Chicorée sauvage – Culture de la chicorée sauvage de A à Z

La chicorée sauvage, cette plante un peu rebelle avec ses jolies fleurs d’un bleu éclatant qu’on voit souvent le long des chemins ? Beaucoup de gens passent à côté sans savoir qu’elle cache des trésors ! C’est vrai, elle est souvent vue comme une « mauvaise herbe », mais détrompez-vous, elle a bien plus à offrir.

Cette plante robuste, dont le nom savant est Cichorium intybus, est en fait l’ancêtre de légumes bien connus comme l’endive (qu’on appelle chicon dans le Nord), la scarole ou la frisée. Incroyable, non ?

Mais alors, pourquoi s’embêter à cultiver la chicorée sauvage dans ton propre jardin ? Eh bien, pour plein de bonnes raisons ! D’abord, son petit goût unique, un peu amer mais tellement intéressant. Ensuite, ses bienfaits pour la santé, car elle est pleine de bonnes choses. Et enfin, parce que c’est une plante super facile à faire pousser, même si vous n’avez pas la main verte ! 

Dans ce guide complet, on va explorer ensemble tout ce qu’il y a à savoir sur la culture de la chicorée sauvage. On partira de la petite graine pour aller jusqu’à votre assiette (ou votre tasse !). Prêt(e) à découvrir les secrets de cette plante fascinante ? C’est parti !

Qu’est-ce que la Chicorée Sauvage ? Botanique et Histoire

Avant de mettre les mains dans la terre, faisons un peu connaissance avec notre star du jour : la chicorée sauvage.

  • À quoi ressemble-t-elle ?

    • Les feuilles : Au début, elles forment une rosette au ras du sol, un peu comme celles du pissenlit, mais souvent plus rêches, plus poilues. Elles sont découpées de manière variable. Quand la plante grandit, les feuilles sur la tige sont plus petites et moins découpées.

    • La tige : Elle est solide, rigide, ramifiée (elle fait des branches), et peut monter assez haut, parfois jusqu’à 1 mètre, voire plus ! Elle est souvent un peu anguleuse.

    • Les fleurs : Ah, les fameuses fleurs bleues ! Elles sont magnifiques, d’un bleu ciel lumineux (parfois roses ou blanches, mais c’est rare). Elles ont une forme de « marguerite » avec des pétales fins et dentés au bout (on dit des ligules). Petite particularité : elles s’ouvrent le matin au soleil et se referment souvent l’après-midi ou par temps couvert. Malin !

    • La racine : C’est là que se cache une partie de son secret ! La chicorée sauvage a une grosse racine pivotante, épaisse et charnue, qui s’enfonce profondément dans le sol. C’est cette racine qui est utilisée pour faire le fameux substitut de café.

  • Où pousse-t-elle naturellement ?
    Tu l’as sûrement déjà croisée sans le savoir. Elle adore les bords de chemins, les terrains vagues (les friches), les prairies un peu sèches, les talus… Bref, les endroits où le sol a été un peu remué et où elle a de la place pour s’installer. C’est une vraie baroudeuse !

  • D’où vient-elle ?
    Son berceau se trouve en Europe, en Afrique du Nord et en Asie occidentale. Mais comme elle est facile à vivre, elle a voyagé et s’est installée un peu partout dans le monde, notamment en Amérique du Nord.

  • Une longue histoire avec les humains…
    La chicorée sauvage n’est pas une nouvelle venue dans nos vies. Figure-toi que les Égyptiens anciens l’utilisaient déjà, il y a des milliers d’années, pour ses vertus médicinales, notamment pour le foie et la digestion. Les Grecs et les Romains l’appréciaient aussi.
    Plus près de nous, c’est surtout pendant les périodes de blocage ou de pénurie de café (notamment sous Napoléon, au début du 19ème siècle) que l’utilisation de sa racine torréfiée comme substitut de café s’est vraiment répandue en Europe. Malin et économique ! 

  • Sauvage vs. Cultivée : Quelle différence ?
    La chicorée sauvage (Cichorium intybus) est la forme originelle, celle qui pousse librement. À partir d’elle, les humains ont sélectionné et créé, au fil du temps, toutes sortes de variétés cultivées pour avoir des feuilles plus grosses, moins amères, ou des racines plus volumineuses. C’est comme ça qu’on a obtenu :

    • Les chicorées à feuilles : scaroles, frisées, chicorées italiennes colorées (Radicchio, Rouge de Vérone, Rouge de Trévise…).

    • Les chicorées à forcer : comme la fameuse endive (qui est en fait une racine de chicorée Witloof qu’on fait repousser dans le noir).

    • Les chicorées à racine : sélectionnées pour leur grosse racine destinée à la production de chicorée « café ».

    Mais ici, on va surtout parler de la culture de la chicorée sauvage elle-même, ou de variétés très proches, pour retrouver ce côté authentique et rustique.

planter chicorée sauvage

Pourquoi Cultiver la Chicorée Sauvage ? Bienfaits et Intérêts

Ok, elle est jolie et a une histoire sympa, mais concrètement, qu’est-ce qu’elle nous apporte, cette chicorée sauvage, pour qu’on ait envie de lui faire une place au jardin ?

  • Dans l’assiette : un goût qui sort de l’ordinaire ! 

    • Le goût : La caractéristique principale de la chicorée sauvage, c’est son amertume. Certains adorent, d’autres moins. Mais cette amertume est intéressante ! Elle stimule l’appétit et la digestion. Et bonne nouvelle : on peut l’atténuer ! Les jeunes feuilles sont moins amères que les vieilles. On verra aussi plus loin comment le faire par des techniques de culture ou de cuisine.

