Vous rêvez de croquer dans des fèves fraîches, tendres et savoureuses, directement cueillies dans votre jardin ? Bonne nouvelle : la fève est l’un des légumes les plus faciles et gratifiants à cultiver, même pour les débutants ! C’est un légume primeur, l’un des premiers à nous régaler au printemps.

La fève, de son petit nom scientifique Vicia faba, est une plante très ancienne, cultivée depuis des milliers d’années. Nos ancêtres l’appréciaient déjà pour sa robustesse et ses qualités nutritives. Au potager, elle a un avantage secret : elle est comme une petite magicienne pour votre sol ! En effet, elle fait partie de la grande famille des légumineuses et a le super-pouvoir d’enrichir la terre en azote, un élément essentiel pour la croissance des plantes. C’est ce qu’on appelle un engrais vert naturel. 

Mais pourquoi vous lancer dans la culture de vos propres fèves ? Les raisons sont nombreuses !

• Le goût incomparable de fèves ultra-fraîches, bien loin de ce que l’on trouve parfois en magasin.

• La satisfaction immense de voir pousser et de récolter le fruit de votre travail. C’est un vrai bonheur !

• Les bienfaits pour la santé : les fèves sont de petites bombes nutritionnelles ! Elles sont riches en protéines végétales (idéales si vous mangez moins de viande), en fibres (bonnes pour la digestion), en fer (contre la fatigue) et en vitamines du groupe B.

Alors, prêt à découvrir tous les secrets pour réussir votre culture de fèves ? Ce guide vous accompagnera pas à pas, du choix des graines jusqu’à la dégustation de votre belle récolte. Suivez le guide, c’est parti !

Comprendre la Fève : Botanique et Intérêt Agronomique

Avant de mettre les mains dans la terre, prenons un petit moment pour mieux connaître notre star du jour : la fève. Savoir qui elle est nous aidera à mieux la cultiver.

La fève appartient à la grande et merveilleuse famille des Fabacées, que l’on appelait autrefois les Légumineuses. C’est la même famille que les pois, les haricots, les lentilles ou encore le trèfle. Qu’est-ce que cela signifie pour nous, jardiniers ? Eh bien, ces plantes ont une particularité extraordinaire : elles savent « fabriquer » leur propre engrais !

Plus précisément, elles vivent en symbiose (une sorte d’entraide) avec de minuscules bactéries présentes dans le sol. Ces bactéries s’installent dans de petites boules sur les racines des fèves, appelées nodosités. Là, elles capturent l’azote qui se trouve dans l’air (et il y en a beaucoup !) et le transforment pour que la plante puisse l’utiliser pour grandir.  C’est un peu comme si la fève avait sa propre petite usine d’engrais intégrée ! Grâce à cela, non seulement la fève pousse bien sans avoir besoin de beaucoup d’engrais azoté, mais en plus, elle laisse derrière elle un sol plus riche en azote pour les légumes qui viendront après elle. C’est un vrai cadeau pour votre jardin !

Il existe principalement deux grands types de fèves cultivées :

• Les féveroles (Vicia faba var. equina ou minor) : Elles ont des grains plus petits et sont souvent cultivées en grande quantité pour l’alimentation animale ou comme engrais vert.

• Les fèves maraîchères (Vicia faba var. major) : Ce sont celles qui nous intéressent le plus pour le potager ! Elles produisent de grosses graines tendres et savoureuses que l’on consomme fraîches. C’est dans cette catégorie que l’on trouve la plupart des variétés proposées aux jardiniers amateurs.

Comprendre cette nature de « légumineuse » est essentiel, car cela influence la façon dont nous allons préparer le sol et fertiliser (ou plutôt, ne pas trop fertiliser !).

Choisir les Bonnes Variétés de Fèves

Face aux rayons de graines, le choix peut sembler difficile. Il existe une belle diversité de variétés de fèves, chacune avec ses petites particularités. Comment s’y retrouver ? C’est simple, il faut penser à trois choses : votre climat, quand vous voulez récolter, et ce que vous préférez manger (gros grains ? petits grains ? couleur originale ?).

Voici quelques critères pour vous aider :

• Précocité : Certaines variétés sont dites « hâtives », c’est-à-dire qu’elles poussent et donnent des fèves plus tôt au printemps. D’autres sont « tardives » et arriveront un peu plus tard.

• Résistance au froid : Si vous habitez une région où l’hiver peut être un peu rude, ou si vous voulez tenter le semis d’automne, choisissez des variétés réputées rustiques.

• Taille des grains et des cosses : Préférez-vous de très grosses fèves ou des grains de taille moyenne ? Certaines variétés sont connues pour leurs très longues cosses bien remplies.

• Hauteur de la plante : Certaines fèves deviennent assez hautes, tandis que d’autres sont naines, idéales pour les petits jardins ou la culture en pot.

• Couleur : Si la plupart des fèves sont vertes, il existe des variétés originales à grains pourpres, roses ou violets !

Jetons un œil à quelques variétés populaires qui ont fait leurs preuves :

• ‘Aguadulce à très longue cosse’ : C’est LA star des semis d’automne ! Très productive, elle donne de longues cosses (parfois jusqu’à 9 grains !) et résiste bien au froid. C’est une variété hâtive, parfaite pour une récolte précoce au printemps. 

• ‘Trois fois blanche’ : Une variété classique, réputée pour sa rusticité (elle résiste bien au froid) et sa bonne productivité. Ses grains sont blancs et restent bien blancs à la cuisson.

• ‘De Séville à longue cosse’ : Une autre valeur sûre, productive, avec de longues cosses et de beaux grains. Elle s’adapte bien à différents climats.

• ‘Red Epicure’ : Pour ceux qui aiment l’originalité ! Ses grains sont d’une belle couleur pourpre foncé. Très décorative dans l’assiette.

• ‘Karmazyn’ : Une variété polonaise aux jolis grains roses.

