Préparez vos gants et votre curiosité, car nous allons explorer ensemble la culture de la baselle, un légume-feuille étonnant qui pourrait bien devenir la star de votre potager estival !
Vous en avez marre de voir vos épinards monter en graines dès les premières chaleurs ? Vous cherchez une alternative verte, luxuriante et délicieuse qui adore le soleil ? Alors la baselle est faite pour vous ! Laissez-moi vous guider pour tout savoir sur cette plante grimpante fascinante.
Tout savoir sur la culture de la baselle (épinard de Malabar) pour une récolte abondante
Fatigué des légumes-feuilles qui flanchent sous le soleil d’été ? Imaginez une plante grimpante, vigoureuse, avec de belles feuilles charnues et comestibles, qui non seulement survit à la chaleur, mais prospère ! C’est la promesse de la baselle, qui est aussi appelée par d’autres noms communs, le plus utilisé étant l’épinard de Malabar, mais aussi épinard de Ceylan, épinard de Chine, brède d’Angola, brède gandole, épinard grimpant, ou encore épinard tropical.
Originaire des régions chaudes d’Asie et d’Afrique, la baselle est une bénédiction pour les jardiniers pendant les mois les plus chauds. Pourquoi se lancer dans la culture de la baselle ?
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Elle adore la chaleur : Là où l’épinard classique échoue, la baselle explose !
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Elle est nutritive : Pleine de vitamines et de minéraux, c’est un atout santé.
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Elle est (relativement) facile : Une fois qu’elle est bien partie, elle pousse vite et demande peu de soins spécifiques, à part de l’eau et un support.
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Elle est jolie : Surtout la variété rouge, elle peut même décorer votre jardin ou balcon !
Cet article complet va vous prendre par la main, de la petite graine (parfois capricieuse !) jusqu’à la récolte de feuilles succulentes pour vos salades et plats cuisinés. Prêt à découvrir ce trésor tropical ? Allons-y !
Qu’est-ce que la baselle ? Une alternative estivale à l’épinard
Avant de planter, faisons un peu connaissance avec cette plante originale. Qui est-elle vraiment ?
1. Présentation botanique et origine
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Nom latin : Principalement Basella alba (la variété à tiges vertes) et Basella rubra (la variété à tiges rouges/pourpres).
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Famille : Elle appartient à sa propre famille, les Basellacées (Basellaceae). Ce n’est donc pas du tout une cousine de l’épinard classique !
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Origines : On la trouve à l’état sauvage dans les zones tropicales d’Asie (sous-continent indien, Asie du Sud-Est) et d’Afrique. Elle est habituée au chaud et à l’humidité.
2. Description de la plante
La baselle est une plante grimpante volubile (ses tiges s’enroulent autour d’un support) ou parfois rampante si on ne la tuteure pas. Sa croissance est très rapide dès que la chaleur s’installe.
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Feuilles : Elles sont épaisses, charnues, luisantes, en forme de cœur ou ovales. C’est la partie que l’on consomme principalement.
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Tiges : Également charnues et juteuses. Vertes pour Basella alba, elles sont d’un magnifique rouge pourpre pour Basella rubra, ce qui la rend très décorative.
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Fleurs et fruits : En fin de saison (ou quand les jours raccourcissent), de petites fleurs discrètes (blanches ou rosées) apparaissent en épis. Elles sont suivies de petits fruits charnus, ronds, de couleur violet foncé à noir à maturité. Ils ressemblent à de petites baies et contiennent une seule graine. Attention, leur jus tache beaucoup !
3. Comparaison avec l’épinard commun (Spinacia oleracea)
Même si on l’appelle « épinard de Malabar », la baselle est très différente de notre épinard habituel :
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Famille botanique : Différente (Basellaceae vs Amaranthaceae/Chenopodiaceae pour l’épinard).
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Exigences de croissance : C’est l’opposé ! La baselle adore la chaleur et craint le froid. L’épinard préfère le frais et « monte en graines » (fleurit et devient amer) dès qu’il fait chaud. La baselle prend le relais de l’épinard pendant l’été !
