Choix du sol

Quel sol choisir pour ses cultures ?

Lorsqu’on veut créer un jardin potager ou maraîcher, on doit faire choix d’un bon terrain, d’une nature telle que, par sa composition, il se prête à la culture des diverses plantes potagères et en active la végétation.

Trois principales sortes de terres, prises isolément ou combinées entre elles, rentrent dans ces conditions.

1° Les terres franches.

— Elles sont composées de : un dixième de carbonate de chaux, un dixième d’humus, trois cinquièmes d’alumine ou argile.
C’est la terre la plus fertile, elle convient généralement à la culture de toutes les plantes potagères, elle est facile à travailler, et peut se passer d’amendements, elle s’accommode de tous les engrais qu’elle tient longtemps en décomposition et dont elle bénéficie peu à peu; elle sert également de base aux composts destinés aux plantes de serre tempérée : on l’emploie enfin en mélange avec le terreau de couches que l’on destine aux semis ou plantations de primeurs. En général, ce genre de terre se trouve à de faibles altitudes.

type de sol

2° Les terres de marais.

— Composées de sable en faible quantité, de tourbe, d’humus ; se rapprochant beaucoup de la terre franche par leur fertilité, ces terres acquièrent beaucoup plus de fécondité lorsqu’elles sont amendées avec du calcaire, ou avec du sable maigre, ce qui leur donne de la porosité et les rend plus légères et, par conséquent, plus faciles à travailler. A l’état naturel, ces sortes de terres ne présentent qu’une mauvaise végétation, l’eau y reste stagnante pendant une partie de l’année. On les assainit en les drainant; c’est-à-dire, en creusant de distance en distance de larges fossés profonds qui recevront l’eau dont elles sont imprégnées. Dans ce cas, lorsque le sous-sol n’est pas trop mauvais, on rejette la terre retirée des fossés sur les autres parties du sol pour l’exhausser; ce travail doit se faire, pendant la sécheresse de préférence, afin de ne pas être gêné par l’eau. Ce genre de sol convient particulièrement pour
l’été car, en raison de l’humidité dans laquelle se trouvent les racines des plantes, elles poussent avec vigueur et l’on obtient de magnifiques résultats. En hiver, il devient trop froid, et certaines plantes en souffrent.



3° Les terres silico-argileuses.

— Elles ont pour base le sable mélangé d’argile et de calcaire. Elles se travaillent bien et la généralité des plantes potagères y réussit parfaitement. Cependant, à l’époque des grandes chaleurs, elles sont un peu brûlantes.

choix du sol

Il y a encore une très grande quantité d’autres sols intermédiaires. On les désigne généralement par les noms rappelant les deux parties qui dominent. Ainsi on dit :

Argilo-calcaire. — Composé surtout d’argile et de chaux.

Silico-calcaire. — Composé principalement de sable et de chaux.

Plusieurs de ces terrains deviennent excellents après quelques années de culture, à la condition que les engrais ne leur aient pas manqué.

En général, tous les sols qui ne sont pas trop compacts sont bons pour la culture maraîchère ; le sable, absolument pur et très maigre, peut, à force de travail et de fumier, s’améliorer d’une manière remarquable et devenir un sol de premier ordre pour ce genre de culture.

Comme la couche inférieure ou sous-sol influe sur la qualité de la couche supérieure, on devra se rendre compte de sa nature et de sa profondeur, car si le sous-sol est compact et tenace, qu’il retienne l’eau, la couche végétale, quand il survient de grandes pluies, sera constamment humide et les végétaux qui y seront plantés souffriront de cette surabondance d’eau. Si, au contraire, le sous-sol est poreux et absorbant, la couche supérieure sera toujours saine. Il peut se faire (quoique cela soit assez rare) que la couche supérieure soit d’une assez grande épaisseur pour que le sous-sol n’exerce aucune influence sur elle. Il est donc important de bien étudier et choisir son terrain en tant que couche supérieure et couche inférieure ; celles qui sont légères, douces et profondes, sont les meilleures.

Exposition, Orientation.

— Le choix de l’exposition n’est pas moins important, en raison du grand rôle qu’elle joue dans l’accroissement des plantes. Les meilleures expositions sont les pentes douces faisant face au midi, au couchant, au levant, mais toujours le plus possible abritées du nord. Dans les sols en pente un peu accentuée, on choisira de préférence ceux où l’argile domine. Ces terres retiennent assez l’humidité, comme nous l’avons dit, lorsqu’elles sont en plaine, mais ici, en raison de leur plan incliné, elles perdent vite par écoulement cette surabondance d’humidité et demeurent presque toujours saines et chaudes, les rayons solaires y agissant avec plus d’intensité qu’en plaine, tandis que les terres légères, placées dans les mêmes conditions à l’époque des grandes chaleurs, deviennent brûlantes et même stériles ; ces mêmes terres, placées en plaine ou en pente douce, sont excellentes et tout à fait fertiles.

En résumé, les terrains forts se choisiront autant que possible en pente et les sols légers en plaine ; cependant ces diverses conditions sont souvent difficiles à réunir en raison de là disposition du lieu où l’on se trouve ou des moyens dont on dispose, mais on s’en rapprochera le plus possible. Autant il importe de n’avoir pas un sol trop humide, autant il est nécessaire de choisir un terrain pourvu de l’eau indispensable aux arrosages pendant les chaleurs, car, sans eau en été
dans un terrain sec, pas de culture maraîchère possible.

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