Capucines – Planter des capucines

Capucine fleur : plantation

On cultive trois espèces de capucine : la petite , la grande et la double.

La petite capucine ne s’élève guère que dans les provinces du Midi; on la sème en planche, comme les autres légumes, au mois de mars, dans une terre bien fumée et bien labourée, et on la rame après lui avoir donné un serfouissage; elle rapporte d’autant plus qu’elle est plus souvent arrosée pendant les chaleurs.

La grande capucine est presque la seule espèce à laquelle on s’attache dans les pays tempérés. On la sème d’abord sur couche, et on la replante ensuite au pied d’un mur, à l’exposition du midi, avec un peu de fumier et de terreau au pied. Plus elle est arrosée, plus elle fournit de fleurs : étant bien soignée, elle se soutient jusqu’aux gelées. Ceux qui n’ont pas des expositions de murs convenables, doivent la placer dans l’endroit le plus chaud et le plus abrité de leur jardin, en observant de la ramer.

La capucine double ne se multiplie pas de graine comme les précédentes, mais de boutures qu’on empote. La difficulté n’est pas de la faire reprendre : car il n’y a point de plante qui s’enracine aussi aisément. Une branche coupée et enterrée sans arrosement, mise à l’ombre dans son pot pendant huit jours, se trouve reprise, et pousse aussitôt après; mais l’écueil est l’hiver. La moindre gelée la fait périr; le défaut d’air lui est également mortel; il lui faut par conséquent une situation qui la défende de l’une, et où elle puisse jouir de l’autre, avec l’attention de la faire profiter de tous les rayons de soleil qui peuvent se présenter pendant la mauvaise saison.

La graine de capucine des deux premières espèces se recueille dans les mois d’août et de septembre, à mesure qu’elle mûrit.

planter des capucines

 

Jardinage bio

Les Capucines

(Tropaeolum). Le genre capucine, qui constitue presque à lui seul toute la famille des tropéolées, appartient exclusivement à l’Amérique, et principalement à la grande chaine de montagnes qui la parcourt du nord au sud, du Mexique au Chili méridional. Ses espèces connues, déjà assez nombreuses, sont toutes des plantes d’une certaine valeur ornementale; quelques-unes même sont censées appartenir au jardinage potager.

Toutes les capucines sont grimpantes, quoique non volubiles et dépourvues de vrilles , mais elles suppléent au défaut de ces organes par les inflexions de leurs tiges et des pétioles de leurs feuilles. Les tiges sont herbacées et un peu succulentes, et les feuilles peltées, orbiculaires, triangulaires ou diversement lobées, quelquefois divisées en véritables folioles; les fleurs, solitaires aux sommets de longs pédoncules, sont de moyenne grandeur, un peu irrégulières, longuement éperonnées, généralement jaunes, orangées, écarlates, rouge ponceau ou jaune brun, rarement d’une autre teinte. Toutes ces plantes contiennent un suc âcre et piquant, très analogue à celui du raifort; aussi leurs feuilles et surtout leurs fleurs sont-elles employées comme condiments dans les salades. Les espèces sont les unes annuelles, les autres vivaces par des rhizomes ou même par de véritables tubercules comme ceux de la pomme de terre; elles sont rustiques ou demi-rustiques dans le nord de la France pendant la belle saison, mais les rhizomes des espèces vivaces doivent être abrités l’hiver pour n’être pas détruits par la gelée.

Au nombre des espèces annuelles, qui se multiplient de graines semées au printemps, le plus souvent en place et à exposition chaude, nous citerons:




la grande capucine ou capucine proprement dite ( T. majus ), originaire du Pérou, plante populaire et qu’on trouve dans tous les jardins. Ses fleurs, plus glandes que celles des autres espèces, sont orangé rouge dans le type, mais elles ont pris, par suite de la culture, des teintes assez notablement différentes de la couleur primitive; ainsi on en connaît des variétés dont les fleurs sont jaune pâle ou même presque blanches, tandis que d’autres les ont de couleur mordorée, pourpre-brun ou couleur feuille morte, et quelquefois mouchetées de brun sur fond jaune.

Grande capucine - Tropaeolum majus

Grande capucine – Tropaeolum majus

la capucine naine ( T. minus), du même pays que la grande capucine, dont elle ne diffère que par sa taille, moindre, ses fleurs, plus petites, et d’un orangé plus rouge; elle a donné plusieurs variétés, dont une à fleurs doubles et d’un rouge assez vif.