• ‘Grano Violetto’ : Comme son nom l’indique, cette variété italienne offre des grains violets.

• ‘Robin Hood’ : Une variété naine (environ 40-50 cm de haut), parfaite si vous manquez de place ou si vous voulez cultiver vos fèves en pot sur un balcon ou une terrasse.

Conseils pour choisir :

• Votre climat : Si vous vivez dans le Sud ou sur la côte Atlantique douce, vous pouvez semer ‘Aguadulce’ dès l’automne. Ailleurs, privilégiez des variétés rustiques ou semez au printemps.

• Votre usage : Toutes les variétés maraîchères sont délicieuses fraîches. Si vous pensez aussi en faire sécher une partie pour l’hiver, certaines variétés s’y prêtent mieux.

• Lisez bien les paquets de graines : Ils donnent souvent des indications précieuses sur la précocité, la résistance au froid et les caractéristiques de la variété.

N’hésitez pas à essayer différentes variétés au fil des ans pour trouver celles qui se plaisent le mieux dans votre jardin et qui régalent le plus vos papilles !

Préparer le Terrain pour la Culture des Fèves

La fève n’est pas très compliquée, mais comme toutes les plantes, elle a ses petites préférences pour bien pousser. Lui offrir un bon « chez elle » dès le départ, c’est mettre toutes les chances de votre côté pour une belle récolte.

Où installer vos fèves ?

• Soleil, soleil, soleil ! ☀️ La fève adore la lumière. Choisissez un endroit de votre potager bien ensoleillé, qui reçoit au moins 6 heures de soleil direct par jour. Plus elle aura de soleil, mieux elle fleurira et fructifiera.

Quel type de sol préfère-t-elle ?

• Elle aime un sol profond, car ses racines aiment s’enfoncer.

• Le sol doit rester frais (c’est-à-dire qu’il garde un peu l’humidité) mais surtout bien drainé. La fève déteste avoir les pieds qui trempent dans l’eau stagnante, cela fait pourrir ses racines. Si votre terre est très argileuse et compacte, il faudra bien l’améliorer.

• Elle s’adapte à différents types de sols mais préfère une terre légèrement acide à neutre (pH entre 6 et 7). Elle n’aime pas les sols trop calcaires.

• Évitez les sols trop secs qui se réchauffent vite au printemps.

Comment préparer la terre avant le semis ? C’est une étape importante !

1. Ameublir en profondeur : Avec une fourche-bêche ou une grelinette (un outil formidable qui aère sans retourner les couches du sol), travaillez la terre sur environ 30 cm de profondeur. Cela permet aux racines de bien s’installer et à l’eau de mieux s’infiltrer. Faites cela quelques semaines avant le semis si possible.

2. Nourrir (un peu, mais pas trop !) : Si votre sol est plutôt pauvre, vous pouvez incorporer un peu de compost bien décomposé ou de fumier ancien. Mais attention, n’en mettez pas trop ! Rappelez-vous : la fève fabrique son propre azote. Un excès d’azote apporté par l’engrais la ferait pousser très haut en feuilles, au détriment des fleurs et des gousses, et la rendrait plus fragile (risque de « verse », c’est-à-dire qu’elle s’affaisse).

3. Un coup de pouce en potasse ? Certains jardiniers trouvent qu’un petit apport de potasse (par exemple, sous forme de cendre de bois refroidie et en petite quantité, ou de sulfate de potasse organique) avant le semis peut favoriser la floraison et la formation des gousses. Ce n’est pas obligatoire, mais ça peut aider si votre sol en manque.

4. Pas d’engrais azoté ! C’est le point crucial : évitez absolument les engrais riches en azote (souvent marqués d’un grand « N » sur les paquets). Vous feriez plus de mal que de bien à vos fèves.

Une fois le sol bien ameubli et éventuellement amendé, nivelez la surface avec un râteau. Votre parcelle est prête à accueillir les précieuses graines !

Réussir le Semis des Fèves

Le semis est le moment magique où tout commence ! C’est une étape assez simple pour les fèves, qui sont plutôt coopératives.

Quand semer les fèves ? Le bon moment, c’est crucial !

Le calendrier dépend beaucoup de votre climat :

• Dans les régions au climat doux (Sud de la France, littoral Atlantique) : Vous avez de la chance, vous pouvez semer dès l’automne, généralement en octobre ou novembre. Un semis en janvier est aussi possible. L’avantage ? Les plants auront le temps de bien s’installer pendant l’hiver et vous aurez une récolte très précoce au printemps (dès avril ou mai !). De plus, ces semis précoces échappent souvent aux grosses attaques de pucerons noirs qui arrivent plus tard. Les variétés comme ‘Aguadulce’ sont parfaites pour cela.

• Partout ailleurs (climat plus froid, continental, montagnard) : Il vaut mieux attendre la fin de l’hiver ou le début du printemps. La période idéale se situe généralement entre fin février et mi-avril, dès que le sol n’est plus gelé et commence à se réchauffer un peu. N’ayez pas trop peur des petites gelées tardives : une fois que la fève est levée (sortie de terre), elle peut supporter des températures jusqu’à -4°C environ.

Comment semer ? Pas besoin de chichis !

La fève se sème directement en pleine terre. Pas besoin de faire des semis en intérieur pour les repiquer ensuite, elle n’aime pas trop ça. C’est plus simple !

Voici les deux méthodes les plus courantes :

1. Semis en ligne :

   • Tracez des sillons (des petites tranchées peu profondes) avec une serfouette ou le manche de votre râteau. Profondeur : environ 4 à 5 cm.

   • Laissez un espace suffisant entre les lignes pour pouvoir circuler et biner : 40 à 60 cm selon la hauteur prévue de la variété. Plus l’espacement est grand, meilleure sera l’aération (important contre les maladies).

