Framboise et Framboisier – Plantation et taille du framboisier

Imaginez : vous vous promenez dans votre jardin et vous cueillez, directement sur l’arbuste, des framboises gorgées de soleil, sucrées et parfumées… Un rêve ? Pas du tout ! La framboise, ce petit fruit rouge (mais pas toujours !) si délicieux, est étonnamment facile à cultiver chez soi. 

Le framboisier, dont le nom scientifique est Rubus idaeus, est un arbuste qui pousse à l’état sauvage dans de nombreuses régions tempérées, souvent en lisière de forêt. C’est une plante généreuse, qui demande un peu d’attention, mais qui vous le rendra au centuple avec ses fruits savoureux.

Mais au fait, pourquoi se donner la peine de cultiver ses propres framboises ?

  • Le goût ! Ah, le goût d’une framboise fraîchement cueillie, encore tiède du soleil… C’est incomparable avec celles du commerce, souvent cueillies avant pleine maturité.

  • La diversité : En cultivant vos propres framboisiers, vous pouvez choisir des variétés originales, aux couleurs et aux saveurs différentes (jaunes, noires, pourpres…), que l’on trouve rarement en magasin.

  • La satisfaction : Quel plaisir de déguster les fruits de son propre travail ! C’est une fierté simple et authentique. 

Alors, prêt à transformer un coin de votre jardin en paradis à framboises ? Ce guide complet vous prend par la main, étape par étape, du choix des plants jusqu’à la récolte et même la multiplication. Suivez-nous, l’aventure commence maintenant !

Mes articles sont très complets donc longs ;) Cliquez ici pour aller directement à ce qui vous intéresse. ____ SOMMAIRE DE CETTE PAGE ____ >>>

Choisir ses Framboisiers : Comprendre les Variétés

Avant de planter, il faut choisir ! Et le monde des framboisiers est plus varié qu’on ne le pense. Le critère le plus important à comprendre est la différence entre les variétés remontantes et non-remontantes. Qu’est-ce que ça veut dire ?

  • Framboisiers Non-Remontants :

    • Comment ça marche ? Ils produisent des fruits une seule fois par an, sur les tiges (appelées « cannes ») qui ont poussé l’année précédente. Ces cannes poussent la première année, passent l’hiver, puis donnent des fleurs et des fruits au début de l’été suivant, avant de mourir.

    • Récolte : Une seule grosse récolte, généralement en juin-juillet. Parfait si vous voulez beaucoup de framboises d’un coup pour faire des confitures, par exemple.

  • Framboisiers Remontants :

    • Comment ça marche ? Ils sont un peu magiques ! Ils fructifient deux fois :

      1. Une première fois à la fin de l’été / début de l’automne (août à octobre), sur l’extrémité des cannes qui ont poussé dans l’année même.

      2. Une seconde fois au début de l’été suivant (juin-juillet), sur la partie basse de ces mêmes cannes qui auront passé l’hiver. Ensuite, ces cannes meurent.

    • Récolte : Vous avez des framboises sur une plus longue période ! Une première vague en été, et une seconde, souvent plus abondante, en automne. Idéal pour grignoter des fruits frais pendant longtemps. 

Cette différence est cruciale car elle va déterminer la façon de tailler vos framboisiers (on y reviendra en détail !).

Autres critères pour bien choisir :

  • Couleur des fruits : Classiquement rouges, il existe aussi des variétés à fruits jaunes (souvent plus doux), noirs (goût plus intense, proche de la mûre), ou pourpres (un croisement entre framboise rouge et noire). Amusant de varier les couleurs ! 

  • Goût et parfum : Certaines sont plus sucrées, d’autres plus acidulées, certaines très parfumées… Les descriptions des pépiniéristes peuvent vous guider.

  • Période de récolte : Même au sein des non-remontants ou des remontants, il y a des variétés plus précoces ou plus tardives. Vous pouvez échelonner les récoltes en plantant différentes variétés.

  • Résistance aux maladies et au froid : Important selon votre climat et si certaines maladies sont fréquentes dans votre région.

  • Vigueur et hauteur : Certains framboisiers poussent plus haut ou s’étalent plus que d’autres. À prendre en compte selon l’espace dont vous disposez et le système de soutien (palissage) que vous prévoyez.

Quelques variétés populaires pour vous inspirer :

  • Variétés Non-Remontantes (récolte unique en été) :

    • ‘Malling Promise’ : Très précoce, vigoureuse, gros fruits rouges coniques. Une classique fiable.

    • ‘Glen Ample’ : Variété sans épines (ou presque !), très productive, gros fruits fermes. Pratique pour la cueillette ! 

    • ‘Willamette’ : Précoce, productive, fruits rouge foncé, un peu acidulés, bien parfumés. Très cultivée.

    • ‘Meeker’ : Mi-saison, gros fruits fermes, bonne conservation. Souvent utilisée par les professionnels.

  • Variétés Remontantes (récolte été ET automne) :

    • ‘Heritage’ : LA référence des remontantes. Très productive en automne, fruits de taille moyenne, fermes, bon goût. Vigoureuse et fiable.

    • ‘Polka’ : Très productive en automne, gros fruits rouge brillant, très savoureux. Résistante.

    • ‘Fallgold’ : Une belle variété à fruits jaunes, sucrés et parfumés. Remontante. Originale !

    • ‘Sumner’ : Vigoureuse, bonne résistance aux maladies, fruits de bonne qualité.

    • ‘Zéva Herbsternte’ : Très ancienne variété suisse, très remontante (produit bien en automne), fruits tendres et parfumés.

    • ‘Marastar’ : Variété récente, très productive sur une longue période, gros fruits savoureux.

Conseils pour choisir :

  • Votre climat : Certaines variétés résistent mieux au froid ou à la sécheresse que d’autres. Renseignez-vous sur leur rusticité.

  • Vos envies : Préférez-vous une grosse récolte groupée (non-remontant) ou des fruits sur une longue période (remontant) ? Quelle couleur, quel goût ?

  • Débutant ? Commencez peut-être avec une variété réputée facile et fiable comme ‘Heritage’ (remontant) or ‘Malling Promise’ (non-remontant).

  • Mixez ! Pourquoi ne pas planter une ou deux variétés de chaque type pour profiter des framboises le plus longtemps possible ?

Prenez le temps de lire les étiquettes ou les descriptions en ligne, c’est la première étape vers une belle récolte !

plantation framboisier

L’Emplacement Idéal et la Préparation du Sol

Le framboisier n’est pas trop difficile, mais il a quand même ses préférences pour s’installer et bien produire. Choisir le bon endroit et bien préparer le sol, c’est comme lui offrir une chambre 5 étoiles ! 

