DANS LES VERGERS.

Dans les vergers, le cerisier reçoit les soins que nous avons recommandés pour le prunier. Ainsi on en forme des quinconces ou on les plante en lignes plus ou moins distantes, en les associant à la culture des céréales ou à celle de la vigne. Seulement la distance à réserver entre ces arbres n’est pas la même ; on peut, sous ce rapport, partager les cerisiers en trois séries : les guigniers et les bigarreautiers, qui prennent de grandes dimensions, doivent être plantés à environ 14 mètres les uns des autres; les cerisiers proprement dits, dont la tête s’évase, mais qui s’élèvent moins, seront plantés à 10 mètres. Enfin, certaines variétés de cerisiers, comme les cerisiers anglais, se développent naturellement en pyramide ; on les greffe d’ailleurs à un mètre du sol seulement, afin de hâter la maturation de leurs fruits et d’en faciliter la récolte. Ces arbres, cultivés en grande quantité dans les sols légers des environs de Paris, sont plantés seulement à 6 mètres de distance les uns des autres. Il est bien entendu que ces distances moyennes doivent augmenter ou diminuer suivant le plus ou moins de fertilité du sol.

La tête des cerisiers à haut vent est formée comme celle des pruniers. Quant aux rameaux à fruits, on en abandonne aussi la formation et le renouvellement à la nature. Ce que nous avons dit de la restauration des pruniers et de leurs maladies s’applique également aux cerisiers.

Récolte et conservation.

Les cerises ne doivent être récoltées qu’après leur maturité parfaite, afin que le principe sucré y soit le plus abondant possible; mais on ne doit pas laisser dépasser ce moment, car elles perdent assez rapidement leur qualité.

Dans certaines contrées, et notamment dans le Midi on conserve les cerises en les faisant sécher comme les pruneaux; on leur donne alors le nom de cerisettes.

La vie d’un cerisier en vidéo :

Espèces et variétés du cerisier

Nous partageons les cerisiers en deux classes. La première contiendra les cerisiers à fruits en cœur, et la seconde les cerisiers à fruits ronds.

1ère Classe — CERISIERS A FRUITS EN COEUR.

Les cerisiers de cette classe sont de grands arbre qui s’élèvent droits, soutiennent bien leurs branches, laissent pendre leurs grandes feuilles dentelées profondément et leurs fleurs, qui s’ouvrent peu. Leurs fruits, de la forme desquels ils tirent leur nom et leur principal caractère, sont amers, ou doux et sucrés, couverts d’une peau adhérente à la chair. Les principales espèces contenues dans cette classe sont les merisiers, les guigniers et les bigarreautiers.

Merisiers.

Merisier A Petit Fruit. Cet arbre est le plus grand de tous ceux de son genre. Il soutient bien ses branches, qui s’étendent sans confusion. Ses bourgeons sont forts et vigoureux; leur écorce est claire, unie et brillante. Ses boutons sont longs et pointus; ses feuilles sont grandes, d’un vert brillant par dessus, d’un vert blanchâtre par dessous, et pliées en gouttière; ses fleurs, pendantes, peu ouvertes, ont leurs pétales très blancs, un peu froncés par les bords, et fendus ou comme taillés en cœur à l’extrémité; ses fruits, très petits, et d’une forme ovale plutôt qu’en cœur, sont divisés suivant leur hauteur par une gouttière très peu marquée; leur peau est blanche, rouge, noire, suivant la variété du merisier ou suivant le degré de maturité du fruit, qui prend successivement ces trois couleurs, si c’est un fruit noir. Les variétés de fruit rouge deviennent d’un brun très foncé; mais cette couleur se borne à la peau sans se communiquer à la chair, à l’eau et au noyau. La chair est sèche; l’eau âcre, et fade dans l’extrême maturité du fruit; le noyau ovale, fort adhérent à la chair, gros par rapport au volume du fruit. Maturité vers la fin juin.