   • Déposez une graine tous les 10 à 15 cm dans le fond du sillon.

   • Recouvrez délicatement les graines avec la terre du sillon.

   • Tassez légèrement avec le dos du râteau ou avec les pieds pour que les graines soient bien en contact avec la terre.

2. Semis en poquets :

   • Avec un plantoir ou simplement votre doigt, creusez des petits trous (poquets) de 4 à 5 cm de profondeur.

   • Espacez ces trous de 15 cm sur la ligne. Gardez le même espacement de 40-60 cm entre les lignes.

   • Déposez 2 graines dans chaque trou. Pourquoi deux ? C’est une sécurité : si une graine ne germe pas, l’autre prendra le relais. Si les deux germent, vous garderez le plant le plus vigoureux (vous enlèverez délicatement le plus faible après quelques semaines).

   • Recouvrez les trous avec de la terre.

   • Tassez légèrement.

Après le semis :

• Arrosez ! Juste après le semis, donnez un bon petit coup d’arrosoir (avec une pomme fine pour ne pas déterrer les graines) pour humidifier la terre et lancer la germination. 

Un petit mot sur le semis avec la Lune : 
Certains jardiniers aiment suivre le calendrier lunaire. Pour les fèves, qui sont cultivées pour leurs graines (considérées comme des « fruits » au sens botanique), on recommande souvent de semer en Lune montante (période où la sève monterait plus dans les parties aériennes) et idéalement lors d’un jour-fruit. C’est une pratique traditionnelle, libre à vous de l’essayer si cela vous intéresse !

Et le semis en pot ?

Oui, c’est possible, surtout avec les variétés naines comme ‘Robin Hood’. Choisissez un pot assez grand et profond (au moins 30 cm de profondeur et de diamètre), assurez-vous qu’il ait des trous de drainage, et utilisez un bon terreau pour plantes potagères. Semez quelques graines et arrosez régulièrement. C’est une super option pour les balcons !

L’Entretien de la Culture des Fèves

Vos graines sont semées, la nature fait son travail… mais un petit coup de pouce du jardinier est toujours le bienvenu pour assurer une belle croissance et une récolte généreuse. Heureusement, les fèves ne demandent pas énormément d’entretien.

L’Arrosage : Ni trop, ni trop peu 

• Régularité : La fève aime un sol frais, mais pas détrempé. L’arrosage doit être régulier, surtout pendant deux périodes clés :

  • Après le semis et pendant la levée : Pour que les graines germent bien et que les jeunes plantules s’installent.

  • Pendant la floraison et la formation des gousses : Un manque d’eau à ce moment-là peut faire couler les fleurs (elles tombent sans donner de fruit) et limiter le développement des fèves dans les cosses.

• Comment arroser : Arrosez au pied des plantes, sans mouiller le feuillage si possible. Cela limite les risques de maladies (champignons). Un arrosage le matin ou le soir est préférable.

• Observez le sol : Touchez la terre. Si elle est sèche sur quelques centimètres en surface, il est temps d’arroser. Adaptez la fréquence à la météo : plus souvent s’il fait chaud et sec, moins s’il pleut.

Le Binage et le Sarclage : Adieu les mauvaises herbes !

• Pourquoi ? Les jeunes plants de fèves n’aiment pas la concurrence des « mauvaises herbes » (adventices) qui leur volent l’eau, la lumière et les nutriments. De plus, biner (gratter la surface du sol) permet de casser la croûte qui se forme parfois après la pluie ou l’arrosage. Cela aère la terre et limite l’évaporation de l’eau. On dit souvent « un binage vaut deux arrosages » !

• Comment ? Utilisez une binette ou une serfouette pour gratter légèrement la surface du sol entre les rangs et autour des pieds, en faisant attention de ne pas abîmer les racines. Faites-le régulièrement, surtout quand les herbes sont encore petites, c’est plus facile.

Le Buttage : Un bon soutien pour vos fèves

• C’est quoi ? Butter, c’est ramener un peu de terre autour de la base des tiges des plantes, pour former une petite butte.

• Quand ? Lorsque vos plants de fèves atteignent environ 15 à 20 cm de hauteur.

• Comment ? Avec une binette ou un râteau, ramenez délicatement la terre de l’entre-rang vers les pieds des fèves, sur une hauteur de 10-15 cm.

• Pourquoi butter ? C’est très bénéfique !

  • Cela renforce l’enracinement de la plante en favorisant l’émission de nouvelles racines à la base.

  • Cela stabilise les tiges, surtout pour les variétés hautes ou dans les régions venteuses, évitant qu’elles ne se couchent.

  • Cela protège un peu la base du froid pour les semis d’automne ou précoces.

  • Cela améliore le drainage au pied de la plante.

Le Tuteurage : Faut-il aider les fèves à tenir debout ?

• Ce n’est pas toujours nécessaire, surtout si vous avez bien butté vos plants.

• Cependant, dans les régions très venteuses ou si vous cultivez des variétés particulièrement hautes, un petit soutien peut être utile pour éviter que les tiges chargées de gousses ne cassent ou ne s’affaissent.

• La méthode la plus simple : plantez des piquets solides aux extrémités de chaque rang, et tendez une ou deux ficelles de chaque côté des plants pour les maintenir droits. Vous pouvez aussi relier les ficelles entre elles en passant entre les plants pour créer un « couloir » de soutien.

L’Étêtage (ou Pincement) : Le geste anti-pucerons ! 

• C’est quoi ? Pincer ou étêter, c’est simplement couper (avec les doigts ou un sécateur propre) l’extrémité de la tige principale de chaque plant de fève.

• Quand ? Faites-le lorsque les plants ont formé 5 à 7 étages de fleurs ou de jeunes gousses. Ne le faites pas trop tôt, laissez la plante se développer un peu.

