Le Chervis : Guide Complet de Culture de ce Légume Ancien
Partons ensemble à la découverte d’un légume un peu mystérieux, un légume qui a régalé nos ancêtres mais qu’on a presque oublié : le chervis ! Vous cherchez quelque chose d’original à planter dans votre potager ? Quelque chose qui sort de l’ordinaire carotte ou pomme de terre ? Eh bien, vous êtes au bon endroit !
Le chervis, c’est un peu comme un secret bien gardé du jardin. Il a un goût unique, une histoire fascinante et, cerise sur le gâteau, il n’est pas si compliqué à cultiver. Prêt à déterrer ce trésor ? Allez, on y va !
Introduction : À la Découverte du Chervis
Qu’est-ce que le chervis ? Histoire et origine
Alors, le chervis, qu’est-ce que c’est exactement ? Imaginez des racines fines, un peu comme des doigts blancs ou grisâtres, groupées ensemble. C’est un légume-racine, comme la carotte ou le panais, mais avec sa propre personnalité !
Son petit nom scientifique, c’est Sium sisarum. Ça sonne un peu savant, non ? Mais ne vous inquiétez pas, on va l’appeler chervis, ou parfois « chirouis », « girole » ou même « berle des potagers ».
Ce légume a une longue histoire. Il vient probablement d’Asie ou d’Europe de l’Est. Il était très populaire en Europe il y a plusieurs siècles, surtout à la Renaissance. Les rois et les nobles en raffolaient ! On dit même que l’empereur romain Tibère aimait beaucoup ça. Puis, petit à petit, avec l’arrivée de la pomme de terre et d’autres légumes plus faciles à cultiver ou à conserver, le chervis est tombé dans l’oubli…
Pourquoi cultiver ce légume oublié aujourd’hui
Mais alors, pourquoi s’embêter à cultiver un légume « démodé » ? Excellente question ! Voici quelques bonnes raisons :
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Le Goût Unique : Le chervis a une saveur douce, sucrée, avec un petit arrière-goût qui rappelle la noisette ou le panais, mais en plus fin. C’est différent et délicieux !
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L’Originalité : Fini la routine ! Mettre du chervis dans votre assiette, c’est surprendre vos papilles et celles de vos invités.
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La Curiosité : Cultiver un légume ancien, c’est un peu comme faire un voyage dans le temps. C’est passionnant de redécouvrir ce que mangeaient nos aïeux.
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La Rusticité : Le chervis est un dur à cuire ! Il résiste très bien au froid, ce qui est super pour nos climats.
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La Facilité (relative) : Une fois qu’on connaît ses petites habitudes, il n’est pas si difficile à faire pousser.
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Pour la Biodiversité : Cultiver des légumes oubliés, c’est aussi aider à préserver la diversité des plantes dans nos jardins. C’est bon pour la planète !
Convaincu ? Alors, apprenons à mieux le connaître !
Caractéristiques botaniques et description
Le chervis est une plante de la même famille que la carotte, le persil ou le céleri (la famille des Apiacées). Ça se voit un peu à ses feuilles, qui sont découpées et ressemblent un peu à celles du céleri ou du persil.
La plante peut devenir assez grande, surtout quand elle décide de fleurir. Elle peut monter jusqu’à 1 mètre 20, voire 1 mètre 50 ! Elle fait alors de petites fleurs blanches, groupées en « ombrelles » (comme un petit parapluie à l’envers), qui attirent beaucoup d’insectes utiles au jardin.
Mais ce qui nous intéresse le plus, ce sont ses racines. Elles poussent en touffe, un peu comme une botte de carottes très fines et bosselées. Elles sont blanchâtres ou grisâtres. Au centre de chaque petite racine, il y a une partie un peu plus dure, comme un fil, qu’on enlève parfois avant de cuisiner (on en reparlera !).
Fiche d’Identité du Chervis
Pour faire simple, voici une petite carte d’identité de notre ami le chervis :
Caractéristique | Détail |
Nom botanique | Sium sisarum |
Famille | Apiacées (comme la carotte, le persil) |
Autres noms | Chirouis, Girole, Berle des potagers |
Cycle de vie | Vivace (revient chaque année) / Bisannuelle (fleurit la 2ème année) |
Rusticité | Très résistant au froid (jusqu’à -20°C !) |
Hauteur | 1,20m à 1,50m (quand elle fleurit) |
Exposition | Soleil ☀️ ou Mi-ombre ️ |
Type de sol | Riche (avec du compost), frais (un peu humide), profond (pour les racines) |
Période de semis | Idéalement : Septembre à Novembre (automne) |
Période de récolte | Octobre à Mars (pendant l’automne et l’hiver) |
Voilà ! Avec ça, vous avez déjà une bonne idée de qui est le chervis. Maintenant, passons à la pratique : comment on le fait pousser ?
