Pois – Culture des pois

Culture des pois aujourd’hui




Culture des pois selon les anciens

Le pois est peu difficile sur le choix du sol, il réussit à peu près partout, pourvu que les engrais ne lui manquent pas. Cependant, il semble que la réussite est meilleure dans les terres sablonneuses, suffisamment mélangées d’argile.

La culture des pois se fait presque partout en France, elle varie selon les localités, mais c’est surtout le Midi, le Sud-Ouest et une partie de la Bretagne qu’il s’en cultive le plus, car il n’est peut-être pas de légumes qui donnent au producteur des résultats aussi rémunérateurs.

On sème les pois très épais, depuis la fin d’octobre jusqu’en avril, en lignes espacées, selon la vigueur de l’espèce: de 80 centimètres à 1 mètre, pour les grandes variétés à rames ; de 40 à 60 centimètres, pour les nains ; de 70 à 80 centimètres, pour les demi-nains.

Dans les centres de production, comme Bordeaux, Agen, Toulouse, etc., on sème sur ados, de préférence sur le côtes face au midi, afin qu’étant germes les semis soient abrités du nord; c’est un bon procédé, applicable à toutes les contrées.

Dans la culture potagère, pour utiliser le mieux possible le terrain, on sème par planche de deux lignes espacées de 35 centimètres avec un sentier de 60 pour les variétés demi-naines; quant aux variétés naines, on les distance comme nous l’avons indiqué, mais sans observer de sentier.

Lorsque les pois auront atteinte ou 8 centimètres de haut, on les bine légèrement; lorsqu’ils ont atteint le double de hauteur, on renouvelle l’opération et on les butte légèrement en ramenant la terre chaque côté. Ensuite on les rame avec des branches garnies de nombreuses ramifications dès la base. Le châtaignier, le chêne, le peuplier, sont excellents pour cela. Une fois les rames posées, il n’y a plus qu’à les laisser pousser et leur donner quelques sarclages de temps en temps.

Les soins de culture sont les mêmes pour les variétés naines, et nous recommandons surtout de ne pas négliger de bien les butter : c’est une excellente opération qui a pour but d’empêcher les premières chaleurs d’atteindre les racines; sans cela la base jaunit, et la récolte est compromise.

pois culture

Culture de primeurs.

— Dans les premiers jours de novembre, on fait choix d’un bon emplacement au midi; une costière abritée du nord par exemple. On y établit une couche tiède que l’on confectionne avec des fumiers recuits, mélangés d’autres détritus. On place les coffres, puis on charge de 15 centimètres de terre de potager, mélangée d’un peu de terreau. On tasse et on sème en ligne, à 30 centimètres. On met quatre rangs par coffre de 1m30; les graines sont disposées en groupe, à raison de trois ou quatre ensemble, ou sur la ligne un à un à 5 centimètres. On recouvre de 2 centimètres, et on arrose légèrement, si le mélange est trop sec. On met les panneaux, on donne de l’air dans la journée quand le soleil parait, afin de chasser l’humidité qui est très nuisible. On couvre de paillassons ou de litières, pendant les grands froids. Quand ils sont suffisamment développés, comme ils s’allongent toujours trop, on les couche vers le haut du coffre : pour cela, on les maintient par une latte posée sur la base des tiges, on enlève ces bois lorsque les têtes sont relevées. Une fois la quatrième feuille développée, on les pince au-dessus.

Les meilleures variétés pour ce genre de culture sont les suivantes : Pois nain très hâtif à châssis. — Pois nain très hâtif d’ Annonay. — Pois nain Couturier. — Pois nain de Hollande. — Pois nain de Paris ou Gonthier. — Pois Blue-Peters. — Pois Merveille d’Amérique, etc.

On peut également opérer d’une autre façon : On sème en pépinière sous un coffre très épais, une fois la levée faite, on étend sur toute la surface, ensemencée, une légère couche de terre bien tamisée pour favoriser l’émission des jeunes racines. Quand les pois ont atteint 7 ou 8 centimètres de haut, on les repique par trois et quatre ensemble dans des coffres dont la couche aura été préparée comme nous l’avons indiqué ou comme suit : les coffres sont placés à bonne exposition, directement sur le sol, puis on enlève à l’intérieur un bon fer de bêche environ de terre qu’on rejette dans les sentiers; cela fait, on laboure et on fume; on rayonne et on repique les pois, comme nous l’avons indiqué.
On arrose aussitôt la plantation. Les autres soins de culture sont les mêmes que par le procédé sur couche.