Où planter vos framboisiers ? L’exposition :

  • Idéalement, offrez-leur une situation ensoleillée. Plus ils auront de soleil, plus les fruits seront sucrés et nombreux. ☀️

  • Cependant, ils tolèrent bien la mi-ombre légère, surtout dans les régions du Sud où le soleil peut être brûlant l’après-midi. Un peu d’ombre aux heures les plus chaudes peut même être bénéfique.

  • Évitez les zones très ventées qui peuvent dessécher les plants et casser les tiges fragiles. Une haie ou un mur peuvent offrir une bonne protection.

Quel type de sol pour un framboisier heureux ?

  • LE POINT CRUCIAL : un sol bien drainé ! Le framboisier a horreur d’avoir les racines qui trempent dans l’eau stagnante, surtout en hiver. Cela favorise les maladies des racines et peut tuer la plante. Si votre sol est lourd et argileux, cette étape est primordiale.

  • Il aime un sol léger, frais (qui retient un peu l’humidité sans être détrempé) et surtout riche en matière organique (humus). Il est gourmand !

  • Il préfère un sol légèrement acide, avec un pH idéal situé entre 5,5 et 6,5. Il n’aime pas les sols trop calcaires (où il risque la chlorose, un jaunissement des feuilles). Si votre sol est calcaire, il faudra l’amender sérieusement ou envisager une culture en grand bac avec une terre adaptée.

Comment préparer le terrain ? La clé du succès !


Cette préparation se fait idéalement quelques semaines avant la plantation.

  1. Désherbage PARFAIT : C’est l’étape la plus importante, surtout si vous plantez dans une zone enherbée. Enlevez toutes les « mauvaises herbes », et surtout les racines des plantes vivaces coriaces (liseron, chiendent…). Le framboisier n’aime pas la concurrence au niveau des racines. Courage, ça en vaut la peine ! 

  2. Travail du sol en profondeur : Ameublissez la terre sur au moins 30-40 cm de profondeur, sur toute la longueur de votre future rangée de framboisiers (ou à l’emplacement de chaque trou si vous plantez isolé). Utilisez une fourche-bêche ou une grelinette (qui aère sans retourner les couches du sol). Cela aide les racines à bien s’installer et améliore le drainage.

  3. Apport généreux de matière organique : Soyez généreux ! Incorporez une bonne quantité de compost bien mûr, de fumier décomposé (cheval, vache…), ou de terreau de feuilles. Comptez au moins 10 à 15 litres par mètre carré (soit 1 à 2 bonnes pelletées). Mélangez bien avec la terre ameublie. C’est le garde-manger de vos framboisiers ! 

  4. Si votre sol est lourd (argileux) : En plus de la matière organique, vous pouvez ajouter un peu de sable grossier ou de gravier fin pour améliorer le drainage. Travaillez bien le mélange. Vous pouvez aussi envisager de planter sur une petite butte (ados) pour que l’eau s’écoule mieux.

Une fois cette préparation faite, laissez le sol se reposer un peu avant la plantation. Votre sol est maintenant prêt à accueillir vos futurs producteurs de délices !

Planter les Framboisiers : Les Gestes Clés

Le sol est prêt, vous avez choisi vos variétés… C’est le moment de mettre vos framboisiers en terre ! C’est une étape simple mais qui demande quelques gestes précis.

Quand planter ? Le bon timing :

  • La période idéale est l’automne, de septembre à novembre (avant les fortes gelées). La terre est encore chaude, les pluies sont souvent présentes, les plants ont tout l’hiver pour bien s’enraciner avant le réveil du printemps. C’est le top départ ! 

  • Vous pouvez aussi planter au début du printemps, de février à avril, dès que le sol n’est plus gelé et qu’il est travaillable. Il faudra être plus vigilant sur l’arrosage la première année.

  • Évitez absolument de planter en période de gel ou quand le sol est détrempé.

Comment planter ? Pas à pas :

Vous trouverez des framboisiers vendus de deux façons :

  • En racines nues : Souvent moins chers, disponibles en automne/hiver. Les racines sont « à l’air ». Il faut les planter rapidement après l’achat.

  • En conteneur (pot) : Disponibles toute l’année. La plantation est possible sur une plus longue période (hors gel/sécheresse). Plus facile pour les débutants.

Voici les étapes de plantation :

  1. Préparer les plants :

    • Pour les racines nues : Juste avant la plantation, trempez les racines dans un seau d’eau pendant 1 ou 2 heures. Si les racines sont très longues ou abîmées, coupez légèrement leur extrémité avec un sécateur propre (c’est l' »habillage »). Cela stimule la formation de nouvelles petites racines.

    • Pour les plants en conteneur : Sortez délicatement la motte du pot. Si les racines tournent en rond au fond (le « chignon »), démêlez-les doucement avec les doigts ou griffez-les légèrement pour les encourager à explorer la nouvelle terre.

  2. Creuser le trou : Faites un trou de plantation assez large et profond, au moins 2 fois la taille de la motte ou des racines étalées (environ 40x40x40 cm). Ameublissez bien la terre au fond du trou.

  3. Positionner le plant : Placez le framboisier au centre du trou. Attention au niveau ! Le collet (la base des tiges, la jonction entre les racines et les tiges) doit se trouver juste au niveau du sol fini. Ne l’enterrez pas trop profondément, ni ne le laissez trop haut. C’est important pour sa bonne croissance. Vous pouvez utiliser un manche d’outil posé en travers du trou comme repère.

  4. Espacement :

    • Entre les plants sur le même rang : Laissez 50 à 80 cm d’espace entre chaque framboisier. L’espacement dépend de la vigueur de la variété et si vous prévoyez de les laisser s’étaler un peu ou de les maintenir plus serrés sur un fil. 50-60 cm est une bonne moyenne.

    • Entre les rangs : Si vous faites plusieurs rangées, prévoyez au moins 1,5 mètre à 2 mètres entre elles pour pouvoir circuler facilement pour l’entretien et la récolte.

  5. Remblayer : Comblez le trou avec la terre que vous aviez retirée (idéalement mélangée avec un peu de compost si vous ne l’aviez pas fait lors de la préparation générale). Tassez légèrement avec les mains ou les pieds au fur et à mesure pour éliminer les poches d’air et assurer un bon contact entre les racines et la terre. Faites une petite cuvette autour du pied pour retenir l’eau d’arrosage.

