Pois chiche – Culture du pois chiche

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Culture du Pois Chiche : Le Guide Complet pour une Récolte Abondante (De la Graine à l’Assiette)

Vous rêvez de déguster vos propres pois chiches ? Vous vous demandez si c’est compliqué ? Ce guide est fait pour vous ! Découvrez tous les secrets pour réussir la culture du pois chiche, même si vous êtes débutant !

Le pois chiche, de son nom scientifique Cicer arietinum, est bien plus qu’une simple graine. C’est une légumineuse précieuse, pleine de qualités nutritionnelles, très utile pour les agriculteurs et de plus en plus appréciée dans nos assiettes. Que vous soyez un jardinier amateur ou un agriculteur professionnel, cultiver le pois chiche peut être une super expérience au jardin. Ce guide complet vous accompagnera pas à pas, de la préparation du sol jusqu’à la récolte de vos délicieux pois chiches.

Comprendre le Pois Chiche Avant de Semer

Le Pois Chiche : Une Plante aux Multiples Atouts

Avant de mettre les mains dans la terre, prenons un instant pour mieux connaître cette plante plus qu’intéressante. Comprendre ses origines et ses caractéristiques vous aidera grandement à réussir sa culture.

Origines et histoire de la culture du pois chiche

Le pois chiche est l’une des plus anciennes légumineuses cultivées par l’homme ! Ses origines remontent à des milliers d’années, probablement au Moyen-Orient, dans la région de la Turquie actuelle. De là, il a conquis le monde, voyageant à travers l’Asie, l’Afrique, l’Europe et, plus tard, les Amériques. Il était apprécié des Égyptiens, des Grecs et des Romains, non seulement pour sa saveur mais aussi pour sa capacité à pousser dans des conditions parfois difficiles. Imaginez un peu : cette petite graine a nourri des civilisations entières !

Les différentes variétés de pois chiches : caractéristiques et utilisations

Il existe principalement deux grands types de pois chiches, et un troisième moins courant en France :

Pois chiches Kabuli : description, usages culinaires

C’est le type de pois chiche le plus connu et le plus cultivé en France et dans le bassin méditerranéen. Les graines sont grosses, de couleur crème clair, et ont une forme plutôt arrondie avec une surface lisse ou peu ridée. Elles ont une saveur douce et une texture crémeuse une fois cuites.
Utilisations : C’est le pois chiche que vous retrouvez le plus souvent dans les salades, le houmous, les couscous, ou simplement cuit en accompagnement. C’est le champion de la polyvalence en cuisine !

Pois chiches Desi : description, usages culinaires

Les pois chiches Desi ont des graines plus petites, plus anguleuses et souvent plus ridées que les Kabuli. Leur couleur peut varier : jaune, brun, vert foncé, et même noir ! Ils ont une peau plus épaisse et une saveur un peu plus prononcée. Ce type est majoritairement cultivé en Inde et en Éthiopie.
Utilisations : On les utilise beaucoup pour faire de la farine de pois chiche (besan), qui sert à préparer des galettes, des beignets, ou comme épaississant. Ils sont aussi parfaits pour les dahls (currys de lentilles/pois). Moins courants frais en France, on les trouve surtout sous forme sèche ou en farine.

Pois chiches Gulabi

Ce type est moins répandu. Il a des graines de taille petite à moyenne, de couleur blanc-crème, avec une surface presque lisse et un petit « bec » caractéristique moins prononcé. C’est un peu un intermédiaire entre Kabuli et Desi en termes d’aspect.

Comment choisir la bonne variété pour votre jardin et votre climat ?

Pour la plupart des jardins en France, les variétés de type Kabuli sont les plus adaptées et les plus faciles à trouver. Recherchez des variétés recommandées pour votre région. Certains critères importants sont :

  • La précocité : Certaines variétés mûrissent plus vite, ce qui peut être un avantage dans les régions aux étés courts.
  • La résistance aux maladies : Surtout à l’ascochytose, une maladie fréquente.
  • L’adaptation au climat local : Votre fournisseur de graines local ou une coopérative agricole pourra vous conseiller.
  • Vos goûts et l’utilisation prévue : Si vous voulez faire du houmous, le Kabuli est roi !

Des variétés comme ‘Twist’ ou ‘Flamenco’ sont parfois citées pour leur bonne performance en France. N’hésitez pas à vous renseigner !

Valeurs nutritionnelles et bienfaits pour la santé

Le pois chiche est un véritable trésor nutritionnel ! Il est riche en :

  • Protéines végétales : Excellent pour les végétariens, végétaliens, ou simplement pour diversifier ses sources de protéines.
  • Fibres : Bonnes pour la digestion et pour la sensation de satiété (aide à ne pas grignoter !).
  • Vitamines : Notamment du groupe B (surtout B9, l’acide folique, important pour les femmes enceintes).
  • Minéraux : Fer (contre la fatigue), magnésium (pour les muscles et le stress), phosphore, potassium et zinc.
  • Glucides complexes : Ils fournissent de l’énergie durablement, sans pic de sucre dans le sang.

Consommer régulièrement des pois chiches contribue à une alimentation saine et équilibrée. C’est un allié pour votre corps !

Rôle écologique du pois chiche : fixation de l’azote, amélioration du sol

Le pois chiche n’est pas seulement bon pour nous, il est aussi bon pour la planète et pour votre jardin ! C’est une plante de la famille des Fabacées (anciennement appelées légumineuses). Ces plantes ont une particularité extraordinaire : elles vivent en symbiose avec des bactéries appelées Rhizobium (pour le pois chiche, c’est souvent Mesorhizobium ciceri).
Ces bactéries se logent dans de petites boules sur les racines, appelées nodosités. Là, elles capturent l’azote de l’air (qui est abondant mais que la plupart des plantes ne peuvent pas utiliser directement) et le transforment en une forme que le pois chiche peut absorber pour se nourrir. C’est magique
Grâce à cela :

  • Le pois chiche n’a quasiment pas besoin d’engrais azoté, ce qui réduit les coûts et la pollution.
  • Après la récolte, les résidus de la plante (racines avec nodosités) enrichissent le sol en azote, ce qui profitera à la culture suivante. C’est un engrais vert naturel !
  • Il améliore la structure du sol, le rendant plus meuble et aéré.

Cultiver des pois chiches, c’est donc un geste écologique !

culture pois chiche

Préparer Idéalement la Culture du Pois Chiche

Conditions Optimales pour la Culture du Pois Chiche

Pour que vos pois chiches se sentent comme chez eux et vous offrent une belle récolte, il faut leur préparer un petit nid douillet. Voici ce qu’ils aiment :

Quel type de sol privilégier ?

Le pois chiche n’est pas trop difficile, mais il a ses préférences :

  • Bien drainé : C’est le point le plus important ! Il déteste avoir les pieds dans l’eau. Un sol où l’eau s’infiltre bien est crucial. Les sols lourds, argileux et compacts qui gardent l’humidité (hydromorphes) sont à éviter.
  • Profond et meuble : Pour que ses racines puissent bien se développer et que les fameuses nodosités se forment.
  • Aéré : Un sol tassé empêche les racines de respirer.
  • Plutôt argilo-calcaire : Il apprécie la présence de calcaire.

Les sols trop sableux peuvent être un problème car ils retiennent mal l’eau et les éléments nutritifs, et ne sont pas toujours favorables aux bactéries Rhizobium. Les sols limoneux qui ont tendance à former une croûte dure en surface (limons battants) peuvent aussi gêner la levée des jeunes plantules.

Importance du pH du sol (neutre à alcalin)

Le pH du sol mesure son acidité ou son alcalinité. Le pois chiche préfère un sol neutre à légèrement alcalin, c’est-à-dire avec un pH idéalement situé entre 7 et 9. Il peut tolérer un pH allant de 6 à 9, mais il n’aime vraiment pas les sols acides (pH inférieur à 6).