Comme le mérisier s’élève et se multiplie de noyaux dans les bois, où il se plaît, on en trouve un grand nombre de variétés à peu près également méprisables pour le fruit. On le cultive dans les pépinières pour former des sujets sur lesquels on peut greffer toutes les espèces de cerisiers.

Mérisier à Fleur Double. Ce mérisier ne diffère point du précédent par le port et le feuillage; seulement il ne devient pas aussi grand. Ses fleurs, qui s’épanouissent à la fin d’avril ou au commencement de mai, et sont composées d’un grand nombre de pétales disposés en forme de roses, lui assignent une place distinguée parmi les arbres d’agrément. Comme il ne produit point de fruit, je ne m’étendrai pas davantage sur sa description.

Merisier A Gros Fruit. Cette variété ne parvient pas à la grandeur des merisiers à petit fruit. Ses bourgeons sont moins forts, et d’une couleur plus brune; ses feuilles d’un vert plus foncé, et leurs nervures ordinairement teintes ou tachées d’une couleur rouge. Son fruit surpasse de beaucoup en grosseur celui des autres merisiers, et approche des petites guignes; il est allongé, et pend à de longues queues; sa peau est fine, noire, lorsque le fruit est bien mûr; sa chair tendre, mollasse, d’un rouge foncé; son eau abondante et sucrée, mais un peu fade; son noyau gros, et teint de rouge.

On cultive ce merisier pour le fruit, qui sert aux liquoristes.

Guigniers

Guignier à Fruit Noir. Le guignier, d’une taille un peu inférieure à celle du merisier, est beaucoup plus touffu. Ses branches sont plus menues, très garnies de feuilles, ce qui fait qu’elles se soutiennent moins bien que celles du merisier. Ses bourgeons sont forts, leur écorce brune; ses boutons longs , bien arrondis sur leur diamètre. Ses fleurs s’ouvrent peu ; les pétales sont très minces, un peu creusés en cuilleron, et leur extrémité moins fendue en cœur que dans le merisier. Ses feuilles sont grandes, presque ovales, d’un vert clair en dessous et d’un vert foncé en dessus, pendantes, et pliées en gouttière en dedans.

Le fruit du guignier à fruit noir est bien figuré en cœur, aplati, beaucoup plus gros du côté de la tête que du côté de la queue; sa hauteur est de 9 lignes, et son diamètre de 8 lignes. Sa peau est fine, semée de petites inégalités, d’um brun très foncé et presque noir lorsque le fruit est à son dernier degré de maturité; sa chair d’un rouge très foncé, un peu mollasse; son eau de la même couleur, douce et un peu fade; son noyau gros, adhérent à la chair, blanc ou teint très légèrement. Cette guigne mûrit au commencement de juin ; elle serait plus estimée si la cerise ronde ne paraissait pas en même temps.

Guignier A Petit Fruit Noir. Cet arbre est une variété du précédent, dont il ne diffère sensiblement que par le fruit, qui est moins gros et moins allongé. Cette guigne mûrit au commencement de juin.

Guignier A Gros Fruit Blanc. L’arbre ne diffère du guignier à fruit noir que par l’écorce de ses bourgeons, qui est de couleur cendrée, et par le vert de ses feuilles, qui est plus pâle. Le fruit est divisé suivant sa hauteur par une ligne rouge très fine, sans profondeur; sa peau est de couleur de chair du côte du soleil, et d’un blanc de cire du côté de l’ombre; sa chair est très blanche, et un peu plus ferme que celle de la guigne noire; son eau blanche, d’un goût assez agréable; et son noyau tout blanc, et adhérent à la chair.

Cette guigne mûrit vers le 10 de juin.