Préparation du Sol et Plantation du Chervis
Pour que le chervis se sente bien et vous donne de belles racines, il faut lui préparer un petit nid douillet.
Les caractéristiques du sol idéal pour le chervis
Le chervis est un gourmand et il aime avoir les pieds au frais ! Il préfère un sol :
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Riche : Il aime manger ! Un sol bien nourri avec du compost ou du fumier bien décomposé, c’est parfait.
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Frais : Il n’aime pas avoir trop soif. Le sol doit pouvoir garder un peu l’humidité, sans être complètement trempé non plus (pas de piscine !).
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Profond : Ses racines aiment descendre. Il faut donc que la terre soit meuble (pas trop tassée) sur une bonne profondeur (au moins 30-40 cm).
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Pas trop acide : Il préfère un sol neutre ou légèrement calcaire.
Si votre terre est très lourde (argileuse) ou très pauvre (sableuse), pas de panique ! On peut toujours l’améliorer.
Travail préparatoire du terrain
Avant de planter, il faut préparer le terrain. C’est une étape importante !
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Nettoyer : Enlevez bien toutes les mauvaises herbes, surtout celles qui ont des racines profondes (comme le liseron ou le chiendent).
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Ameublir : Bêchez ou travaillez la terre en profondeur (sur 30-40 cm) avec une fourche-bêche ou une grelinette. Le but est de rendre la terre légère pour que les racines puissent bien se développer. C’est le moment le plus « physique », mais pensez aux bonnes racines que vous allez récolter !
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Nourrir : Ajoutez du compost bien mûr ou du fumier bien décomposé et mélangez-le à la terre. Une bonne brouette pour quelques mètres carrés, c’est souvent bien.
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Affiner : Cassez les grosses mottes de terre et nivelez la surface avec un râteau. La terre doit être fine et prête à accueillir les graines ou les jeunes plants.
Choix de l’emplacement dans le potager
Où mettre votre chervis ? Choisissez un endroit :
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Ensoleillé ou à mi-ombre : Il aime bien le soleil, mais tolère aussi un peu d’ombre, surtout dans les régions chaudes l’après-midi.
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Avec un sol adapté : Là où vous avez bien préparé la terre !
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Accessible : Pensez qu’il faudra peut-être l’arroser et le désherber un peu.
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Où l’eau ne stagne pas : Évitez les points bas du jardin où l’eau s’accumule après la pluie.
Périodes optimales pour la plantation
Le meilleur moment pour semer le chervis, c’est à l’automne, entre septembre et novembre. Pourquoi l’automne ?
Parce que les graines de chervis ont besoin d’un petit coup de froid pour bien germer au printemps. C’est ce qu’on appelle la stratification. En semant à l’automne, l’hiver va faire ce travail naturellement. Malin, non ?
On peut aussi semer au tout début du printemps (février-mars), mais la germination peut être plus capricieuse.
Si vous plantez des jeunes plants (achetés ou que vous avez fait vous-même en godets), vous pouvez le faire à l’automne ou au début du printemps.
Techniques de Multiplication du Chervis
Comment obtenir des plants de chervis ? Il y a deux grandes méthodes : le semis (avec des graines) ou la multiplication végétative (à partir d’une plante existante).
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Le semis en détail (étape par étape)
C’est la méthode la plus courante pour commencer.
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Stratification des graines (si besoin) : Si vous semez au printemps, ou si vous n’êtes pas sûr que vos graines aient eu froid, vous pouvez les « stratifier ». C’est simple : mélangez les graines avec un peu de sable humide. Mettez ce mélange dans un petit sac plastique ou une boîte fermée, et hop ! Au réfrigérateur pendant 3 à 4 semaines. N’oubliez pas de noter ce que c’est, pour ne pas les confondre avec autre chose !
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Semis en place ou en godets ?