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Texture et goût : Les feuilles de baselle sont plus épaisses, plus croquantes crues. Une fois cuites, elles ont une texture particulière, légèrement mucilagineuse (un peu « gluante », comme le gombo ou l’aloès). Ce n’est pas désagréable, mais c’est différent de la texture fondante de l’épinard cuit. Le goût est doux, un peu terreux, avec des notes poivrées pour certaines personnes, surtout crues.
4. Bienfaits nutritionnels de la baselle
Comme beaucoup de légumes-feuilles verts (ou rouges !), la baselle est intéressante sur le plan nutritionnel :
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Riche en vitamine A (bêta-carotène) et vitamine C.
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Bonne source de minéraux, notamment le fer et le calcium.
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Contient des antioxydants.
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Riche en fibres.
Un excellent ajout à une alimentation saine et variée, surtout en été quand les choix de légumes-feuilles frais du jardin peuvent se réduire.
Les variétés de Baselle – Au-delà de l’assiette, un atout décoratif
Il existe principalement deux variétés cultivées :
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Basella alba : C’est la plus commune pour la consommation. Ses tiges sont vertes et ses feuilles d’un beau vert brillant. Elle est très productive.
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Basella rubra : C’est la star décorative ! Ses tiges sont d’un rouge pourpre intense, et le revers des feuilles peut aussi avoir des reflets pourpres. Elle est tout aussi comestible que la variété verte, avec les mêmes qualités nutritionnelles.
Usage ornemental : Grâce à sa croissance rapide et à la couleur vibrante de Basella rubra, c’est une plante parfaite pour décorer rapidement un espace vertical en été. Imaginez-la grimpant sur un treillage, une clôture, une pergola ou même dans une grande jardinière sur un balcon ensoleillé ! Elle apporte une touche d’exotisme et de couleur garantie.
Idée d’aménagement : Pourquoi ne pas planter Basella rubra au pied d’une arche à l’entrée du potager ou le long d’un mur bien exposé au soleil ? En quelques semaines, vous aurez un magnifique rideau végétal coloré… et comestible ! Pensez à la photo avant/après, c’est spectaculaire !
Les conditions idéales pour la baselle : Chaleur, Humidité et Sol Parfait
Pour que votre baselle se sente comme chez elle (sous les tropiques !), il faut lui offrir les conditions qu’elle aime. C’est la clé pour une croissance explosive !
1. Climat et température
C’est le point le plus important : la baselle a ABSOLUMENT besoin de chaleur.
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Température de croissance : Elle ne commence à bien pousser que lorsque les températures dépassent régulièrement les 20°C, jour et nuit.
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Température optimale : Son idéal se situe entre 25°C et 30°C. Là, elle pousse à vue d’œil !
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Sensibilité au froid : En dessous de 15°C, sa croissance ralentit fortement. En dessous de 10°C, elle souffre. Le gel (0°C) lui est fatal. C’est une vraie plante d’été sous nos climats.
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L’alternative parfaite : C’est justement parce qu’elle aime la chaleur qu’elle est géniale ! Elle prend le relais quand les laitues, épinards et autres légumes-feuilles de printemps n’en peuvent plus et montent en graines à cause de la chaleur.
2. Exposition et lumière
Pas de doute, la baselle est une enfant du soleil !
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Plein soleil indispensable : Pour une croissance maximale et une récolte abondante, offrez-lui l’endroit le plus ensoleillé de votre jardin ou balcon. Un minimum de 6 à 8 heures de soleil direct par jour est nécessaire. ☀️
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Tolérance à la mi-ombre légère : Dans les régions où l’été est vraiment caniculaire (très fortes chaleurs, soleil brûlant l’après-midi), elle peut apprécier un très léger ombrage aux heures les plus chaudes pour éviter que le sol ne sèche trop vite et que les feuilles ne « grillent ». Mais la règle générale reste : le plus de soleil possible.
3. Le sol : Composition idéale et pH
Comme beaucoup de plantes à croissance rapide, la baselle apprécie un sol qui la nourrit bien et lui permet de boire à sa soif sans suffoquer.