Drainage : un critère essentiel pour éviter les maladies

On ne le répétera jamais assez : un bon drainage est vital ! Un excès d’eau favorise le pourrissement des graines après le semis, l’asphyxie des racines (elles manquent d’air) et le développement de maladies causées par des champignons. Si votre sol est lourd, vous pouvez l’améliorer en ajoutant du compost bien mûr ou en cultivant sur des petites buttes pour faciliter l’écoulement de l’eau.

Comment amender le sol avant la plantation ? (Compost, fumier décomposé)

En général, le pois chiche n’est pas très gourmand.

  • Matière organique : Un apport modéré de compost bien décomposé ou de fumier ancien (pas frais !) quelques semaines avant le semis peut améliorer la structure du sol, surtout s’il est pauvre ou un peu lourd. Mais n’en mettez pas trop, surtout pas d’apports riches en azote, car cela pourrait nuire à la formation des nodosités.
  • Pas d’azote : Normalement, pas besoin d’engrais azoté grâce à ses amies les bactéries Rhizobium.
  • Phosphore et Potassium : Si votre sol est pauvre en ces éléments (une analyse de sol peut le dire), un petit apport peut être bénéfique. Des engrais organiques lents comme la poudre d’os (phosphore) ou la cendre de bois (potassium, avec modération) peuvent être utilisés.

L’objectif principal du travail du sol est d’obtenir une terre souple et aérée sur environ 15 cm de profondeur. Un labour profond suivi d’un passage avec un outil à dents ou à disques pour affiner la surface est une bonne pratique en agriculture. Au potager, un bon bêchage ou un passage à la grelinette, suivi d’un coup de râteau, suffit.

Exposition et climat : les besoins en soleil et en chaleur

Le pois chiche est une plante originaire de régions plutôt chaudes et sèches.

  • Plein soleil : Il adore le soleil ! Choisissez l’endroit le plus ensoleillé de votre jardin.
  • Chaleur : Il aime la chaleur, surtout pendant sa croissance et la formation des gousses.
Résistance à la sécheresse : mythes et réalités

Le pois chiche est réputé pour sa grande résistance à la sécheresse. C’est vrai, il supporte bien le manque d’eau une fois qu’il est bien installé, grâce à son système racinaire qui peut aller chercher l’eau en profondeur. C’est une culture très intéressante face au changement climatique ! Cependant, « résistant à la sécheresse » ne veut pas dire qu’il n’a jamais besoin d’eau. Un manque d’eau trop important au moment de la floraison ou du remplissage des gousses peut réduire la récolte.

Températures idéales pour la germination et la croissance

Voici quelques repères de température :

  • Germination : La température du sol doit être d’au moins 7°C pour que les graines germent. L’idéal se situe entre 10 et 15°C.
  • Croissance : Il se développe bien avec des températures douces.
  • Floraison : Il est sensible pendant la floraison. Des températures trop fraîches (inférieures à 15°C) ou trop chaudes (supérieures à 35°C) peuvent faire couler les fleurs (elles tombent sans donner de gousses) ou provoquer l’avortement des jeunes gousses.
  • Gel : Les jeunes plantules peuvent supporter de petits gels tardifs (-2 à -4°C), mais des gels plus forts peuvent les endommager. Une fois plus développée, la plante est plus sensible au gel.

Rotation des cultures : pourquoi est-ce important pour le pois chiche ?

La rotation des cultures, c’est l’art de ne pas cultiver la même plante (ou des plantes de la même famille) au même endroit plusieurs années de suite. C’est très important pour le pois chiche !
Pourquoi ?

  • Limiter les maladies : Certaines maladies, comme l’ascochytose ou le fusarium, sont causées par des champignons qui peuvent survivre dans le sol. Si vous replantez des pois chiches au même endroit trop souvent, ces maladies risquent de se développer fortement. Il est conseillé d’attendre au moins 4 à 5 ans avant de cultiver à nouveau des pois chiches sur la même parcelle.
  • Gérer les mauvaises herbes : Changer de culture permet de varier les techniques de désherbage et de casser le cycle de certaines mauvaises herbes.
  • Améliorer la fertilité du sol : Comme le pois chiche enrichit le sol en azote, c’est un excellent « précédent cultural » pour d’autres plantes, notamment les céréales (blé, orge) qui, elles, ont besoin de beaucoup d’azote.
Quelles cultures associer ou éviter avant et après le pois chiche ?

Bonnes cultures avant le pois chiche : Une céréale (blé, orge, maïs) est souvent un bon choix, car elle aura utilisé une partie de l’azote du sol, ce qui favorise la nodulation du pois chiche.
Bonnes cultures après le pois chiche : Les céréales à paille (blé, orge) profitent beaucoup de l’azote laissé par le pois chiche. Les légumes feuilles (salades, choux) apprécieront aussi cet apport.
Cultures à éviter dans la rotation rapprochée : D’autres légumineuses (lentilles, fèves, pois, haricots) car elles peuvent être sensibles aux mêmes maladies. Il faut aussi éviter de faire succéder des cultures sensibles aux mêmes maladies du sol que le pois chiche (comme certaines solanacées pour le fusarium).

Le pois chiche en pot ou en jardinière : est-ce possible ? Conditions spécifiques.

Oui, c’est possible, mais avec quelques adaptations ! Si vous n’avez pas de jardin, vous pouvez tenter l’expérience sur un balcon ou une terrasse.

  • Choix du contenant : Prévoyez un pot assez profond (au moins 30-40 cm) et large pour permettre aux racines de se développer. Assurez-vous qu’il y ait des trous de drainage au fond.
  • Substrat : Utilisez un mélange de terreau de bonne qualité, de terre de jardin (si elle n’est pas trop lourde) et d’un peu de sable pour améliorer le drainage.
  • Exposition : Plein soleil indispensable !
  • Arrosage : En pot, la terre sèche plus vite. Il faudra surveiller l’humidité et arroser régulièrement mais sans excès, surtout pendant les périodes chaudes. Laissez sécher légèrement la surface entre deux arrosages.
  • Variétés : Les variétés naines ou compactes sont plus adaptées, si vous en trouvez.

Ne vous attendez pas à une récolte énorme, mais c’est une belle expérience pour observer la plante et récolter quelques gousses !

Le Matériel Nécessaire pour Cultiver le Pois Chiche

Pas besoin d’un arsenal compliqué, surtout pour un potager :

  • Outils de base du jardinier : Une bêche ou une grelinette pour ameublir le sol, un râteau pour niveler, une binette pour désherber, un transplantoir si vous semez en godets.
  • Choix des graines : certifiées, biologiques, locales ?
    • Certifiées : Elles garantissent une bonne qualité germinative et une pureté variétale. Elles sont souvent traitées contre certaines maladies du semis, ce qui peut être un plus.
    • Biologiques : Si vous cultivez en bio, c’est le choix logique. Elles n’ont subi aucun traitement chimique.
    • Locales : Acheter des graines produites localement peut être un gage d’adaptation au climat de votre région.

    L’idéal est souvent de trouver des semences saines, si possible bio et adaptées à votre terroir.

  • Optionnel : tuteurs ou supports pour certaines variétés
    En général, le pois chiche a un port buissonnant et n’a pas besoin de tuteur. Il peut atteindre 40 à 60 cm de hauteur. Cependant, certaines variétés peuvent avoir tendance à se coucher un peu, surtout si elles sont chargées de gousses. Un léger buttage (ramener de la terre au pied des plantes) peut aider. Pour le jardin, si vous voyez que vos plants versent, vous pouvez installer quelques branches ramifiées pour les soutenir légèrement.

Semis et Plantation du Pois Chiche : Les Étapes Clés

Quand et Comment Semer les Pois Chiches ?

Le moment du semis est crucial. Un semis au bon moment donne un bon départ à la culture.

Quelle est la meilleure période pour le semis ?