• Comment ? Repérez le sommet de la tige principale, juste au-dessus du dernier groupe de fleurs ou de jeunes gousses que vous voulez conserver. Pincez ou coupez cette extrémité (les 5-10 cm du haut environ).

• Pourquoi étêter ? C’est très important !

  • Limiter les pucerons noirs : C’est la raison principale ! Les pucerons noirs adorent se regrouper sur les jeunes pousses tendres tout en haut des fèves. En coupant ces pousses, vous supprimez leur garde-manger préféré et limitez fortement leur invasion. C’est une méthode de lutte préventive très efficace !

  • Favoriser le remplissage des gousses : En arrêtant la croissance en hauteur, la plante concentre son énergie sur le développement des gousses déjà formées, qui deviendront plus grosses et bien remplies.

Ne négligez pas ce geste simple, il fait vraiment une différence, surtout pour le contrôle des pucerons.

Identifier et Gérer les Maladies et Ravageurs

Même si la fève est plutôt robuste, elle peut parfois rencontrer quelques soucis au potager. Savoir reconnaître les ennemis et les maladies permet d’agir vite et bien, de préférence avec des méthodes naturelles.

Les Principaux Ravageurs (les petites bêtes qui embêtent) :

• Le Puceron noir de la fève ( Aphis fabae ) : C’est l’ennemi numéro 1 ! 

  • Identification : Vous les repérerez facilement : ce sont de petits insectes noirs, souvent groupés en colonies denses sur les jeunes pousses tendres au sommet des tiges, sur les boutons floraux et parfois sous les feuilles.

  • Dégâts : Ils piquent la plante pour sucer la sève, ce qui l’affaiblit. Ils peuvent aussi transmettre des virus. De plus, ils excrètent un liquide sucré appelé miellat, sur lequel peut se développer un champignon noir, la fumagine, qui gêne la respiration de la plante.

  • Lutte (voir Prévention et Lutte Biologique plus bas). L’étêtage est LA méthode préventive clé !

• La Bruche de la fève ( Bruchus rufimanus ) : Le ver dans le fruit !

  • Identification : L’adulte est un petit coléoptère grisâtre qui pond ses œufs sur les jeunes gousses. La larve pénètre ensuite dans une graine et s’y développe.

  • Dégâts : Au moment de la récolte, les fèves (surtout sèches) présentent un petit trou rond. À l’intérieur, la graine est partiellement ou totalement dévorée par la larve. Les fèves fraîches sont moins touchées ou les dégâts moins visibles.

  • Lutte : Difficile de lutter contre l’adulte. La meilleure solution est préventive, au moment de la conservation des graines (voir plus bas).

• Autres (plus rares) : Les charançons (Sitona) peuvent grignoter les bords des feuilles, et certaines tordeuses peuvent s’attaquer aux fleurs ou aux gousses. Les dégâts sont généralement moins importants.

Les Principales Maladies (souvent des champignons) : 

Ces maladies apparaissent surtout quand le temps est humide et que l’air circule mal entre les plantes.

• La Rouille :

  • Symptômes : Petites taches couleur rouille (jaune orangé à brun) qui apparaissent sous les feuilles, formant des pustules poudreuses. Les feuilles atteintes peuvent finir par sécher.

• Le Mildiou :

  • Symptômes : Taches jaunâtres sur le dessus des feuilles, avec un feutrage blanc-grisâtre en dessous, surtout par temps humide. Les feuilles finissent par brunir et se dessécher.

• Le Botrytis (ou Pourriture grise) :

  • Symptômes : Taches brunes sur les feuilles, parfois des stries brunes sur les tiges. Par temps humide, un feutrage grisâtre caractéristique apparaît sur les parties atteintes. Les fleurs et les gousses peuvent aussi pourrir.

• L’Anthracnose :

  • Symptômes : Taches rondes, brunes ou noires, souvent avec des petits points noirs au centre, sur les feuilles, les tiges et les gousses.

• La Fusariose :

  • Symptômes : Flétrissement soudain de la plante, jaunissement et dessèchement des feuilles du bas vers le haut. La base de la tige peut présenter une pourriture. C’est une maladie du sol, plus difficile à gérer.

Prévention et Lutte Biologique : Agir en douceur et intelligemment 

La meilleure approche est toujours la prévention ! Voici comment limiter les risques :

• Choisir des variétés résistantes ou tolérantes si vous avez déjà eu des problèmes spécifiques dans votre jardin.

• Respecter la rotation des cultures : Ne replantez pas de fèves (ni d’autres légumineuses comme les pois ou haricots) au même endroit avant 3 ou 4 ans. Cela évite l’accumulation des maladies du sol comme la fusariose et des ravageurs comme la bruche.

• Assurer une bonne aération : Respectez les distances de plantation recommandées entre les lignes (40-60 cm). Cela permet à l’air de circuler et au feuillage de sécher plus vite après la pluie ou la rosée, limitant les champignons.

• Éviter l’excès d’humidité : Arrosez au pied sans mouiller le feuillage. Assurez un bon drainage du sol.

• Étêter (pincer) les fèves : On le répète, c’est crucial contre les pucerons noirs !

• Utiliser les associations de plantes : Plantez des capucines près de vos fèves. Elles attirent les pucerons noirs qui préfèreront aller sur elles (plante-piège). Vous pouvez aussi planter de la sarriette ou du romarin dont l’odeur peut repousser certains insectes.

• Favoriser les auxiliaires : Les coccinelles (adultes et larves), les syrphes et les chrysopes sont de grands prédateurs de pucerons. Attirez-les dans votre jardin avec des fleurs (soucis, cosmos, phacélie…). Évitez les insecticides qui les tueraient aussi.

En cas d’attaque : les traitements naturels

• Contre les pucerons noirs :

  • Si l’attaque est limitée : Écrasez-les à la main ou coupez les extrémités des tiges les plus atteintes (si vous n’avez pas encore étêté).