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Type de sol idéal : Un sol riche en matière organique (humus), frais (qui retient bien l’humidité) mais absolument bien drainé (l’eau ne doit pas stagner). Elle n’aime pas les sols trop compacts ou trop pauvres.
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pH idéal : Elle préfère un sol légèrement acide à neutre, avec un pH idéalement situé entre 5,5 et 7,0. La plupart des terres de jardin potagères conviennent.
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Amendements (améliorer le sol) : C’est crucial !
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Apport initial indispensable : Avant de planter, incorporez généreusement du compost bien mûr (facile à faire soi-même !) ou du fumier bien décomposé (attendez au moins 6 mois après l’apport de fumier frais). Comptez environ 5 à 10 kg par mètre carré. Cela va nourrir la plante, améliorer la structure du sol (le rendre plus aéré) et surtout augmenter sa capacité à retenir l’eau – très important pour la baselle !
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Correction du pH (si nécessaire) : Si vous savez que votre sol est très acide (pH < 5,5), un peu de chaux (calcium) peut aider. S’il est trop calcaire (pH > 7,5), un peu de soufre peut l’abaisser. Le mieux est de faire un petit test de pH (kits faciles à trouver) pour savoir où vous en êtes. Mais souvent, un bon apport de compost suffit à équilibrer les choses.
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Préparation du sol : Travaillez le sol sur environ 20-30 cm de profondeur (bêche ou grelinette/aérofourche). Enlevez les cailloux et les mauvaises herbes. Incorporez bien le compost/fumier. Affinez la surface avec un râteau. Votre sol est prêt !
4. Humidité de l’air et du sol : Indispensable pour son bien-être
La baselle vient des tropiques, elle aime donc l’humidité !
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Humidité de l’air idéale : Elle apprécie une atmosphère humide, idéalement entre 70% et 90% d’humidité relative. C’est souvent le cas en extérieur pendant l’été sous nos climats, surtout le matin ou après une pluie.
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Comment maintenir l’humidité de l’air (surtout si cultivée en intérieur ou sous serre sèche) ?
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Utilisez un hygromètre pour vérifier le taux d’humidité.
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Brumisez (vaporisez de l’eau fine) régulièrement le feuillage, de préférence le matin pour que les feuilles sèchent avant la nuit (évite les maladies).
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Pour les pots, placez-les sur une grande soucoupe remplie de billes d’argile ou de graviers maintenus constamment humides (l’eau s’évapore et humidifie l’air autour de la plante, sans que le pot ne trempe dedans).
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Humidité du sol : CRUCIALE ! Le sol doit rester constamment frais, c’est-à-dire légèrement humide en permanence, mais jamais détrempé ou inondé. Un sol qui sèche complètement, même temporairement, va stresser la plante et stopper sa croissance rapide. Nous verrons comment gérer ça à l’arrosage (Chapitre 4).
Quand et comment planter la baselle ? Graine -> Plante
Maintenant que l’on sait ce qu’elle aime, passons à la pratique ! Quand et comment installer notre baselle ?
1. Le calendrier de culture (selon les régions)
Rappelez-vous : CHALEUR D’ABORD ! Ne soyez pas trop pressé.
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Région Sud (climat chaud/méditerranéen) :
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Semis à l’intérieur : Mars – Avril
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Plantation en pleine terre : Avril – Mai (quand les nuits sont douces et le sol réchauffé)
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Région Centre/Ouest/Est (climat tempéré) :
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Semis à l’intérieur : Avril
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Plantation en pleine terre : Fin Mai – Début Juin (impérativement après les Saints de Glace et tout risque de gel, et quand le sol est bien réchauffé > 15°C)
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Région Nord/Montagne (climat frais) :
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Semis à l’intérieur : Avril – Mai
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Plantation sous abri (serre, tunnel) : Fin Mai – Juin (recommandé pour avoir une vraie récolte)
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Plantation en pleine terre : Possible en Juin dans les endroits les mieux exposés et abrités, mais la saison sera courte et la récolte plus aléatoire.
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Le point clé : Attendre que le sol soit bien réchauffé (au moins 15°C) et que les températures nocturnes ne descendent plus sous 10-12°C.
