Oignon – Planter les oignons

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Planter les oignons : Le Guide Complet pour une Récolte Abondante

Et si cette année, vous décidiez de planter vos propres oignons ? Imaginez la fierté de récolter ces bulbes dorés, rouges ou blancs, directement de votre jardin !

Cultiver ses oignons, c’est choisir la fraîcheur incomparable, des saveurs plus intenses, et c’est aussi faire des économies tout en ayant la satisfaction du « fait maison ».

Vous vous demandez peut-être si c’est compliqué ? Pas de panique ! Cet article est votre allié : nous allons vous guider pas à pas, de la préparation du terrain jusqu’à la conservation de votre précieuse récolte. Préparez vos outils, et ensemble, faisons de votre projet de planter les oignons une magnifique réussite !

Comprendre l’oignon avant de planter

Avant de mettre les mains dans la terre, prenons un petit moment pour faire connaissance avec notre star du jour : l’oignon. Mieux le comprendre, c’est s’assurer une culture plus facile et des résultats à la hauteur de vos espérances.

A. Brève présentation botanique

L’oignon que nous aimons tant, de son petit nom scientifique Allium cepa, appartient à la grande famille des Alliacées. C’est un cousin de l’ail, de l’échalote, du poireau et de la ciboulette. Ce que nous consommons, c’est son bulbe, une réserve de nutriments pour la plante, qui se forme à la base de ses feuilles.

B. Les principaux types d’oignons à cultiver

Il existe une grande variété d’oignons, chacun avec ses particularités. Lequel choisirez-vous pour votre potager ?

  • Oignons de couleur (jaunes et rouges) : Ce sont les plus courants et souvent ceux qui se conservent le mieux.
    • Les oignons jaunes : Comme le célèbre « Jaune paille des Vertus » ou le « Sturon », ils sont très polyvalents en cuisine. Leur goût est prononcé, idéal pour les plats mijotés, les soupes ou saisis à la poêle.
    • Les oignons rouges : Tels que le « Rouge de Brunswick » ou le « Red Baron », ils apportent une touche de couleur vive à vos plats. Plus doux que les jaunes, ils sont délicieux crus en salade ou en pickles.
  • Oignons blancs : Le « Blanc de Paris » ou « De Vaugirard » sont des exemples. Ils ont une saveur plus douce et subtile. On les consomme souvent frais, en « oignons nouveaux » ou « cébettes » avec leur tige verte, ou rapidement cuits. Leur conservation est généralement plus courte.

C. Oignons de conservation vs. oignons frais/primeur

C’est une distinction importante quand on veut planter des oignons.
Les oignons de conservation sont ceux que vous allez récolter à pleine maturité, sécher, et pouvoir stocker pendant de longs mois pour une utilisation hivernale. Les oignons jaunes et rouges entrent souvent dans cette catégorie.
Les oignons frais ou primeurs, comme beaucoup d’oignons blancs, sont récoltés plus jeunes, avant la pleine maturité du bulbe. On les consomme rapidement après la récolte, souvent avec une partie de leurs tiges vertes. Ils sont tendres et juteux. Pensez aux petites bottes que vous trouvez au marché au printemps !

D. L’oignon perpétuel (rocambole) : une curiosité facile

Moins connu, l’oignon rocambole (Allium cepa var. proliferum) est une option fascinante et très facile à cultiver. Il produit des bulbilles aériennes sur ses tiges, que l’on peut consommer ou replanter. Une fois installé, il revient chaque année. Une sorte d’oignon « magique » pour une récolte continue sans trop d’efforts !

E. Semis ou plantation de bulbilles : choisir la bonne méthode

Pour planter les oignons, vous avez principalement deux options : partir de graines (semis) ou utiliser des bulbilles (petits bulbes). Quelle est la meilleure pour vous ?

Les bulbilles :

Les bulbilles sont de petits oignons produits l’année précédente et séchés. C’est un peu comme planter des mini-oignons qui vont grossir.

  • Avantages : C’est la méthode la plus simple et la plus rapide. Elle est idéale pour les jardiniers débutants. La récolte est généralement plus précoce. Vous gagnez du temps !
  • Inconvénients : Le choix des variétés est souvent plus limité qu’avec les graines. Certains disent que les oignons issus de bulbilles se conservent un peu moins longtemps, mais cela dépend beaucoup des variétés et des conditions de séchage.

Le semis (graines) :

Partir de graines demande un peu plus de patience et de soin.

  • Avantages : Vous avez accès à une très grande diversité de variétés, y compris des variétés anciennes ou originales. Les oignons issus de semis sont souvent réputés pour être plus résistants aux maladies et pour avoir une meilleure aptitude à la conservation. C’est aussi plus économique si vous avez besoin de beaucoup de plants.
  • Inconvénients : C’est plus long, car il faut attendre que la graine germe et que le plant se développe. Il faudra aussi pratiquer l’éclaircissage, c’est-à-dire enlever des jeunes plants pour laisser de la place aux autres.

Les jeunes plants (en godet) :

C’est une solution intermédiaire. Vous achetez de jeunes plants d’oignons déjà démarrés en pépinière. C’est pratique si vous avez raté vos semis ou si vous voulez gagner un peu de temps sans opter pour les bulbilles. C’est souvent un bon compromis.

Conseil de pro : Si vous débutez, commencez par les bulbilles pour vous faire la main. Rien ne vous empêche d’essayer le semis sur une petite surface en parallèle pour expérimenter !

culture des oignons

Préparer le terrain : les clés d’une plantation réussie

L’oignon n’est pas très compliqué, mais il a ses petites préférences. Lui offrir un coin de jardin qui lui plaît, c’est déjà mettre toutes les chances de votre côté pour une belle récolte. Alors, comment préparer le nid douillet de vos futurs oignons ?

A. Le bon emplacement : soleil et aération

L’oignon est un enfant du soleil ! ☀️

  • Exposition ensoleillée : Choisissez l’endroit le plus ensoleillé de votre potager. Pour que les bulbes se forment bien, les oignons ont besoin d’au moins 6 heures de soleil direct par jour, et idéalement jusqu’à 12 heures pour certaines variétés. Plus il y a de lumière, plus les bulbes seront gros !
  • Zone ouverte et bien ventilée : Une bonne circulation de l’air est très importante. Elle permet de sécher rapidement le feuillage après la pluie ou la rosée, ce qui aide à prévenir les maladies causées par les champignons, comme le mildiou. Évitez donc les coins confinés entre des murs ou des plantes trop hautes.

B. Le sol idéal pour l’oignon : léger, drainé et équilibré

Le secret d’un oignon heureux ? Un sol où ses racines peuvent respirer et où l’eau ne stagne pas.