  • Pulvérisez une solution d’eau et de savon noir (environ 15-20 g de savon noir liquide pour 1 litre d’eau). Le savon asphyxie les pucerons. Rincez éventuellement après quelques heures. Répétez si nécessaire. Attention, cela peut aussi toucher les auxiliaires, utilisez avec parcimonie.

  • Vous pouvez aussi essayer des macérations d’ail ou de purin d’ortie dilué en pulvérisation, qui ont un effet répulsif et fortifiant.

• Contre les maladies (champignons) :

  • Dès les premiers signes, supprimez et brûlez (ne mettez pas au compost !) les parties atteintes pour limiter la propagation.

  • En prévention, par temps humide, vous pouvez pulvériser des décoctions de prêle (riche en silice, renforce les défenses de la plante) ou une solution très diluée de bicarbonate de soude.

  • En cas de forte attaque de mildiou ou de rouille, des traitements à base de cuivre (bouillie bordelaise) ou de soufre sont autorisés en bio, mais à utiliser avec modération et en respectant les doses et précautions.

• Contre la bruche :

  • La lutte se fait surtout après la récolte pour les fèves destinées au séchage. Placez vos graines récoltées au congélateur pendant 48h. Cela tue les larves présentes à l’intérieur sans abîmer la graine.

Quand s’inquiéter ? Surveillez régulièrement vos plants. Si vous voyez des colonies importantes de pucerons, des taches suspectes qui s’étendent rapidement, ou un flétrissement anormal, il faut agir sans tarder. Mais pas de panique, avec une bonne prévention et des réactions rapides, on vient souvent à bout de ces petits soucis !

Les Bonnes Associations et la Rotation des Cultures

Au potager, les plantes ne vivent pas seules. Certaines s’entendent bien, s’entraident, tandis que d’autres ne font pas bon ménage. Jouer sur ces relations, c’est la clé d’un jardin plus sain et productif !

Les Plantes Compagnes Bénéfiques pour les Fèves : 

• Autres Légumineuses (Pois, Haricots) : Elles partagent le même super-pouvoir de fixer l’azote, contribuant à la fertilité générale de la parcelle. Attention cependant à ne pas les faire se succéder trop vite au même endroit dans la rotation.

• Herbes Aromatiques :

  • La Sarriette : On dit qu’elle éloigne les pucerons noirs. Plantez-en quelques pieds à proximité.

  • Le Romarin, la Sauge : Leur parfum fort peut aussi perturber certains ravageurs.

• Plantes à Fleurs :

  • Les Capucines : Elles agissent comme des aimants à pucerons noirs. C’est une plante-piège très efficace. Les pucerons iront dessus plutôt que sur vos fèves. Il suffira ensuite de couper les tiges de capucines infestées.

  • Les Soucis (Calendula), les Cosmos, l’Aneth : Ces fleurs attirent les insectes utiles comme les coccinelles, syrphes et chrysopes, qui sont les prédateurs naturels des pucerons. Un vrai plus ! 

• Certains Légumes :

  • Les Laitues, les Épinards : Ces légumes à cycle court peuvent être cultivés entre les rangs de fèves quand celles-ci sont jeunes, optimisant l’espace.

  • Les Choux, les Artichauts, les Pommes de terre : Ils apprécient la proximité des fèves qui enrichissent le sol en azote. La pomme de terre, en particulier, semble bien s’associer à la fève, certains disant qu’elle éloignerait la bruche (à vérifier !).

Les Plantes à Éviter à Proximité des Fèves : 

• La famille des Alliacées : C’est-à-dire l’ail, l’oignon, l’échalote, le poireau. On pense que ces plantes peuvent sécréter des substances qui inhibent la croissance des fèves (et d’autres légumineuses). Mieux vaut les planter un peu plus loin.

• La Betterave : Elle n’est pas considérée comme une bonne voisine pour la fève non plus.

La Fève dans la Rotation des Cultures : Une Place de Choix ! 

La rotation des cultures, c’est le principe de ne pas cultiver les mêmes légumes (ou des légumes de la même famille) au même endroit chaque année. C’est essentiel pour plusieurs raisons :

• Éviter l’épuisement du sol (chaque légume a des besoins différents).

• Limiter l’installation des maladies et ravageurs spécifiques à une culture.

Pourquoi intégrer la fève dans votre rotation ?

• C’est un « légume améliorant » ! Grâce à sa capacité à fixer l’azote de l’air, elle laisse derrière elle un sol plus riche, surtout en azote. C’est un véritable cadeau pour la culture suivante. ✨

Comment l’intégrer ?

• Fréquence : Attendez au moins 3 ou 4 ans avant de replanter des fèves (ou pois, haricots) au même endroit.

• Position idéale : La fève est parfaite pour précéder des cultures gourmandes en azote. Après avoir récolté vos fèves (et éventuellement laissé les racines en terre pour qu’elles libèrent leur azote en se décomposant), vous pouvez planter :

  • Des légumes-feuilles : choux, épinards, laitues, poirées.

  • Des légumes-fruits gourmands : courges, courgettes, tomates, maïs.

  • Ces légumes profiteront pleinement de l’azote laissé par les fèves !

En résumé, pensez à bien choisir les voisins de vos fèves et à leur trouver une nouvelle place dans le potager chaque année. C’est la clé d’un jardin équilibré et en pleine santé !

Récolter et Conserver les Fèves

Le moment tant attendu est arrivé ! Après plusieurs mois de soins, vos plants de fèves se sont couverts de belles gousses. Il est temps de passer à la récolte. 

Récolte des Fèves Fraîches (pour manger tout de suite !) :

• Quand récolter ?

  • Cela dépend de la date de semis et de la variété, mais comptez généralement environ 3 mois après le semis.

  • Pour les semis d’automne, la récolte peut commencer dès avril ou mai.

  • Pour les semis de printemps, ce sera plutôt de juin à juillet.