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En place : Directement dans le jardin, là où les chervis vont grandir. C’est plus simple. Tracez des sillons (petites tranchées) peu profonds (1 cm environ), espacés de 30 à 40 cm. Semez les graines assez clair (pas trop serrées) le long du sillon. Recouvrez délicatement de terre fine. Tassez légèrement avec le dos du râteau. Arrosez doucement en pluie fine.
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En godets : Si vous préférez démarrer à l’abri (en serre froide, sous châssis, ou même sur un rebord de fenêtre frais). Remplissez des petits pots (godets) avec du terreau pour semis. Mettez 2-3 graines par pot. Recouvrez d’un peu de terreau. Arrosez. Gardez humide et au frais. Cette méthode permet de mieux contrôler la germination.
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Éclaircissage et repiquage :
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Si vous avez semé en place : Quand les jeunes plants ont quelques feuilles (et qu’ils sont assez grands pour être attrapés sans les casser !), il faut faire de la place. C’est l’éclaircissage. On enlève les plants les plus faibles pour ne laisser qu’un plant vigoureux tous les 20 à 30 cm environ. C’est un peu triste d’en enlever, mais c’est nécessaire pour que les autres aient assez de place pour grossir !
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Si vous avez semé en godets : Quand les plants sont assez forts, vous pouvez les planter dans le jardin (c’est le repiquage). Faites des trous espacés de 20-30 cm sur des lignes espacées de 30-40 cm. Sortez délicatement la motte de terre du godet sans abîmer les racines. Placez-la dans le trou. Remettez de la terre autour. Tassez un peu et arrosez bien.
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La multiplication végétative
Si vous avez déjà un pied de chervis, vous pouvez le multiplier sans passer par les graines. C’est souvent plus rapide !
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Division des touffes : C’est la méthode la plus facile. Au début du printemps (mars-avril) ou à l’automne (après la récolte), déterrez une touffe de chervis. Avec un couteau propre et bien aiguisé ou une bêche, coupez la touffe en plusieurs morceaux. Assurez-vous que chaque morceau ait des racines et au moins un « œil » (un départ de pousse). Replantez ces nouveaux morceaux immédiatement, en respectant les distances de plantation (20-30 cm entre les plants).
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Bouturage de racines : C’est un peu plus technique. En hiver, lors de la récolte, choisissez quelques belles racines saines. Coupez des tronçons de racine d’environ 5-7 cm de long. Plantez-les verticalement (le haut de la racine vers le haut) dans des pots remplis de terreau et de sable, en laissant juste le sommet dépasser. Gardez au frais et légèrement humide. Des pousses devraient apparaître au printemps. Vous pourrez alors les planter au jardin.
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Avantages et inconvénients de chaque méthode
Méthode | Avantages | Inconvénients |
Semis | Moins cher (graines), diversité génétique | Germination parfois lente/capricieuse, plus long |
Division Touffes | Rapide, facile, donne des plants identiques (clones) | Nécessite une plante mère, moins de nouveaux plants |
Bouturage Racines | Donne des plants identiques, utilise les racines | Un peu plus technique, demande plus de soin |
Choisissez la méthode qui vous semble la plus adaptée à votre situation et à votre envie d’expérimenter !
Guide d’Entretien Tout au Long de l’Année
Cultiver le chervis, ce n’est pas juste planter et attendre. Il faut en prendre soin un peu toute l’année. Mais rassurez-vous, ce n’est pas un légume très exigeant.
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Calendrier mensuel des travaux (simplifié)
Voici une idée générale de ce qu’il y a à faire :
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Automne (Septembre-Novembre) : Préparation du sol, semis.
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Hiver (Décembre-Février) : Surveillance (rongeurs), début de la récolte possible. Protection contre le grand froid si nécessaire (paillage).
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Printemps (Mars-Mai) : Éclaircissage ou repiquage. Désherbage régulier. Arrosage si besoin. Division des touffes possible.
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Été (Juin-Août) : Arrosage régulier si temps sec. Paillage. Surveillance des éventuelles maladies/ravageurs. Couper les tiges florales si on ne veut pas de graines (pour favoriser les racines).
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Fin d’été / Début Automne (Août-Septembre) : Préparation à la récolte.
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Besoins en eau et arrosage
Le chervis aime avoir les pieds au frais, on l’a dit. Il faut donc l’arroser régulièrement, surtout pendant les périodes sèches en été. Comment savoir quand arroser ? Touchez la terre : si elle est sèche sur quelques centimètres en surface, il est temps d’arroser.