  6. Arroser abondamment : Même s’il pleut, arrosez copieusement juste après la plantation (au moins 10 litres par pied). Cela permet à la terre de bien se mettre en place autour des racines. 

  7. TAILLER ! Le geste final indispensable : Juste après la plantation, prenez votre sécateur et coupez toutes les tiges du jeune plant à environ 20-30 cm du sol. Oui, ça peut faire mal au cœur, surtout si les tiges sont belles ! Mais c’est essentiel. Pourquoi ?

    • Cela équilibre la partie aérienne avec le système racinaire qui doit encore s’installer.

    • Surtout, cela force le plant à émettre de nouvelles pousses vigoureuses depuis la base (les fameux drageons). Ce sont ces nouvelles pousses qui assureront la production future. Ne sautez pas cette étape ! 

Vos framboisiers sont maintenant bien installés. Il ne reste plus qu’à leur apporter quelques soins réguliers.

Taille framboisier

Entretien Courant et Soins Essentiels

Vos framboisiers sont plantés, mais ce n’est que le début de l’aventure ! Quelques gestes d’entretien réguliers assureront leur bonne santé et une récolte généreuse. Heureusement, ils ne sont pas trop exigeants.

L’Arrosage : Garder le sol frais, pas détrempé 

  • La première année : Soyez particulièrement vigilant ! Les jeunes plants ont besoin d’eau pour bien s’établir. Arrosez régulièrement, surtout s’il ne pleut pas.

  • Les années suivantes : Les framboisiers ont besoin d’eau surtout pendant deux périodes clés :

    • La floraison : Pour assurer une bonne formation des fruits.

    • Le grossissement des fruits (fructification) : Un manque d’eau à ce moment-là donnera des fruits plus petits et secs.

  • Comment arroser : Arrosez au pied des framboisiers, en évitant de mouiller le feuillage et les fruits (cela favorise les maladies comme la pourriture grise). Un arrosage copieux moins souvent est préférable à de petits arrosages fréquents. Le but est de maintenir le sol frais en profondeur, mais jamais gorgé d’eau. Touchez la terre : si elle est sèche sur quelques centimètres, il est temps d’arroser.

  • Le goutte-à-goutte est un système idéal pour les framboisiers, car il apporte l’eau lentement et directement aux racines.

Le Paillage : Le meilleur ami du framboisier (et du jardinier !) 


Pailler le pied de vos framboisiers est l’un des gestes les plus bénéfiques que vous puissiez faire ! Le paillage consiste à recouvrir le sol autour des plantes avec une couche de matériau organique.

  • Pourquoi pailler ? Les avantages sont nombreux :

    • Garde l’humidité du sol : Réduit l’évaporation et donc les besoins en arrosage. Très utile en été !

    • Limite les « mauvaises herbes » : Empêche la lumière d’atteindre le sol, donc moins de désherbage pour vous ! 

    • Protège les racines : Isole du froid en hiver et de la chaleur excessive en été.

    • Nourrit le sol : En se décomposant lentement, le paillis organique enrichit la terre en humus et nourrit vos framboisiers.

  • Quels matériaux utiliser ? Vous avez le choix :

    • Paille (classique et efficace)

    • BRF (Bois Raméal Fragmenté) : Petits morceaux de jeunes branches broyées. Excellent pour la vie du sol.

    • Tontes de gazon séchées : En couche fine pour éviter qu’elles ne pourrissent.

    • Compost à moitié mûr

    • Feuilles mortes (à l’automne)

    • Écorces de pin (si votre sol n’est pas déjà acide)

  • Comment et quand pailler ? Appliquez une couche de 5 à 10 cm d’épaisseur au pied des framboisiers, sur un sol propre et humide, au printemps ou à l’automne. Laissez un petit espace libre juste autour de la base des tiges pour éviter les risques de pourriture. Renouvelez le paillis quand il se décompose.

La Fertilisation : Nourrir sans gaver 


Le framboisier est gourmand, mais attention aux excès !

  • L’apport principal : matière organique. Le meilleur moyen de nourrir vos framboisiers est d’apporter chaque année, en fin d’hiver ou au tout début du printemps (février-mars), une bonne couche de compost bien mûr ou de fumier décomposé au pied des plants. Incorporez-le légèrement en surface avec une griffe, sans abîmer les racines superficielles. Cela suffit souvent à couvrir leurs besoins.

  • Attention à l’azote (N) : Le framboisier a des besoins modérés en azote. Un excès d’azote (souvent apporté par des engrais chimiques « coup de fouet ») est néfaste : il va faire pousser beaucoup de feuilles au détriment des fruits, et rendre les tiges plus tendres et plus sensibles aux maladies (comme le dépérissement des tiges) et aux pucerons. Donc, évitez les engrais trop riches en azote. Le compost et le fumier apportent de l’azote de façon équilibrée.

  • Phosphore (P) et Potassium (K) : Ces éléments sont importants pour la floraison et la fructification. Le compost en contient généralement. Si votre sol est très pauvre ou si vous observez des signes de carence, un apport d’engrais organique « spécial fruits rouges » (pauvre en N, riche en P et K) peut être fait au printemps, mais c’est rarement indispensable si vous amendez bien en matière organique.

  • Sol calcaire ? Si vos feuilles jaunissent en gardant les nervures vertes (chlorose), c’est souvent un signe que le calcaire bloque l’assimilation du fer. Apportez de la matière organique acide (terre de bruyère, compost de feuilles) et éventuellement un traitement anti-chlorose à base de chélate de fer.

En résumé : un bon paillage et un apport annuel de compost sont les clés d’un entretien réussi et de framboisiers bien nourris !

Le Palissage du Framboisier : Structurer et Optimiser

Les framboisiers produisent de longues tiges souples, appelées « cannes ». Sans soutien, elles ont tendance à ployer sous le poids des feuilles et des fruits, voire à ramper sur le sol. Le palissage, c’est l’art de les guider et de les soutenir. Ce n’est pas juste pour faire joli, c’est très utile !

Pourquoi palisser vos framboisiers ?

  • Soutenir les cannes : Évite qu’elles ne cassent ou ne touchent le sol (où les fruits pourriraient et seraient la cible des limaces).

  • Améliorer l’aération : L’air circule mieux entre les tiges, ce qui réduit l’humidité et donc les risques de maladies (champignons). 

  • Optimiser l’ensoleillement : Toutes les feuilles et les fruits reçoivent mieux la lumière, ce qui favorise la qualité et la quantité de la récolte. 