La période de semis dépend beaucoup de votre climat :

  • En grande culture : La période est large, allant de mi-décembre à mi-avril.
    • Semis d’hiver (février-mars) : Possible dans les régions à climat doux et peu gélif (Sud de la France). Avantages : meilleure utilisation des pluies d’hiver et de printemps, cycle plus long donc potentiellement meilleur rendement, récolte plus précoce. Risques : sensibilité au gel si les températures descendent trop bas, et aux maladies si l’hiver est humide.
    • Semis de printemps (mars-avril, voire début mai) : Plus courant dans de nombreuses régions. Permet d’éviter les gros risques de gel. Le sol doit être suffisamment réchauffé (au moins 7°C, idéalement 10-15°C) et ressuyé (pas gorgé d’eau).
  • Au potager : On sème généralement au printemps, d’avril à fin mai, lorsque le sol est bien réchauffé et qu’il n’y a plus de risque de fortes gelées.

L’essentiel est que le sol soit suffisamment chaud pour une bonne germination.

Semis au printemps (régions tempérées)

C’est la méthode la plus sûre pour la plupart des jardiniers amateurs en France. Attendez que la terre soit bien travaillable et que les températures se soient adoucies. Un sol à 10°C est un bon indicateur.

Semis en automne (régions à hiver doux) : avantages et inconvénients

Dans les régions méditerranéennes ou du Sud-Ouest avec des hivers cléments, un semis d’automne (octobre-novembre) ou d’hiver très précoce (décembre-janvier) peut être envisagé.
Avantages : Les plantes profitent des pluies hivernales, développent un système racinaire plus profond, et peuvent mieux résister à la sécheresse estivale. La récolte est aussi plus précoce.
Inconvénients : Risque de dégâts dus au gel si l’hiver est plus rude que prévu. Plus grande exposition aux maladies cryptogamiques (champignons) si l’hiver est doux et humide. Risque de concurrence des mauvaises herbes d’hiver. C’est une technique plus risquée pour l’amateur non averti.

Préparation des graines avant le semis : faut-il les faire tremper ?

Le trempage des graines de pois chiche avant le semis est facultatif mais peut être bénéfique.
Faire tremper les graines dans de l’eau tiède pendant 12 à 24 heures peut aider à ramollir leur tégument (l’enveloppe) et à accélérer la germination, surtout si le sol est un peu sec.
Comment faire ? Mettez les graines dans un bol d’eau. Jetez celles qui flottent (elles sont souvent vides ou abîmées). Rincez-les bien avant de semer.
Attention : Si vous semez dans un sol déjà bien humide, le trempage n’est pas nécessaire et pourrait même favoriser la pourriture des graines. Semez immédiatement après le trempage.

Techniques de semis :

Que ce soit en pleine terre ou en godets, quelques règles sont à respecter.

Semis en pleine terre : profondeur, espacement entre les graines et les rangs

C’est la méthode la plus courante.

  • Préparation : Le sol doit être bien ameubli et émietté en surface.
  • Profondeur de semis : Semez les graines à une profondeur de 4 à 5 cm. Un minimum de 3 cm est requis. Si vous semez tôt en saison et que vous craignez un coup de froid, ou si le sol est sec en surface, vous pouvez aller jusqu’à 6-8 cm. Une profondeur suffisante protège les graines des oiseaux et assure une bonne humidité pour la germination.
  • Espacement :
    • En lignes : Laissez environ 40 à 60 cm entre les rangs. Cela permet de circuler pour désherber ou butter. Sur le rang, semez une graine tous les 10 à 15 cm.
    • En poquets (pour le potager) : Vous pouvez semer 3-4 graines ensemble dans des trous (poquets) espacés de 30-40 cm en tous sens. Après la levée, vous ne garderez que le ou les deux plus beaux plants par poquet.

Après le semis, recouvrez délicatement les graines avec de la terre fine et tassez légèrement avec le dos du râteau pour assurer un bon contact entre la graine et le sol. Un léger arrosage peut être nécessaire si le sol est sec.

Semis en intérieur/godet pour repiquage : avantages et méthode

Semer en godets à l’intérieur ou sous abri (serre, châssis) peut être une bonne option si :

  • Vous voulez gagner du temps et avoir des plants déjà bien démarrés lorsque vous les mettrez en terre.
  • Votre printemps est froid et humide, et vous voulez protéger les jeunes semis.
  • Vous voulez éviter que les limaces ou les oiseaux ne dévorent vos semis.

Méthode :

  1. Utilisez des godets individuels (environ 7-8 cm de diamètre) remplis de terreau pour semis.
  2. Placez 1 ou 2 graines par godet à 2-3 cm de profondeur.
  3. Arrosez doucement et maintenez humide mais pas détrempé, à une température d’environ 15-20°C.
  4. La levée se fait en 1 à 2 semaines.
  5. Lorsque les plants ont quelques vraies feuilles et que tout risque de gelée est écarté (généralement 3-4 semaines après le semis), acclimatez-les progressivement à l’extérieur pendant quelques jours avant de les repiquer en pleine terre, en respectant les espacements conseillés.

Attention : Le pois chiche n’aime pas trop que ses racines soient perturbées. Soyez délicat lors du repiquage.

Densité de semis recommandée pour un bon développement

L’objectif est d’obtenir une population de plantes bien répartie pour qu’elles ne se fassent pas trop concurrence pour la lumière, l’eau et les nutriments, tout en couvrant suffisamment le sol pour limiter les mauvaises herbes.
En grande culture, on vise un peuplement levé de 45 à 70 plantes par mètre carré. Cela dépend du type de semoir utilisé (un semoir monograine permet plus de précision et une densité un peu plus faible qu’un semoir à céréales) et de la variété.
Pour le jardinier, l’espacement de 10-15 cm sur le rang et 40-60 cm entre les rangs donne une densité correcte. Si vous semez en poquets de 3-4 graines et que vous en gardez 2, avec des poquets tous les 30-40 cm, vous serez aussi dans une bonne fourchette.
Une fois les plants levés, si certains sont trop serrés, n’hésitez pas à éclaircir en enlevant les plus faibles. Il vaut mieux avoir moins de plants mais bien vigoureux !
Enfin, après le semis, surtout si le sol est motteux, très sec ou pierreux, un léger roulage peut être envisagé. Le roulage aide au contact sol/graine, et en sol pierreux, il enfonce les pierres ce qui facilitera la récolte. Mais en général, ce n’est pas nécessaire, surtout au potager. Attention à ne pas tasser un sol humide.

Un petit conseil : les pigeons et autres oiseaux peuvent être friands des jeunes plantules. Une protection temporaire (filet, effaroucheur) peut être utile juste après la levée.

Entretien et Soins des Plants de Pois Chiche

Assurer une Croissance Saine de vos Pois Chiches

Une fois vos pois chiches semés et levés, quelques soins attentifs leur permettront de bien se développer et de vous offrir une belle récolte. Pas de panique, le pois chiche est plutôt rustique !

Arrosage et irrigation : besoins en eau selon les stades de développement

Le pois chiche est connu pour sa tolérance à la sécheresse, mais cela ne signifie pas qu’il n’a jamais soif !

  • Au semis et à la levée : Un sol humide est nécessaire pour la germination. Si le temps est sec après le semis, un arrosage peut aider à la levée.
  • Début de croissance : Pendant les premières semaines, si les pluies sont rares, arrosez modérément pour aider les jeunes plants à bien s’établir.
  • Avant la floraison : En général, les besoins sont faibles. La plante développe son système racinaire.
  • Floraison et formation des gousses : C’est la période la plus critique ! Un manque d’eau important à ce stade peut réduire le nombre de fleurs, entraîner leur chute, ou limiter le remplissage des gousses. Si une sécheresse prolongée s’installe pendant cette période, un ou deux bons arrosages peuvent être très bénéfiques pour le rendement.
  • Fin de cycle (maturation des gousses) : Réduisez puis arrêtez les arrosages. Un temps sec favorise la maturation et le séchage des gousses.