Guignier A Gros Fruit Noir Luisant. Le port de cet arbre est le même que celui des autres guigniers. Le bourgeon est peu arrondi, comme cannelé à l’extrémité, de couleur jaunâtre, point ou presque point tiqueté; la fleur est moindre que celle des autres guigniers; les feuilles, grandes, dentelées profondément et surdentelées, se soutiennent un peu moins que celles des autres guigniers. Le fruit a 9 lignes de hauteur et autant sur son grand diamètre; sa peau est noire, unie, luisante; sa chair rouge, plus ferme que celle des autres guignes; son eau abondante et d’un goût agréable; et son noyau un peu teint de rouge. Maturité vers la fin de juin. S’il était plus hâtif, ce guignier mériterait d’être cultivé à l’exclusion de tous les autres.

plantation cerisier

Bigarreautiers

Fruit Rouge. Le bigarreautier se multipliant ordinairement par la greffe, il est impossible de déterminer sa grandeur naturelle. Greffé sur le merisier, sa taille approche de celle du guignier. Il pousse moins de bois, le nourrit mieux, et le soutient à peu près de même.

Les bourgeons du bigarreautier à gros fruit rouge sont gros et bien nourris; ses fleurs s’ouvrent peu. Ses feuilles sont dentelées régulièrement, assez finement, et surdentelées, d’un vert plus clair, plus garnies de nervures et plus pendantes que celles du guignier; elles sont formées en gouttières ou repliées en dedans par les bords. Le fruit est gros, convexe ou renflé d’un côté, aplati de l’autre, et divisé par une rainure assez profonde qui règne sur toute la longueur, de la tête à la queue; il paraît comme carré lorsqu’on le regarde de coté; il a dix lignes et demie de hauteur, dix lignes et demie sur son plus grand diamètre, et neuf lignes sur son petit diamètre. Sa peau est fine, unie, brillante, d’un rouge foncé du côté du soleil, d’un rouge vif du côté de l’ombre; sa chair est ferme, très succulente, blanchâtre, semée de veines plus blanches, et rouge autour du noyau et sous la peau du côté frappé du soleil; son eau est abondante, rosée et excellente; son noyau ovale, jaunâtre ou couleur de chair.

Ce fruit, le meilleur des bigarreaux et de tous les fruits de sa classe, mûrit ordinairement après la mi juillet.

Bigarreautier à gros fruit blanc. Ce bigarreautier diffère très peu du précédent. Son fruit a la même forme, la même grosseur et les mêmes proportions; mais la peau est d’un rouge très clair, presque couleur de chair du côté du soleil, d’un blanc de cire du côté de l’ombre. Sa chair est blanche, succulente, un peu moins ferme que celle du bigarreau rouge; son eau est un peu moins relevée et agréable. Son noyau est blanc.

Bigarreautier A Petit Fruit Hatif. C’est une variété du précédent, dont elle ne diffère que par le fruit, qui est plus petit, et la maturité, qui a lieu dès la mi juin.

Bigarreautier Commun. Ce bigarreautier tient le milieu entre les hâtifs et les tardifs pour la grosseur du fruit, la fermeté de la chair, le goût, et le temps de la maturité. Quelques jardiniers assurent qu’il y en a plusieurs variétés; mais ils ne les distinguent que par la couleur, et un peu plus ou moins de grosseur et de qualité, différences que le terrain, l’exposition et le degré de maturité peuvent produire.

2ème Classe — CERISIERS A FRUITS RONDS.

Cette classe comprend. 1.° toutes les espèces et variétés de cerisiers dont les fruits sont proprement dits à Paris cerises; 2.° quelques espèces qui participent de la première classe, et plus essentiellement de la seconde. Les arbres de la seconde classe ne parviennent point à la grandeur de ceux de la première, et ne soutiennent pas si bien leurs branches. Leurs feuilles sont moins grandes, plus étoffées, d’un vert plus foncé, plus fermes sur leurs queues. Leurs fleurs sont moindres, mais plus ouvertes. Enfin leurs fruits sont ronds, fondants et acides; la peau se détache aisément de la chai, au lieu qu’elle est fort adhérente aux guignes et aux bigarreaux.

Cette classe comprenant un nombre immense d’espèces et variétés, nous ne nous occuperons que de celles dont la culture est le plus recommandable.

Cerisier Commun A Fruit Rond. Sous ce nom est compris un grand nombre de variétés de cerisiers qui s’élèvent de noyau dans les vignes, les vergers, et même dans les bois. Ils varient par la grandeur de l’arbre, des feuilles et des fleurs, et surtout par le goût, la grosseur et l’époque de la maturité.