Arrosez bien au pied de la plante, sans mouiller les feuilles si possible (ça évite certaines maladies). Un bon arrosage une ou deux fois par semaine vaut mieux que plein de petits arrosages tous les jours.
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Fertilisation adaptée
Le chervis est gourmand.
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Au moment de la plantation : On a déjà mis du compost ou du fumier. C’est la base !
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En cours de culture (optionnel) : Si votre sol est un peu pauvre, vous pouvez donner un petit coup de pouce au printemps avec un peu de compost en surface, ou un engrais organique spécial légumes-racines (riche en potassium). Mais n’en mettez pas trop, surtout pas d’engrais trop riche en azote (ça favorise les feuilles au détriment des racines).
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Paillage et désherbage
Le paillage, c’est magique ! Ça consiste à couvrir la terre autour des plants avec une couche de matière organique (paille, tontes de gazon séchées, feuilles mortes, BRF – Bois Raméal Fragmenté…). Pourquoi c’est super ?
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Ça garde la terre humide (moins besoin d’arroser).
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Ça empêche les mauvaises herbes de pousser (moins besoin de désherber).
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Ça nourrit le sol en se décomposant doucement.
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Ça protège un peu les racines du gel en hiver.
Mettez une bonne couche (5-10 cm) au printemps, quand la terre est réchauffée et humide.
Même avec un paillage, quelques mauvaises herbes peuvent pointer le bout de leur nez. Enlevez-les régulièrement, surtout quand elles sont petites, pour ne pas qu’elles fassent concurrence au chervis. Un petit coup de binette de temps en temps aère aussi la terre en surface, ce qui est bon.
Gestion des maladies et ravageurs potentiels
Le chervis est plutôt résistant aux maladies. Ouf ! Parfois, il peut y avoir un peu de mildiou ou d’oïdium (des champignons qui font des taches blanches ou grises sur les feuilles) s’il fait très humide. Pour éviter ça : ne serrez pas trop les plants, arrosez au pied, et enlevez les feuilles atteintes si vous en voyez.
Le vrai souci avec le chervis, ce sont les rongeurs ! Les campagnols (mulots) adorent ses racines sucrées. C’est leur péché mignon ! C’est souvent le problème numéro 1 des jardiniers de chervis.
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Protection contre les rongeurs (principal problème)
Comment protéger vos précieuses racines ?
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Barrières physiques : Certains jardiniers enterrent un grillage fin autour de la zone de culture des chervis, assez profondément (au moins 30-40 cm) pour empêcher les rongeurs de creuser et d’atteindre les racines. C’est du travail, mais ça peut être efficace.
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Pièges : Utiliser des pièges à campagnols (sans danger pour les autres animaux si possible).
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Répulsifs naturels : Planter de l’ail, de la fritillaire impériale ou du ricin (attention, le ricin est toxique !) à proximité pourrait les éloigner. L’efficacité est variable.
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Favoriser les prédateurs : Les chats, les chouettes, les rapaces… sont des alliés ! Installer des perchoirs pour les oiseaux peut aider.
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Récolte précoce : Si vous voyez que les rongeurs attaquent, n’hésitez pas à récolter une partie de vos chervis un peu plus tôt.
C’est un défi, mais ne vous découragez pas ! Parfois, on partage un peu la récolte avec les mulots, c’est la nature…
Récolte et Conservation du Chervis
Ça y est ! Après tous ces efforts, le moment tant attendu arrive : la récolte !
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Comment reconnaître le moment optimal de récolte
Le chervis se récolte principalement d’octobre à mars, pendant la période froide. Pourquoi ? Parce que le froid aide les racines à devenir plus sucrées et moins fibreuses. Le top du top, c’est souvent après les premières gelées. ❄️
Vous pouvez commencer à récolter environ 6 à 8 mois après le semis. Les racines doivent être assez grosses pour être intéressantes. N’attendez pas trop non plus, car si la plante monte à fleur au printemps suivant, les racines peuvent devenir plus dures.
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Techniques de récolte pour préserver les racines
La récolte demande un peu de délicatesse.
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Utilisez une fourche-bêche (pas une bêche plate qui risque de couper les racines).
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Plantez la fourche assez loin de la touffe pour ne pas abîmer les racines.
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Soulevez délicatement la motte de terre avec la touffe de racines.
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Secouez doucement pour enlever le plus gros de la terre.
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Séparez les racines dont vous avez besoin.