  • Texture du sol : L’oignon préfère un sol léger, meuble, qui ne se compacte pas. Un sol limoneux (un bon mélange de sable, d’argile et d’humus) est souvent idéal. Si votre terre est très argileuse et lourde, elle retiendra trop d’eau, ce qui est le principal ennemi de l’oignon.
  • Drainage : C’est LE point crucial ! Les oignons détestent avoir les « pieds dans l’eau ». Un excès d’humidité fait pourrir les bulbes à coup sûr. Si votre sol a tendance à être humide, il faudra absolument améliorer le drainage. Comment ? En ajoutant du sable grossier, ou mieux, en cultivant vos oignons sur des petites buttes surélevées (environ 10-15 cm de haut).
  • pH du sol : L’oignon se plaît dans un sol légèrement acide à neutre, avec un pH idéalement situé entre 6 et 7.5.
    • Comment tester le pH ? Vous pouvez trouver des kits de test de pH du sol en jardinerie. C’est simple à utiliser et cela vous donnera une bonne indication.
    • Comment corriger le pH ? Si votre sol est trop acide (pH inférieur à 6), vous pouvez ajouter de la chaux (calcium) quelques mois avant la plantation. S’il est trop basique (pH supérieur à 7.5, plus rare pour les oignons), un apport de soufre peut aider. Mais agissez avec prudence et suivez les dosages recommandés.

C. Préparation du sol et fertilisation

Une fois le bon endroit choisi, il faut préparer la terre.

  • Travailler la terre : Ameublissez le sol sur une profondeur de 15 à 25 cm avec une fourche-bêche ou une grelinette. Cela permet de décompacter la terre et d’assurer une bonne circulation de l’air et de l’eau. Enlevez les cailloux et les racines des mauvaises herbes.
  • Améliorer la structure et le drainage : Si votre sol est lourd, incorporez du sable de rivière (pas de sable de mer, trop salé !) ou du compost bien décomposé (plus d’un an) pour l’alléger et améliorer le drainage. Le compost apportera aussi des nutriments utiles.
Attention Danger : Ne jamais apporter de fumier frais ou de compost jeune (moins d’un an) l’année où vous allez planter les oignons ! C’est une erreur très fréquente. Le fumier frais attire la mouche de l’oignon, un ravageur redoutable, et peut provoquer la pourriture des bulbes. Si vous voulez utiliser du fumier, incorporez-le à l’automne précédent la culture, pour qu’il ait le temps de bien se décomposer.
  • Fertilisation : L’oignon n’est pas très gourmand.
    • Un apport de compost bien mûr lors de la préparation du sol est souvent suffisant.
    • Si votre terre est vraiment pauvre, vous pouvez utiliser un engrais de fond organique, pauvre en azote mais plus riche en phosphore (P) et potassium (K), qui favorisent le développement des racines et des bulbes.
    • Un petit coup de pouce avec de la cendre de bois (riche en potasse et en chaux, à utiliser avec modération et sur sol non calcaire) peut être bénéfique, mais épandez-la quelques semaines avant la plantation et incorporez-la légèrement.

Imaginez que vous préparez un lit confortable pour vos oignons. Plus ils seront à l’aise, mieux ils grandiront !

Quand planter les oignons : le calendrier idéal

Le timing est essentiel au jardin ! Planter les oignons au bon moment, c’est leur donner le meilleur départ possible. Mais alors, quel est ce moment magique ? Cela dépend de la variété d’oignon que vous avez choisie et du climat de votre région.

A. Périodes de plantation selon les variétés et le climat

Voici un petit calendrier pour vous y retrouver :

  • Oignons blancs :
    • Pour une récolte au printemps (en régions à hiver doux) : vous pouvez les semer ou planter les bulbilles à la fin de l’été, de mi-août à mi-septembre. Ils passeront l’hiver en terre.
    • Pour une récolte en été : semez-les de février à avril.
  • Oignons de couleur (jaunes, rouges) – ceux qui se conservent :
    • Le plus courant est de planter les bulbilles à la fin de l’hiver ou au début du printemps, de fin février à début avril, dès que le sol n’est plus gelé et qu’il commence à se réchauffer.
    • Les semis se font aussi à cette période, souvent sous abri léger au début si les températures sont encore fraîches, ou directement en pleine terre en avril.
  • Oignons d’hiver (ou oignons à repiquer) :
    Certaines variétés spécifiques peuvent être semées en fin d’été (août-septembre) pour être repiquées en octobre-novembre, ou plantées directement en octobre. Ils passeront l’hiver en terre pour une récolte au printemps ou début d’été suivant. Attention, si les températures descendent en dessous de -10°C, une protection (voile d’hivernage, paillage) sera nécessaire.
Un bon repère : Pour les oignons de couleur à planter au printemps, attendez que les risques de fortes gelées soient passés. Une terre qui commence à se réchauffer est un bon signal !

B. Le rôle de la lune (pour les adeptes du jardinage lunaire)

Si vous êtes sensible aux influences de la lune, sachez que l’oignon est un légume-racine. Selon les principes du jardinage lunaire :

  • Plantez vos oignons en lune descendante (lorsque la sève descend vers les racines).
  • Privilégiez les jours racines du calendrier lunaire.

C’est une approche qui a ses adeptes. Pourquoi ne pas essayer sur une partie de votre plantation pour voir si vous notez une différence ?

C. Signes du sol et du climat : écoutez la nature !

Au-delà des dates du calendrier, observez votre environnement :

  • La fin des grosses gelées : Le sol ne doit plus être dur comme de la pierre. Vous devez pouvoir le travailler facilement.
  • Température du sol : Idéalement, la température du sol devrait être d’au moins 7-10°C pour une bonne germination des graines ou une bonne reprise des bulbilles. Vous pouvez utiliser un thermomètre de sol pour vérifier.
  • Un sol ressuyé : Après les pluies d’hiver ou de printemps, attendez que le sol ne soit plus gorgé d’eau, ni collant. Il doit être friable.

En résumé, soyez patient et n’hésitez pas à attendre quelques jours de plus si les conditions ne sont pas optimales. Un bon départ est crucial pour réussir la plantation des oignons.

plantation oignon

Comment planter les oignons : techniques pas à pas

Le terrain est prêt, le moment est bien choisi… Il est temps de passer à l’action ! Que vous ayez opté pour des bulbilles ou des semis, voici comment procéder pour que vos futurs oignons se sentent comme chez eux.