  • Faciliter la récolte : Les fruits sont plus accessibles, la cueillette est plus rapide et agréable.

  • Limiter les maladies : Moins de contact avec le sol et meilleure aération = moins de maladies.

  • Maîtriser le développement : Permet de contenir les framboisiers dans l’espace qui leur est dédié et facilite la taille.

Différents systèmes de palissage :

Le système le plus simple et le plus courant pour les jardiniers amateurs est le palissage sur fils de fer tendus entre des piquets :

  1. Installez des piquets solides (en bois traité, métal ou béton) aux deux extrémités de votre rangée de framboisiers, et éventuellement des piquets intermédiaires si la rangée est longue (tous les 3-4 mètres). Les piquets doivent être bien enfoncés et mesurer environ 1,80 m à 2 m de haut (pour dépasser du sol d’environ 1,50 m).

  2. Tendez 2 ou 3 fils de fer galvanisé (ou du fil solide résistant aux intempéries) horizontalement entre les piquets.

    • Le premier fil à environ 50-60 cm du sol.

    • Le deuxième fil à environ 1 m – 1,20 m du sol.

    • Un troisième fil éventuel vers 1,50 m si vos variétés sont très vigoureuses.

    • Tendez bien les fils à l’aide de tendeurs si nécessaire.

  3. Attachez les cannes : Au fur et à mesure que les nouvelles cannes poussent au printemps et en été, attachez-les souplement aux fils de fer avec du lien souple (raphia, lien en plastique spécial, ficelle…). Ne serrez pas trop pour ne pas blesser la tige. Répartissez bien les cannes le long des fils, sans qu’elles soient trop serrées les unes contre les autres (laissez l’air circuler !).

Autres systèmes possibles (moins courants chez les amateurs) :

  • Palissage en « V » ou « Hollandais » : Les fils sont doublés et écartés en forme de V, ce qui sépare les cannes fructifères des nouvelles pousses et améliore encore l’aération et la récolte. Plus complexe à mettre en place.

  • Palissage sur poteau individuel : Pour un framboisier isolé, on peut planter un tuteur solide à côté et y attacher les cannes.

Quand attacher les cannes ? Faites-le au fur et à mesure de leur croissance, ou au moins une fois au printemps lorsque vous sélectionnez les cannes à conserver après la taille d’hiver.

Le palissage demande un petit effort d’installation au départ, mais il vous facilitera grandement la vie (et celle de vos framboisiers) par la suite !

planter framboisier

La Taille du Framboisier : Indispensable pour la Production

La taille est sans doute l’étape la plus importante pour avoir une belle récolte de framboises chaque année. Elle peut sembler compliquée au début, mais une fois qu’on a compris le principe de base et la différence entre remontants et non-remontants, c’est assez simple ! Pourquoi tailler ? Pour éliminer les vieilles cannes qui ne produiront plus, aérer le cœur de la plante, et encourager la croissance des nouvelles cannes qui porteront les futurs fruits. 

Comprendre le cycle des tiges (cannes) : La Clé !


Le framboisier produit deux types de cannes :

  • Les primocanes (ou cannes de l’année) : Ce sont les nouvelles pousses vertes qui sortent du sol au printemps. Elles grandissent pendant l’été.

    • Chez les non-remontants, elles ne font que grandir la première année.

    • Chez les remontants, elles donnent des fruits à leur extrémité en automne.

  • Les floricanes (ou cannes de l’année précédente) : Ce sont les primocanes de l’année d’avant qui ont passé l’hiver. Elles sont maintenant plus brunes et ligneuses (dures comme du bois).

    • Chez les non-remontants, ce sont ELLES qui portent TOUS les fruits au début de l’été, puis elles meurent.

    • Chez les remontants, la partie basse (qui n’a pas fructifié en automne) porte des fruits au début de l’été, puis la canne entière meurt.

La règle d’or : une canne de framboisier ne produit qu’une seule fois (ou deux fois pour les remontants sur différentes parties) puis elle meurt et doit être coupée.

Comment tailler les framboisiers NON-REMONTANTS ? (Récolte unique en été)

  • Quand ? La meilleure période est juste après la fin de la récolte, en été (juillet-août).

  • Quoi tailler ? C’est simple : coupez au ras du sol TOUTES les cannes qui viennent de produire des fruits. Vous les reconnaîtrez facilement : elles sont plus sèches, brunâtres, et portent encore les restes des pédoncules (petites tiges) des fruits. Elles ne serviront plus à rien. Hop, on coupe ! 

  • Que faire des nouvelles pousses ? Pendant ce temps, de nouvelles cannes vertes (les primocanes) ont poussé depuis le printemps. Ce sont elles qui donneront les fruits l’année prochaine. Sélectionnez les plus belles et les plus vigoureuses (environ 8 à 10 cannes par mètre linéaire de rangée). Coupez au ras du sol toutes les autres (les plus fines, les mal placées, celles en trop).

  • Palissez les cannes sélectionnées sur vos fils de fer.

Comment tailler les framboisiers REMONTANTS ? (Récolte été ET automne)


Ici, vous avez deux options, selon que vous privilégiez une seule grosse récolte d’automne ou deux récoltes (été + automne).

  • Option 1 : Pour UNE SEULE GROSSE RÉCOLTE D’AUTOMNE (la méthode la plus simple !)

    • Quand ? En fin d’hiver (février-mars), avant le démarrage de la végétation.

    • Quoi tailler ? C’est radical mais très facile : coupez TOUTES les cannes au ras du sol. Absolument toutes !

    • Comment ça marche ? De nouvelles cannes (primocanes) vont pousser au printemps et ce sont elles qui porteront une abondante récolte à leur extrémité en automne (d’août aux gelées). Vous sacrifiez la petite récolte d’été, mais vous simplifiez énormément la taille. C’est idéal pour les débutants ou si vous voulez surtout des framboises en fin de saison.

  • Option 2 : Pour DEUX RÉCOLTES (été + automne) (un peu plus complexe)

    • Étape 1 – Après la récolte d’automne (novembre ou fin hiver) : Repérez les cannes qui ont donné des fruits en automne (la partie supérieure est sèche, avec les restes de fruits). Coupez seulement cette partie supérieure qui a fructifié. Ne coupez pas toute la canne ! La partie basse, encore verte et saine, reste en place.