    • Les feuilles : Les jeunes feuilles tendres sont délicieuses crues, ajoutées aux salades pour leur donner du peps. On peut les mélanger avec des laitues plus douces. Les feuilles plus âgées ou plus amères peuvent être cuites, un peu comme les épinards : sautées à la poêle avec de l’ail, en gratin, dans des soupes, des quiches, ou même dans des plats mijotés. La cuisson adoucit l’amertume.

    • La racine : C’est LA star pour faire un substitut de café maison, sans caféine. On verra comment faire plus tard, c’est une super expérience ! On peut aussi, paraît-il, consommer les très jeunes racines comme légume, mais c’est moins courant car elles deviennent vite fibreuses.

    • Les fleurs : Surprise ! Les jolies fleurs bleues sont comestibles. Elles ont un goût très léger, un peu amer. Elles sont surtout superbes pour décorer une salade, un dessert ou un plat. Effet waouh garanti ! 

  • Pour la santé : une alliée bien-être ! 


    La chicorée sauvage n’est pas qu’un régal pour les papilles, c’est aussi une mine de bienfaits :

    • Nutriments : Elle est riche en vitamines, notamment la provitamine A (bonne pour la vue et la peau), la vitamine C (pour l’immunité), et la vitamine K (importante pour le sang et les os). Elle apporte aussi des minéraux comme le potassium et le calcium.

    • Amie de la digestion : C’est sa grande spécialité ! Elle est connue pour être :

      • Dépurative : elle aide le corps à éliminer les toxines.

      • Hépatique : elle soutient le travail du foie.

      • Cholérétique : elle stimule la production de bile par le foie.

      • Cholagogue : elle facilite l’évacuation de la bile vers l’intestin. Tout ça aide à mieux digérer, surtout les graisses.

    • Source d’inuline : La racine de chicorée est très riche en inuline. Qu’est-ce que c’est ? C’est une fibre prébiotique. Ça veut dire qu’elle sert de nourriture aux bonnes bactéries de notre intestin. Un microbiote (la flore intestinale) en bonne santé, c’est super important pour la digestion, l’immunité et même le moral !

    • Autres vertus traditionnelles : On lui prête aussi des effets toniques (elle redonne de l’énergie), apéritifs (elle ouvre l’appétit avant le repas) et légèrement laxatifs (elle aide en cas de constipation passagère).

    • Attention quand même : Comme pour tout, il ne faut pas en abuser. Les personnes allergiques aux plantes de la famille des Astéracées (pissenlit, marguerite, artichaut…) pourraient réagir. Si vous avez des problèmes de vésicule biliaire (calculs), demandez l’avis de votre médecin avant d’en consommer beaucoup, car elle stimule la bile.

    • Mythe ou réalité : chicorée soluble et cancer ? On entend parfois dire que la chicorée torréfiée (comme le café) contient de l’acrylamide, une substance qui pourrait être cancérigène à haute dose. C’est vrai qu’il y en a lors de la torréfaction (le fait de « griller » les aliments), mais les quantités dans une consommation normale de chicorée sont considérées comme faibles et aucun lien direct n’a été prouvé chez l’humain aux doses habituelles. Pas de panique donc !

  • Pour le jardin et la planète : un plus écologique ! 

    • Amie des insectes : Ses fleurs attirent plein d’insectes utiles, comme les abeilles, les bourdons et les papillons. C’est une excellente plante mellifère (elle produit du nectar) et pollinifère (elle produit du pollen). En la cultivant, vous aidez la biodiversité de votre jardin ! 

    • Bonne pour le sol : Sa grosse racine pivotante aide à aérer et à décompacter les sols un peu lourds. Elle va chercher l’eau et les nutriments en profondeur.

    • Facile et résistante : C’est une championne de la débrouille !

      • Elle s’adapte à presque tous les sols, même pauvres ou calcaires (même si elle sera plus belle dans un sol un peu riche et bien drainé).

      • Elle résiste très bien au froid et au gel. C’est une plante vivace (elle peut vivre plusieurs années) ou bisannuelle (elle vit deux ans, fleurit la deuxième année et meurt).

Convaincu(e) ? Alors, passons à la pratique !

La Culture de la Chicorée Sauvage Étape par Étape

Ça y est, vous êtes prêt(e) à semer vos propres chicorées sauvages ? Voici comment faire, pas à pas. C’est très simple !

  • Choisir le bon endroit et préparer le sol

    • Soleil ou mi-ombre ? La chicorée sauvage préfère le plein soleil, c’est là qu’elle fleurira le mieux. Mais elle tolère bien la mi-ombre, surtout dans les régions très chaudes l’été.

    • Quel sol ? Comme on l’a dit, elle n’est pas difficile. Elle pousse même dans les sols pauvres et caillouteux. Mais si vous voulez de belles feuilles et de belles racines, elle appréciera un sol bien drainé (l’eau ne doit pas stagner) et un peu enrichi. Un sol léger ou moyen lui convient très bien.

    • Préparation : Avant de semer, préparez bien votre petit coin de terre.

      1. Ameublissez le sol sur 15-20 cm de profondeur avec une grelinette ou une fourche-bêche, sans forcément le retourner complètement.

      2. Désherbez soigneusement pour enlever les autres « mauvaises herbes » qui pourraient faire concurrence à vos jeunes plants.