En grande culture, l’irrigation est peu pratiquée, sauf pour sécuriser la levée en cas de semis tardif et sec, ou en cas de stress hydrique intense aux stades clés. Au potager, soyez plus attentif, surtout si vous cultivez en pots.

Fréquence et quantité d’eau : éviter les excès

Il est crucial d’éviter l’excès d’eau. Un sol constamment détrempé favorise les maladies (pourriture des racines, champignons) et peut asphyxier les racines.
La règle d’or : Arrosez copieusement mais pas trop souvent. Laissez le sol sécher en surface entre deux arrosages. Un bon paillage au pied des plants peut aider à conserver l’humidité du sol et à limiter la fréquence des arrosages.

Signes de manque ou d’excès d’eau

Signes de manque d’eau :

  • Les feuilles se flétrissent, pendent, et peuvent jaunir prématurément.
  • La croissance ralentit.
  • Les fleurs peuvent tomber.

Signes d’excès d’eau :

  • Les feuilles du bas jaunissent et tombent.
  • La croissance est faible, les plants peuvent paraître chétifs.
  • Des signes de pourriture peuvent apparaître à la base des tiges ou sur les racines (si vous déterrez un plant).

Observez bien vos plantes, elles vous diront ce dont elles ont besoin !

Désherbage et binage : maintenir un environnement propre

Les mauvaises herbes (adventices) sont les ennemies numéro un du jeune pois chiche ! Elles lui font concurrence pour l’eau, la lumière et les nutriments, surtout en début de cycle. Un bon désherbage peut faire une grande différence sur la récolte.

  • Faux semis : Si vous semez tardivement, vous pouvez pratiquer la technique du faux semis. Préparez le sol comme pour semer, attendez que les mauvaises herbes lèvent, puis détruisez-les superficiellement (binage léger) juste avant de semer vos pois chiches. Cela élimine une première vague d’adventices.
  • Désherbage mécanique / manuel :
    • Herse étrille : En agriculture, on peut utiliser une herse étrille en pré-levée (juste avant que les pois chiches sortent) ou au stade « 3 feuilles » du pois chiche. Elle arrache les jeunes adventices.
    • Houe rotative / Bineuse : Quand les pois chiches sont un peu plus développés (stade 4-5 feuilles) et si l’écartement entre les rangs le permet, un passage de bineuse est très efficace.
    • Au potager : Le binage régulier avec une petite binette ou un sarcloir est la meilleure solution. Binez quand la terre est légèrement humide mais pas collante. Un binage vaut deux arrosages, dit-on, car il casse la croûte superficielle et limite l’évaporation. Le désherbage à la main est aussi très efficace pour les petites surfaces.
  • Paillage : Une fois les plants un peu développés et le sol bien désherbé, un paillage (paille, tontes de gazon séchées, feuilles mortes) au pied des plants limitera la repousse des mauvaises herbes et gardera le sol frais.
  • Écimage : Si certaines adventices deviennent plus hautes que les pois chiches, on peut les écimer (couper leur tête) pour éviter qu’elles ne grainent.

En grande culture, des programmes de désherbage chimique existent (en pré-levée ou post-levée), mais pour le jardinier amateur, les méthodes manuelles et le paillage sont à privilégier.

Fertilisation : le pois chiche a-t-il besoin d’engrais ?

C’est l’un des grands avantages du pois chiche : il est très autonome !

Rôle des légumineuses dans la fixation de l’azote : faut-il apporter de l’azote ?

Comme nous l’avons vu, le pois chiche, grâce à ses bactéries symbiotiques Rhizobium, fixe l’azote de l’air. Il fabrique donc son propre engrais azoté ! Par conséquent, un apport d’engrais azoté minéral est généralement inutile, voire déconseillé. Un excès d’azote dans le sol pourrait même rendre les bactéries « paresseuses » et réduire la formation des nodosités.
Un apport d’azote pourrait être envisagé uniquement dans un cas très exceptionnel : si la nodulation échoue complètement (par exemple, si c’est la première fois que des pois chiches sont cultivés sur ce sol et que les bactéries spécifiques ne sont pas présentes, ou si le sol est très acide et défavorable aux bactéries). Cet échec doit être constaté par un expert. Pour le jardinier, il est rare d’avoir à se soucier de cela.

Apports éventuels en phosphore et potassium

Le pois chiche a des besoins modérés en phosphore (P) et en potassium (K).

  • Phosphore : Important pour le développement des racines et la floraison.
  • Potassium : Joue un rôle dans la résistance aux maladies et à la sécheresse, et dans la formation des graines.

Si votre sol est naturellement bien pourvu, aucun apport n’est nécessaire. Si une analyse de sol révèle une carence, un apport peut être fait avant le semis, en se basant sur les recommandations de l’analyse et l’objectif de rendement. Au potager, un compost bien mûr incorporé avant la plantation fournit généralement ces éléments en quantités suffisantes. De la cendre de bois (riche en potasse et en chaux) peut être utilisée avec parcimonie, car elle augmente aussi le pH.

Buttage des pieds : pourquoi et quand le faire ?

Le buttage consiste à ramener un peu de terre au pied des plants de pois chiche, formant une petite butte.
Pourquoi ?

  • Meilleur ancrage : Cela aide les plantes à mieux se tenir et évite qu’elles ne se couchent (versent) sous l’effet du vent ou du poids des gousses.
  • Protection : Une légère butte peut protéger la base des tiges.
  • Favoriser l’enracinement : Cela peut encourager la formation de nouvelles racines.

Quand ? Buttez lorsque les plants atteignent environ 15-20 cm de hauteur. Ramenez délicatement la terre autour de la base des tiges sur une hauteur de 5 à 10 cm. Au jardin, on peut butter les pieds jusqu’à ce qu’ils atteignent 25-30 cm de hauteur pour éviter que les tiges ne touchent le sol et pourrissent.
Attention à ne pas blesser les racines en butant trop près ou trop profondément.

Tuteurage : est-ce nécessaire pour toutes les variétés ? Comment procéder ?

En général, le pois chiche est une plante buissonnante qui ne nécessite pas de tuteurage, surtout les variétés cultivées en plein champ. Sa croissance est dite « indéterminée », c’est-à-dire qu’elle pourrait continuer à pousser, mais elle est souvent stoppée par la sécheresse estivale qui induit la maturation.
Cependant, dans un potager, si vous avez peu de plants ou une variété qui semble un peu frêle, et si les conditions sont très ventées ou que les plants sont très chargés en gousses, un léger soutien peut être envisagé.
Comment faire ?

  • Vous pouvez planter quelques branches ramifiées entre les plants pour leur offrir un appui discret.
  • Pour des rangs, vous pouvez tendre des ficelles de chaque côté du rang, soutenues par des piquets aux extrémités.

Mais pour la plupart des jardiniers, le buttage sera suffisant. La taille n’est généralement pas nécessaire non plus.

Protéger vos Cultures : Maladies et Ravageurs du Pois Chiche

Même si le pois chiche est rustique, il peut être attaqué par certaines maladies et certains gourmands. Savoir les reconnaître et agir préventivement est la clé !

Principales maladies fongiques (anthracnose, fusariose, ascochytose) : identification et traitements bio

Les maladies causées par des champignons sont les plus fréquentes.

Ascochytose (Ascochyta rabiei)

C’est LA principale maladie du pois chiche en France, et elle peut faire de gros dégâts, voire anéantir une récolte si les conditions lui sont favorables (temps humide et doux, entre 15 et 25°C).
Symptômes : Des taches rondes ou ovales, brunâtres avec des points noirs au centre (les pycnides du champignon), apparaissent sur les feuilles, les tiges et les gousses. Sur les tiges, les lésions peuvent former des chancres qui étranglent la tige et la font casser. Les gousses atteintes donnent des graines tachées ou pas de graines du tout.
Conditions favorables : Humidité élevée (pluie, rosée persistante), températures douces. Le champignon se conserve sur les débris de culture et les semences infectées.
Prévention (primordiale !) :

  • Rotation longue : Attendre au moins 4-5 ans avant de ressemer du pois chiche au même endroit.
  • Semences saines : Utiliser des semences certifiées saines (une analyse peut détecter la présence du champignon sur les graines).
  • Variétés résistantes : Choisir des variétés ayant une bonne tolérance à l’ascochytose, si disponibles.
  • Détruire les résidus de culture : Après la récolte, enfouir profondément les débris végétaux pour accélérer leur décomposition.
  • Densité de semis pas trop élevée : Pour une bonne aération du feuillage.