    • Étape 2 – Au début de l’été suivant (juin-juillet) : La partie basse des cannes que vous avez conservées va produire des fruits. Juste après cette récolte d’été, repérez ces cannes qui viennent de fructifier (elles ont maintenant produit sur toute leur longueur) et coupez-les entièrement au ras du sol. Elles ont fini leur travail.

    • Pendant ce temps : De nouvelles cannes vertes (primocanes) poussent depuis le printemps. Ce sont elles qui donneront la récolte d’automne à leur extrémité. Laissez-les se développer. Après la récolte d’automne, vous reviendrez à l’Étape 1.

    • En fin d’hiver (février-mars) : Profitez-en pour faire un nettoyage : supprimez les cannes trop fines, faibles, malades ou qui semblent sèches (celles qui ont fructifié en été si vous ne l’avez pas fait avant), et ne gardez que les plus belles cannes (environ 8-10 par mètre) qui ont fructifié en automne (et dont vous couperez le bout sec) ainsi que les plus belles nouvelles pousses si besoin.

Conseils généraux pour la taille :

  • Supprimez toujours les cannes faibles, chétives, malades ou cassées.

  • Limitez le nombre de cannes : Ne gardez que les 8 à 10 plus belles cannes par mètre linéaire. Trop de cannes = moins d’air, moins de lumière, fruits plus petits et plus de maladies. N’ayez pas peur de couper !

  • Taillez aussi les framboisiers trop denses ou négligés : Si votre plantation est devenue une jungle, n’hésitez pas à faire une taille sévère en hiver pour repartir sur de bonnes bases, en ne gardant que quelques cannes vigoureuses et en supprimant tout le reste.

  • Utilisez un sécateur bien aiguisé et propre (désinfectez-le à l’alcool entre les plants si vous suspectez une maladie) pour faire des coupes nettes.

  • Éliminez les résidus de taille (ne les laissez pas au pied, surtout s’ils sont malades). Brûlez-les ou évacuez-les.

Prenez votre temps, observez bien vos plantes, et la taille deviendra vite un geste naturel !

Prévenir et Lutter Contre les Maladies et Ravageurs

Comme toutes les plantes du jardin, le framboisier peut être la cible de quelques gourmands (ravageurs) ou de maladies. Mais pas de panique ! Une bonne prévention et des méthodes de lutte douces permettent souvent de limiter les dégâts.

Les Principaux Ravageurs (les petites bêtes) :

  • Le Ver de la framboise : C’est la larve d’un petit coléoptère (la Byturus tomentosus ou bruche du framboisier). L’adulte pond dans les fleurs, et la petite larve blanchâtre se développe à l’intérieur du fruit, près du réceptacle (la partie blanche qui reste sur la tige). C’est lui qu’on trouve parfois en croquant une framboise ! 

    • Lutte : Difficile une fois dans le fruit. Il faut agir contre l’adulte avant la ponte. Binez le sol au pied des framboisiers en hiver pour exposer les pupes au froid. Vous pouvez essayer de poser des pièges blancs englués au moment de la floraison pour capturer les adultes. Récoltez régulièrement pour limiter le cycle.

  • Les Acariens (Araignées rouges) : Minuscules, ils se développent par temps chaud et sec, sous les feuilles.

    • Symptômes : Les feuilles se décolorent, prennent un aspect grisâtre ou jaunâtre, avec de très fines toiles d’araignée visibles en cas de forte infestation. La plante s’affaiblit.

    • Lutte : Douchez le feuillage à l’eau froide (ils détestent l’humidité). Utilisez des acaricides naturels à base d’huile de colza ou de savon noir. Favorisez leurs prédateurs naturels (typhlodromes).

  • Les Pucerons : Petits insectes verts ou noirs qui se groupent sur les jeunes pousses tendres.

    • Dégâts : Affaiblissement de la plante, transmission de virus.

    • Lutte : Douche au jet d’eau, savon noir, purin d’ortie. Favorisez les coccinelles et les syrphes (leurs prédateurs). 

  • La Drosophile Suzukii (Drosophila suzukii) : Une petite mouche d’origine asiatique, arrivée récemment en Europe, qui pose de gros problèmes. Contrairement à la mouche du vinaigre classique, elle pond DANS les fruits SAINS et MÛRS (pas seulement abîmés). 

    • Identification : Petite mouche rousse aux yeux rouges. Le mâle a une tache noire sur chaque aile. Les larves (asticots) se développent dans la pulpe, rendant le fruit inconsommable.

    • Lutte (difficile) :

      • Filets anti-insectes : La méthode la plus efficace. Posez un filet à mailles très fines (inférieures à 1 mm) sur vos framboisiers avant que les fruits ne commencent à rougir, en vous assurant qu’il soit bien hermétique.

      • Piégeage massif : Utilisez des pièges spécifiques (vendus dans le commerce ou faits maison avec du vinaigre de cidre, du vin rouge, du sucre et une goutte de liquide vaisselle) pour capturer les adultes. À poser tôt en saison.

      • Récolte très fréquente : Ramassez TOUS les fruits mûrs tous les 1 ou 2 jours pour ne pas leur laisser le temps de pondre. Éliminez immédiatement les fruits atteints (ne les mettez pas au compost !).

Les Principales Maladies (souvent des champignons ou des virus) :

Ces maladies sont favorisées par l’humidité, une mauvaise aération et des blessures sur les tiges.

  • La Rouille : Petites taches orange ou brunes poudreuses sous les feuilles.

  • L’Anthracnose : Taches rondes grisâtres avec un bord violet sur les feuilles et les tiges.

  • Le Mildiou : Taches jaunes sur les feuilles, feutrage blanc dessous. Moins fréquent sur framboisier que sur vigne.

  • La Pourriture grise (Botrytis) : Feutrage grisâtre qui pourrit les fleurs et surtout les fruits mûrs, surtout par temps humide.

  • Le Dépérissement des tiges (Didymella ou Maladie des Taches violettes) : Taches violettes puis brunes qui apparaissent à la base des feuilles sur les jeunes cannes, pouvant entraîner le dessèchement de la partie supérieure.

  • Les Virus (Mosaïque, Rabougrissement…) : Provoquent des décolorations (jaunissement en mosaïque), des déformations des feuilles, un faible développement de la plante. Il n’y a pas de traitement contre les virus.

Prévention et Méthodes de Lutte Naturelles / Biologiques : 

La prévention est votre meilleure arme !

  • Choisir des variétés résistantes aux maladies les plus courantes dans votre région.