      3. Si votre sol est pauvre, vous pouvez ajouter un peu de compost bien mûr et l’incorporer en surface. Ça lui donnera un petit coup de pouce.

    • Rotation des cultures : C’est une bonne habitude au potager. Évitez de replanter de la chicorée (ou d’autres plantes de la même famille comme la laitue) au même endroit plusieurs années de suite. Ça aide à prévenir les maladies du sol.

  • Utiliser des Serres et Tunnels : un coup de pouce ?


    Même si la chicorée sauvage est rustique, une petite aide peut être bienvenue :

    • Pour commencer plus tôt : Vous pouvez semer des graines sous un petit tunnel ou une serre froide au début du printemps (mars-avril). Ça protège les jeunes pousses du froid et accélère un peu la croissance.

    • Pour prolonger la récolte : À l’automne, un tunnel peut protéger tes plants des premières gelées fortes et vous permettre de récolter des feuilles plus longtemps.

    • Ce n’est pas obligatoire du tout, mais ça peut être utile si tu veux optimiser ta culture.

  • Multiplier et Semer : comment faire naître tes chicorées ?


    La méthode la plus simple et la plus courante est le semis à partir de graines.

    • Acheter des graines : On trouve des graines de chicorée sauvage (Cichorium intybus) ou de variétés très proches (parfois appelées « chicorée améliorée ») dans les jardineries ou chez les semenciers spécialisés en variétés anciennes ou bio.

    • Quand semer ? Ça dépend de ce que vous voulez récolter :

      • Pour les feuilles : Sèmez au printemps (d’avril à juin) pour une récolte l’été et l’automne. Vous pouvez même faire des semis échelonnés (un peu chaque mois) pour avoir des jeunes feuilles en continu.

      • Pour les racines (et le forçage) : Sèmez plutôt en fin de printemps ou début d’été (mai à juillet, idéalement après le jour le plus long, fin juin). La plante aura le temps de développer une belle racine avant l’hiver, sans forcément monter à fleur la première année.

    • Comment semer ?

      • Trempage ? Ce n’est pas obligatoire, mais faire tremper les graines quelques heures dans l’eau tiède peut aider à accélérer la germination.

      • En place ou en pépinière ? Vous avez deux options :

        1. Semis direct en pleine terre : C’est le plus simple. Tracez des sillons peu profonds (environ 0,5 à 1 cm de profondeur) espacés de 30 cm. Sèmez les graines assez clair (pas trop serrées) le long du sillon. Recouvrez délicatement de terre fine et tassez légèrement avec le dos du râteau. Arrosez doucement en pluie fine.

        2. Semis en pépinière (terrine ou godets) : Si vous préfèrez, vous pouvez semer dans des petits pots ou une caissette remplie de terreau pour semis. Sèmez quelques graines par pot ou répartissez-les dans la terrine. Gardez humide et à la lumière. Quand les plants auront quelques feuilles, vous pourrez les repiquer en pleine terre. C’est utile si vous avez beaucoup de limaces au début du printemps.

    • Température et durée de germination : Les graines germent généralement bien quand le sol est entre 10°C et 20°C. La levée (l’apparition des premières pousses) prend environ 1 à 2 semaines

    • Et à partir de racines ? Oui, c’est possible ! Si vous avez déjà un pied de chicorée sauvage, vous pouvez le multiplier en divisant la touffe au printemps ou en automne. Déterrez délicatement la plante, séparez la motte en plusieurs éclats (chacun avec des feuilles et des racines) et vous replantez aussitôt. On peut aussi faire des boutures de racine : en hiver, on déterre une racine, on coupe des tronçons de 5-10 cm et on les replante (en faisant attention au sens haut/bas). C’est un peu plus technique mais ça marche !

  • Éclaircir et Repiquer : faire de la place pour grandir


    Si vous avez semé directement en pleine terre et que les graines ont bien germé (parfois trop bien !), les plants vont être trop serrés. Il faut leur faire de la place.

    • Quand éclaircir ? Attendez que les jeunes plants aient 4 ou 5 vraies feuilles (pas juste les deux premières petites feuilles rondes, les cotylédons).

    • Quel espacement ? Laissez un seul plant tous les 20 à 30 cm sur la ligne. Choisissez les plus vigoureux et arrachez délicatement les autres.

    • Repiquer les plants arrachés ? Ne les jettez pas ! Si vous avez de la place ailleurs, vous pouvez repiquer les plants que vous avez enlevés. Faites un trou, placez le jeune plant dedans, rebouchez, tassez et arrosez bien. Ils repartiront sans problème.

  • Entretenir la culture : les petits soins réguliers


    La chicorée sauvage n’est pas très exigeante, mais quelques gestes l’aideront à bien se développer.

    • Arrosage : Elle supporte un peu la sécheresse une fois bien installée grâce à sa racine profonde. Mais pour avoir de belles feuilles tendres et moins amères, il vaut mieux arroser régulièrement, surtout en été ou par temps sec. Le but est de garder le sol frais mais pas détrempé. Un paillage (voir ci-dessous) aidera beaucoup.

    • Désherbage : Surtout au début, quand les plants sont petits, il faut enlever les autres herbes qui pourraient leur faire concurrence pour l’eau, la lumière et les nutriments. Une fois que la rosette de feuilles est bien développée, elle couvre le sol et limite la pousse des adventices (les « mauvaises herbes »).