Traitements : En agriculture conventionnelle, des traitements fongicides sont appliqués à la floraison. En bio ou au jardin, la prévention est la meilleure arme. Certaines préparations à base de cuivre (bouillie bordelaise) peuvent avoir une efficacité limitée si appliquées préventivement par temps à risque, mais elles doivent être utilisées avec parcimonie. Des purins de plantes (prêle, ortie) en pulvérisation peuvent aider à renforcer les défenses de la plante.

Flétrissement (Fusarium) (Fusarium oxysporum f.sp. ciceris)

C’est une maladie du sol qui affecte les racines et le système vasculaire de la plante.
Symptômes : Jaunissement puis flétrissement des feuilles, souvent d’un seul côté de la plante au début. Finalement, toute la plante se dessèche et meurt. Si on coupe une tige à la base, on peut voir un brunissement des vaisseaux.
Conditions favorables : Sols chauds et humides. Le champignon peut survivre très longtemps dans le sol.
Prévention :

  • Rotation très longue : C’est la mesure la plus efficace.
  • Sol bien drainé : Éviter l’humidité stagnante.
  • Variétés résistantes : Il en existe.

Traitements : Il n’y a pas de traitement curatif efficace une fois la plante atteinte. Il faut arracher et détruire les plants malades.

Botrytis (pourriture grise) et Sclérotinia

Ces maladies peuvent aussi apparaître, surtout par temps humide et frais, ou sur des plantes affaiblies.
Botrytis : Provoque un feutrage grisâtre sur les fleurs, les gousses et les tiges.
Sclérotinia : Entraîne une pourriture molle à la base des tiges, avec présence de sclérotes (petits granulés noirs ressemblant à des crottes de souris).
Prévention et lutte : Bonne aération des plantes, éviter l’excès d’humidité, rotation des cultures. Éliminer les parties atteintes.
Il est à noter que le pois chiche n’est généralement pas sensible à Aphanomyces euteiches, une autre maladie racinaire redoutable pour d’autres légumineuses comme le pois protéagineux.

Ravageurs courants (bruche du pois, pucerons, noctuelles) : reconnaissance et lutte intégrée

Quelques insectes peuvent aussi s’intéresser à vos pois chiches.

Héliothis ou Noctuelle de la tomate (Helicoverpa armigera)

C’est le principal insecte ravageur du pois chiche. La chenille de ce papillon de nuit s’attaque aux feuilles, aux fleurs, mais surtout aux jeunes gousses. Elle les perfore pour manger les graines en formation.
Dégâts : Trous dans les gousses, graines dévorées ou abîmées.
Lutte :

  • Surveillance : Inspecter les plantes à partir de la floraison pour détecter les premières chenilles (souvent vertes ou brunâtres).
  • Ramassage manuel : Au jardin, si l’attaque est limitée.
  • Biocontrôle : Des traitements à base de Bacillus thuringiensis (Bt), une bactérie insecticide spécifique aux chenilles et utilisable en bio, peuvent être efficaces s’ils sont appliqués au bon moment (sur jeunes chenilles). Des pièges à phéromones peuvent aider à surveiller les vols de papillons adultes pour cibler les traitements.
Bruche du pois chiche (Callosobruchus chinensis ou autres espèces)

Ce petit coléoptère s’attaque principalement aux graines stockées, mais l’infestation commence au champ. La femelle pond ses œufs sur les gousses. La larve pénètre dans la graine, s’y développe, puis l’adulte sort en laissant un petit trou caractéristique.
Dégâts : Graines trouées, perte de qualité, impossibilité de les utiliser pour le semis.
Prévention et lutte :

  • Récolte rapide : Ne pas laisser les gousses sèches trop longtemps au champ.
  • Nettoyage : Bien nettoyer le matériel de récolte et les lieux de stockage.
  • Congélation : Pour les petites récoltes du jardin destinées à la consommation ou au semis, une méthode très efficace est de placer les graines sèches au congélateur pendant au moins 48 heures (voire une semaine pour plus de sécurité). Cela tue les larves et les œufs présents à l’intérieur des graines. Laissez ensuite les graines revenir à température ambiante et séchez-les bien si de la condensation s’est formée avant de les stocker.
Autres ravageurs

Pucerons : Peuvent parfois coloniser les jeunes pousses. En général, les coccinelles et autres insectes auxiliaires s’en chargent. Un jet d’eau savonneuse (savon noir) peut aider en cas de forte attaque.
Vers blancs (larves de hanneton) : Peuvent ronger les racines. Rares si le sol est bien travaillé.
Le pois chiche a une petite défense naturelle : il sécrète de l’acide malique par des poils glanduleux sur ses feuilles, ce qui peut dissuader certains insectes !

Prévention : les bonnes pratiques pour éviter les problèmes sanitaires

La meilleure lutte est celle qu’on n’a pas à mener !

  • Rotation des cultures : C’est la base !
  • Choix de variétés résistantes ou tolérantes.
  • Semences saines et de qualité.
  • Préparation soignée du sol et bon drainage.
  • Date de semis adaptée pour éviter les périodes trop à risque.
  • Densité de semis correcte pour une bonne aération.
  • Désherbage efficace pour ne pas créer un microclimat humide favorable aux maladies.
  • Gestion des résidus de culture après la récolte.
  • Favoriser la biodiversité au jardin : Haies, fleurs, abris à insectes attirent les auxiliaires (coccinelles, syrphes…) qui vous aideront à réguler les pucerons et autres petits ravageurs.
  • Surveillance régulière de vos plantes pour détecter les premiers signes de problèmes et agir vite.

La Récolte et la Conservation des Pois Chiches

Quand et Comment Récolter vos Pois Chiches ?

Après tous ces soins, le moment tant attendu de la récolte arrive enfin ! Savoir quand récolter est essentiel pour avoir des pois chiches de qualité.

Signes de maturité : quand les gousses sont-elles prêtes ?

La période de récolte s’étend généralement de début juillet à fin août, voire septembre pour les semis les plus tardifs ou dans certaines régions. Cela dépend de la date de semis, de la variété et des conditions climatiques de l’année. Le cycle du pois chiche dure environ 5 à 7 mois.
Vous saurez que vos pois chiches sont prêts à être récoltés secs lorsque :

  • La majorité des plantes ont jauni et séché : Les feuilles deviennent jaunes puis brunes et tombent.
  • Les gousses sont complètement desséchées : Elles prennent une couleur jaune paille à beige et deviennent cassantes.
  • Les graines « sonnent » à l’intérieur : Si vous secouez une gousse sèche, vous devez entendre les graines bouger librement à l’intérieur, comme des petites billes dans un grelot.
  • L’humidité des graines est correcte : Pour une bonne conservation, l’humidité des graines doit se situer idéalement entre 13 et 16%. Au jardin, on se fie surtout à l’aspect visuel et au son.
Récolte des pois chiches frais (type « petits pois ») : est-ce courant ?

On peut récolter les pois chiches lorsque les gousses sont encore vertes et les graines tendres, pour les consommer frais comme des petits pois. C’est moins courant car le rendement est plus faible et la saveur différente (plus végétale). Si vous voulez essayer, cueillez quelques gousses bien remplies mais encore vertes. Écossez-les et cuisinez les graines rapidement. C’est une curiosité à tester !