A. Plantation des bulbilles

C’est la méthode la plus directe. Voici les étapes simples :

  1. Préparation des bulbilles :
    • Triez vos bulbilles. Choisissez les plus fermes, saines, sans taches de moisissure ni signes de pourriture. Écartez celles qui sont molles ou abîmées.
    • Certains jardiniers coupent la petite pointe sèche du haut de la bulbille pour faciliter la sortie des feuilles, mais ce n’est pas indispensable. D’autres les font tremper quelques heures dans de l’eau tiède pour accélérer la reprise, mais attention à ne pas les laisser trop longtemps pour éviter la pourriture.
  2. Profondeur de plantation :
    • Avec un plantoir, un transplantoir, ou simplement vos doigts, enfoncez chaque bulbille dans le sol, la pointe dirigée vers le haut et la base (où l’on voit parfois de petites racines sèches) vers le bas.
    • La bulbille doit être enterrée à environ 3-5 cm de profondeur. La pointe doit juste affleurer la surface du sol, c’est-à-dire qu’on doit à peine la voir dépasser. Si vous l’enterrez trop profondément, elle aura du mal à se développer.
  3. Espacement : C’est important pour que chaque oignon ait assez de place pour grossir !
    • Entre les plants sur le même rang : Laissez environ 10 à 15 cm entre chaque bulbille. Si vous voulez récolter de petits oignons rapidement, vous pouvez serrer un peu plus (8-10 cm) et en récolter un sur deux plus tard.
    • Entre les rangs : Prévoyez 20 à 30 cm (voire 35 cm) entre les lignes. Cet espace vous permettra de passer facilement pour désherber et biner.
  4. Technique des buttes ou sillons (facultatif mais recommandé en sol lourd) :
    • Si votre sol est un peu lourd ou a tendance à retenir l’eau, plantez vos oignons sur de petites buttes de terre de 10-15 cm de hauteur. Cela améliorera grandement le drainage autour des bulbes.
    • Vous pouvez aussi creuser des sillons peu profonds et planter les bulbilles au fond, puis ramener un peu de terre sans les recouvrir complètement.
  5. Arrosage initial :
    • Après la plantation, arrosez légèrement pour bien mettre la terre en contact avec les bulbilles, surtout si le sol est sec.
    • Cependant, si votre sol est déjà bien humide, cet arrosage n’est pas nécessaire. Rappelez-vous, l’oignon n’aime pas l’excès d’eau à la plantation.

Et voilà, vos bulbilles sont en place ! Facile, non ?

B. Semis des graines d’oignons

Semer des graines demande un peu plus de doigté, mais c’est très gratifiant.

Semis direct en pleine terre :

C’est possible quand le sol est suffisamment réchauffé (généralement à partir de mars-avril, ou en fin d’été pour certaines variétés).

  1. Préparer les sillons : Tracez des sillons (petites tranchées) peu profonds, d’environ 1 à 2 cm de profondeur. Espacez ces sillons de 20 à 30 cm (ou 30-35 cm pour plus d’aisance).
  2. Semer clair : Répartissez les graines le plus régulièrement possible le long du sillon. Essayez de « semer clair », c’est-à-dire de ne pas mettre trop de graines au même endroit. Cela vous facilitera le travail d’éclaircissage plus tard. Une astuce : mélangez les petites graines d’oignon avec un peu de sable fin sec pour mieux les espacer.
  3. Recouvrir et tasser : Recouvrez délicatement les graines avec une fine couche de terreau ou de terre fine (pas plus de 1 cm). Tassez légèrement avec le dos d’un râteau ou une planchette pour bien mettre les graines en contact avec la terre.
  4. Arroser : Arrosez en pluie très fine pour ne pas déterrer les graines. Maintenez le sol légèrement humide jusqu’à la levée (apparition des premières pousses).
  5. Éclaircissage : C’est une étape cruciale ! Quand les jeunes plants ont quelques feuilles (environ 5-10 cm de hauteur), il faut en enlever pour ne laisser qu’un plant tous les 5 cm environ. Puis, quelques semaines plus tard, éclaircissez une seconde fois pour laisser un espacement final de 10 à 15 cm entre chaque oignon. Ne jetez pas les jeunes pousses arrachées, elles sont délicieuses en salade ou comme condiment, un peu comme de la ciboulette !

Semis en terrine/pépinière (préculture) :

Cette méthode est utile pour gagner du temps en début de saison (semis dès fin février/début mars à l’intérieur, dans une serre froide ou sous châssis, à une température minimale de 5°C) ou pour mieux contrôler les conditions de germination.

  1. Remplissez une terrine ou des godets avec un terreau spécial semis, léger et drainant.
  2. Semez les graines (en lignes espacées dans la terrine, ou 2-3 graines par godet). Recouvrez à peine de terreau.
  3. Arrosez doucement et maintenez humide, dans un endroit lumineux et pas trop chaud.
  4. Repiquage : Quand les jeunes plants ont atteint la taille d’un crayon (environ 5 mm de diamètre et 10-15 cm de haut, soit 1 mois et demi à 2 mois après le semis), ils sont prêts à être repiqués en pleine terre. Acclimatez-les progressivement aux conditions extérieures quelques jours avant. Repiquez-les en respectant les espacements de 10-15 cm sur le rang et 20-30 cm entre les rangs. Veillez à ne pas trop enterrer le collet (la base des feuilles).

Le semis en pépinière facilite aussi le désherbage initial, car vous travaillez sur une surface propre et limitée.

C. Culture en pot ou en jardinière (pour les petits espaces)

Vous n’avez pas de jardin ? Pas de problème ! Il est tout à fait possible de planter des oignons sur un balcon ou une terrasse.

  • Choix du contenant : Choisissez un pot ou une jardinière d’au moins 15-20 cm de profondeur. Assurez-vous qu’il y ait des trous de drainage au fond, c’est indispensable !
  • Substrat adapté : Utilisez un mélange de terreau universel et de sable (environ 1/3 de sable) pour assurer un bon drainage. Vous pouvez aussi ajouter un peu de compost bien décomposé. Le substrat doit être léger.
  • Plantation : Vous pouvez planter des bulbilles ou repiquer des jeunes plants issus de semis. Pour les bulbilles, espacez-les d’environ 5 à 7 cm si vous visez des oignons de taille moyenne, ou un peu plus pour de plus gros bulbes.
  • Exposition et arrosage : Placez votre pot en plein soleil. L’arrosage devra être plus régulier qu’en pleine terre car le substrat en pot sèche plus vite, mais laissez toujours la terre sécher légèrement entre deux arrosages. Videz la soucoupe après l’arrosage.
  • Variétés adaptées : Les variétés d’oignons qui produisent des bulbes de taille modeste ou que l’on récolte jeunes (oignons nouveaux, cébettes) sont bien adaptées à la culture en pot.

Alors, prêt à tenter l’expérience, même en ville ? C’est une belle façon d’avoir des aromates frais à portée de main !

L’entretien des oignons : assurer une croissance saine

Vos oignons sont plantés, c’est un excellent début ! Mais pour qu’ils se transforment en beaux bulbes bien ronds et savoureux, ils auront besoin d’un peu d’attention. Rassurez-vous, l’oignon n’est pas une diva, son entretien est plutôt simple. Quels sont les gestes clés ?

A. Arrosage : la modération est de mise

C’est l’un des secrets pour réussir ses oignons : ne pas trop les arroser !