Graines de pois.

– Pour récolter de bonnes semences de pois, on fait choix d’un bout de rang qu’on laisse mûrir sur pied
Les premières fleurs, conséquemment les premiers fruits formes sont reconnus les meilleurs pour produire de bons grains hâtifs. Aussi, conseillons-nous de les pincer au-dessus du cinquième ou du sixième étage de fleurs « pour les variétés à rames ». Lorsque la maturité est à peu près complète, on les arrache, et on les étend au soleil. On les écosse ensuite à la main. Ils conservent pendant quatre ans leur vertu germinative ; laissés dans la cosse, ils se conservent presque le double.

semis pois

Maladies des pois, Animaux nuisibles.

– Les pois, surtout les variétés hâtives, sont attaqués par un insecte de l’ordre des coléoptères, appelés bruche (Bruchuspisi), long de 5 millimètres, qui s’introduit dans le grain et ronge la partie
amylacée ; leur destruction devient impossible.

Il y a également deux chenilles très petites (4 millimètres), qui exercent des ravages sur les jeunes pois : Sitones lineatus et Sitones sulcifrons ; leurs ravages s’opèrent en plein soleil ; quand il pleut, elles se cachent aux pieds des plantes. On conseille, pour les détruire, de saupoudrer les plantes avec delà poudre insecticide, de la chaux vive, de la suie, de la cendre non lessivée, etc.

Les escargots et les limaces détruisent aussi les jeunes semis, surtout ceux de printemps.

Que faire avec les pois.

— On consomme les pois, lorsque le grain est à demi formé, il constitue alors un excellent mets et considéré, comme très sain, très apprécié ; on les sert seuls en ragoût, ou avec du gibier ou une autre viande. On fait des quantités considérables de conserves en boites que l’on expédie dans le monde entier. Dans certaines contrées de l’Ouest, les paysans les mangent crus.

Variétés.

— Les variétés de pois sont très nombreuses, on les a classées en : 1° pois à écosser à grain rond à rames et nains ; 2° pois à écosser, à grain ridé à rames et nains; 3° pois sans parchemin ou mangetout à rames et nains.

Nous mentionnerons les meilleures variétés de chaque genre :

Pois à écosser, à grain rond à rames. — Pois William hâtif. — Pois merveille d’Etampes. — Pois Michaux de Hollande. — Pois Michaux de Ruelle. — Pois de Clamart. — Pois Léopold II. — Pois serpette vert. — Pois d’Auvergne. — Pois Daniel O’Rourke. — Pois vert de Noyon, etc.

Pois à écosser à grain rond, nains. — Pois nain très hâtif à châssis. — Pois très nain Couturier. — Pois nain de Paris ou Gonthier. — Pois plein le panier ou Fil-basket. — Pois Blue-Peters. — Pois nain bishop. — Pois nain soleil levant. — Pois nain l’évêque, longues cosses. — Pois nain de Touraine. — Puis orgueil du marché. _ Pois princesse royale – Pois nain très hâtif d’Annonay, etc.

Pois à écosser à grain ridé, à rames. – Pois shah de Perse – Pois téléphone – Pois ridé vert à rames – Pois duc d’Albany – Pois ridé sucré gros blanc – Pois ridé de Knigth sucré. – Pois Alpha . _ Pois ridé gros vert à rames, etc.

Pois à écosser à grain ridé, nains. – Pois merveille d’Amérique.- Pois stratagème. – Pois profusion – Pois serpette nain. _ Pois Wilson – Pois ridé nain blanc hâtif. Pois le meilleur de tous. – Pois ridé de Veitch etc.

Pois sans parchemin ou mange tout à rames. – Dans cette espèce de pois, les cosses prennent en général un grand développement, elles sont charnues, épaisses, presque sans membranes parcheminées, ce qui fait qu’on les mange comme les haricots verts, cosses et tout, de même qu’on peut les écosser, mais la saveur des grains est toujours un peu âcre, très estimée ans l’est de la France, en Espagne et en Suisse.