Récolte des pois chiches secs : indicateurs (plantes jaunies, gousses sèches)

Pour la récolte en sec, attendez vraiment que la plante entière ait un aspect desséché. Si vous récoltez trop tôt, les graines seront humides et difficiles à conserver. Si vous attendez trop longtemps et que le temps devient pluvieux, les gousses peuvent s’ouvrir ou les graines moisir.

Techniques de récolte : manuelle ou mécanique (pour les grandes surfaces)

  • Récolte manuelle (potager) :
    • Arrachez les plants entiers lorsque la majorité des gousses sont sèches. Faites-le de préférence par temps sec.
    • Vous pouvez aussi couper les tiges à la base.
    • Regroupez les plants en bottes.
  • Récolte mécanique (grandes cultures) :
    • Moissonneuse-batteuse classique : C’est la méthode la plus courante. Le pois chiche est une graine fragile, donc les réglages de la machine (vitesse du batteur, ouverture des grilles, ventilation) sont cruciaux pour limiter la casse des grains et les impuretés. La récolte se fait quand l’humidité des graines est autour de 14-16%.
    • Fauchage-andainage : Technique en deux temps. D’abord, on fauche les plantes et on les laisse sécher en andains (lignes) sur le sol pendant quelques jours. Ensuite, une moissonneuse-batteuse équipée d’un pick-up vient récolter les andains. Cette méthode peut être intéressante si la maturité de la parcelle n’est pas homogène, si la parcelle est très sale (beaucoup de mauvaises herbes vertes), ou si l’été est humide. Elle permet de sécuriser la dessiccation et de minimiser les graines tachées ou les pertes.

Le séchage des plants après arrachage

Si vous avez récolté manuellement et que les plants ne sont pas parfaitement secs, ou si le temps est incertain :

  • Suspendez les bottes de plants la tête en bas dans un endroit sec, aéré et à l’abri de la pluie (garage, grenier, sous un auvent).
  • Vous pouvez aussi les étaler sur une bâche ou un drap propre.
  • Laissez-les ainsi pendant une à deux semaines, jusqu’à ce que les gousses soient bien cassantes.

Un bon séchage est essentiel pour faciliter l’extraction des graines et assurer leur conservation.

Le rendement moyen du pois chiche varie. En production conventionnelle, il se situe souvent entre 15 et 30 quintaux par hectare (1,5 à 3 tonnes/ha). En agriculture biologique, il est généralement un peu plus faible, entre 10 et 25 quintaux/ha. Au potager, cela dépendra de la surface, des soins apportés et de l’année ! Les principaux facteurs qui influencent le rendement sont les conditions climatiques (sécheresse ou humidité excessives aux mauvais moments), le type de sol, la pression des maladies et des adventices.

Battage, Nettoyage et Conservation des Graines

Une fois vos plants bien secs, il est temps d’extraire les précieuses graines !

Comment extraire les pois chiches des gousses (battage) ?

Le battage consiste à séparer les graines des gousses. Pour une petite récolte de jardin :

  • Méthode manuelle : Écossez les gousses une par une, comme pour les petits pois. C’est un peu long mais très satisfaisant !
  • Méthode « du sac » : Placez les plants secs (ou juste les gousses) dans un grand sac en toile solide (jute, vieux drap). Fermez le sac et battez-le doucement contre une surface dure mais pas agressive (un mur, le sol). Vous pouvez aussi piétiner doucement le sac. Les gousses vont s’ouvrir et libérer les graines.
  • Méthode « du drap » : Étalez les plants sur un grand drap propre au sol. Couvrez d’un autre drap et marchez dessus, ou battez avec un bâton souple.

Après le battage, vous aurez un mélange de graines, de débris de gousses et de tiges.

Nettoyage et tri des graines

Il faut maintenant séparer les pois chiches des déchets :

  • Premier tri manuel : Enlevez les plus gros débris (morceaux de tiges, grosses enveloppes de gousses).
  • Vannage : C’est une technique ancestrale très efficace pour les petites quantités. Par temps calme (ou avec un léger courant d’air), placez votre mélange dans un grand récipient plat (une grande assiette creuse, un plateau). Lancez le contenu en l’air et rattrapez-le. Les graines, plus lourdes, retomberont dans le récipient, tandis que les débris plus légers (poussière, petites enveloppes) seront emportés par le vent. Répétez plusieurs fois. Vous pouvez aussi verser doucement les graines d’un récipient à un autre devant un ventilateur réglé à faible vitesse.
  • Tamisage : Utiliser des tamis de différentes mailles peut aussi aider à séparer les graines des impuretés.
  • Tri final : Étalez les graines nettoyées sur une table et enlevez à la main les graines abîmées, cassées, tachées, ou celles qui vous semblent suspectes (attaquées par des insectes). Ne gardez que les plus belles pour la consommation et surtout pour les futurs semis !

Méthodes de conservation des pois chiches secs pour une longue durée

Des pois chiches bien séchés et bien stockés peuvent se conserver pendant plusieurs années.

Séchage optimal avant stockage

Assurez-vous que les graines soient parfaitement sèches avant de les stocker. L’humidité idéale est inférieure à 14%. Si elles sont encore un peu humides, étalez-les en fine couche dans un endroit sec et ventilé pendant quelques jours de plus. Une graine bien sèche doit être dure sous l’ongle.

Contenants recommandés (bocaux hermétiques, sacs en toile)
  • Bocaux en verre hermétiques (type Le Parfait) : C’est l’idéal pour une conservation à long terme, car ils protègent de l’humidité et des insectes.
  • Sacs en toile (coton, lin) : Bien si les graines sont très sèches et si le lieu de stockage est lui-même sec et protégé des rongeurs. Permettent une légère aération.
  • Boîtes en métal hermétiques.

Évitez les sacs en plastique qui peuvent retenir l’humidité et favoriser les moisissures.

Conditions de stockage idéales (température, humidité, obscurité)
  • Endroit frais : Une température stable et fraîche est préférable.
  • Endroit sec : L’humidité est l’ennemie numéro un.
  • À l’abri de la lumière directe : L’obscurité aide à préserver la qualité des graines.
  • Protégé des insectes et rongeurs.

Un cellier, un placard frais dans la cuisine, ou une cave saine sont de bons endroits.
N’oubliez pas l’astuce de la congélation pendant 48h à une semaine avant le stockage définitif pour éliminer les éventuelles larves de bruches ! C’est particulièrement important si vous voulez conserver des graines pour les ressemer l’année suivante.

Conservation des pois chiches frais (si récoltés jeunes)

Si vous avez récolté quelques pois chiches frais (verts) :

  • Ils se conservent quelques jours au réfrigérateur dans leur gousse ou écossés.
  • Pour une conservation plus longue, vous pouvez les blanchir (les plonger 2-3 minutes dans l’eau bouillante, puis les refroidir immédiatement dans l’eau glacée) et ensuite les congeler.

planter pois chiche

Le Pois Chiche au Jardin : Associations et Rotations

Le Compagnonnage au Potager : Quelles Plantes Associer au Pois Chiche ?

Le compagnonnage, c’est l’art d’associer des plantes qui se rendent des services mutuels. Pour le pois chiche, qui est assez autonome, les informations spécifiques sur les associations sont moins documentées que pour d’autres légumes. Cependant, on peut suivre quelques principes généraux :

Les bonnes associations (plantes compagnes bénéfiques)

Le pois chiche apprécie la compagnie de plantes qui ne lui font pas trop d’ombre et qui n’ont pas les mêmes besoins ou les mêmes ennemis.

  • Les herbes aromatiques : Certaines, comme la coriandre, le fenouil (avec modération, car il peut être dominant), la sarriette, ou la camomille, peuvent avoir un effet répulsif sur certains insectes ou attirer les pollinisateurs.
  • Les légumes racines légers : Carottes, radis, navets peuvent être cultivés à proximité, car leurs besoins en profondeur de sol sont différents.
  • Les laitues et épinards : Ces légumes à cycle court peuvent être intercalés jeunes, profitant de l’ombre légère des pois chiches en début de croissance.
  • Les fleurs utiles : Soucis (calendula) et capucines peuvent attirer les pucerons loin des pois chiches ou repousser certains nématodes du sol. Les œillets d’Inde sont aussi réputés pour leur action contre les nématodes.