    • Fertilisation : Normalement, si vous avez mis un peu de compost au début, elle n’a pas besoin d’engrais supplémentaire. Elle se débrouille très bien dans un sol ordinaire. Attention à ne pas mettre trop d’engrais azoté (ceux qui font pousser les feuilles), car ça pourrait la rendre plus sensible aux maladies ou aux pucerons.

    • Paillage : C’est une super technique ! Une fois que vos plants sont un peu développés, étalez une couche de paillis (paille, tontes de gazon séchées, feuilles mortes, BRF…) autour des pieds. Ça va :

      • Garder le sol frais et humide (moins besoin d’arroser).

      • Limiter la pousse des mauvaises herbes (moins besoin de désherber).

      • Nourrir le sol en se décomposant lentement.

    • Faut-il couper les fleurs fanées ? Si vous cultivez la chicorée principalement pour ses feuilles ou ses racines, vous pouvez couper la tige florale dès qu’elle apparaît. Ça évite que la plante ne dépense son énergie à faire des fleurs et des graines, et ça peut prolonger un peu la production de feuilles tendres. Mais… les fleurs sont si jolies et utiles aux insectes ! Beaucoup de jardiniers la laissent fleurir. C’est un choix ! Si vous la laissez monter à graines, elle se ressèmera peut-être toute seule l’année suivante.

Techniques Spécifiques de Culture et Variétés

Maintenant que vous maîtrisez les bases, allons un peu plus loin avec des techniques particulières et un aperçu des cousines cultivées de notre chicorée sauvage.

  • Cultiver la « Barbe de Capucin » : la chicorée dans le noir ! 


    Vous avez peut-être déjà entendu ce nom étrange. La « Barbe de Capucin » n’est pas une variété, mais une méthode de culture qui utilise les racines de chicorée sauvage (ou de variétés proches) pour produire des pousses tendres et blanches en hiver, un peu comme les endives mais avec des feuilles plus fines et plus découpées. C’est délicieux en salade ! Voici comment faire :

    1. Récolte des racines : À l’automne (octobre-novembre), avant les fortes gelées, arrachez délicatement les racines des chicorées que tu vous avez semées en début d’été. Choisissez les plus belles, bien droites et d’un bon diamètre (au moins 3-4 cm).

    2. Préparation des racines : Coupez les feuilles à 2-3 cm au-dessus du collet (la base des feuilles). Coupez aussi le bout pointu de la racine pour qu’elle fasse environ 15-20 cm de long. Laissez-les « ressuyer » (sécher un peu) à l’ombre pendant quelques jours.

    3. Mise en forçage : Trouvez un endroit complètement obscur, frais (entre 10°C et 18°C idéalement) et humide. Une cave, un garage sombre, ou même une grande caisse profonde recouverte d’un plastique noir peuvent faire l’affaire.

      • Remplissez un bac, une caisse ou une tranchée dans ta cave avec un mélange de terreau, de sable ou de tourbe humide.

      • Plantez les racines debout, serrées les unes contre les autres, en laissant juste dépasser le collet.

      • Arrosez un peu pour que le substrat soit bien humide.

      • Recouvrez le tout pour assurer l’obscurité totale (si ce n’est pas déjà le cas de l’endroit).

    4. Récolte de la Barbe : Maintenez l’humidité (sans excès). Au bout de 3 à 6 semaines environ (selon la température), de nouvelles pousses blanches ou jaunâtres vont apparaître. Quand elles atteignent 15-20 cm, coupez-les au ras du collet. Vous pouvez souvent obtenir une deuxième petite récolte sur la même racine.

  • Gérer l’Amertume : comment adoucir la chicorée ?


    L’amertume, c’est la signature de la chicorée, mais parfois on aimerait qu’elle soit plus douce. Plusieurs choses influencent ce goût : la variété, l’âge de la feuille (jeune = moins amer), et les conditions de culture (le stress hydrique, c’est-à-dire le manque d’eau, peut augmenter l’amertume).
    Une technique traditionnelle pour réduire l’amertume des feuilles est le blanchiment. Le principe est simple : priver les feuilles de lumière pendant un certain temps avant la récolte. Le manque de lumière empêche la production de chlorophylle (qui donne la couleur verte) et réduit aussi l’amertume. Comment faire ?

    • Attacher les feuilles : Quelques jours (1 à 2 semaines) avant de récolter, vous pouvez lier les feuilles extérieures de la rosette avec un lien (raphia, ficelle) pour que le cœur reste à l’ombre.

    • Recouvrir : Vous pouvez aussi recouvrir la plante avec un pot de fleur retourné (en bouchant le trou), une cloche opaque, ou en buttant un peu de terre ou de paille sur le cœur de la plante.

    • Cette technique fonctionne bien pour les chicorées cultivées comme la scarole ou la frisée, et peut être essayée sur la chicorée sauvage pour en adoucir le cœur.

  • Les Variétés Cultivées : les cousines améliorées


    Si Vous voulez explorer d’autres saveurs et formes issues de la chicorée sauvage, il existe de nombreuses variétés cultivées. En voici quelques-unes :

    • Chicorée ‘Pain de Sucre’ : Forme une grosse pomme allongée, verte claire, avec des feuilles serrées. Moins amère que la sauvage, croquante. Se conserve bien en hiver. Idéale en salade ou cuite.

    • Chicorée Rouge de Vérone (Radicchio) : Forme une petite pomme ronde et compacte, d’un beau rouge violacé veiné de blanc. Assez amère, très décorative. Souvent utilisée crue en salade ou grillée.