  • Assurer une TRES BONNE AÉRATION : C’est crucial ! Respectez les distances de plantation, palissez bien vos framboisiers, et surtout, taillez correctement pour éviter que les cannes ne soient trop serrées. C’est la meilleure prévention contre les maladies fongiques.

  • Planter dans un sol bien drainé.

  • Pratiquer la rotation : Ne replantez pas de framboisiers au même endroit avant plusieurs années.

  • Maintenir une bonne hygiène : Ramassez et éliminez (ne pas composter !) les feuilles et les bois morts ou malades à l’automne et après la taille. Désinfectez votre sécateur.

  • Arroser au pied, sans mouiller le feuillage.

  • Pailler le sol pour éviter les éclaboussures de terre (qui peuvent contenir des spores de champignons).

  • Traitements préventifs (si nécessaire) :

    • Bouillie bordelaise (cuivre) : Peut être utilisée en prévention contre les maladies fongiques (anthracnose, mildiou, dépérissement) à la chute des feuilles en automne et/ou au démarrage de la végétation au printemps (avant la floraison). À utiliser avec modération.

    • Soufre mouillable : Efficace contre la rouille et l’oïdium (moins fréquent).

    • Décoctions de prêle : Riche en silice, elle renforce les défenses des plantes contre les champignons. En pulvérisation régulière au printemps.

    • Purins d’ortie ou de consoude : En pulvérisation diluée, ils fortifient la plante.

  • Contre les ravageurs : Savon noir (pucerons, acariens), huiles végétales, favorisez les insectes auxiliaires (coccinelles, syrphes, chrysopes, perce-oreilles…) en plantant des fleurs à proximité (capucines, soucis, phacélie…).

  • Contre les virus : Aucun traitement. Si un plant est atteint (symptômes évidents et pas d’amélioration), la seule solution est de l’arracher entièrement (avec ses racines) et de le brûler pour éviter la propagation aux autres plants (souvent transmise par les pucerons ou les outils). Ne replantez pas au même endroit !

Observez régulièrement vos plants pour détecter les premiers signes et agir rapidement.

entretien framboisier

Gérer les Drageons : Maîtriser l’Expansion

Le framboisier a une tendance naturelle à s’étendre… beaucoup ! Il produit ce qu’on appelle des drageons : ce sont de nouvelles pousses qui naissent directement des racines, parfois assez loin du pied mère. C’est son moyen naturel de coloniser l’espace. C’est d’ailleurs très pratique pour le multiplier (voir section 10), mais cela peut vite devenir envahissant !

Pourquoi contrôler les drageons ?

  • Éviter l’envahissement : Si on ne fait rien, votre belle rangée de framboisiers peut vite se transformer en un fourré inextricable qui déborde dans les allées ou chez le voisin !

  • Concentrer l’énergie : En limitant le nombre de drageons, la plante concentre sa sève et son énergie sur les cannes principales que vous avez sélectionnées pour la production, ce qui donne de plus beaux fruits.

  • Maintenir l’aération : Une plantation trop dense à cause des drageons favorise les maladies.

Comment gérer les drageons ?


C’est assez simple mais demande de la régularité :

  • La méthode la plus simple : l’arrachage ou la coupe. Dès que vous voyez apparaître un drageon là où vous n’en voulez pas (entre les rangs, dans l’allée, trop loin du pied…), coupez-le au ras du sol avec un sécateur ou une bêche bien affûtée. Le mieux est même de tirer dessus pour essayer d’enlever un bout de racine avec, si le sol est souple. Faites cela régulièrement au printemps et en été, lors de vos passages pour désherber ou arroser.

  • La barrière anti-rhizomes : Si l’envahissement est un vrai problème ou si vous voulez être tranquille, vous pouvez installer une barrière anti-rhizomes lors de la plantation (ou après, mais c’est plus de travail). C’est une barrière en plastique rigide ou en métal que l’on enterre verticalement dans le sol (sur au moins 30-40 cm de profondeur) tout autour de la zone de plantation délimitée. Cela empêche les racines (et donc les drageons) de s’échapper. C’est efficace mais plus coûteux et demande plus d’effort à l’installation.

Ne voyez pas les drageons uniquement comme un problème : ils sont aussi le signe que votre framboisier se plaît bien et c’est une source facile de nouveaux plants !

Récolter et Conserver les Framboises

Le moment le plus attendu ! Après tous ces soins, voir apparaître les fruits rouges (ou jaunes, ou noirs…) est une belle récompense. La récolte est un plaisir, mais demande un peu de délicatesse. 

Quand récolter ?

  • Cela dépend des variétés :

    • Non-remontants : Principalement en juin et juillet.

    • Remontants : Une première fois en juin-juillet, puis une seconde fois d’août jusqu’aux premières gelées (parfois octobre-novembre !).

  • La période de récolte pour une même variété s’étale généralement sur 2 à 4 semaines.

Comment reconnaître une framboise mûre ?

  • Le test infaillible : elle doit se détacher toute seule ! Prenez délicatement le fruit entre le pouce et l’index. Si elle est mûre, elle se détachera très facilement de son réceptacle (la petite partie conique blanche qui reste sur la tige). Si vous devez tirer, c’est qu’elle n’est pas tout à fait prête. Laissez-la encore un jour ou deux.

  • La couleur : Elle doit avoir atteint sa couleur intense caractéristique (rouge vif, jaune doré, noir brillant…).

  • La texture : Elle doit être souple au toucher, mais pas molle.

La technique de récolte : Tout en douceur !

  • Les framboises sont très fragiles. Manipulez-les avec délicatesse pour ne pas les écraser.

  • Le meilleur moment pour cueillir est le matin, après que la rosée se soit évaporée, mais avant les grosses chaleurs. Les fruits seront plus fermes et se conserveront un peu mieux. Évitez de cueillir en plein soleil ou après la pluie (les fruits seraient gorgés d’eau et plus fragiles).

  • Utilisez un panier peu profond ou plusieurs petits récipients pour éviter d’empiler trop de fruits les uns sur les autres, ce qui les écraserait.

Fréquence de récolte :

  • En pleine saison, passez tous les 2 ou 3 jours. Les framboises mûrissent vite ! Une récolte régulière encourage aussi la plante à produire davantage.

Conservation des framboises fraîches : Un défi !

  • Les framboises fraîches sont délicieuses mais ne se conservent que très peu de temps. L’idéal est de les consommer le jour même de la cueillette.

  • Si vous devez les garder un peu, placez-les délicatement en une seule couche (sur une assiette recouverte de papier absorbant, par exemple) dans la partie la moins froide du réfrigérateur. Ne les entassez pas dans un bol !