Ces cerisiers n’exigent ni soin ni culture. Lorsqu’ils commencent à porter du fruit, on en examine la qualité. On conserve ceux qui en produisent de bon, et on les multiplie par les drageons qui sortent de leurs pieds ou de leurs racines. Ces cerisiers ont l’avantage de bien nouer et de manquer rarement.

Cerisier De Montmorency A Gros Fruit. — Gros gobet. — Gobet A Courte Queue. Cet arbre devient médiocrement grand, à peu près de la taille des plus grands cerisiers communs. Il noue difficilement son fruit, et rapporte ordinairement peu. Ses bourgeons sont très menus, longs, d’un brun rougeâtre, un peu plus clair du côté de l’ombre que du côte du soleil, très peu tiquetés et de très petits points. Les boutons sont petits, obtus, et les supports plats. Les fleurs ont onze lignes de diamètre. Le pétale est rond et légèrement froncé par les bords. Il sort trois ou quatre fleurs d’un même bouton ; et les boutons à fruit étant fort près les uns des autres, ce cerisier paraît produire ses fleurs et ses fruits par bouquets. Les feuilles sont petites, allongées, plus étroites vers la queue qu’à l’autre extrémité.

Le fruit est gros, très aplati par la tête et la queue. Son grand diamètre est de onze lignes, et sa hauteur de neuf lignes. Laquelle, longue de quatre à dix lignes, est très grosse, forte, et placée dans une cavité très évasée. L’œil est dans un petit enfoncement plus marqué que dans aucune autre cerise. La peau est d’un rouge vif, mais peu foncé; la chair fine, d’un blanc un peu jaunâtre; l’eau très agréable; et le noyau blanc.

Cette belle cerise, grosse, très charnue, excellente, mûrit vers la mi-juillet.

Cerisier De Montmorency. La fleur de ce cerisier est un peu plus grande que celle du gros gobet; son fruit est moindre, et moins comprimé de la tête à la queue. Dans sa parfaite maturité sa peau devient d’un rouge foncé. Sa chair est blanche et fine; son eau un peu acide, mais agréable.

Cette cerise mûrit au commencement de juillet, avant le gros gobet. Quoiqu’elle lui soit un peu inférieure en grosseur et en bonté, cependant on en multiplie le cerisier de préférence à celui du gros gobet, parce qu’il est moins sujet à couler, et qu’il rend beaucoup plus de fruit.

Cerisier A gros Fruit Rouge Pale. Les bourgeons de cet arbre sont presque doubles en grosseur de ceux du gros gobet, d’un brun plus foncé, et tirant moins sur le rouge; ses boutons sont une fois plus gros et plus longs, et pointus, même ceux à fruit. Les fleurs s’ouvrent un peu moins que celles des cerises de Montmorency. Les feuilles, dont la grosse arète est teinte en rouge, se terminent par une pointe assez aiguë. Il sort trois fleurs de chaque bouton, rarement deux, presque jamais une ou quatre.

Son fruit est gros, bien arrondi par la tête, aplati par l’autre extrémité, très peu aplati sur son diamètre. La queue est bien nourrie, et plantée dans une cavité étroite classez profonde; l’extrémité par laquelle elle est attachée au fruit est d’un beau rouge.

La peau de la cerise est fine, d’un beau rouge vif, mais clair et très lavé; la chair un peu transparente, blanche; l’eau de même couleur et très agréable; le noyau blanc; l’amande bien nourrie et peu amère.

Cette belle cerise, qui mûrit à la fin de juin, est une des plus excellentes. Elle est encore rare dans quelques localités, mais elle mérite d’y être très connue.