2. Le semis de baselle : Un peu de patience et de chaleur !
Le semis est le moyen le plus courant de démarrer. Attention, les graines de baselle ont la réputation d’être un peu capricieuses et lentes à germer. Le secret ? La chaleur !
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Spécificité : La germination demande beaucoup de chaleur (idéalement > 20-25°C constants). Sans ça, les graines peuvent pourrir avant de germer. Elle peut prendre 1 à 3 semaines, voire plus s’il fait frais.
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Conseils pour améliorer la germination :
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Scarification : La coque de la graine est assez dure. Frottez-la doucement sur un morceau de papier de verre fin ou limez-la légèrement (sans abîmer l’intérieur !). Cela permet à l’eau de mieux pénétrer.
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Trempage : Faites tremper les graines scarifiées dans de l’eau tiède pendant 24 heures avant de semer.
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Matériel : Terrines, godets individuels (8-10 cm), ou plaques alvéolées. Utilisez un terreau spécial semis de bonne qualité, léger et drainant.
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Technique de semis :
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Remplissez vos contenants de terreau humidifié.
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Semez 2-3 graines par godet (ou espacez-les en terrine). Ne les enterrez pas trop : 0,5 à 1 cm de profondeur suffit. Recouvrez de terreau.
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Tassez très légèrement et vaporisez pour bien humidifier.
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MAINTENIR AU CHAUD ! C’est le plus important. Placez vos semis sur un tapis chauffant, près d’un radiateur (pas brûlant), ou dans une mini-serre chauffante. La lumière n’est pas nécessaire avant la germination. Gardez le terreau toujours humide mais pas détrempé.
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Repiquage : Si vous avez semé en terrine, quand les jeunes plants ont 2 à 4 « vraies » feuilles (en plus des 2 premières feuilles, les cotylédons), repiquez-les délicatement dans des godets individuels plus grands. Manipulez-les par les feuilles. Continuez à les garder au chaud et à la lumière vive.
3. La plantation en pleine terre ou en pot
Vos jeunes plants sont prêts (ils ont quelques semaines, sont bien développés et le temps extérieur est enfin chaud) ? C’est le moment de les installer à leur place définitive !
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Préparation du sol/pot : Assurez-vous que le sol a bien été enrichi en compost (voir Chapitre 2.3). Pour les pots, préparez un bon mélange (voir 3.4).
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Espacement des plants : La baselle est une grimpante vigoureuse, elle a besoin d’un peu d’espace, surtout pour que l’air circule.
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Culture palissée/tuteurée (recommandé) : Plantez les pieds à 30-40 cm d’écart les uns des autres le long de votre support (treillage, filet…). Si vous faites plusieurs rangs, espacez les rangs de 60 à 80 cm.
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Culture rampante (moins pratique) : Laissez au moins 50 cm, voire plus, entre les plants.
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Culture en pot : En général, un seul plant pour un pot d’au moins 30 cm de diamètre (20-30 litres). Dans un grand bac rectangulaire, vous pouvez en mettre 2 ou 3, espacés de 30-40 cm.
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Plantation :
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Faites un trou un peu plus grand que la motte du jeune plant.
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Dépotez délicatement.
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Placez la motte dans le trou. Attention : le haut de la motte (le collet, la base de la tige) doit être au niveau du sol. Ne l’enterrez surtout pas plus profondément !
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Rebouchez avec la terre, tassez légèrement autour.
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Arrosage copieux : Juste après la plantation, arrosez généreusement (plusieurs litres par pied) pour bien mettre la terre en contact avec les racines et aider la reprise.
4. La culture en pot : Idéale pour les balcons !
La baselle se plaît très bien en pot, à condition de lui donner ce dont elle a besoin.
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Choix du pot : Il doit être suffisamment grand et profond pour soutenir sa croissance rapide et son besoin en eau. Visez un minimum de 30 cm de diamètre ET de profondeur (environ 20-30 litres). Plus grand, c’est encore mieux ! Des trous de drainage au fond sont indispensables.
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Substrat adapté : Utilisez un bon terreau pour plantes potagères, riche et drainant. L’idéal est de faire un mélange : environ 2/3 de terreau de qualité, 1/3 de compost bien mûr, et une petite poignée de sable grossier ou de perlite pour améliorer le drainage.