    • Chicorée Rouge de Trévise (Radicchio) : Deux types : le précoce forme une pomme allongée un peu lâche ; le tardif (souvent forcé après une période de froid) donne des feuilles plus serrées et croquantes, en forme de lance. Superbe couleur rouge et blanche. Amertume présente.

    • Chicorée ‘Chioggia’ (Radicchio) : Forme une pomme ronde, rouge et blanche, ressemblant à celle de Vérone mais souvent un peu plus grosse.

    • Chicorée ‘Améliorée Blonde’ ou ‘Palla Rossa’ : Il existe plein d’autres variétés, certaines plus résistantes au froid, d’autres à la montaison (le fait de fleurir trop vite), avec des couleurs et des niveaux d’amertume variés.

    • Chicorée Catalogna ou ‘Puntarelle’ : Cultivée pour ses jeunes pousses florales croquantes et amères (les « puntarelle »), très prisées en Italie, consommées crues en salade ou cuites. Les feuilles découpées sont aussi comestibles.

    Ces variétés se cultivent globalement comme la chicorée sauvage, mais peuvent avoir des exigences un peu différentes (période de semis, besoin de froid pour certaines couleurs, sensibilité à la chaleur…). Lisez bien les instructions sur le sachet de graines !

culture de la chicorée sauvage

Protection de la Chicorée Sauvage au Jardin

Bonne nouvelle : la chicorée sauvage est une plante plutôt robuste et peu sensible aux maladies et aux attaques. Mais comme toutes les plantes du jardin, elle peut parfois rencontrer quelques petits soucis.

  • Les Gourmands : qui aime grignoter la chicorée ?

    • Limaces et escargots : Ah, les voilà ! Ils sont souvent les principaux ennemis, surtout quand les plants sont jeunes et tendres. Ils peuvent dévorer les semis ou grignoter les feuilles.

      • Prévention : Évitez d’arroser le soir (ça les attire). Créez des barrières autour de vos plants (cendres de bois, coquilles d’œufs pilées, sciure – à renouveler après la pluie). Favorisez leurs prédateurs naturels (hérissons, oiseaux, crapauds).

      • Lutte douce : Ramassage manuel (tôt le matin ou le soir). Pièges à bière (attention, ça peut attirer celles des voisins aussi !). Granulés à base de phosphate ferrique (autorisés en bio et moins nocifs pour les autres animaux que les anciens granulés bleus).

    • Autres insectes : C’est assez rare sur la chicorée sauvage. Parfois quelques pucerons peuvent s’installer, mais généralement sans faire de gros dégâts. Si besoin, une pulvérisation d’eau savonneuse (savon noir dilué) peut aider.

  • Les Maladies : quand la chicorée a mauvaise mine 


    Elles sont rares si les conditions de culture sont bonnes.

    • Fonte des semis : C’est un champignon qui peut attaquer les très jeunes plantules, surtout si le sol est trop humide, trop froid et mal aéré. La base de la tige pourrit et la plantule s’effondre.

      • Prévention : Ne sèmez pas trop dense. Utilisez un terreau propre et bien drainant pour les semis en pots. N’arrosez pas trop. Assurez une bonne circulation de l’air.

    • Pourriture du collet ou des racines : Ça arrive surtout si le sol est trop lourd et reste constamment trempé. La base de la plante ou les racines pourrissent.

      • Prévention : Choisissez un emplacement bien drainé ! Améliorez le drainage si besoin (ajout de sable, culture sur butte). N’arrosez pas en excès. Respecte la rotation des cultures.

    • Autres maladies (oïdium, rouille…) : Possible mais peu fréquent sur la chicorée sauvage. Une bonne aération entre les plants et éviter de mouiller les feuilles en arrosant limitent les risques.

  • Se protéger du Froid : faut-il l’emmitoufler pour l’hiver ? 

    • Rusticité : La chicorée sauvage est très résistante au froid. Ses racines survivent sans problème à des températures bien en dessous de zéro (-15°C, voire moins). La rosette de feuilles peut disparaître en hiver dans les régions froides, mais la plante repartira de la racine au printemps.

    • Utilité d’une protection ? Un voile d’hivernage ou un petit tunnel peut être utile dans certains cas :

      • Pour prolonger la récolte des feuilles un peu plus tard en automne ou la reprendre un peu plus tôt au printemps.

      • Pour protéger certaines variétés cultivées qui seraient un peu moins rustiques que la forme sauvage.

      • Pour protéger les racines destinées au forçage (Barbe de Capucin) si vous les laissez en terre avant de les rentrer.

    • Mais pour la survie de la plante elle-même, ce n’est généralement pas nécessaire.

Récolte de la Chicorée Sauvage

Le moment tant attendu ! Quand et comment récolter le fruit (ou plutôt la feuille et la racine !) de votre travail ?

  • Le Bon Moment : quand cueillir ? ️


    La période de récolte dépend de ce que vous voulez et de quand vous avez semé.

    • Pour les feuilles :

      • Vous pouvez commencer à récolter les jeunes feuilles environ 1,5 à 2 mois après le semis.

      • Le mieux est de les cueillir jeunes et tendres, avant que la tige florale ne commence à monter (c’est là qu’elles sont les moins amères).

      • Vous pouvez récolter au fur et à mesure de tes besoins, du printemps jusqu’aux gelées (voire en hiver si tu protèges un peu ou si l’hiver est doux).