Capucine naine - Tropaeolum minus

Capucine naine – Tropaeolum minus

la capucine pèlerine ou pagarille (T. aduncum ), des montagnes du Mexique,très facile à distinguer des précédentes par ses feuilles, à trois ou plus souvent à cinq lobes obtus et divergents, et par ses fleurs, jaune-clair, d’une forme un peu bizarre.
la capucine de Wagner (T. Wagnerianum), des Andes de la Nouvelle Grenade, à feuilles un peu triangulaires et dont les fleurs ont l’éperon écarlate et les pétales bleu violacé.
la capucine de Lobb (T. Lobbianum), du même pays que cette dernière, mais plus grande , plus forte, à feuilles arrondies et un peu velues, à fleurs écarlates et à pétales frangés : comme elle devient comparativement très grande, elle fleurit tardivement et difficilement sous le climat de Paris à l’air libre, mais elle réussit fort bien en Provence, où même elle a donné de nombreuses et belles variétés.

Capucine de Lobb - Tropaeolum lobbianum

Capucine de Lobb – Tropaeolum lobbianum

6° enfin la capucine de Decker (T. Deckerianum), plante de l’Amérique équatoriale, à tiges grêles, à feuilles triangulaires et à fleurs azurées, avec l’éperon d’un rouge assez vif.

Capucine de Decker - Tropaeolum deckerianum

Capucine de Decker – Tropaeolum deckerianum

Les espèces à rhizome vivace répètent à très peu près les espèces annuelles que nous venons de décrire; il nous suffira de citer parmi celles qui ont été introduites dans les jardins:

la capucine tubéreuse ( T. tuberosum), du Pérou et de la Bolivie, à feuilles peltées et à fleurs jaunes peu différentes de celles de la grande capucine; ses tubercules, assez semblables à des pommes de terre par le volume et la forme, servent à la multiplier concurremment avec les graines; en Europe on a vainement essayé, à cause de leur âcreté (1), de leur donner des emplois culinaires;

Capucine tubéreuse - Tropaeolum tuberosum

Capucine tubéreuse – Tropaeolum tuberosum

la capucine tricolore (T. Tricolor), des mêmes pays, mais plus petite que la précédente, dont elle se distingue surtout par ses feuilles, à cinq folioles;

Capucine tricolore - Tropaeolum tricolor

Capucine tricolore – Tropaeolum tricolor

la capucine blanche (T. albiflorum), du Chili, à feuilles profondément divisées en 5 lobes divergents et à fleurs blanches, dont le centre est jaune pâle, avec des lignes rouge orangé à la base des pétales;
4° enfin la capucine bleue ( T. exruleum, Rixea exrulea), dont les tiges et les branches sont aussi menues qu’un fil à coudre, et qui a les fleurs bleu clair.

On a séparé du genre Tropeolum, à cause de son fruit charnu, la capucine à cinq feuilles (Chymocarpus pentaphyllus), qui en diffère en outre par des fleurs tubuleuses, à corolle courte et verdâtre, mais cependant de même structure que celles des capucines proprement dites. Elle est vivace par ses rhizomes tuberculeux et grimpante à la manière de ses congénères, auxquelles elle est associée dans les jardins. Son feuillage, élégamment divisé en cinq folioles distinctes, et la couleur rouge vif de ses calices lui donnent un certain intérêt comme plante d’agrément.

Toutes les capucines sont employées aux mêmes usages. On les fait grimper sur des treillis ou des arbustes, le plus souvent le long des murs exposés au midi. Quelquefois aussi on les élève en pots ou en caisses, pour la décoration des galeries ou des fenêtres; dans tous les cas on est obligé de les soutenir sur des tuteurs ou des treillis de fil de fer. Les espèces à liges grêles et bien feuillues, comme la capucine à cinq feuilles et la capucine bleue, sont celles qui conviennent le mieux pour ce genre de culture. Toutes les espèces, les espèces annuelles surtout, veulent de copieux arrosages dans la période des chaleurs.

(1) En Bolivie, d’après M. Weddell, les tubercules de la capucine tubéreuse  entrent communément dans la nourriture du peuple, mais ils ne sont comestibles que cuits et gelés. On les fait cuire d’abord, puis on les expose la nuit dans un lieu bien découvert, ou ils sont saisis par la gelée, qui arrive à peu près toutes les nuits sur les hauteurs ou la plante est cultivée. Il faut les manger avant qu’ils ne dégèlent, et dans cet état ils sont croquants et constituent un mets assez agréable, surtout après avoir été trempés dans de la mélasse. La difficulté est de les empêcher de dégeler pendant le jour, ce qui oblige à les tenir à l’ombre, enveloppés d’une étoile de laine et recouverts de paille.

Capucine fleur




Semer des capucines aujourd’hui :

 

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Capucine grande

Origine. — Du Pérou, d’où elle fut rapportée en 1684.
Plante vivace dans son pays et dans nos serres, mais annuelle dans nos cultures de pleine terre.

Culture de la capucine grande.