  • Besoins en eau : L’oignon est une plante peu exigeante en eau. Il préfère même un temps relativement sec, surtout pendant la période de formation du bulbe. Des pluies régulières lui suffisent la plupart du temps.
  • Quand arroser ?
    • Juste après le semis ou la plantation, pour aider les graines à germer ou les bulbilles à s’installer.
    • Ensuite, arrosez uniquement en cas de sécheresse prolongée, si vous voyez que le feuillage commence à flétrir ou que la terre est sèche sur plusieurs centimètres de profondeur. Un arrosage modéré une fois par semaine peut être suffisant durant les périodes très sèches.
  • Comment arroser ? Arrosez au pied des plantes, le matin ou le soir, pour éviter l’évaporation rapide de l’eau. Évitez de mouiller le feuillage, cela peut favoriser l’apparition de maladies.
  • Risques d’excès d’eau : Un sol constamment humide est le pire ennemi de l’oignon. Cela provoque la pourriture des racines et des bulbes, et favorise le développement de maladies fongiques. Mieux vaut un léger manque d’eau qu’un excès !
  • Arrêter l’arrosage : Environ 2 à 3 semaines avant la récolte prévue (quand le feuillage commence à jaunir et à se coucher), cessez complètement les arrosages. Cela aide les bulbes à mûrir et à mieux se conserver.

B. Désherbage et binage : éviter la concurrence

L’oignon n’aime pas partager son espace vital avec les mauvaises herbes. Elles lui font de la concurrence pour l’eau, la lumière et les nutriments.

  • Importance du désherbage : Un désherbage régulier est crucial, surtout au début de la croissance des oignons, car leurs jeunes pousses sont fines et peu compétitives.
  • Méthode : Le désherbage se fait de préférence à la main, avec précaution pour ne pas blesser les racines superficielles ou les bulbes en formation des oignons. Une binette à lame étroite peut être utilisée avec soin entre les rangs.
  • Binage fréquent : Biner (casser la croûte superficielle du sol) régulièrement permet d’aérer la terre, de limiter l’évaporation de l’eau et de perturber la germination des mauvaises herbes. Un vieux dicton de jardinier dit : « Un binage vaut deux arrosages ». C’est particulièrement vrai pour les oignons !
  • Paillage : Le paillage (couvrir le sol avec des matériaux organiques) est généralement déconseillé pour les oignons. Pourquoi ? Parce qu’il a tendance à retenir l’humidité au niveau du sol, ce que les oignons n’apprécient pas. Il peut aussi offrir un abri à certains ravageurs. Si vous tenez absolument à pailler pour limiter les mauvaises herbes, utilisez une couche très fine et bien aérée, et éloignez-la des cols des oignons.

C. Fertilisation : un apport judicieux (si nécessaire)

Comme nous l’avons vu lors de la préparation du sol, l’oignon n’est pas très gourmand.

  • Éviter l’azote en excès : Une erreur commune est de donner trop d’engrais azoté (N). L’azote favorise le développement du feuillage au détriment du bulbe. Des feuilles très grandes et très vertes, c’est joli, mais ce que vous voulez, ce sont de beaux oignons ! De plus, un excès d’azote rend les oignons plus sensibles aux maladies et diminue leur capacité de conservation.
  • Privilégier un engrais équilibré ou riche en phosphore (P) et potassium (K) : Si une fertilisation d’appoint s’avère nécessaire (par exemple, si votre sol est très pauvre et que la croissance est vraiment faible), optez pour un engrais organique équilibré ou un engrais spécifique pour légumes bulbes, plus riche en phosphore (pour les racines) et en potassium (pour la formation des bulbes et la résistance).
  • Quand fertiliser ? Si un apport est fait, c’est généralement avant la plantation (intégré au sol) ou très légèrement au moment de l’éclaircissage ou d’un binage, au début de la croissance des bulbes. Évitez les apports tardifs.

D. Rotation des cultures : prévention essentielle

C’est une règle d’or au potager, et elle est particulièrement importante pour les oignons !

  • Pourquoi la rotation ? Cultiver les mêmes légumes (ou des légumes de la même famille) au même endroit année après année épuise les nutriments spécifiques dont ils ont besoin dans le sol. Surtout, cela favorise l’installation et la multiplication des maladies et des parasites qui s’attaquent à ces plantes.
  • La règle pour les oignons : Ne replantez pas d’oignons (ni d’autres Alliacées comme l’ail, l’échalote, le poireau) au même endroit avant au moins 3 à 5 ans. Plus vous attendez, mieux c’est.
  • Bonnes rotations :
    • L’oignon vient idéalement après : Des cultures qui laissent un sol propre et ameubli, comme les pommes de terre, les céréales (si vous en cultivez), ou des légumes-fruits (tomates, courgettes) qui n’ont pas été trop gourmands.
    • Après les oignons, vous pouvez planter : Des légumes-feuilles (laitues, épinards), des légumes-racines d’autres familles (carottes, navets, radis), ou des légumineuses (pois, haricots) qui enrichissent le sol en azote.

Pensez à faire un petit plan de votre potager chaque année pour vous souvenir de ce que vous avez planté et où. C’est un excellent outil pour bien gérer la rotation !

E. Associations de cultures : le compagnonnage au potager

Certaines plantes s’entendent bien et se protègent mutuellement, tandis que d’autres ne font pas bon ménage. Utiliser ces « amitiés » végétales peut vous aider à avoir des oignons plus sains.

  • Plantes amies des oignons :
    • La carotte est la meilleure amie de l’oignon ! L’odeur de l’oignon repousserait la mouche de la carotte, et l’odeur de la carotte repousserait la mouche de l’oignon. Une association gagnant-gagnant ! Plantez-les en rangs alternés.
    • Les betteraves, les laitues, les fraisiers, les tomates, les choux (certaines sources sont plus nuancées pour les choux, observez bien), et les radis sont aussi considérés comme de bons compagnons.
    • La camomille et la sarriette amélioreraient la croissance et le goût des oignons.
  • Plantes à éviter près des oignons :
    • Surtout les légumineuses (pois, haricots, fèves). Elles ne s’apprécient pas mutuellement et peuvent nuire à la croissance des oignons.
    • L’asperge et la sauge sont aussi parfois citées comme étant à éloigner.

F. Éclaircissage (pour les semis)

Si vous avez semé vos oignons en pleine terre, l’éclaircissage est une étape non négligeable, comme mentionné précédemment.

    • Quand ? Dès que les plantules ont développé 2-3 feuilles et sont assez robustes pour être manipulées.
    • Objectif : Laisser suffisamment d’espace à chaque oignon pour qu’il puisse former un beau bulbe. On vise généralement un espacement final de 10-15 cm entre les plants. Il vaut mieux le faire en deux fois : un premier passage pour laisser 5-7 cm, puis un second quelques semaines plus tard.
    • Comment ? Choisissez les plants les plus vigoureux et arrachez délicatement les autres. Tassez légèrement la terre autour des plants restants.
Ne jetez pas les jeunes pousses ! Les petits oignons retirés lors de l’éclaircissage sont délicieux finement ciselés dans les salades, les omelettes ou comme garniture. C’est un premier petit cadeau de votre culture !