    • Pour les racines (destinées au café ou au forçage) :

      • La récolte se fait généralement à la fin de la première saison de croissance, à l’automne (octobre-novembre), avant les grosses gelées. Les racines sont alors bien développées.

      • Vous pouvez aussi les récolter au début du printemps de la deuxième année, avant que la plante ne mette toute son énergie dans la floraison (mais elles peuvent être un peu plus dures).

    • Pour la Barbe de Capucin : La récolte se fait 3 à 6 semaines après la mise en forçage dans l’obscurité, généralement en plein hiver (décembre à février).

    • Pour les fleurs : Cueillez-les le matin, quand elles sont bien ouvertes et fraîches, pendant la période de floraison (principalement en été).

  • La Bonne Méthode : comment cueillir ? ✂️

    • Récolte des feuilles : Vous avez deux options :

      1. Feuille à feuille : Cueillez les feuilles extérieures de la rosette au fur et à mesure de tes besoins. Laissez le cœur intact pour que la plante continue à produire. C’est la méthode « cut and come again » (coupe et ça revient).

      2. Rosette entière : Coupez la rosette entière au ras du sol avec un couteau. La racine restée en terre pourra souvent refaire de nouvelles pousses (mais peut-être plus amères).

    • Récolte des racines : Utilisez une fourche-bêche pour ameublir la terre tout autour de la plante, assez profondément pour ne pas casser la racine pivotante. Soulevez délicatement la motte et dégage la racine. Secouez l’excès de terre.

    • Récolte de la Barbe de Capucin : Avec un couteau propre, coupez les pousses blanches à leur base, juste au-dessus du collet de la racine.

    • Récolte des fleurs : Pincez ou coupez délicatement les fleurs avec leur petite tige. Utilisez-les rapidement car elles fanent vite.

  • Conserver la Récolte : pour en profiter plus longtemps

    • Feuilles fraîches : Elles se conservent quelques jours au réfrigérateur, dans le bac à légumes. L’idéal est de les laver, de bien les essorer et de les mettre dans un sac plastique perforé ou une boîte hermétique avec un papier absorbant humide.

    • Racines :

      • Pour le forçage (Barbe de Capucin) : Après l’arrachage et le ressuyage, conservez-les dans un endroit frais et légèrement humide (cave, silo de sable) jusqu’à la mise en forçage.

      • Pour le café : Après l’arrachage, lavez-les bien, brossez-les et préparez-les pour le séchage et la torréfaction (voir chapitre suivant). Les racines séchées (cossettes) se conservent longtemps dans un bocal hermétique à l’abri de la lumière et de l’humidité.

    • Barbe de Capucin : Consommez-la rapidement après la récolte, elle est meilleure bien fraîche. Elle se garde 2-3 jours au frigo.

    • Fleurs : Utilisez-les le jour même de la cueillette.

Utiliser la Chicorée Sauvage en Cuisine et Ailleurs

Maintenant que vous avez récolté la précieuse chicorée, place à la gourmandise et aux autres usages !

  • Les Feuilles : du Cru au Cuit

    • En salade : vive la fraîcheur !

      • Utilisez les jeunes feuilles les plus tendres, cueillies avant la floraison. Elles apportent une agréable amertume.

      • Associez-les avec des laitues plus douces (feuille de chêne, batavia), de la mâche, des épinards frais pour équilibrer les saveurs.

      • Préparez une vinaigrette qui contrebalance l’amertume : un peu de miel, de sirop d’érable, ou un vinaigre balsamique sucré. Une vinaigrette à la moutarde forte ou à l’ail fonctionne bien aussi.

      • Ajoutez des éléments croquants (noix, graines), fruités (pomme, poire, raisins secs) ou riches (lardons grillés, œuf mollet, fromage de chèvre) pour une salade composée complète et savoureuse. Miam !

    • Cuites : pour adoucir et varier

      • La cuisson réduit l’amertume des feuilles, surtout si elles sont un peu plus âgées.

      • Blanchir : Plongez les feuilles quelques minutes dans l’eau bouillante salée, puis égouttez-les bien. Ça les attendrit et enlève une partie de l’amertume. Vous pouvez ensuite les préparer comme tu veux.

      • Sautées (poêlées) : Faites revenir de l’ail (et/ou des oignons) dans un peu d’huile d’olive, ajoutez les feuilles de chicorée (entières ou coupées) et laissez cuire quelques minutes jusqu’à ce qu’elles soient tendres. Simple et efficace !

      • En gratin : Après les avoir blanchies ou rapidement poêlées, metez-les dans un plat à gratin, nappe de béchamel ou de crème, ajoutez du fromage râpé et hop, au four !

      • En soupe : Ajoutez des feuilles de chicorée ciselées dans vos soupes de légumes pour leur donner un petit plus.

      • Dans les quiches, tartes, omelettes… : Comme les épinards, elles se marient bien avec les œufs et la pâte.

      • Idée recette simple : Tresse de chicorée à l’italienne : Faites blanchir des feuilles de chicorée. Essorez-les bien. Assaisonnez-les avec de l’ail haché, du persil, un peu de piment (si vous aimez), sel, poivre, et un filet d’huile d’olive. Formez des petites tresses ou rouleaux avec les feuilles et servez tiède ou froid.

  • Les Racines : le fameux « Café » et plus encore !

    • Préparer ton substitut de café maison : C’est l’utilisation la plus connue de la racine. Voici les étapes :

      1. Lavage : Nettoyez soigneusement les racines récoltées. Brossez-les bien pour enlever toute la terre. Pas besoin de les peler.