  • Ne les lavez surtout pas avant de les stocker ! L’humidité accélérerait leur dégradation. Lavez-les juste avant de les consommer.

  • Ainsi, vous pourrez peut-être les garder 1 ou 2 jours maximum.

Méthodes de conservation longue durée : Pour en profiter toute l’année !

  • La Congélation : C’est la méthode qui préserve le mieux le goût des framboises.

    1. Ne lavez pas les framboises (ou alors très délicatement et séchez-les parfaitement sur du papier absorbant).

    2. Étalez-les en une seule couche sur un plateau ou une plaque recouverte de papier sulfurisé.

    3. Placez le plateau au congélateur pendant 1 à 2 heures (congélation rapide individuelle ou IQF).

    4. Une fois les fruits bien durs et séparés, glissez-les délicatement dans des sacs de congélation ou des boîtes hermétiques.

    5. Remettez au congélateur. Elles se conserveront ainsi plusieurs mois. Parfait pour les smoothies, les coulis, les tartes… ❄️

  • La Transformation : C’est le moment de sortir les bassines à confiture !

    • Confitures, gelées : Un grand classique indémodable.

    • Coulis : Mixez les framboises (avec un peu de sucre si besoin), passez au chinois (passoire fine) pour enlever les petits grains, et congelez en petites portions (bacs à glaçons) ou stérilisez en pots.

    • Sirops : Délicieux dans l’eau, les yaourts, les cocktails…

    • Vinaigres aromatisés : Laissez macérer des framboises dans du vinaigre de cidre ou de vin blanc.

    • Liqueurs, eaux-de-vie…

  • Le Séchage : Moins courant pour les framboises car elles contiennent beaucoup d’eau, mais possible avec un déshydrateur. Les fruits séchés peuvent être ajoutés aux mueslis ou aux gâteaux.

Avec toutes ces options, vous n’avez plus d’excuse pour ne pas profiter de vos framboises !

Multiplier ses Framboisiers

Vos framboisiers vous donnent satisfaction et vous aimeriez en avoir plus ? Ou peut-être en offrir à des amis ? Bonne nouvelle : le framboisier est l’un des arbustes fruitiers les plus faciles à multiplier !

Par Séparation des Drageons : La Méthode Royale ! 


C’est la méthode la plus simple, la plus rapide et la plus efficace. Vous vous souvenez des drageons, ces pousses qui sortent des racines parfois un peu loin du pied mère (voir section 8) ? Eh bien, ce sont de futurs framboisiers tout prêts !

  • Quand ? La meilleure période est l’automne (octobre-novembre) ou le tout début du printemps (mars), pendant le repos de la végétation.

  • Comment ?

    1. Repérez un beau drageon vigoureux qui a poussé un peu à l’écart du pied principal (au moins 20-30 cm). Choisissez une pousse de l’année précédente (qui a déjà une petite tige un peu dure) si possible, elle reprendra mieux.

    2. Avec une bêche bien affûtée, tranchez la terre tout autour du drageon, à environ 15-20 cm de distance, pour couper la racine qui le relie au pied mère.

    3. Soulevez délicatement la motte de terre avec le drageon et ses propres racines (qui se sont formées sur la racine principale). Essayez de conserver un maximum de racines et de terre autour.

    4. Vous pouvez replantez ce nouveau plant immédiatement à son emplacement définitif, en suivant les mêmes étapes que pour la plantation initiale (trou, niveau du collet, arrosage, taille de la tige à 20-30 cm).

    5. Et voilà, vous avez un nouveau framboisier, identique à la variété d’origine ! C’est presque magique, non ? ✨

Par Bouturage de Racines : Un peu plus technique


Cette méthode est aussi très efficace pour le framboisier.

  • Quand ? En hiver (décembre à février), lorsque la plante est en dormance complète.

  • Comment ?

    1. Déterrez délicatement quelques racines (sans trop abîmer le pied mère) d’un diamètre de crayon environ.

    2. Coupez des tronçons de racine de 5 à 10 cm de long. Attention à repérer le sens (haut/bas) si possible.

    3. Préparez une caissette ou des pots remplis d’un mélange léger (terreau + sable).

    4. Plantez les tronçons de racine horizontalement, juste sous la surface du terreau (recouverts de 1-2 cm). Ou si vous avez repéré le sens, plantez-les verticalement, le haut affleurant la surface.

    5. Maintenez le substrat légèrement humide, dans un endroit frais mais hors gel (serre froide, châssis).

    6. Au printemps, de nouvelles pousses devraient apparaître. Vous pourrez alors repiquer les jeunes plants en pots individuels, puis les mettre en pleine terre à l’automne suivant.

Par Bouturage de Tiges : Moins courant


Le bouturage de tiges (prélever un morceau de tige et le faire raciner) est possible mais généralement moins efficace et moins utilisé pour le framboisier que la séparation de drageons ou le bouturage de racines.

Avec les drageons, vous avez une méthode simple et quasi infaillible pour agrandir votre plantation ou partager votre passion pour les framboises !

La Culture du Framboisier en Pot ou sur un Balcon

Pas de jardin ? Qu’à cela ne tienne ! Il est tout à fait possible de cultiver des framboisiers en pot sur une terrasse ou un balcon et de savourer vos propres fruits. Quelques adaptations sont nécessaires.

Choix des variétés :

  • Privilégiez des variétés moins vigoureuses ou réputées plus compactes. Certaines variétés remontantes comme ‘Ruby Beauty’ (très naine) ou ‘Little Sweet Sister’ sont spécialement sélectionnées pour la culture en pot. D’autres variétés classiques peu vigoureuses peuvent aussi convenir. Renseignez-vous lors de l’achat.

  • Évitez les variétés très hautes ou qui drageonnent énormément, elles seraient plus difficiles à gérer en pot.

Choix du contenant :

  • Voyez grand ! Choisissez un pot ou un bac d’au moins 40-50 cm de diamètre et de profondeur. Plus le volume de terre sera important, mieux le framboisier se développera et moins la terre sèchera vite.

  • Le pot doit impérativement avoir des trous de drainage au fond pour que l’eau ne stagne pas (rappelez-vous, ils détestent ça !). Une couche de billes d’argile ou de gravier au fond peut améliorer le drainage.

Terreau adapté :

  • Utilisez un bon terreau pour plantes fruitières ou pour potager, riche et bien drainant. Vous pouvez y mélanger un peu de compost bien mûr.