G. Buttage (optionnel)

Le buttage consiste à ramener un peu de terre autour de la base des plants.

  • Pour quels oignons ? Surtout pour les oignons de conservation, lorsque les bulbes commencent à bien se former.
  • Pourquoi ? Certains jardiniers estiment que cela aide les bulbes à grossir et les protège d’un excès de soleil direct qui pourrait les faire verdir. Cependant, pour beaucoup de variétés d’oignons, le bulbe se développe naturellement à la surface du sol. Un buttage excessif pourrait même retenir l’humidité et favoriser la pourriture du collet.
  • Comment ? Si vous le faites, faites-le très légèrement, sans recouvrir le sommet du bulbe.

H. Protection hivernale (pour les semis d’automne et oignons d’hiver) ❄️

Si vous cultivez des oignons qui doivent passer l’hiver en terre dans une région aux hivers rudes :

  • Nécessité : Si les températures descendent régulièrement en dessous de -5°C à -10°C, une protection est conseillée.
  • Méthodes :
    • Un paillage épais (feuilles mortes, paille) peut protéger les bulbes du gel. Appliquez-le une fois que le sol a un peu refroidi mais avant les grands froids. Attention à le retirer progressivement au printemps pour que le sol se réchauffe et que l’humidité ne stagne pas.
    • Un voile d’hivernage peut être tendu sur les rangs. Il offre quelques degrés de protection.

Avec ces quelques gestes d’entretien réguliers, vous mettez toutes les chances de votre côté pour que vos oignons prospèrent et vous offrent une belle récolte. Le jardinage, c’est aussi beaucoup d’observation : apprenez à connaître vos plantes, elles vous diront ce dont elles ont besoin !

planter oignons

Protéger les oignons : maladies et ravageurs

Même avec les meilleurs soins, il arrive que nos oignons soient confrontés à des maladies ou à des attaques de petits gourmands. Pas de panique ! La meilleure défense, c’est souvent la prévention. Et si malgré tout des problèmes surviennent, il existe des solutions respectueuses de l’environnement. Quels sont les principaux ennemis de l’oignon et comment les gérer ?

A. Prévention avant tout : les bons réflexes

Avant de parler traitements, parlons des gestes qui peuvent éviter bien des soucis :

  • Rotation des cultures : On ne le répétera jamais assez, c’est la base ! Attendez 3 à 5 ans avant de replanter des Alliacées au même endroit.
  • Sol sain et bien drainé : Un sol où l’eau ne stagne pas est crucial pour éviter les pourritures.
  • Bonne ventilation : Espacez suffisamment vos plants et choisissez un emplacement aéré pour que le feuillage sèche vite.
  • Qualité des plants/bulbilles : Utilisez des bulbilles saines, certifiées indemnes de maladies si possible.
  • Désherbage régulier : Les mauvaises herbes peuvent abriter des maladies ou des ravageurs.
  • Hygiène au potager : Nettoyez bien vos outils, surtout si vous avez travaillé sur des plants malades. Éliminez rapidement les débris de culture infectés (ne les mettez pas au compost !).
  • Favoriser la biodiversité : Attirez les insectes auxiliaires (coccinelles, syrphes, chrysopes) en plantant des fleurs mellifères (capucines, soucis, phacélie) à proximité. Ils vous aideront à lutter contre les pucerons et autres petits indésirables.

B. Les maladies courantes de l’oignon

Voici quelques-unes des maladies qui peuvent affecter vos oignons :

  • Mildiou de l’oignon (Peronospora destructor) :
    • Symptômes : Taches allongées, vert pâle puis jaunâtres sur les feuilles, qui se couvrent ensuite d’un feutrage gris-violacé par temps humide. Les feuilles finissent par se dessécher. Le développement du bulbe est stoppé.
    • Causes : Temps humide et doux (10-22°C), forte rosée matinale.
    • Prévention : Bonne aération, éviter de mouiller le feuillage, rotation stricte.
    • Traitements naturels : Pulvérisation de décoction de prêle (riche en silice, renforce les tissus de la plante) ou de bouillie bordelaise (avec parcimonie et en respectant les doses, car le cuivre s’accumule dans le sol) en tout début d’attaque ou en préventif si les conditions sont très favorables au mildiou.
  • Pourriture du collet (Botrytis alii) et Pourriture grise (Botrytis cinerea) :
    • Symptômes : Pourriture molle qui commence souvent au niveau du collet (la base des feuilles), surtout visible pendant le séchage ou la conservation. Un feutrage grisâtre peut apparaître.
    • Causes : Blessures lors de la récolte, humidité excessive pendant le séchage, excès d’azote.
    • Prévention : Manipuler les oignons avec soin à la récolte, bien les faire sécher dans un endroit sec et aéré avant de les stocker, éviter les blessures au collet, ne pas trop fertiliser à l’azote.
  • Pourriture basale (Fusarium oxysporum f. sp. cepae) :
    • Symptômes : Les racines pourrissent, puis la base du bulbe. Les feuilles jaunissent et la plante dépérit. Un mycélium blanchâtre peut être visible à la base du bulbe.
    • Causes : Sol contaminé, températures chaudes du sol (25-28°C), blessures des racines.
    • Prévention : Longue rotation, sol bien drainé, éviter les blessures, choisir des variétés résistantes si disponible.
  • Charbon de l’oignon (Urocystis cepulae) :
    • Symptômes : Stries ou boursouflures plombées puis noires sur les cotylédons, les jeunes feuilles et parfois les écailles externes des bulbes. Les jeunes plants sont souvent tués.
    • Causes : Champignon présent dans le sol, qui infecte les plantules.
    • Prévention : Utiliser des bulbilles saines ou des graines traitées (si vous n’êtes pas en bio strict), éviter de travailler le sol excessivement là où la maladie a été présente car cela disperse les spores. Longue rotation.
  • Taches pourpres (Alternaria porri) / Stemphyliose (Stemphylium vesicarium) :
    • Symptômes : Petites taches blanchâtres qui s’agrandissent et deviennent violacées ou brunes avec un halo jaune sur les feuilles. Les feuilles peuvent se dessécher prématurément.
    • Causes : Temps chaud et humide, rosées fréquentes.
    • Prévention : Bonne aération, éviter l’humidité stagnante sur le feuillage.

Face à une maladie, le premier réflexe est d’enlever et de détruire les parties atteintes (ou la plante entière si elle est trop touchée) pour limiter la propagation.

C. Les ravageurs fréquents de l’oignon

Certains insectes apprécient aussi les oignons !