Astuce importante : Le chervis est une plante vivace. Si vous laissez quelques racines en terre (ou même juste le cœur de la touffe), la plante repoussera l’année suivante ! C’est super pratique, non ? Vous pouvez donc récolter au fur et à mesure de vos besoins pendant tout l’hiver.
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Conservation en terre durant l’hiver
La meilleure façon de conserver le chervis, c’est de le laisser en terre ! Il résiste très bien au froid. Récoltez simplement ce dont vous avez besoin, quand vous en avez besoin. Pensez juste à pailler un peu plus s’il fait vraiment très très froid, pour éviter que le sol ne gèle trop en profondeur et rende la récolte difficile.
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Méthodes alternatives de conservation
Si vous préférez tout récolter d’un coup, ou si votre terre gèle trop fort, voici d’autres options :
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En silo ou en cave : Comme les carottes. Nettoyez grossièrement les racines (sans les laver). Mettez-les dans une caisse remplie de sable légèrement humide, ou de tourbe. Conservez dans un endroit frais, sombre et à l’abri du gel (une cave, un garage…). Elles se garderont plusieurs semaines, voire quelques mois.
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Au réfrigérateur : Pour une conservation plus courte (1 à 2 semaines), vous pouvez mettre les racines nettoyées dans le bac à légumes du frigo, dans un sac plastique perforé ou un linge humide.
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Congélation : Vous pouvez aussi les congeler. Il faut d’abord les nettoyer, les éplucher, enlever le cœur fibreux si besoin, les blanchir (les plonger quelques minutes dans l’eau bouillante puis dans l’eau glacée), les sécher et les mettre dans des sacs congélation.
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Sélection des pieds pour la production de semences
Si vous voulez récolter vos propres graines pour l’année suivante :
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Choisissez les plus beaux pieds de chervis, ceux qui ont donné de belles racines et qui semblent en bonne santé.
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Laissez ces pieds en terre. Ne coupez pas toutes les feuilles.
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Au printemps suivant (la deuxième année après le semis), la plante va monter en fleur. Laissez-la faire !
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Après la floraison, les graines vont se former et mûrir (elles deviennent brunes et sèches) vers la fin de l’été.
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Coupez les « ombrelles » avec les graines. Faites-les bien sécher à l’ombre dans un endroit aéré (sur du papier journal, par exemple).
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Quand tout est bien sec, frottez les ombelles entre vos mains pour récupérer les petites graines.
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Conservez les graines dans une enveloppe en papier, à l’abri de la lumière et de l’humidité. N’oubliez pas de noter l’année et le nom de la plante !
Le Chervis en Cuisine
Cultiver, c’est bien, mais manger, c’est encore mieux ! Comment préparer et cuisiner ce fameux chervis ?
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Préparation des racines avant cuisson
C’est l’étape qui demande un peu de patience.
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Nettoyer : Brossez bien les racines sous l’eau froide pour enlever toute la terre. Pas besoin de les éplucher si elles sont jeunes et tendres, un bon brossage suffit. Si la peau est un peu épaisse, vous pouvez les gratter légèrement avec un couteau.
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Le cœur fibreux : Au centre de chaque petite racine, il y a une partie plus dure, un peu comme un fil ou un petit bâton. Sur les jeunes racines, il est souvent tendre et on peut le laisser. Sur les racines plus grosses ou plus vieilles, il peut être désagréable.
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Comment l’enlever ? Soit avant cuisson : coupez les racines en deux dans la longueur et retirez le cœur avec la pointe d’un couteau. Soit après cuisson : une fois cuites, les racines sont plus molles, et on peut tirer sur le cœur pour l’enlever, ou simplement manger la chair autour. Certains disent que le cœur donne du goût et le laissent. À vous de tester ce que vous préférez !
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Différentes méthodes de cuisson du Chervis
Le chervis cuit assez vite. Voici quelques idées :
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À l’eau ou à la vapeur : Comme des carottes. Environ 10-15 minutes. C’est simple et ça préserve le goût.
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Rôti au four : Ma méthode préférée ! Coupez les racines préparées en tronçons. Mélangez-les avec un peu d’huile d’olive, du sel, du poivre, et pourquoi pas des herbes (thym, romarin) ou un filet de miel ou de sirop d’érable. Étalez sur une plaque et enfournez à 180-200°C pendant 20-30 minutes, jusqu’à ce qu’elles soient tendres et un peu caramélisées.