• Comment reconnaître le bon moment ? C’est une question d’observation et un peu d’habitude :

  • Les gousses doivent être bien vertes, charnues et fermes au toucher.

  • On doit sentir les grains formés à l’intérieur en palpant délicatement la gousse. Ils ne doivent être ni trop petits, ni trop gros. Si vous attendez trop, les grains deviennent farineux et la peau s’épaissit.

  • N’attendez pas que la gousse jaunisse ou noircisse pour une consommation en frais.

• La technique de récolte :

  • Cueillez les gousses délicatement pour ne pas abîmer la plante. Le mieux est de tenir la tige d’une main et de tourner légèrement la gousse avec l’autre main pour la détacher. Évitez de tirer brutalement.

  • Commencez par récolter les gousses du bas de la plante, ce sont les premières à mûrir.

• Récolter régulièrement : N’hésitez pas à passer tous les 2-3 jours pour récolter les gousses mûres. Cela encourage la plante à produire de nouvelles fleurs et donc de nouvelles gousses ! C’est un cercle vertueux.

Récolte des Fèves Sèches (pour conserver longtemps) :

• Si vous souhaitez conserver des fèves pour l’hiver (pour faire des soupes, des ragoûts…), vous pouvez laisser une partie de vos plants (ou des plants dédiés) aller jusqu’au bout de leur cycle.

• Quand récolter ? Laissez les gousses jaunir puis noircir et sécher complètement sur la plante. Les tiges elles-mêmes vont se dessécher. Choisissez une période sans pluie pour cette étape finale.

• Comment récolter ? Vous pouvez soit cueillir les gousses sèches, soit arracher les plants entiers et les suspendre la tête en bas dans un endroit sec et aéré (grenier, garage) pour finir le séchage.

• Ensuite, il faudra écosser les gousses pour récupérer les grains bien secs.

La Conservation : Comment garder vos précieuses fèves ?

• Fèves fraîches :

  • Leur point faible : elles ne se conservent pas très longtemps une fois cueillies. L’idéal est de les consommer le jour même ou dans les 2-3 jours maximum.

  • Gardez-les dans leurs cosses, dans le bac à légumes du réfrigérateur.

• Congélation : C’est la meilleure méthode pour conserver la saveur des fèves fraîches pendant plusieurs mois.

  1. Écossez les fèves (retirez les grains des gousses).

  2. Blanchir (facultatif mais recommandé) : Plongez les grains dans l’eau bouillante pendant 2-3 minutes, puis refroidissez-les immédiatement dans de l’eau glacée. Cela fixe la couleur et la texture. Certains enlèvent la petite peau autour de chaque grain après cette étape (voir section suivante).

  3. Séchez bien les grains.

  4. Mettez-les dans des sacs de congélation ou des boîtes hermétiques. ❄️

  5. Elles se conserveront ainsi 6 à 8 mois au congélateur.

• Séchage :

  • C’est la méthode pour les fèves récoltées sèches. Assurez-vous que les grains soient parfaitement secs avant de les stocker (ils doivent être durs). Vous pouvez les laisser sécher encore quelques jours à l’air libre sur un plateau si besoin.

• Stockage des fèves sèches :

  • Conservez-les dans des bocaux en verre hermétiques ou des boîtes métalliques.

  • Stockez-les dans un endroit frais, sec et à l’abri de la lumière.

  • Attention aux bruches ! Pour être sûr d’éliminer les éventuelles larves de bruches cachées dans les grains, n’oubliez pas l’astuce : placez vos bocaux de fèves sèches au congélateur pendant 48 heures avant de les ranger définitivement. Cela tue les intrus sans altérer la qualité des fèves pour la cuisine ou même pour ressemer l’année suivante !

Vous voilà paré pour profiter de vos fèves bien au-delà de la saison de récolte !

Utiliser et Cuisiner les Fèves

C’est le moment de la récompense : passer du jardin à l’assiette ! Les fèves offrent plein de possibilités gourmandes. 

Préparation des Fèves Fraîches :

1. L’Écossage : La première étape consiste à ouvrir les grosses cosses pour en extraire les grains. C’est une activité parfois un peu longue mais qui peut être méditative ! Faites-le juste avant de cuisiner pour préserver la fraîcheur.

2. Faut-il retirer la petite peau autour de chaque grain ? Ah, la grande question ! Cette seconde peau (le tégument) peut être un peu épaisse et parfois amère, surtout sur les grains plus gros ou récoltés un peu tard.

   • Pourquoi l’enlever ? Pour une meilleure digestibilité (certaines personnes la digèrent mal) et une texture plus fondante et délicate en bouche.

   • Comment l’enlever facilement ? Le plus simple est de blanchir les fèves écossées : plongez-les 1 à 2 minutes dans l’eau bouillante salée. Égouttez-les et passez-les sous l’eau froide. Ensuite, il suffit de pincer légèrement chaque grain entre le pouce et l’index, la peau s’enlève toute seule !

   • Quand la laisser ? Si les fèves sont très jeunes et tendres, ou si vous aimez cette petite résistance, vous pouvez la laisser. C’est une question de goût personnel. Pour les fèves crues « à la croque au sel », on la laisse souvent.

Idées de Recettes Simples et Savoureuses :

• Fèves Fraîches :

  • À la croque au sel : La façon la plus simple et authentique ! Dégustez les grains crus (avec ou sans la peau, selon leur tendreté) juste trempés dans un peu de beurre demi-sel et de la fleur de sel. Un délice printanier ! Idéal avec un peu de pain frais.

  • En salade : Une fois blanchies (et éventuellement pelées), ajoutez-les à vos salades composées. Elles se marient très bien avec de la feta, de la menthe, du citron, de l’huile d’olive, des oignons nouveaux, du jambon cru… Laissez parler votre imagination ! 