  • Mouche de l’oignon (Delia antiqua) : C’est le ravageur le plus redouté !
    • Dégâts : Ce sont les larves (asticots blancs) qui causent les dommages. Elles pénètrent dans le jeune plant ou le bulbe, creusent des galeries et provoquent le flétrissement, le jaunissement des feuilles centrales, puis la pourriture du bulbe. Une forte odeur de pourriture se dégage.
    • Prévention :
      • Rotation des cultures : Essentielle ! Ne pas replanter d’oignons ou d’Alliacées là où la mouche a sévi pendant plusieurs années.
      • Dates de semis/plantation : Semer ou planter un peu plus tard en saison peut parfois décaler la période de vulnérabilité des jeunes plants par rapport au pic de vol de la mouche. À l’inverse, un semis très précoce (février-mars) peut permettre aux plants d’être déjà bien développés lorsque la première génération de mouches apparaît (mai-juin).
      • Filets anti-insectes : C’est la méthode la plus efficace. Posez un filet à mailles fines (type P17) sur vos rangs d’oignons juste après la plantation ou le semis, et maintenez-le bien en place jusqu’à la récolte. Assurez-vous qu’il ne touche pas le feuillage.
      • Associations de cultures : Planter des carottes à proximité (voir section associations).
      • Éloigner les débris de culture : Les mouches sont attirées par les restes d’oignons.
      • Certains jardiniers utilisent des répulsifs naturels comme le purin de tanaisie ou de rhubarbe en pulvérisation, mais leur efficacité peut être variable.
  • Thrips (notamment Thrips tabaci) :
    • Dégâts : Ce sont de minuscules insectes piqueurs-suceurs qui se nourrissent de la sève des feuilles. Leurs piqûres provoquent des taches argentées ou blanchâtres sur le feuillage, qui peut se dessécher et se tordre. La croissance de la plante est affaiblie.
    • Prévention/Traitement :
      • Favoriser l’humidité (les thrips aiment le temps sec et chaud). Des pulvérisations d’eau sur le feuillage par temps sec peuvent les déranger.
      • Des lâchers d’acariens prédateurs (Amblyseius cucumeris) sont possibles en lutte biologique.
      • En cas de forte infestation, des pulvérisations de savon noir dilué peuvent aider à réduire leur nombre.
      • Utiliser des pièges englués bleus, qui attirent les thrips.
  • Nématodes (Anguillule des tiges et des bulbes – Ditylenchus dipsaci) :
    • Dégâts : Ce sont des vers microscopiques qui vivent dans le sol et s’attaquent aux tiges et aux bulbes. Les plants sont déformés, gonflés à la base, les bulbes deviennent spongieux et pourrissent.
    • Prévention : Rotation très longue (5-7 ans), sol bien drainé, utiliser des plants sains. La culture de tagètes (œillets d’Inde) avant les oignons peut aider à réduire les populations de certains nématodes.
  • Taupins (larves de coléoptères) :
    • Dégâts : Les larves filiformes et jaunâtres (« vers fil de fer ») vivent dans le sol et peuvent grignoter les racines et la base des bulbes.
    • Prévention : Bon travail du sol pour exposer les larves aux prédateurs, rotation.
L’observation est votre meilleure alliée : Inspectez régulièrement vos plants d’oignons. Plus vous détectez un problème tôt, plus il sera facile de le gérer sans avoir recours à des solutions drastiques.

culture oignon

Récolte et conservation des oignons : maximiser la durée

Après des mois de soins attentifs, le moment tant attendu arrive : la récolte ! Savoir quand et comment récolter vos oignons, puis bien les préparer pour la conservation, c’est la garantie de pouvoir profiter de vos propres légumes pendant de longs mois. Prêts pour la dernière ligne droite ?

A. Quand récolter les oignons : les bons indicateurs

Le signal de récolte n’est pas le même pour tous les types d’oignons.

  • Oignons blancs (ou oignons primeurs/nouveaux) :
    • On les récolte jeunes, au fur et à mesure des besoins, généralement d’avril à juin (ou même plus tôt pour les semis d’automne).
    • Le bulbe est déjà un peu formé, mais pas énorme, et le feuillage est encore bien vert et tendre. On les consomme rapidement, car ils ne se conservent pas longtemps.
  • Oignons de couleur (jaunes, rouges) – pour la conservation :
    • Le signal principal est le feuillage qui jaunit, se dessèche et se couche complètement sur le sol. C’est un signe que le bulbe a fini sa croissance et qu’il entre en dormance. Attendez que la majorité (au moins deux tiers à trois quarts) de vos plants présentent ces symptômes.
    • Cela se produit généralement de juillet à septembre, selon la date de plantation et la variété.
    • Ne forcez pas le feuillage à se coucher ! Laissez faire la nature. Coucher le feuillage prématurément peut nuire à la conservation.
  • Délai de maturité indicatif :
    • Pour les oignons issus de bulbilles : comptez environ 3 à 4 mois après la plantation.
    • Pour les oignons issus de semis : comptez environ 5 à 6 mois après le semis (voire 8-9 mois pour les semis d’automne).
  • Moment idéal de la journée pour la récolte (oignons de conservation) :
    • Choisissez une journée sèche et ensoleillée. Idéalement, en fin de matinée, une fois que la rosée s’est évaporée. Une terre ressuyée facilite l’arrachage et le début du séchage.

B. Comment récolter les oignons ?

La douceur est de mise pour ne pas abîmer vos précieux bulbes.

  1. Arrachage :
    • Par temps sec, soulevez délicatement les bulbes. Si la terre est légère et meuble, vous pourrez peut-être les arracher à la main en tirant doucement sur la base du feuillage.
    • Si la terre est plus compacte, utilisez une fourche-bêche. Enfoncez-la à une certaine distance des bulbes pour ne pas les transpercer, puis soulevez la terre pour les déloger.
  2. Nettoyage sommaire :
    • Secouez doucement l’excès de terre accroché aux racines. Évitez de taper les oignons les uns contre les autres ou contre l’outil, car la moindre blessure peut être une porte d’entrée pour les maladies de conservation.
    • Ne lavez jamais les oignons que vous destinez à la conservation !
  3. Coupe des racines (optionnel à ce stade) :
    • Certains jardiniers coupent les racines à 1-2 cm du bulbe dès l’arrachage, d’autres préfèrent attendre la fin du séchage. Les deux méthodes sont valables.

C. Le séchage (ou ressuyage/curing) : une étape cruciale pour la conservation

C’est peut-être l’étape la plus importante pour assurer une longue conservation de vos oignons de couleur. Ne la négligez pas !