L’important est d’assurer une bonne circulation de l’air entre les plantes.

Les mauvaises associations (plantes à éviter à proximité)

  • Autres légumineuses : Pois, fèves, lentilles, haricots. Elles appartiennent à la même famille et peuvent partager les mêmes maladies et ravageurs. Il vaut mieux les éloigner pour limiter les risques.
  • Plantes de la famille de l’ail (Alliacées) : Ail, oignon, poireau, échalote. Certaines sources indiquent qu’elles pourraient inhiber la croissance des légumineuses ou nuire aux bactéries fixatrices d’azote. C’est un point débattu, mais par précaution, on peut les éloigner un peu.
  • Plantes très hautes et ombrageantes : Le maïs ou le tournesol, s’ils sont plantés trop près et du mauvais côté (coupant le soleil), peuvent priver le pois chiche de la lumière dont il a besoin.

Intégrer le Pois Chiche dans la Rotation des Cultures au Potager ♻️

Nous avons déjà parlé de l’importance de la rotation (attendre 4-5 ans avant de remettre des pois chiches au même endroit). Voici comment l’intégrer concrètement dans votre potager :

Cultures précédentes idéales

Le pois chiche se plaît bien après :

  • Des légumes fruits gourmands : Tomates, courgettes, aubergines, poivrons, qui auront bien profité des richesses du sol.
  • Des céréales (si vous en cultivez) ou des engrais verts non légumineuses : Comme la moutarde ou la phacélie, qui auront nettoyé le sol.
  • Des légumes racines : Carottes, panais, betteraves (sauf si le sol est très lourd et a été compacté par leur récolte).

Évitez de le planter après d’autres légumineuses ou des plantes sensibles aux mêmes maladies du sol (ex: fusariose).

Que planter après les pois chiches pour bénéficier de l’azote fixé ?

Le pois chiche est un « améliorant » du sol. Il laisse derrière lui un sol plus riche en azote. Les cultures qui en profiteront le plus sont :

  • Les légumes feuilles : Laitues, épinards, mâche, choux, blettes. Ils adorent l’azote pour développer leur feuillage.
  • Les légumes fruits de la saison suivante (si vous n’avez pas pu les mettre avant) : Tomates, courgettes, poivrons apprécieront aussi cet apport.
  • Les céréales d’automne ou de printemps (pour les plus grands jardins) : Blé, orge…
  • Les engrais verts d’automne non légumineuses : Pour couvrir le sol en hiver et continuer à améliorer sa structure.

En planifiant bien vos rotations, vous créez un jardin plus sain, plus productif et moins dépendant des engrais !

Multiplier ses Pois Chiches : Produire ses Propres Semences

Comment Récupérer et Conserver ses Propres Graines de Pois Chiche ?

Produire ses propres semences, c’est une démarche gratifiante, économique et écologique. Cela permet d’adapter petit à petit les plantes à votre terroir. Avec le pois chiche, c’est assez simple !

Sélection des plus beaux plants et gousses

C’est l’étape la plus importante pour avoir des semences de qualité :

  • Repérez les plants les plus vigoureux : Pendant la culture, observez vos plants. Choisissez ceux qui sont les plus sains (pas de maladies !), les plus productifs, et dont les caractéristiques vous plaisent (précocité, taille des graines…). Vous pouvez marquer ces plants avec un ruban.
  • Choisissez les plus belles gousses : Sur ces plants sélectionnés, laissez mûrir complètement les gousses. Privilégiez les gousses bien formées, situées sur la partie principale de la tige.
  • Récoltez à pleine maturité : Attendez que les plants et les gousses soient bien secs, comme pour la récolte destinée à la consommation.

Attention : Pour conserver la pureté de votre variété, évitez de cultiver plusieurs variétés de pois chiches trop proches les unes des autres si vous voulez faire vos semences, car il peut y avoir des pollinisations croisées (bien que le pois chiche soit majoritairement autogame, c’est-à-dire qu’il s’autopollinise).

Conditions de séchage et de conservation des semences

Les conditions sont les mêmes que pour les pois chiches de consommation, mais avec encore plus de soin :

  • Séchage parfait : Après avoir récolté les plants porte-graines, faites-les sécher encore plus soigneusement si nécessaire. Suspendez-les dans un lieu sec, aéré et sombre. Les graines doivent être très dures.
  • Battage et nettoyage méticuleux : Extrayez les graines et nettoyez-les avec soin pour éliminer tous les débris et les graines immatures ou abîmées.
  • Le test de la congélation : Indispensable pour les semences ! Passez vos graines sélectionnées au congélateur pendant au moins une semaine (dans un sachet hermétique pour éviter la condensation au retour à température ambiante). Cela tuera les larves de bruches qui pourraient être cachées à l’intérieur et qui ruineraient vos futures semences.
  • Stockage : Conservez les graines dans des sachets en papier (bien étiquetés avec le nom de la variété et l’année de récolte !) ou des boîtes hermétiques, dans un endroit frais, sec et à l’abri de la lumière. Une boîte en fer blanc dans un placard frais est une bonne solution.

Durée germinative des graines de pois chiche

Les graines de pois chiche ont une durée germinative moyenne de 3 à 5 ans, voire plus si elles sont conservées dans d’excellentes conditions. Cependant, leur pouvoir germinatif diminue avec le temps. Pour être sûr, il est préférable d’utiliser des semences de l’année précédente ou de deux ans maximum.
Avant de semer des graines que vous avez conservées, vous pouvez faire un petit test de germination : placez quelques graines sur du coton humide dans une soucoupe, et voyez combien germent en une semaine. Cela vous donnera une idée de leur vitalité.

Problèmes Courants et Solutions

Voici des réponses à des questions que vous pourriez vous poser en cultivant des pois chiches.

Pourquoi mes plants de pois chiches ne produisent-ils pas de gousses ?

Plusieurs raisons peuvent l’expliquer :

  • Problème de pollinisation : Des températures trop élevées (plus de 35°C) ou trop basses (moins de 15°C) pendant la floraison peuvent faire couler les fleurs. Un stress hydrique important à ce stade peut aussi être en cause.
  • Excès d’azote : Un sol trop riche en azote (ou un apport d’engrais azoté) favorise le développement du feuillage au détriment des fleurs et des fruits.
  • Manque de soleil : Le pois chiche a besoin de beaucoup de soleil pour bien fructifier.
  • Maladies ou ravageurs : Certaines maladies (comme l’ascochytose sur les fleurs) ou des ravageurs (comme l’héliothis qui mange les jeunes gousses) peuvent empêcher la formation des fruits.
  • Plant trop jeune : Parfois, il faut juste un peu de patience !

Mes feuilles de pois chiches jaunissent, que faire ? (Diagnostic détaillé)

Le jaunissement des feuilles peut avoir de multiples causes :

  • Fin de cycle normal : Si cela arrive en fin de saison, que les gousses sont en train de mûrir, c’est tout à fait normal ! La plante se dessèche.
  • Excès d’eau : C’est une cause fréquente. Un sol mal drainé ou des arrosages trop fréquents asphyxient les racines. Les feuilles du bas jaunissent souvent en premier. Vérifiez l’humidité du sol.
  • Manque d’eau (sécheresse) : Un stress hydrique prolongé peut aussi faire jaunir et tomber les feuilles.
  • Carence nutritionnelle :
    • Azote : Peu probable si la nodulation fonctionne bien. Mais si les nodosités ne se sont pas formées (sol très acide, absence de bactéries), une carence en azote peut provoquer un jaunissement généralisé, surtout des feuilles les plus anciennes.
    • Fer (chlorose ferrique) : Souvent dans les sols très calcaires ou trop arrosés. Les jeunes feuilles jaunissent entre les nervures, qui restent vertes.
    • Autres carences (magnésium, potassium…) : Moins fréquentes, mais possibles.
  • Maladies :
    • Fusarium : Provoque un jaunissement puis un flétrissement, souvent progressif sur la plante.
    • Ascochytose : Si les taches sont présentes, le jaunissement peut suivre.
    • Virus : Certains virus peuvent causer des mosaïques jaunes et des déformations.