Pois sans parchemin de quarante jours – Pois sans parchemin beurre. – Pois sans parchemin fondant de Saint-Désirat. – Pois sans parchemin géant à très longues cosses. – Pois sans parchemin corne de bélier. – Pois mange tout à grain vert. Pois sans parchemin ou mange tout nains. — Pois sans parchemin nain hâtif Breton. – Pois sans parchemin très nain, hâtif à châssis. – Pois nain gourmand, blanc, etc

culture du pois

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Le pois est un excellent légume. On doit lui faire une large place dans le potager, et en prolonger la récolte autant que possible. Le pois aime les sols légers, et de consistance moyenne ; il réussit mal dans les sols argileux, mais où il vient le mieux, c’est dans les terres neuves, exemptes d’engrais. Les fumures fraîches lui sont nuisibles, il pousse des tiges énormes sans donner de grains. Disons encore que le pois, comme tout les légumes à fruits secs, demande une certaine quantité de potasse pour fructifier abondamment, et qu’il donne de pitoyables résultats quand on le sème deux années de suite dans la même planche. Il lui faut une terre neuve, ou au moins une terre n’ayant pas produit de pois depuis deux ans.

Beaucoup d’auteurs ont prétendu que la loi de l’alternance ne devait pas être respectée, pour les légumes, excepté cependant pour le pois qui réduit sa production de plus de moitié quand il revient deux années de suite dans la même planche. On donnait pour excuse à la violation de la première des lois naturelles, la quantité d’engrais enfouie dans le potager. Tous les légumes ont semblé donner raison à cette erreur, le pois seul à protesté. Il est incontestable que beaucoup de légumes donnent des produits assez satisfaisants, lorsqu’ils sont cultivés plusieurs années de suite dans la même planche, mais il est au moins aussi incontestable que ces légumes, donnent une récolte presque double quand ils ne reviennent que tous les trois ou quatre ans dans la même planche. C’est du moins, ce que l’expérience de l’assolement du potager nous a prouvé depuis dix ans. Une espèce rustique supporte une mauvaise culture, mais si on lui en donne une bonne, elle produit le double. C’est l’expérience acquise par l’observation qui nous a fait adopter l’assolement de quatre ans, avec couches, et, grâce à cet assolement, à la bonne répartition des engrais, et au respect de la loi de l’alternance, nous obtenons sans plus de dépense des produits doubles.

On ne sait jamais où mettre les pois dans un jardin qui n’est pas soumis à l’assolement. Dans notre potager nous les cultiverons dans le carré n° 3 où ils trouveront une terre qui n’est plus chargée d’engrais, reposée depuis trois ans de la production des pois, et abondamment cendrée, dernière condition pour obtenir dès grains en grande quantité, et de bonne qualité.

Nous cultiverons une seule variété sous châssis: le pois très-nain à châssis; la culture de primeur diffère essentiellement de celle de pleine terre, nous lui donnons les honneur de la primauté.

On sème le pois très-nain, sur couche tiède, et sous châssis, en novembre, en lignes distantes de 15 centimètres et les pois côte à côte dans le sillon. On couvre la nuit avec des paillassons, et l’on donne de l’air toutes les fois que cela est possible. Dans la première quinzaine de décembre on déplante les pois, et on les repique par deux ou trois pieds ensemble, sur couche tiède et sous châssis, en lignes distantes de 15 à 18 centimètres, et les touffes en quinconce à 10 centimètres sur les lignes. La pratique du repiquage est excellente pour les pois, surtout pour ceux de châssis. Les pois repiqués poussent moins en tige et fructifient plus, et plus vite, que ceux qui ont été semés en place.

culture pois

Aussitôt le repiquage fait, on répand un peu de cendre de bois, entre les lignes. On couvre avec les paillassons pendant deux jours, pour faciliter la reprise. Dès qu’elle est bien assurée, on enterre la cendre par un léger binage au sarcloir; on donne autant d’air et de lumière que la température le permet, et l’on gouverne les réchauds de manière à obtenir régulièrement une chaleur de 15 à 18 degrés sous les châssis.

Quand les pois ont trois étages de fleurs formés, quatre au plus, on pince la tige principale pour arrêter son élongation et concentrer l’action de la sève sur les fruits noués. On augmente un peu la chaleur des réchauds, et quelques jours après on commence à cueillir des pois. La culture des pois de châssis ne doit se faire que lorsqu’on est très éloigné de Paris, où en décembre, janvier et février, on vend à bas prix les petits pois récoltés à Alger.

D’après une antique habitude, on sème des pois, sur les plates-bandes abritées, à la Ste-Catherine, le 25 novembre. Ces pois sont assez précoces, il est vrai, mais on peut obtenir une précocité plus grande encore, avec moins de peine, en semant sous châssis et en repiquant en pleine terre.