  • Objectif du séchage :
    • Permettre à l’enveloppe extérieure du bulbe (la « peau ») de bien sécher et de durcir. Cette peau protectrice limitera la déshydratation et l’entrée des maladies.
    • Faire sécher le collet (la jonction entre le bulbe et les feuilles) pour qu’il se ferme bien et empêche les pathogènes de pénétrer dans le bulbe.
  • Méthode de séchage :
    • Sur le sol, au soleil : Si le temps est sec et ensoleillé pendant plusieurs jours, vous pouvez laisser vos oignons étalés directement sur le sol du jardin, sur une seule couche, pendant 2 à 7 jours (voire plus). Retournez-les de temps en temps pour qu’ils sèchent uniformément. Attention au soleil brûlant qui pourrait « cuire » les bulbes dans certaines régions très chaudes ; dans ce cas, un léger ombrage aux heures les plus chaudes ou un séchage à l’abri est préférable.
    • À l’abri : Si le temps est humide ou incertain, rentrez vos oignons dans un endroit sec, chaud (idéalement entre 20 et 30°C), bien ventilé et à l’abri de la pluie. Étalez-les sur des clayettes, des grilles, ou suspendez-les en petites bottes. Un grenier aéré, un préau, un garage sec peuvent convenir.
  • Durée du séchage : Comptez environ 1 à 3 semaines, voire plus, selon les conditions climatiques et la taille des oignons.
    • Comment savoir s’ils sont bien secs ? Les peaux extérieures doivent être sèches, craquantes comme du papier. Le collet doit être complètement sec et fermé (il ne doit plus y avoir de sève si vous le pressez légèrement). Les tiges doivent être cassantes.
  • Ne pas couper les fanes (feuilles) avant la fin du séchage ! Laissez au moins 4-5 cm de tige au-dessus du bulbe. Les feuilles aident à « tirer » l’humidité hors du bulbe pendant le séchage. Vous pourrez les couper ou les tresser une fois le séchage terminé.

D. Comment conserver les oignons ?

Une fois vos oignons parfaitement secs, il est temps de les stocker pour l’hiver. Où et comment ?

    • Conditions de stockage optimales :
      • Un endroit frais : Idéalement entre 0 et 10°C. Une cave fraîche, un cellier, un garage non chauffé peuvent convenir. Évitez les variations brutales de température.
      • Un endroit très sec : L’humidité est l’ennemie numéro un de la conservation. Le taux d’humidité doit être bas (autour de 60-70%).
      • Un endroit sombre : La lumière peut faire germer les oignons.
      • Un endroit bien ventilé : Une bonne circulation de l’air est essentielle pour éviter l’accumulation d’humidité et de gaz qui pourraient favoriser la pourriture.
      • À l’abri du gel : Le gel endommage les bulbes et les rend impropres à la conservation.
    • Méthodes de stockage :
      • En tresses : C’est la méthode traditionnelle et très esthétique ! Une fois les oignons bien secs, tressez les tiges (si vous les avez laissées assez longues) pour former des bottes que vous suspendrez.
      • En filets ou sacs en toile de jute : Placez les oignons dans des filets à pommes de terre ou des sacs en toile de jute (pas en plastique !), qui permettent une bonne aération. Suspendez-les ou placez-les sur des étagères.
      • En clayettes ou cageots aérés : Disposez les oignons en une seule couche, sans qu’ils se touchent si possible, dans des cagettes en bois ou en plastique ajouré. Vous pouvez superposer les cagettes en veillant à ce que l’air circule.
Attention : Ne stockez jamais vos oignons à côté des pommes de terre ! Les pommes de terre dégagent de l’humidité et de l’éthylène, un gaz qui fait germer et pourrir les oignons plus rapidement. Évitez aussi de les stocker près des fruits mûrs pour la même raison.
  • Durée de conservation : Bien séchés et stockés dans de bonnes conditions, les oignons de conservation (jaunes, rouges) peuvent se garder de 6 à 9 mois, voire plus pour certaines variétés. Les oignons issus de semis se conservent généralement mieux et plus longtemps que ceux issus de bulbilles.
  • Vérification régulière : De temps en temps (une fois par mois), inspectez votre stock. Retirez immédiatement tout oignon qui commence à ramollir, à pourrir ou à germer pour éviter qu’il ne contamine les autres.
  • Conservation des oignons coupés : Un oignon entamé se conserve au réfrigérateur, dans une boîte hermétique ou enveloppé dans du film alimentaire, pendant 7 à 10 jours.
  • Congélation des oignons : Vous pouvez congeler les oignons, de préférence émincés ou hachés. Étalez-les sur une plaque pour les congeler individuellement avant de les mettre en sacs. Ils se conservent ainsi plusieurs mois. Ils perdront leur croquant à la décongélation mais seront parfaits pour la cuisson (pas besoin de les décongeler avant de les ajouter à vos plats chauds).

Quel plaisir de pouvoir puiser dans sa propre réserve d’oignons tout l’hiver, n’est-ce pas ? Une bonne récolte et une conservation soignée sont la clé de cette satisfaction.

planter les oignons

Questions fréquentes et erreurs à éviter

Même avec le meilleur guide, on a parfois des questions spécifiques ou on rencontre des petits soucis. C’est normal quand on jardine ! Voici quelques-unes des interrogations les plus fréquentes concernant la culture des oignons, et comment éviter certaines erreurs courantes.

A. Mes oignons montent à graines : pourquoi et que faire ?

Voir ses oignons former une tige florale (monter à graines ou « bolter ») avant que le bulbe ne soit bien gros, c’est décevant ! Pourquoi cela arrive-t-il ?

  • Explication du phénomène : La montaison est une réaction de la plante à un stress. Elle pense que ses conditions de vie sont menacées et se dépêche de produire des graines pour assurer sa descendance. Les causes de stress peuvent être :
    • Un choc thermique : Des températures froides (surtout en dessous de 5-7°C) pendant une période prolongée après la plantation des bulbilles ou des jeunes plants, suivies d’un réchauffement, peuvent déclencher la floraison. C’est fréquent avec les bulbilles plantées trop tôt au printemps, ou avec des plants qui ont subi un coup de froid.
    • Un stress hydrique : Une sécheresse sévère et prolongée.
    • Variétés non adaptées : Certaines variétés sont plus sujettes à la montaison que d’autres, surtout si elles ne sont pas adaptées à votre climat ou à la période de plantation.
    • Taille des bulbilles : De très grosses bulbilles (plus de 2-3 cm de diamètre) ont plus tendance à monter à graines.
  • Que faire ?
    • Une fois que la tige florale apparaît, le développement du bulbe s’arrête ou ralentit fortement. Vous pouvez couper la tige florale dès son apparition pour essayer de reconcentrer l’énergie de la plante vers le bulbe, mais le résultat est souvent limité.
    • Les oignons qui sont montés à graines ne se conserveront pas bien. Récoltez-les rapidement et consommez-les en premier. Le bulbe peut être un peu plus dur ou avoir un cœur fibreux.
  • Solutions pour limiter le risque :
    • Choisissez des bulbilles de calibre moyen (14/21 mm est un bon compromis).
    • Plantez au bon moment, quand les risques de gelées tardives ou de coups de froid intenses sont passés (pour les plantations de printemps).
    • Assurez un arrosage régulier en cas de sécheresse, sans excès.
    • Optez pour des variétés réputées moins sensibles à la montaison.