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Exposition idéale en pot : Plein soleil, comme en pleine terre. Trouvez l’endroit le plus chaud et le plus lumineux de votre balcon ou terrasse.
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Arrosage et fertilisation en pot : Le terreau en pot sèche beaucoup plus vite qu’en pleine terre. Il faudra être très vigilant sur l’arrosage, souvent quotidien en plein été. La fertilisation devra aussi être plus régulière car les nutriments s’épuisent vite (voir Chapitre 4). N’oubliez pas le support (tuteur, petit treillis) à installer dès la plantation !
L’entretien de la baselle : Tuteurage, Arrosage et Nutrition
Une fois plantée et la chaleur installée, la baselle va se mettre à pousser ! Pour l’accompagner au mieux, quelques gestes d’entretien sont nécessaires.
1. Tuteurage et palissage : Indispensable pour une plante grimpante
La baselle est une liane ! Si vous ne lui donnez pas de support, elle va ramper au sol. Le tuteurage est fortement recommandé.
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Pourquoi tuteurer ?
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Optimiser l’espace : La culture verticale prend beaucoup moins de place au sol. Idéal pour les petits jardins ou les balcons !
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Faciliter la récolte : Les feuilles sont à portée de main, propres et faciles à voir.
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Améliorer la circulation de l’air : Moins de feuilles qui se touchent ou touchent le sol = moins de risques de maladies.
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Supporter le poids : Une baselle bien développée peut devenir assez lourde, surtout si elle monte à graines.
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Quand installer les supports ? Le plus tôt possible ! L’idéal est de les mettre en place au moment de la plantation pour ne pas déranger les racines plus tard.
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Types de supports et exemples concrets : Ils doivent être assez hauts (au moins 1,50 m, voire 2 m si possible) et solides.
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Tuteurs individuels solides : Gros bambous, piquets en bois (châtaignier, acacia) ou métal, enfoncés d’au moins 30-40 cm dans le sol près de chaque pied.
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Treillage ou filet à ramer vertical : C’est souvent le plus pratique. Tendez un filet solide (mailles de 10-15 cm) entre des piquets solides. La baselle s’y enroulera facilement. Astuce : Avec un treillis ou filet assez haut (ex: 1.8m), vous pouvez cultiver facilement 4 plants sur une petite surface de 45×45 cm à la base, en les guidant vers le haut.
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Cage à tomates : Les grands modèles peuvent convenir.
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Grillage, clôture, pergola… : Utilisez les structures existantes !
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Guider les tiges : Au début, aidez les jeunes tiges à trouver le support et à s’y enrouler en les attachant souplement (avec du raphia ou des liens souples) ou en les passant délicatement dans les mailles du filet. Ensuite, elle se débrouille souvent toute seule.
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Avantages de la culture verticale : Meilleur rendement par mètre carré, plante plus saine, récolte plus facile. Que du positif !
2. Gestion de l’irrigation : Clé de la réussite par temps chaud
On l’a dit, la baselle aime l’eau. Un sol qui reste frais est essentiel pour sa croissance rapide.
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Besoin en eau : Élevé et régulier. Le sol ne doit jamais sécher complètement en profondeur, surtout quand il fait très chaud et que la plante est en pleine croissance (après l’installation sur son support). La moindre sécheresse va la ralentir. Mais attention, pas de pieds dans l’eau non plus ! Le sol doit rester frais, pas marécageux.
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Comment vérifier le besoin ? Toujours la même technique infaillible : enfoncez votre doigt dans le sol sur 2-3 cm de profondeur, près du pied mais pas collé à la tige. Si c’est sec à cette profondeur, il faut arroser. Si c’est encore humide, attendez. En pot, c’est souvent nécessaire tous les jours en été.
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Signes de stress hydrique (manque d’eau) : Les feuilles flétrissent (elles « pendent ») pendant la journée. C’est normal aux heures les plus chaudes s’il fait très chaud, mais si elles sont encore flétries le soir ou le lendemain matin, c’est qu’elle a vraiment soif ! Arrosez vite.