Cerisier A Fruit Ambre, A Fruit Blanc. De tous les cerisiers à fruits ronds, celui-ci est le plus grand. Ses branches,longues, nombreuses, sans confusion, se soutiennent bien. Ses bourgeons sont gros gris clair dans le bas, fort tiquetés de très gros points blanchâtres. Les fleurs s’ouvrent moins que celles de la plupart des cerisiers à fruit rond; ordinairement il en sort quatre de chaque bouton. Ce cerisier, par sa grandeur, la disposition de ses branches, l’étendue et l’attitude de ses feuilles , approche beaucoup d’un cerisier à fruit en cœur. La peau du fruit est fine, un peu dure. Celle des fruits qui sont découverts et exposés au soleil se teint d’un rouge clair; le côté de l’ombre est comme tiqueté et marbré de rouge léger et de jaune. Celle des fruits qui sont couverts ou à l’ombre des feuilles, est d’un jaune d’ambre dans la plus grande partie, et le reste est d’un rouge très-clair. La chair est un peu transparente, blanche, semée de fibres plus blanches; l’eau abondante, sucrée, douce sans fadeur.

Cette excellente cerise mûrit vers la mi-juillet. Elle a, comme la plupart des bonnes cerises, le défaut de nouer difficilement et d’être peu abondante.

planter cerisier

Griottier.

Ce cerisier est un peu moins grand que le précédent; il est moins garni de branches; il donne plus de fruits.

Ses bourgeons sont gros, courts, d’un rouge brun peu foncé du côté du soleil, verts du côté de l’ombre; ses boutons, de forme presque conique, se terminent en pointe. Ses fleurs s’ouvrent bien, et sortent ordinairement trois d’un même bouton; le pétale est très creusé en cuilleron , et le calice très rouge. Ses feuilles sont grandes, d’un vert très foncé, terminées en pointe longue et aiguë, pliées en gouttière et un peu pendantes sur leurs queues.

Le fruit du griottier est gros, comprimé par la queue, quelquefois même un peu vers la tête, aplati d’un côté suivant sa hauteur, et soutenu par une queue bien nourrie. Sa peau est fine, noire, luisante; sa chair ferme, d’un rouge brun très foncé, très douce et très agréable, et son noyau très légèrement teint de rouge.

Cette cerise mûrit au commencement de juillet; elle est avec raison une des plus estimées.

Griottier De Portugal. L’arbre est vigoureux, de grandeur médiocre, assez fécond. Ses bourgeons sont gros, très courts, d’un jaune mêlé de rougeâtre; et ses boutons obtus. Ses fleurs sortent trois on quatre de chaque bouton; les pétales, beaucoup plus larges que longs, sont divisés suivant leur longueur par un grand pli, et se chiffonnent un peu par les bords. Ses feuilles sont grandes, surdentelées à leur extrémité, et supportées par des queues grosses et fortes, teintes d’un rouge violet.

Le fruit du griottier de Portugal est très gros et très beau, aplati par les extrémités et un peu par un côté; sa queue est grosse, surtout à son insertion dans le fruit, où elle est reçue dans une cavité évasée, et assez profonde. La peau du fruit est cassante, d’un rouge brun moins foncé que la griotte commune; la chair est ferme, d’un rouge foncé qui s’éclaircit beaucoup près du noyau; l’eau d’un beau rouge, abondante, excellente, sans acide, relevée d’une petits amertume agréable plus ou moins sensible suivant les terrains. Le noyau est presque blanc ou très peu teint. Cette griotte mûrit dans le commencement de juillet. On la regarde comme la plus grosse et la meilleure de toutes les cerises.

Griottier d’Allemagne. Toutes les parties de ce cerisier sont aussi petites et délicates que celles du précédent sont grosses et vigoureuses. Le bourgeon est long, menu, son bouton oblong, obtus et bien nourri. La fleur s’ouvre moins que celle des cerisiers, plus que celle des merisiers; il en sort trois ou quatre de chaque bouton.

La peau du fruit est d’un rouge brun foncé approchant du noir, moins cependant que la griotte commune, la chair est d’un rouge foncé, l’eau abondante un peu trop relevée d’acide, qui dans les terrains froids et humides va jusqu’à l’aigreur; le noyau est un peu teint et terminé par une petite pointe. Ce fruit mûrit à la mi-juillet.

 

Enregistrer

Enregistrer