Arrosage : Le point clé en pot ! 

  • La terre en pot sèche beaucoup plus vite qu’en pleine terre. Il faudra être très vigilant sur l’arrosage, surtout en été. Arrosez dès que le terreau est sec sur quelques centimètres en surface. En période chaude, cela peut vouloir dire arroser tous les jours !

  • Arrosez copieusement jusqu’à ce que l’eau s’écoule par les trous du fond, mais ne laissez pas la soucoupe pleine d’eau.

Fertilisation en pot :

  • Les réserves nutritives du terreau s’épuisent plus vite qu’en pleine terre. Il faudra fertiliser régulièrement pendant la période de croissance et de fructification (du printemps à la fin de l’été).

  • Utilisez un engrais liquide organique spécial « petits fruits » ou « tomates », pauvre en azote mais riche en potassium, à diluer dans l’eau d’arrosage environ tous les 15 jours.

  • Vous pouvez aussi faire un surfaçage au printemps : enlevez les premiers centimètres de vieux terreau et remplacez-les par du compost frais ou du terreau neuf.

Taille et Palissage :

  • La taille se fait de la même manière qu’en pleine terre (selon si la variété est remontante ou non).

  • Un simple tuteur solide planté dans le pot suffit souvent pour soutenir les quelques cannes.

Protection hivernale :

  • En région froide, les racines en pot sont plus exposées au gel qu’en pleine terre. Si de fortes gelées sont annoncées, vous pouvez protéger le pot en l’emballant dans du plastique à bulles ou du voile d’hivernage, ou le rapprocher d’un mur abrité. Pensez aussi à surélever le pot du sol froid (cales en bois).

Avec un peu plus d’attention sur l’arrosage et la fertilisation, vous pourrez profiter du plaisir de cueillir vos framboises à portée de main sur votre balcon !

Résoudre les Problèmes Courants (FAQ)

Même avec les meilleurs soins, on rencontre parfois quelques petits soucis. Voici des réponses aux questions les plus fréquentes :

  • Mes framboisiers ne donnent pas (ou peu) de fruits ? Pourquoi ?

    • Trop jeunes ? Il faut souvent attendre la 2ème ou 3ème année après la plantation pour une vraie récolte. Soyez patient !

    • Mauvaise taille ? Avez-vous coupé les bonnes cannes ? Une erreur de taille (couper les cannes qui devaient fructifier) est une cause fréquente. Relisez bien la section 6 !

    • Manque de soleil ? Ils ont besoin d’au moins 6h de soleil par jour pour bien fructifier.

    • Manque d’eau pendant la floraison ou la formation des fruits ?

    • Excès d’azote ? Trop de feuilles, pas assez de fleurs/fruits. Réduisez les apports d’engrais azotés.

    • Maladie ou ravageur ? Inspectez bien vos plants (voir section 7).

    • Problème de pollinisation ? Rare, mais un temps très froid et pluvieux pendant la floraison peut gêner les insectes pollinisateurs.

  • Les feuilles de mes framboisiers jaunissent ?

    • Chlorose ferrique : C’est fréquent en sol calcaire. Les feuilles jaunissent mais les nervures restent vertes. Le calcaire bloque l’absorption du fer. Apportez de la matière organique acide (compost de feuilles, terre de bruyère en surface) ou un traitement anti-chlorose (chélate de fer).

    • Excès d’eau / Mauvais drainage : Les racines asphyxiées peuvent provoquer un jaunissement général. Vérifiez que le sol ne soit pas constamment détrempé.

    • Manque de nutriments ? Si le sol est très pauvre, un apport de compost peut aider.

    • Maladie (virus) ? Certaines viroses provoquent des jaunissements en mosaïque. Observez bien les symptômes.

  • J’ai des vers dans mes framboises ! Que faire ?

    • C’est probablement le ver de la framboise ou la drosophile suzukii (voir section 7).

    • Contre le ver : Binez le sol en hiver, posez des pièges blancs englués avant floraison.

    • Contre la drosophile : Filets anti-insectes avant que les fruits rougissent, piégeage massif, récolte très fréquente et élimination des fruits atteints.

  • Des tiges sèchent complètement ou meurent ?

    • Fin de cycle normal : Les cannes qui ont fructifié (floricanes) meurent naturellement après la récolte. C’est normal, il faut les couper.

    • Maladie du bois : Anthracnose, Dépérissement des tiges (Didymella)… ces champignons peuvent faire sécher les cannes. Coupez et brûlez les tiges atteintes bien en dessous des symptômes. Améliorez l’aération.

    • Problème racinaire : Excès d’eau, maladie des racines… Vérifiez le drainage.

    • Dégâts physiques : Coup de sécateur mal placé, cassure par le vent…

    • Coup de froid/chaud intense ?

  • Trop de drageons, mes framboisiers envahissent tout !

    • C’est le signe qu’ils se plaisent ! Mais il faut maîtriser.

    • Coupez régulièrement au ras du sol tous les drageons indésirables (voir section 8).

    • Envisagez une barrière anti-rhizomes si le problème est récurrent.

    • Profitez-en pour donner des plants à vos voisins ! 

L’observation attentive de vos plantes est la clé pour comprendre ce qui se passe et réagir à temps.

Savourez le Fruit de Votre Travail !

Vous voici arrivé au terme de ce guide complet sur la culture du framboisier. Vous avez maintenant toutes les cartes en main pour réussir :

  • Bien choisir vos variétés (remontantes ou non).

  • Préparer un emplacement idéal (soleil, sol drainé et riche).

  • Planter dans les règles de l’art (sans oublier la taille post-plantation !).

  • Assurer un entretien régulier (arrosage, paillage, fertilisation douce).

  • Palisser pour soutenir et aérer.

  • Maîtriser la taille, geste essentiel adapté au type de framboisier.

  • Prévenir et gérer les petits soucis (maladies, ravageurs, drageons).

  • Et enfin, le meilleur : récolter et vous régaler ! 

La culture des framboises demande un peu d’attention, surtout au début et au moment de la taille, mais c’est une aventure incroyablement gratifiante. Soyez patient, observez vos plantes, elles vous apprendront beaucoup.

Alors, n’hésitez plus ! Lancez-vous, plantez quelques framboisiers, et préparez-vous au plaisir incomparable de déguster vos propres framboises, cueillies directement dans votre jardin. Le goût de l’été à portée de main… Bon jardinage et surtout, bonne dégustation ! 

Planter un framboisier aujourd’hui :




Tailler un framboisier aujourd’hui :