— La capucine se plaît dans les bons terrains bien fumés et frais ; pendant les grandes chaleurs, elle a besoin d’arrosements copieux pour se développer vigoureusement.

On la multiplie de graines qu’on sème en godets, sur couches en mars, ou de boutures étouffées sous cloches, qu’on fait en août et qu’on hiverne. On peut également semer en place, en avril ou en mai.

Comme cette plante est franchement grimpante, pour qu’elle puisse acquérir un développement suffisant, on la mettra de préférence auprès d’un treillage, où on la ramera avec des branches garnies de nombreuses ramifications, afin que les vrilles puissent s’y accrocher.

Les arrosages devront être copieux et régulièrement faits pendant tout l’été, car elle poussera d’autant mieux que l’eau lui sera donnée en abondance.

Variétés.

— De la capucine grande sont issues plusieurs variétés naines, dont quelques-unes à fleur foncée ; même culture et mêmes usages.

Graines de la capucine grande.

— Quelques pieds des plus vigoureux doivent être marqués avec un tuteur, afin que les premières fleurs qui apparaissent soient conservées, car ce sont ces fleurs qui donnent les meilleures graines. On les ramassera à mesure qu’elles mûriront, sans quoi elles tombent facilement. On les fait ensuite sécher à l’ombre. Elles se conservent bonnes pendant cinq ans ; un gramme en contient 7 ou 8.

Maladies de la capucine grande, Animaux nuisibles.

— Dans certains sols dépourvus de fer, les capucines deviennent chlorotiques, et poussent mal; dans ce cas, il n’y a qu’à mettre, à chaque pied, un peu de bon terreau de couches mélangé de sable
siliceux, elles reprendront vite leur vigueur normale.

Les limaces et les escargots en sont très friands, quand les plantes sont jeunes ; pour les éloigner, il n’y a qu’à les saupoudrer avec les ingrédients indiqués précédemment.

Usages.

— Les boutons à fleurs avant leur épanouissement et les graines encore vertes se préparent au vinaigre, et servent aux mêmes usages que les câpres.

Mettre dans du vinaigre, sel, poivre et feuilles de laurier ; le faire bouillir, l’écumer, y jeter les graines bien nettoyées; les retirer trois ou quatre minutes après, les faire égoutter et refroidir, et les enfermer dans des bocaux avec de nouveau vinaigre; de cette manière, elles se conservent longtemps et sont très bonnes.

Les fleurs sont employées à orner les salades et les rôtis.

Le jus de la plante teint la laine en jaune solide, mais la couleur n’est pas agréable.

Capucine petite

Culture.

— Même culture que la précédente.

Variétés.

— Il ne faut pas confondre cette variété avec les autres espèces naines dérivées du Tropœolummajus. Celle-ci forme une race à part et qui a fourni ses variétés ; elle est franchement naine.

Graines.

— Mêmes soins, que pour la précédente. Beaucoup de graines tombent sur le sol avant d’être mûres; malgré cela, elles sont très bonnes et on devra les ramasser.

Maladies, Animaux nuisibles.

— Les mêmes que la capucine grande.

Usages.

— Mêmes usages que la précédente.

Capucine tubéreuse

Origine. — Plante vivace, originaire de l’Amérique méridionale; peu cultivée.

Culture.

— Les tubercules, qui sont de la grosseur d’un œuf de poule, se plantent en avril en pleine terre, dans un terrain autant que possible meuble, léger, et bien exposé, à 40 ou 60 centimètres en tous sens, en ligne, en échiquier,
On donne plusieurs binages profonds, pendant le cours de la végétation, jusqu’à ce que les tiges, très nombreuses, aient complètement envahi le sol.

Lorsque les premières gelées auront détruit ces tiges, c’est-à-dire en novembre, on peut commencer l’arrachage.
Les tubercules, tant qu’ils seront enterrés, ne craignent pas les gelées ; on pourra donc ne les arracher qu’au fur et à mesure des besoins.

Usages.

— M. Vilmorin dit: « Cuites dans l’eau comme les carottes et les pommes de terre, les racines de la capucine tubéreuse sont aqueuses et ont un goût assez désagréable, quoique parfumé. En Bolivie, où la plante est très cultivée, on en fait geler les tubercules après les avoir cuits. Dans cet état, ils sont regardés comme une friandise, et très recherchés. Ailleurs, on les expose au grand air dans des sacs de toile et on les mange à demi desséchés. Il ne faut donc pas s’étonner que le tubercule frais ne nous paraisse pas excellent, puisque même, dans le pays d’origine, ou ne le mange que préparé. »

Pour notre part, nous avons essayé ce tubercule, en le faisant cuire de plusieurs façons ; nous ne l’avons jamais trouvé excellent.