On sème pour cette culture le nain de Hollande très dru, en lignes distantes de 15 centimètres, sur couche tiède et sous châssis, en janvier ou février pour mettre en place, en pleine terre, en avril. On choisit pour cela une plate-bande contre un mur au midi; on donne un bon labour; on place des piquets à la distance de 25 centimètres, à chaque bout de la planche; on pose le cordeau, et après avoir tracé des lignes avec la serfouette à pointe, on repique les pois en quinconce, à 25 centimètres sur les lignes. On abrite du soleil avec des paillassons pendant deux jours pour assurer la reprise, ensuite on répand de la cendre entre les lignes et on l’enterre par un léger binage. On met quatre ou cinq tiges par trou. On arrose très-modérément pour éviter de nuire à la fructification, et l’on abrite la nuit, avec des paillassons, si la gelée est à redouter.

Lorsqu’il y a quatre étages de fleurs de formés, on pince la tige principale pour arrêter la végétation et faire grossir le fruit, et l’on récolte au fur et à mesure.

Des pois cultivés ainsi ne demandent guère plus de soins que ceux semés à la Ste-Catherine, et murissent un mois plus tôt.

Je n’admets la culture en touffes, que pour les pois de primeur qui seront repiqués. Pour toutes les cultures de pleine terre, sans exception, nous adopterons le semis en ligne qui donne des résultats triples de celui en touffes.

Le pois Michaud de Hollande donne ses premières cosses presque en même temps que les pois de Ste-Catherine, en le semant de bonne heure. C’est le pois par excellence, comme qualité, comme précocité, et aussi comme fertilité, il n’y en aura jamais trop dans le potager.

Le pois Michaud de Hollande semé en février donne ses fruits eu même temps que les pois de Ste-Catherine, lorsqu’il est convenablement cultivé. On le sème dans le carré n° 3, en lignes distantes d’un mètre au moins, mais dans une seule ligne creusée avec la serfouette à pointe, et au fond de laquelle on sème très épais. J’insiste parce que les personnes qui ne sèment pas habituellement les pois en lignes ne veulent jamais les semer assez drus, et placer les lignes assez éloignées. La distance entre les lignes est d’un mètre pour le Michaud de Hollande; d’un mètre 10 cent. pour le pois de Ruelle et le Michaux, et de un mètre 20 cent. pour le Clamart. Il ne faut pas mettre moins de semence qu’il y en a. Les sillons doivent avoir une profondeur de cinq à six centimètres, et être orientés du nord au midi.

planter pois

Dès que la graine est semée on recouvre, en ayant le soin de briser les mottes; on donne ensuite un coup de râteau à dégrossir pour enlever les plus grosses pierres, et l’on répand, sur toutes les lignes, et sur une largeur de 30 centimètres environ, une couche de cendres, épaisse d’un centimètre sur la ligne, et de cinq millimètres sur les bords. On donne un coup avec le râteau fin pour attacher la cendre à la terre, sans l’enfouir cependant, et pour enlever tous les corps étrangers.

Lorsque les pois sont bien levés, c’est-à-dire quand ils ont trois centimètres de hauteur environ, on donne un binage énergique par lequel on amalgame la cendre, restée à la surface, avec la terre. Quand les pois ont douze à quinze centimètres de haut, on donne un second binage et l’on rame. Il est très-urgent de ramer à temps, et, je le répète, il ne faut pas que les pois aient plus de 15 centimètres de haut, ou la récolte est sensiblement diminuée.

On prend pour ramer les pois, non pas des branches tortues et ramifiées, mais des baguettes bien droites et sans ramifications. On met deux lignes de rames à chaque ligne de pois, et l’on enfonce ainsi les rames en terre : une ligne de baguettes à la distance de vingt cinq centimètres, enfoncées solidement dans le sol, inclinées du même côté. On place ensuite un second rang de baguettes enfoncées en sens inverse du premier, et que l’on croise, pour donner plus de solidité. Les rames ainsi posées forment un treillage très solide à losanges réguliers. On construit deux lignes de treillage par ligne de pois, une de chaque côté, en laissant un écartement de 25 à 28 centimètres entre les deux lignes.

La ligne de pois se trouve emprisonnée entre deux grillages; les vrilles s’accrochent aux rames de chaque côté, et lorsque les pois sont grands, ils forment une haie aussi droite et aussi solide qu’une haie d’épine bien fournie et soigneusement tondue.