      2. Coupe : Coupez les racines en petits morceaux réguliers, comme des petites rondelles ou des petits cubes (environ 1 cm). On appelle ça des cossettes. Plus les morceaux sont petits et réguliers, mieux ils sècheront et torréfieront.

      3. Séchage : Il faut bien sécher ces cossettes avant de les torréfier. Vous pouvez le faire :

        • Au soleil (si le temps le permet, ça prend plusieurs jours).

        • Au déshydrateur alimentaire.

        • Au four, à basse température (50-70°C), porte entrouverte, pendant plusieurs heures, jusqu’à ce qu’elles soient bien sèches et cassantes.

      4. Torréfaction : C’est l’étape clé qui va développer les arômes ! Étalez les cossettes sèches sur une plaque de cuisson. Enfournez à 150-180°C (surveille bien !). Remuez de temps en temps. La torréfaction prend entre 30 minutes et plus d’1 heure (voire 2h selon la quantité et la T°). Les cossettes doivent devenir brun foncé (comme des grains de café torréfiés) et dégager une bonne odeur de caramel/noisette grillée. Attention à ne pas les brûler, sinon le goût sera âcre ! Faites des essais pour trouver le degré de torréfaction que vous préfèrez.

      5. Mouture : Une fois refroidies, moudre les cossettes torréfiées avec un moulin à café (un moulin dédié est préférable pour ne pas mélanger les saveurs). La mouture doit être adaptée à votre cafetière (plutôt fine pour un filtre, un peu plus grosse pour une cafetière à piston).

      6. Infusion : Préparez ta boisson comme un café ! Utilisez une cafetière filtre, à piston, italienne, ou faites simplement bouillir la mouture dans de l’eau pendant quelques minutes puis filtre. Vous obtienez une boisson chaude, brune, sans caféine, avec un goût typique de chicorée (un peu caramélisé, un peu amer). Délicieux seul, ou mélangé à du vrai café, ou avec du lait. 

    • Utilisation en cuisine (comme légume ?) : Les racines très jeunes et tendres pourraient être cuisinées (bouillies, rôties), mais elles deviennent vite fibreuses et amères. Ce n’est pas l’usage le plus courant. La racine est surtout valorisée pour la boisson.

    • Farine de chicorée : Une fois torréfiée et moulue très finement, la racine donne une « farine » qui peut être ajoutée (en petite quantité) dans des recettes de gâteaux ou de pains pour apporter une saveur originale.

  • Les Fleurs : une touche de bleu dans l’assiette 


    Comme on l’a dit, les fleurs sont comestibles. Leur goût est discret. Utilisez-les surtout pour la décoration :

    • Parsemez-les sur une salade verte ou une salade de fruits.

    • Décorez un gâteau, une crème dessert, une panna cotta.

    • Ajoutez-les à des glaçons pour des boissons estivales originales.

    • Vous pouvez aussi les faire cristalliser avec du sucre et du blanc d’œuf (plus technique).

  • La Chicorée Soluble ou Liquide du Commerce
    Bien sûr, vous pouvez aussi trouver de la chicorée prête à l’emploi dans les magasins (soluble en poudre ou liquide). C’est pratique pour une boisson chaude instantanée, ou pour parfumer des yaourts, des gâteaux, des sauces…

  • Autres Utilisations : la chicorée multi-casquettes !

    • Pour les animaux : Les feuilles et les racines de chicorée ont longtemps été utilisées comme fourrage pour le bétail (lapins, moutons, vaches…). C’est nutritif et bon pour leur digestion. Si vous avez des lapins, ils apprécieront peut-être quelques feuilles fraîches (avec modération).

    • En phytothérapie (soins par les plantes) : On utilise traditionnellement les feuilles et surtout la racine séchée pour préparer des infusions (tisanes) ou des décoctions (on fait bouillir la racine dans l’eau) pour profiter de ses bienfaits digestifs et dépuratifs. On peut aussi trouver des extraits liquides (teintures mères) en herboristerie. Mais attention, si vous voulez l’utiliser pour vous soigner, demandez toujours conseil à un professionnel de santé (médecin, pharmacien, herboriste qualifié).*

culture chicorée sauvage

Chicorée Sauvage Cultivée vs. Sauvage (Cueillette)

Cultiver sa propre chicorée sauvage au jardin, c’est super, mais vous vous demandez peut-être si ça vaut le coup par rapport à la cueillette de celle qui pousse naturellement ? Comparons un peu.

  • Les Avantages de la Culture au Jardin

    • Contrôle : Vous maîtrisez tout ! Le type de sol, l’arrosage, l’absence de pesticides ou de pollution. Vous savez ce que vous mangez.

    • Facilité d’accès : Pas besoin de partir en expédition, elle est là, sous votre fenêtre !

    • Sélection : Vous pouvez choisir de cultiver des variétés un peu « améliorées », peut-être moins amères ou avec de plus grosses feuilles/racines.

    • Identification certaine : Pas de risque de confondre avec une autre plante (même si la chicorée sauvage est assez facile à reconnaître une fois qu’on la connaît).

    • Disponibilité : Vous pouvez en semer suffisamment pour avoir une récolte régulière selon tes besoins.