B. Mes oignons pourrissent : causes et solutions

La pourriture est l’un des problèmes les plus courants.

  • Causes principales :
    • Excès d’eau : Un sol constamment détrempé, un mauvais drainage.
    • Sol trop lourd et compact : L’eau stagne, les racines asphyxient.
    • Fumure fraîche : Apport de fumier ou de compost pas assez décomposé.
    • Maladies fongiques ou bactériennes : Mildiou, botrytis, fusariose (voir section maladies).
    • Blessures : Lors du désherbage, de la récolte, ou par des ravageurs.
  • Solutions :
    • Améliorez impérativement le drainage de votre sol (ajout de sable, culture sur buttes).
    • N’arrosez qu’en cas de réel besoin.
    • Respectez la rotation des cultures.
    • Manipulez les oignons avec soin.
    • Assurez un bon séchage après la récolte.
    • Éliminez rapidement les plants atteints pour éviter la propagation.

C. Mon oignon ne grossit pas / ne forme pas de bulbe : facteurs limitants

C’est frustrant de voir de belles feuilles mais pas de bulbe, ou des bulbes qui restent tout petits !

  • Manque de soleil : L’oignon a besoin d’au moins 6 heures de soleil direct par jour, et plus c’est mieux pour la bulbaison.
  • Concurrence des mauvaises herbes : Un désherbage insuffisant prive les oignons de lumière, d’eau et de nutriments.
  • Sol trop pauvre : Surtout un manque de phosphore et de potassium.
  • Espacement insuffisant / manque d’éclaircissage : Si les plants sont trop serrés, ils se font concurrence et les bulbes restent petits. L’éclaircissage des semis est primordial.
  • Trop d’azote : Un excès d’engrais azoté favorise le feuillage au détriment du bulbe.
  • Semis ou plantation trop tardive : La formation du bulbe est souvent liée à la longueur du jour. Si plantés trop tard, ils n’auront pas assez de temps ou les bonnes conditions de luminosité pour bien se développer avant l’arrivée du mauvais temps ou de la dormance.
  • Arrosage inadéquat : Un stress hydrique sévère au moment de la formation du bulbe peut limiter sa croissance.
  • Variété inadaptée : Certaines variétés produisent naturellement de plus petits bulbes (ex: oignons grelots).

D. Puis-je planter des oignons en hiver ? ❄️

Oui, c’est possible, notamment avec ce qu’on appelle les « oignons d’hiver » ou certaines variétés d’oignons blancs et jaunes rustiques.

  • On les sème généralement en fin d’été (août-septembre) pour une plantation (repiquage) en octobre-novembre.
  • Ils passeront l’hiver en terre et vous donneront une récolte précoce au printemps ou au début de l’été suivant.
  • Dans les régions aux hivers très froids (températures régulièrement sous -10°C), une protection hivernale (paillage, voile d’hivernage) est recommandée.
  • Choisissez des variétés spécifiquement indiquées pour la culture d’hiver.

E. Différence entre oignon et échalote (en culture)

Bien qu’ils soient cousins (tous deux des Allium), il y a quelques différences :

  • Mode de reproduction principal : L’oignon se multiplie surtout par semis (graines) ou plantation de bulbilles uniques. L’échalote traditionnelle se multiplie principalement par la plantation de caïeux (bulbes) qui vont se diviser en plusieurs nouveaux bulbes formant une touffe. Il existe aussi des échalotes issues de semis.
  • Aspect : L’oignon forme généralement un seul gros bulbe (parfois 2 ou 3 s’il se divise, ce qui est moins souhaité pour la conservation). L’échalote forme une touffe de bulbes plus petits et allongés.
  • Goût : L’échalote a souvent une saveur plus fine et délicate que l’oignon.
  • Conservation : Les deux se conservent bien, mais les méthodes peuvent légèrement varier.

F. Puis-je replanter un oignon germé de ma cuisine ?

Oui, vous pouvez tenter l’expérience, mais ne vous attendez pas à récolter un gros oignon de conservation.

  • Si vous plantez un oignon qui a germé, il va surtout produire des feuilles vertes (que vous pouvez consommer comme de la ciboule ou des oignons verts) et il risque de monter rapidement à graines.
  • Il est peu probable qu’il forme un nouveau bulbe de qualité. C’est plus une façon de recycler et d’avoir un peu de verdure fraîche.

G. Comment faire des oignons verts (ciboule / cébette) ?

Les oignons verts, aussi appelés ciboules ou cébettes, sont des oignons récoltés jeunes, avant que le bulbe ne soit complètement formé. On consomme la partie blanche et une bonne partie du feuillage vert.

  • Quelles variétés ? Vous pouvez utiliser des variétés spécifiques d’oignons blancs qui ne forment pas de gros bulbes (Allium fistulosum, l’oignon ciboule véritable), ou simplement récolter jeunes des oignons classiques (Allium cepa) avant qu’ils ne grossissent trop.
  • Semis : Semez dru, en lignes ou en poquets, du printemps à la fin de l’été.
  • Récolte : Récoltez au fur et à mesure de vos besoins, environ 2-3 mois après le semis, quand la base commence à renfler un peu et que les tiges sont bien vertes. Arrachez la plante entière.

N’ayez pas peur d’expérimenter et d’apprendre de vos erreurs. Chaque jardin est différent, et chaque saison apporte son lot d’enseignements. C’est aussi ça, la joie du jardinage !

À vous la joie de récolter vos propres oignons !

Et voilà, vous avez maintenant toutes les cartes en main pour vous lancer avec succès dans la culture de l’oignon ! Nous avons exploré ensemble :

  • L’importance de bien choisir vos variétés et votre méthode de plantation (semis ou bulbilles).
  • Comment préparer un sol idéal, bien drainé et ensoleillé, pour accueillir vos futurs champions.
  • Le calendrier optimal pour planter les oignons selon les types et votre climat.
  • Les techniques de plantation pas à pas, que ce soit pour les bulbilles, les semis en pleine terre ou en pépinière, et même en pot !
  • Les gestes essentiels pour l’entretien : arrosage modéré, désherbage soigné, et l’art de la rotation des cultures.
  • Comment protéger vos oignons des maladies et des ravageurs, en privilégiant toujours la prévention.
  • Les secrets d’une récolte au bon moment et d’un séchage méticuleux pour une conservation longue durée.
  • Des réponses à vos questions fréquentes pour déjouer les petits tracas du jardinier.

Cultiver ses propres oignons est une aventure accessible à tous, même aux débutants. C’est une culture peu exigeante mais tellement gratifiante. Imaginez le plaisir de cuisiner avec des oignons que vous avez vous-même plantés, choyés et récoltés… Leur saveur n’en sera que meilleure !

Alors, n’hésitez plus ! Lancez-vous, expérimentez, observez. Et surtout, prenez du plaisir à jardiner. Bon jardinage et belles récoltes d’oignons à vous !

Planter les oignons aujourd’hui :