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Sauté à la poêle : Dans un peu de beurre ou d’huile. Coupez-les en petits morceaux ou en rondelles fines. Faites revenir jusqu’à ce qu’elles soient tendres et dorées.
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En purée : Cuisez les chervis à l’eau ou à la vapeur, puis écrasez-les avec un peu de beurre, de crème ou de lait. Délicieux !
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En gratin : Avec de la béchamel et du fromage, comme un gratin de pommes de terre.
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En soupe ou velouté : Mixé avec d’autres légumes (pomme de terre, poireau…).
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Frit : Coupé en fines frites ou chips. Attention, ça absorbe l’huile.
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Associations gustatives recommandées
Le goût sucré du chervis se marie bien avec :
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Les viandes blanches (poulet, dinde, veau)
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Le porc (rôti, lardons…)
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Le canard
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Les poissons blancs
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D’autres légumes racines (panais, carottes)
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Les saveurs sucrées-salées (miel, sirop d’érable, fruits secs comme les raisins ou les abricots)
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Les épices douces (muscade, cannelle) ou un peu piquantes (gingembre, poivre)
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Les herbes fraîches (persil, ciboulette)
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Recettes traditionnelles (historiques)
Autrefois, on aimait le chervis :
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Cuit à l’eau et servi avec une sauce blanche ou du beurre.
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En « friture » (probablement sauté au beurre ou à la graisse).
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Dans des tourtes salées.
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Recettes modernes
Soyons créatifs !
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Poêlée de chervis aux lardons et champignons.
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Purée de chervis et pomme de terre à la noisette.
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Chervis rôtis au miel et au thym.
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Velouté de chervis et panais au gingembre.
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Salade tiède de chervis avec une vinaigrette à la moutarde.
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Utilisation des autres parties de la plante
Les jeunes feuilles tendres peuvent être utilisées avec modération, comme du persil, pour parfumer un plat. Elles ont un goût assez fort. Ne les mangez pas en grande quantité. Les tiges florales jeunes et tendres pourraient aussi être consommées, un peu comme celles de l’angélique, mais c’est moins courant.
Aspects Nutritionnels et Médicinaux (Attention, on reste simple !)
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Composition nutritionnelle du chervis
Le chervis est principalement composé d’eau et de glucides (sucres), ce qui lui donne son goût doux. Il contient aussi des fibres, des vitamines (notamment du groupe B) et des minéraux (comme le potassium). C’est un légume assez énergétique par rapport à d’autres légumes verts, mais il reste sain !
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Propriétés médicinales traditionnelles
Attention, ici on parle de ce que les gens pensaient autrefois. Ce ne sont pas des conseils médicaux !
Traditionnellement, on disait que le chervis était :
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Diurétique (aide à faire pipi).
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Apéritif (ouvre l’appétit).
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Bon pour l’estomac et la digestion.
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Utilisations dans la médecine populaire
On l’utilisait parfois en infusion ou en décoction pour ces supposés bienfaits.
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Recherches actuelles sur ses bienfaits
Il y a peu de recherches scientifiques modernes spécifiques sur le chervis. Comme beaucoup de légumes racines, il est probable qu’il soit bon pour la santé grâce à ses fibres et ses nutriments, mais il n’y a pas de « pouvoir magique » prouvé. Mangez-en parce que c’est bon et que ça diversifie votre alimentation !
Le Chervis dans un Jardin Durable
Le chervis a toute sa place dans un jardin qui respecte la nature, comme en permaculture.
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Intégration dans un potager permaculturel
Le chervis coche plusieurs cases de la permaculture :
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C’est une plante vivace (ou presque) : on n’a pas besoin de le resemer tous les ans si on laisse des racines en terre. Moins de travail du sol !
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Il est résistant au froid et assez peu sensible aux maladies.
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Ses fleurs attirent les insectes pollinisateurs et auxiliaires (ceux qui mangent les pucerons, par exemple).
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Ses racines aident à structurer le sol en profondeur.
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Associations favorables avec d’autres plantes
On peut le planter à côté de :
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Laitues, épinards, mâche : Ces légumes feuilles occupent l’espace en surface pendant que le chervis développe ses racines en profondeur. Ils apprécient aussi un sol frais.
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Fèves, pois : Comme toutes les légumineuses, ils enrichissent le sol en azote, ce qui peut profiter au chervis (sans excès).
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Fleurs utiles : Soucis (calendula), capucines… pour attirer les pollinisateurs et repousser certains nuisibles.