  • La Cueillette en Milieu Sauvage : l’appel de la nature ‍


    Cueillir la chicorée sauvage, c’est sympa aussi, ça fait une balade ! Mais il y a quelques règles et précautions :

    • Identification FORMELLE : Soyez absolument sûr(e) à 100% de reconnaître la chicorée sauvage (Cichorium intybus). Bien qu’il y ait peu de plantes toxiques qui lui ressemblent vraiment (surtout au stade de la rosette, on pourrait la confondre avec d’autres plantes à feuilles découpées comme le pissenlit – qui est comestible – ou la laitue vireuse – qui est à éviter), le risque zéro n’existe pas. En cas de doute, ABSTENEZ-VOUS ! Prenez des photos, utilisez des guides fiables, demandez à quelqu’un qui s’y connaît.

    • Lieux de cueillette : ÉVITEZ ABSOLUMENT les bords de routes passantes (pollution des gaz d’échappement, métaux lourds), les zones industrielles, les terrains vagues pollués, les champs traités avec des pesticides ou des herbicides. Préfèrez les chemins de campagne propres, les prairies naturelles loin de la pollution.

    • Période : Les jeunes feuilles sont meilleures au printemps. Les racines se récoltent plutôt à l’automne. Les fleurs en été.

    • Quantité et Éthique : C’est SUPER IMPORTANT ! Ne soyez pas Pilleur de la Nature !

      • Ne cueillez que ce dont tu as besoin.

      • Ne déracinez pas toutes les plantes d’un même endroit, laissez-en toujours une grande partie pour qu’elles puissent se reproduire et que d’autres (humains ou animaux) puissent en profiter.

      • Ne piétinez pas tout autour. Respectez le lieu.

    • Réglementation : Renseignez-vous s’il y a des règles spécifiques de cueillette dans ta région ou sur le terrain où vous vous trouvez (parc naturel, propriété privée…). La cueillette peut être réglementée ou interdite à certains endroits.

  • Différences de Goût et de Texture
    Souvent, la chicorée sauvage cueillie dans la nature sera plus amère et aura des feuilles un peu plus coriaces que celle que tu auras chouchoutée dans ton jardin (surtout si tu as choisi une variété améliorée). C’est normal, elle a poussé « à la dure » ! Mais c’est aussi ça qui fait son caractère.

Questions Fréquemment Posées (FAQ)

Voici quelques questions que l’on peut se poser sur la culture de la chicorée sauvage :

  1. Est-ce que la chicorée sauvage est vraiment difficile à cultiver ?
    Non, pas du tout ! C’est même l’une des plantes les plus faciles à réussir au jardin. Elle est très tolérante sur le sol, résiste bien au froid et demande peu de soins une fois installée. Parfait pour les débutants !

  2. Comment faire pour que les feuilles soient moins amères ?
    Plusieurs astuces :

    • Récoltez les feuilles très jeunes.

    • Assurez un arrosage régulier (le stress hydrique augmente l’amertume).

    • Essayez la technique du blanchiment (priver le cœur de lumière) quelques jours avant la récolte.

    • La cuisson (surtout après blanchiment) adoucit beaucoup le goût.

    • Choisissez une variété cultivée réputée moins amère (comme ‘Pain de Sucre’).

  3. Peut-on vraiment remplacer le café avec la racine de chicorée ?
    Oui ! On obtient un substitut de café sans caféine. Le goût est différent du vrai café (plus doux, plus caramélisé, moins acide), mais c’est une boisson chaude très agréable et réconfortante. Beaucoup de gens apprécient ce goût unique. Et c’est amusant à faire soi-même !

  4. Les fleurs bleues de la chicorée sauvage sont-elles comestibles ?
    Oui, les jolies fleurs bleues sont comestibles. Elles ont un goût très léger, un peu amer. Elles sont surtout utilisées pour décorer magnifiquement les plats, salades et desserts.

  5. Quelle est la différence entre la chicorée sauvage et l’endive (chicon) ?
    L’endive est issue de la chicorée ! Plus précisément, c’est le bourgeon forcé (cultivé dans le noir) d’une variété spécifique de chicorée appelée chicorée Witloof (Cichorium intybus var. foliosum), qui a elle-même été sélectionnée à partir de la chicorée sauvage. Donc, l’endive est une « petite-fille » de la chicorée sauvage, spécialement élevée pour produire ce gros bourgeon blanc et tendre.

Conclusion : Lancez-vous dans l’Aventure Chicorée !

Et voilà, nous avons fait un bon tour d’horizon de la culture de la chicorée sauvage ! J’espère que ce guide vous a montré à quel point cette plante, souvent ignorée, est facile à cultiver, incroyablement polyvalente (des feuilles aux racines, en passant par les fleurs !) et pleine de bienfaits pour nous et pour le jardin.

Que vous soyez tenté(e) par son amertume stimulante en salade, par l’expérience de torréfier vos propres racines pour un « café » maison, ou simplement par la beauté de ses fleurs bleues qui attirent les papillons, la chicorée sauvage mérite vraiment une petite place chez vous. C’est une plante résiliente, généreuse, et qui nous reconnecte à des savoirs anciens.

Alors, n’hésitez plus ! Procurez-vous quelques graines, préparez un petit coin de terre, et lancez-vous. Vous verrez, c’est gratifiant et délicieux.

Et pourquoi ne pas explorer ensuite d’autres plantes sauvages comestibles faciles à accueillir au jardin, comme le pissenlit, le plantain, ou même l’ortie (avec précaution !) ? La nature regorge de trésors à redécouvrir ! Bon jardinage et bonne dégustation !

 

 

 

 

Culture de la chicorée sauvage aujourd’hui :