  • Poêlées : Faites-les revenir rapidement à la poêle avec un peu d’ail, d’oignon, des lardons, ou simplement de l’huile d’olive et des herbes (sarriette, persil, menthe).

  • En purée ou velouté : Cuites et mixées avec un peu de crème, de bouillon ou d’huile d’olive, elles donnent une purée fine ou un velouté délicat.

  • En accompagnement : Simplement cuites à l’eau ou à la vapeur, elles accompagnent viandes, poissons ou céréales. Pensez à les associer à des saveurs printanières.

• Fèves Sèches :

  • Avant de les cuisiner, il faut les faire tremper pendant au moins 12 heures dans un grand volume d’eau froide (changez l’eau une ou deux fois). Cela les réhydrate et facilite leur cuisson.

  • En soupe : La soupe de fèves est un classique réconfortant, souvent épaisse et nourrissante.

  • En ragoût ou cassoulet : Les fèves sèches remplacent ou complètent les haricots dans de nombreux plats mijotés. Pensez au « Févoulet », une variante du cassoulet.

  • En purée : Comme les fèves fraîches, mais avec un goût plus prononcé.

Et les Cosses ? On en fait quoi ?

Ne jetez pas tout !

• Si les cosses sont très jeunes et tendres (récoltées très tôt), certaines variétés peuvent presque se manger comme des haricots mangetout, coupées en tronçons et cuites.

• Sinon, vous pouvez utiliser les cosses (bien lavées) pour faire un velouté anti-gaspi ! Faites-les cuire dans un bouillon de légumes jusqu’à ce qu’elles soient tendres, mixez le tout très finement et passez au chinois (passoire fine) pour enlever les fibres. Vous obtiendrez un potage au goût subtil de fève.

La fève est vraiment un légume polyvalent qui apporte une touche de fraîcheur et d’originalité à vos plats. Amusez-vous en cuisine !

Faire ses Propres Semences de Fèves

Vous avez adoré vos fèves cette année ? Et si vous deveniez autonome en produisant vos propres graines pour l’année prochaine ? C’est tout à fait possible et même assez facile avec les fèves !

Pourquoi c’est facile ?
La fève est une plante dite « autogame ». Cela signifie que ses fleurs peuvent s’autoféconder (le pollen d’une fleur féconde l’ovule de la même fleur). Il y a donc peu de risques de croisements indésirables entre différentes variétés que vous pourriez cultiver côte à côte. Vous êtes donc quasiment assuré d’obtenir des graines qui donneront des plantes identiques à la plante mère. C’est idéal pour le jardinier amateur !

Comment procéder pour récupérer vos graines ? C’est très simple :

1. Sélectionnez les « parents » : Choisissez quelques plants parmi les plus beaux, les plus sains et les plus productifs de votre culture. Ce sont eux qui donneront vos futures graines. Marquez-les avec un ruban par exemple.

2. Laissez sécher sur pied : Contrairement à la récolte pour manger frais, laissez les gousses de ces plants sélectionnés sécher complètement sur la plante. Elles vont jaunir, puis noircir et devenir cassantes. Faites cela pendant une période sèche si possible.

3. Récoltez les gousses sèches : Une fois que les gousses sont bien sèches et que vous entendez les graines bouger à l’intérieur quand vous les secouez, récoltez-les. Vous pouvez aussi arracher les plants entiers et finir le séchage à l’abri.

4. Extrayez les graines : Ouvrez les gousses sèches et récupérez les graines. Éliminez les graines qui vous semblent abîmées, tachées ou trop petites.

5. Assurez un séchage parfait : Étalez les graines sur un plateau ou du papier journal dans un endroit sec, chaud et aéré, à l’abri du soleil direct, pendant encore une semaine ou deux. Elles doivent être parfaitement dures au toucher. C’est crucial pour éviter qu’elles ne moisissent pendant le stockage.

6. Stockez vos précieuses graines :

   • Mettez les graines bien sèches dans des sachets en papier (pas de plastique, ça empêche l’air de circuler), des enveloppes ou des petits bocaux en verre.

   • Étiquetez bien chaque sachet avec le nom de la variété et l’année de récolte.

   • Le coup de froid anti-bruche : N’oubliez pas de passer vos sachets ou bocaux 48h au congélateur pour tuer les éventuelles larves de bruches avant le stockage final.

   • Conservez vos graines dans un endroit frais, sec, sombre et à température assez constante (une boîte en métal dans un placard frais, par exemple).

Dans de bonnes conditions, les graines de fèves peuvent conserver leur pouvoir germinatif pendant environ 4 à 5 ans. C’est une belle façon de boucler la boucle et de perpétuer vos variétés préférées ! 

La Culture des Fèves en Cas Particuliers

La fève s’adapte bien, mais voici quelques situations spécifiques :

Culture en Pots ou Jardinières : Le Potager sur Balcon 

Oui, c’est possible ! Même sans grand jardin, vous pouvez savourer vos propres fèves.

• Choix de la variété : Optez pour des variétés naines, comme ‘Robin Hood’, qui ne dépasseront pas 40-60 cm de haut. Elles sont parfaitement adaptées à la culture en contenant.

• Taille du contenant : Choisissez un pot ou une jardinière assez profond (minimum 30 cm) et large. Plus le volume de terre est important, mieux c’est. Assurez-vous qu’il y ait des trous de drainage au fond.

• Substrat : Utilisez un bon terreau pour potager, éventuellement mélangé avec un peu de compost.

• Semis : Semez quelques graines par pot (par exemple, 3-4 graines dans un pot de 30 cm de diamètre).

• Arrosage : Attention, la terre en pot sèche beaucoup plus vite ! Il faudra arroser très régulièrement, dès que la surface du terreau est sèche, surtout par temps chaud ou venteux. Ne laissez jamais la terre se dessécher complètement.

• Exposition : Placez votre pot au soleil (minimum 6h/jour).