Évitez de le planter juste à côté d’autres membres de sa famille (carotte, panais, céleri) pour ne pas attirer les mêmes éventuels problèmes.
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Rôle écologique et biodiversité
Cultiver du chervis, c’est :
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Préserver une variété ancienne : Maintenir la diversité génétique de nos légumes.
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Nourrir les pollinisateurs : Ses fleurs sont une source de nourriture pour eux.
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Améliorer la vie du sol : Ses racines travaillent la terre.
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Le chervis comme légume perpétuel économe en ressources
Comme on peut le laisser en terre et récolter au besoin, et qu’il repousse souvent d’une année sur l’autre si on ne prend pas tout, il se comporte un peu comme un légume perpétuel. Il demande moins d’eau et d’engrais que certains légumes annuels une fois bien installé, surtout si on paille bien. C’est économique et écologique !
Témoignages et Retours d’Expérience
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Paroles de jardiniers passionnés
« J’ai découvert le chervis il y a 3 ans, » nous raconte Martine, jardinière en Normandie. « Au début, j’étais sceptique, surtout à cause de ce cœur fibreux. Mais rôti au four avec un peu d’huile de noisette, c’est un délice ! Et le voir repousser tout seul au printemps, c’est génial. Le plus dur, c’est de le protéger des campagnols ! »
« Pour moi, le chervis, c’est l’aventure dans le potager, » dit Paul, qui jardine en ville sur son balcon (dans de grands bacs profonds). « Ça change des tomates cerises ! Mes amis sont toujours curieux quand je leur en parle. Le semis d’automne a super bien marché chez moi. »
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Avis de chefs cuisiniers
Certains chefs redécouvrent le chervis pour son goût unique et son histoire. « C’est une saveur subtile, sucrée, très intéressante, » explique une cheffe parisienne. « On peut le travailler de plein de façons. J’aime bien le servir en accompagnement d’un poisson blanc, juste poêlé au beurre avec une herbe fraîche. »
Questions fréquentes et réponses
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Est-ce que le chervis est difficile à cultiver ?
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Non, pas vraiment ! Le plus important est de bien préparer le sol et de faire attention aux rongeurs. Le semis d’automne est recommandé pour une meilleure germination.
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Quel goût ça a exactement ?
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C’est doux et sucré, un peu comme un panais ou une carotte douce, avec une note de noisette ou d’artichaut pour certains. C’est assez fin.
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Doit-on absolument enlever le cœur fibreux ?
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Ce n’est pas obligatoire, surtout sur les jeunes racines. C’est une question de goût et de texture. Testez avec et sans pour voir ce que vous préférez !
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Où trouver des graines ou des plants de chervis ?
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Ce n’est pas le légume le plus courant en jardinerie classique. Cherchez plutôt chez les semenciers spécialisés dans les variétés anciennes ou bio, sur internet, ou dans les bourses aux plantes. (Voir section Ressources).
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Peut-on le cultiver en pot ?
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Oui, mais il faut un pot assez grand et profond (au moins 40-50 cm de profondeur) pour que les racines aient de la place. Assurez-vous que le pot soit bien drainé.
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Alors, que pensez-vous de ce légume revenu du passé ? Le chervis mérite vraiment qu’on s’intéresse à nouveau à lui.
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Perspectives d’avenir pour cette culture
Avec l’intérêt croissant pour les légumes anciens, la permaculture et une alimentation plus diversifiée, le chervis a de beaux jours devant lui. Il pourrait redevenir un légume plus connu et apprécié, pour le plus grand plaisir de nos papilles et de nos jardins !
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Ressources pour se procurer des plants ou semences
Où chercher ?
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Semenciers spécialisés : Kokopelli, La Ferme de Sainte Marthe, Le Biau Germe, Semailles… (cherchez en ligne !)
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Associations de jardinage : Parfois ils proposent des échanges de graines ou de plants.
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Fêtes des plantes, bourses aux graines : Des lieux idéaux pour trouver des trésors.
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Jardiniers passionnés : Le bouche-à-oreille fonctionne aussi !
N’hésitez plus ! Lancez-vous dans l’aventure du chervis. C’est une expérience enrichissante, de la graine à l’assiette. Vous ne le regretterez pas !
J’espère que ce guide complet vous a plu et vous a donné envie de faire une petite place au chervis dans votre jardin. Bon jardinage et bonne dégustation !