Que faire ? Observez bien les symptômes, l’emplacement du jaunissement (vieilles feuilles, jeunes feuilles, toute la plante), vérifiez l’humidité du sol, et cherchez d’autres signes (taches, flétrissement…). Adaptez vos soins en conséquence (ajuster l’arrosage, améliorer le drainage, etc.).

Peut-on cultiver des pois chiches en climat froid/humide ? Adaptations nécessaires.

Le pois chiche préfère les climats chauds et secs. Cultiver en climat froid et humide est plus difficile, mais pas impossible avec des adaptations :

  • Choisir des variétés précoces : Qui mûriront plus vite, avant l’arrivée du mauvais temps d’automne.
  • Semer sous abri (serre, tunnel) : Pour gagner quelques degrés et protéger de l’excès d’humidité. Ou démarrer les semis en intérieur et repiquer.
  • Cultiver sur buttes ou en pots : Pour assurer un excellent drainage.
  • Privilégier une exposition très ensoleillée et abritée des vents froids.
  • Pailler le sol : Pour le réchauffer un peu et éviter le contact direct des tiges avec un sol humide.
  • Surveiller attentivement les maladies fongiques, qui seront plus fréquentes dans ces conditions. Assurer une bonne aération entre les plants.

Les rendements seront probablement plus faibles que dans des conditions idéales.

Quel rendement attendre d’une culture de pois chiches au m² ?

C’est très variable. En conditions optimales, un jardinier amateur peut espérer récolter entre 100 et 300 grammes de pois chiches secs par mètre carré. Cela dépend de la densité de plantation, de la variété, des soins, et surtout de la météo de l’année ! Pour vous donner une idée, avec une densité de 6-8 plants/m² (par exemple, des rangs espacés de 50 cm et des plants tous les 25-30 cm sur le rang, ou des poquets), et si chaque plant donne une dizaine de gousses contenant 1-2 graines chacune, faites le calcul ! C’est une estimation très grossière.

Les pois chiches sont-ils sensibles au gel ?

Oui, mais avec des nuances :

  • Les jeunes plantules (jusqu’au stade 3-4 feuilles) : Peuvent tolérer des gels légers et courts, de l’ordre de -2°C à -4°C.
  • Les plantes plus développées : Sont plus sensibles au gel, surtout au moment de la floraison et de la formation des gousses. Un gel à ce stade peut anéantir la récolte.
  • Les graines sèches : Ne craignent pas le gel une fois récoltées et stockées.

C’est pourquoi on sème au printemps dans la plupart des régions, une fois les risques de fortes gelées passés, ou en hiver seulement dans les zones à climat très doux.

Comment lutter naturellement contre la bruche du pois chiche ?

La bruche est un vrai souci pour la conservation. Voici les méthodes naturelles :

  • Au champ : Récolter dès que possible après maturité pour limiter le temps d’exposition des gousses aux pontes. Éliminer les débris de culture.
  • Après récolte (la plus efficace) : La congélation ! Mettez vos graines sèches dans un sac hermétique au congélateur (-18°C ou moins) pendant au moins 48 heures, idéalement une semaine. Cela tue les œufs, les larves et les adultes.
  • Stockage hermétique : Dans des bocaux bien fermés, les bruches ne peuvent pas entrer (ni sortir si une graine était déjà infestée et que vous n’avez pas congelé).
  • Répulsifs naturels (efficacité variable) : Certaines personnes ajoutent des feuilles de laurier-sauce séchées ou des gousses d’ail dans les bocaux de stockage. L’efficacité n’est pas toujours garantie mais cela ne coûte rien d’essayer.

Est-il possible de cultiver des pois chiches bio facilement ?

Oui, absolument ! Le pois chiche est même particulièrement bien adapté à l’agriculture biologique et au jardinage bio. Pourquoi ?

  • Il fixe son propre azote : Pas besoin d’engrais azotés chimiques.
  • Il est peu exigeant : Il se contente de sols modestes (tant qu’ils sont drainants).
  • Il est résistant à la sécheresse : Moins de besoins en irrigation.
  • Il existe des méthodes de lutte bio contre ses principaux ennemis : Prévention, rotation, Bt contre l’héliothis, congélation contre la bruche.

Le principal défi en bio est la gestion des mauvaises herbes (qui demande du travail mécanique ou manuel) et la prévention des maladies (surtout l’ascochytose, d’où l’importance de la rotation et des semences saines). Beaucoup d’agriculteurs bio cultivent le pois chiche avec succès.

Différence entre pois chiche et petit pois au niveau de la culture ?

Bien qu’ils soient tous deux des légumineuses, il y a des différences notables :

  • Climat : Le petit pois (Pisum sativum) préfère un climat plus frais et humide que le pois chiche. Il craint la chaleur et la sécheresse, surtout à la floraison. Le pois chiche, lui, aime la chaleur et tolère bien la sécheresse.
  • Période de culture : Le petit pois est souvent semé plus tôt au printemps (voire en automne pour certaines variétés) car il supporte mieux le froid au démarrage. Le pois chiche a besoin d’un sol plus réchauffé.
  • Besoin en eau : Le petit pois a des besoins en eau plus réguliers que le pois chiche.
  • Support : Beaucoup de variétés de petits pois sont grimpantes (rames) et nécessitent un tuteurage important. Le pois chiche est buissonnant et se tient généralement seul (ou avec un léger buttage).
  • Récolte : On récolte souvent les petits pois frais (graines vertes et tendres). Le pois chiche est majoritairement récolté sec, bien que la récolte en vert soit possible.

Peut-on utiliser les fanes de pois chiche comme paillage ou compost ?

Oui, c’est une excellente idée ! Les fanes (tiges et feuilles séchées) de pois chiche, comme celles des autres légumineuses, sont riches en azote et en matière organique.

  • Comme paillage : Une fois bien sèches, vous pouvez les broyer grossièrement et les utiliser pour pailler le pied d’autres cultures. Cela nourrira le sol en se décomposant, limitera les mauvaises herbes et gardera l’humidité.
  • Au compost : Elles sont un très bon apport pour votre compost, surtout comme matière « verte » (azotée) si elles sont encore un peu fraîches, ou « brune » (carbonée) si elles sont bien sèches. Veillez à bien les mélanger avec d’autres déchets pour un bon équilibre.

Attention cependant : Si vos plants de pois chiche ont été atteints par des maladies (surtout l’ascochytose ou le fusarium), il est préférable de ne pas composter les parties malades ou de ne pas les utiliser comme paillis sur des cultures sensibles, pour éviter de propager les pathogènes. Dans ce cas, il vaut mieux les exporter du jardin ou les brûler (si autorisé).

Lancez-vous dans l’Aventure du Pois Chiche !

Vous voilà armé de toutes les connaissances nécessaires pour réussir la culture du pois chiche ! Comme vous l’avez vu, cette légumineuse est pleine d’atouts : nutritive, écologique, et relativement simple à cultiver une fois ses besoins compris. Que vous ayez un grand terrain ou un petit coin de potager, le pois chiche est un choix stratégique et accessible.

Il enrichit votre sol, diversifie vos cultures et vous offre le plaisir de déguster vos propres récoltes. Face aux enjeux climatiques et alimentaires, le pois chiche est une plante d’avenir avec un potentiel de développement continu. N’hésitez plus à l’intégrer dans vos plans de culture !

Alors, prêt à semer vos premiers pois chiches ? C’est une expérience enrichissante qui vous connectera un peu plus à votre alimentation et à la nature. Expérimentez, observez, et savourez !

 

Planter le pois chiche aujourd’hui