• Fertilisation : Le terreau contient des nutriments pour quelques semaines. Vous pourrez ensuite ajouter un peu d’engrais liquide organique pauvre en azote (type engrais pour tomates ou géraniums) une fois toutes les 2-3 semaines pendant la floraison et la formation des gousses, car les réserves du pot s’épuisent vite.

C’est une expérience très gratifiante de récolter ses fèves sur son balcon !

La Fève comme Engrais Vert : Nourrir le Sol Naturellement 

On l’a dit, la fève enrichit le sol en azote. On peut donc la cultiver non pas pour récolter les grains, mais spécifiquement pour améliorer la terre. C’est ce qu’on appelle un engrais vert. Les féveroles (à plus petits grains) sont souvent utilisées pour cela, mais les fèves maraîchères fonctionnent aussi.

• Quand semer ? Vous pouvez semer des fèves comme engrais vert à l’automne (après les cultures d’été) ou très tôt au printemps. Semez un peu plus densement que pour la récolte.

• Quand et comment l’utiliser ? Le moment clé est de faucher ou broyer les plantes AVANT qu’elles ne montent à graines, généralement au moment de la floraison ou juste après. C’est à ce stade que la plante est la plus riche en nutriments et que l’azote fixé dans les nodosités est maximal.

  • Coupez les plantes au ras du sol.

  • Vous avez deux options :

    1. Laisser les résidus sur place comme paillage : Ils se décomposeront lentement, protégeant le sol et libérant leurs nutriments.

    2. Incorporer superficiellement au sol : Hachez les tiges et feuilles et enfouissez-les dans les premiers centimètres du sol avec une griffe ou une binette. Les racines, laissées en terre, se décomposeront aussi en libérant l’azote.

• Attendre avant de planter : Après avoir enfoui l’engrais vert, attendez environ 3 à 4 semaines avant de semer ou planter la culture suivante, le temps que la décomposition commence.

Utiliser la fève comme engrais vert est une excellente façon d’améliorer la structure et la fertilité de votre sol de manière naturelle et économique.

Résoudre les Problèmes Courants (FAQ / Dépannage Rapide)

Vous rencontrez un petit souci avec vos fèves ? Pas de panique, voici quelques réponses aux questions fréquentes :

• Mes plants de fèves ne poussent pas ou restent petits, que faire ?

  • Vérifiez l’exposition : ont-ils assez de soleil (minimum 6h) ?

  • Contrôlez l’arrosage : le sol est-il trop sec ou au contraire constamment détrempé ? Un sol trop compact peut aussi gêner les racines.

  • Le sol est-il adapté ? Un sol très pauvre (même si la fève fixe l’azote, elle a besoin d’autres éléments) ou au contraire trop riche en azote peut poser problème.

  • Les graines étaient-elles de bonne qualité et pas trop vieilles ?

• Pourquoi mes fèves ont-elles des taches sur les feuilles ?

  • Cela ressemble souvent à une maladie due à un champignon. Reportez-vous à la Section 6 pour identifier les symptômes (Rouille : taches orange ; Mildiou : taches jaunes/feutrage blanc ; Anthracnose : taches noires ; Botrytis : pourriture grise…). Supprimez les feuilles atteintes et améliorez l’aération.

• Comment me débarrasser des pucerons noirs sans produits chimiques ?

  • Pincez (étêtez) les extrémités des tiges ! C’est la méthode préventive la plus efficace.

  • Pulvérisez de l’eau savonneuse (savon noir).

  • Favorisez les coccinelles et autres prédateurs naturels.

  • Plantez des capucines à proximité comme plantes-pièges.

• Mes fèves récoltées sont dures et farineuses, je les ai récoltées trop tard ?

  • Oui, très probablement. Pour une consommation en frais, il faut récolter les fèves quand les grains sont bien formés mais encore tendres et verts. Si vous attendez trop, la peau s’épaissit et la texture devient farineuse. Récoltez plus régulièrement la prochaine fois !

• Faut-il vraiment pincer (étêter) les fèves ?

  • Oui, c’est fortement recommandé ! Même si ce n’est pas obligatoire pour avoir une récolte, cela aide ÉNORMÉMENT à limiter les attaques de pucerons noirs et permet à la plante de concentrer son énergie sur le grossissement des gousses déjà formées. C’est un geste simple qui fait une vraie différence.

• Puis-je replanter des fèves au même endroit l’année prochaine ?

  • Non, c’est déconseillé. Il faut pratiquer la rotation des cultures. Attendez au moins 3 à 4 ans avant de remettre des fèves (ou pois, haricots) au même emplacement pour éviter l’accumulation des maladies du sol et des ravageurs spécifiques.

À vous de jouer !

Et voilà, vous détenez maintenant toutes les clés pour réussir la culture de vos propres fèves au potager ! Comme vous l’avez vu, ce légume généreux et attachant n’est pas si compliqué à cultiver. Rappelez-vous les points essentiels :

• Choisissez la bonne variété pour votre climat.

• Offrez-lui un sol bien préparé et ensoleillé ☀️.

• Semez au bon moment.

• Arrosez régulièrement mais sans excès .

• N’oubliez pas de butter et surtout de pincer (étêter) les tiges ✂️.

• Surveillez les pucerons  et agissez naturellement.

• Pratiquez la rotation des cultures .

Cultiver ses fèves, c’est redécouvrir le goût authentique d’un légume printanier, c’est participer à la santé de son jardin en enrichissant le sol, et c’est surtout une immense source de satisfaction. Alors, lancez-vous ! Semez, entretenez, récoltez, et régalez-vous. Vous verrez, le plaisir de déguster des fèves que l’on a soi-même fait pousser est incomparable.

Et pourquoi ne pas continuer sur cette lancée en explorant la culture d’autres légumineuses comme les pois ou les haricots ? Votre potager vous remerciera !

Bon jardinage et bonne récolte !

Culture des fèves aujourd’hui.