Il faut établir ses grillages de rames aux hauteurs suivantes: 1 mètre pour le Michaud de Hollande; 1 mètre 20 cent- pour le pois de Ruelle, le Michaux et le Ckimart. Toutes les baguettes doivent être enfoncées de manière à être à la même hauteur, et à former un treillage régulier. Ce mode de ramer les pois, demande plus de bois, et aussi beaucoup plus de temps que celui qu’on emploie communément : cela est incontestable, mais le bois et la main-d’œuvre, dussent-ils coûter cinq fois ce qu’ils valent, le propriétaire aura encore un immense bénéfice à faire ramer comme nous l’indiquons.

On ramera bien des lignes de pois avec dix ou douze bottes de rames, et une ou deux journées de femme; la dépense est presque nulle, le jardin sera beaucoup plus régulier et l’on obtiendra les avantages suivants:

1° Une récolte au moins vingt fois supérieure à celle des pois semés en poquets, ou en lignes trop serrées et mal ramées. Cela se comprend facilement: nos lignes espacées, aérées et éclairées également de chaque côté, sont d’une fertilité remarquable, tandis que les cosses ne peuvent pas se former dans l’ombre, au milieu du fouillis que l’on voit trop souvent dans les jardins;

2° Une économie de temps énorme pour cueillir les pois. Toutes les cosses pendent de chaque côté à l’extérieur, il n’y a pas à les chercher, mais à les cueillir. On aura plus vite cueilli un grand panier de pois sur nos lignes qu’une poignée dans les semis à poquets, et encore en cueillant cette poignée, cassera-t-on une grande quantité de tiges. Le temps économisé pour cueillir dépasse de beaucoup celui employé pour ramer;

3° Précocité de plus de quinze jours dans la récolte. Cette précocité est due à la lumière qui est l’agent le plus puissant de la fructification. La précocité est toujours très profitable si l’on vend la récolte, et même si on la consomme, car elle permet de faire une récolte de plus dans l’année, tout en se donnant la satisfaction de la primauté.

Je conseille la culture du pois que j’indique, à l’exclusion de toute autre; autant pour le propriétaire que pour le spéculateur, tant le rendement est supérieur à celui qu’on a obtenu par les autres modes de culture. Il est du reste facile de s’en convaincre en faisant un essai comparatif. Que le propriétaire qui fait semer en poquets, et consacre deux ares à cette culture, la continue sur un are, cultive l’autre comme je l’indique, et qu’il veuille bien tenir compte du temps dépensé dans chacune des cultures et de leur rendement. C’est le meilleur moyen de couper court à toutes les objections, et de renverser les habitudes vicieuses au profit d’une culture féconde en résultats.

Lorsque les pois ont cinq ou six étages de fleurs de formées, on les pince, c’est-à-dire qu’on supprime l’extrémité de la tige principale. Cette opération a une grande importance; elle hâte beaucoup la récolte et favorise considérablement le développement des fruits, en concentrant sur eux toute l’action de la sève. On ne perd rien en pinçant; au contraire, on enlève bien quelques fleurs à l’extrémité de la tige, mais ces fleurs qui n’eussent produit que quelques mauvaises cosses, renfermant deux ou trois grains, auraient retardé de plus de quinze jours la maturation des cosses du bas, et auraient nui à leur développement.

Une fois le pincement fait, il n’y a plus qu’un binage à donner, de temps à autre, pour détruire l’herbe qui pousse entre les lignes, et cueillir au fur et à mesure que les pois mûrissent.

Il est urgent de semer des pois souvent, tous les quinze jours ou trois semaines, pour n’en jamais manquer. Quand on a fait quatre cueilles sur une ligne de pois, elle est bonne à arracher. Il faut donc semer peu à la fois, mais très souvent pour ne jamais en manquer. On sème le Michaud de Hollande, le pois de Ruelle, le Michaux, de février à mai, et le Clamart, d’avril à juillet.

Lorsqu’on veut récolter des pois pour graines, il faut bien se garder de le faire dans une culture qui a été déjà cueillie. Les premières cosses fournissent les meilleures semences, on n’obtient que de la graine de rebut, sujette à dégénérer, en laissant mûrir les dernières cosses; en outre on embarrasse une ou deux planches pendant longtemps pour récolter un litre de pois, mieux vaudrait l’acheter que de se priver d’une récolte.

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