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Signes d’excès d’eau : Taches bizarres sur les feuilles, jaunissement des feuilles du bas, pourriture à la base de la tige (collet) ou des racines (si vous déterrez une plante qui meurt). Assurez-vous que votre sol/pot draine bien.
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Techniques d’arrosage :
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Arrosage au pied : C’est LA règle ! Versez l’eau directement sur le sol, autour du pied, sans mouiller les feuilles et les tiges. Utilisez un arrosoir sans pomme ou un tuyau à faible débit. Cela limite énormément les risques de maladies (champignons). Arrosez de préférence le matin ou le soir.
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Système goutte-à-goutte : C’est parfait pour la baselle ! Il apporte l’eau lentement, directement aux racines, maintient une humidité constante sans excès, économise l’eau et évite de mouiller le feuillage. Facile à installer avec des kits du commerce.
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Ollas (ou Oyas) : Ces poteries en terre cuite enterrées près des plantes diffusent l’eau lentement dans le sol. Très efficace aussi pour maintenir une humidité constante.
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Importance du paillage ! Une fois le sol bien réchauffé et les plants installés, couvrez le sol autour des pieds avec une bonne couche (5-10 cm) de paillis organique : paille, tontes de gazon bien séchées (sinon ça fermente), feuilles mortes, BRF (Bois Raméal Fragmenté)… Les avantages sont énormes :
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Limite l’évaporation de l’eau du sol (moins besoin d’arroser !).
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Garde le sol plus frais sous le soleil brûlant.
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Empêche les « mauvaises herbes » de pousser.
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Nourrit le sol en se décomposant lentement.
Laissez juste un petit espace libre autour de la base des tiges pour l’aération.
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3. La fertilisation : Une plante gourmande qui pousse vite
La baselle produit beaucoup de feuilles en peu de temps, elle a donc besoin de « carburant » !
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Apport initial : On a vu qu’un bon apport de compost ou de fumier à la plantation est essentiel (Chapitre 2.3). C’est la base.
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Fertilisation en cours de saison : Si votre sol est très riche et que vous avez mis beaucoup de compost au départ, ce n’est pas toujours nécessaire. Mais pour soutenir sa croissance explosive, surtout si vous récoltez beaucoup et régulièrement, un petit coup de pouce peut être utile.
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Quand ? Environ toutes les 2 à 4 semaines, à partir du moment où vous commencez à récolter régulièrement.
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Avec quoi ? Utilisez un engrais organique liquide (plus vite absorbé) bien équilibré (avec de l’azote N pour les feuilles, mais aussi du potassium K). Les engrais pour légumes-feuilles ou les engrais « potager » universels conviennent. Vous pouvez aussi utiliser du purin d’ortie dilué (riche en azote, idéal pour la croissance des feuilles) en alternance avec du purin de consoude (plus riche en potasse, bon pour la santé générale de la plante). Diluez toujours bien les purins (environ 1 volume de purin pour 10 volumes d’eau).
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En pot, la fertilisation est plus importante car les réserves s’épuisent vite. Appliquez un engrais liquide dilué tous les 15 jours environ pendant toute la période de croissance et de récolte.
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4. Taille et pincement
Ce n’est pas obligatoire, mais ça peut être utile.
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Pincer les extrémités des tiges : Quand une tige principale ou secondaire atteint une certaine longueur (par exemple 30-40 cm), vous pouvez pincer (couper avec les doigts ou un petit sécateur) son extrémité juste au-dessus d’une paire de feuilles.
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Pourquoi ? Cela va encourager la plante à faire de nouvelles pousses latérales (des ramifications) juste en dessous de la coupe. La plante deviendra plus touffue, plus buissonnante. C’est surtout intéressant si vous ne la tuteurez pas (pour qu’elle couvre mieux le sol) ou si vous voulez simplement avoir plus de tiges et donc potentiellement plus de points de récolte.
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Si vous la cultivez bien verticalement sur un support et que vous récoltez régulièrement les feuilles et les jeunes pousses, ce pincement est moins crucial.
Prévention et Lutte contre les Maladies et Ravageurs (Approche Biologique)
Bonne nouvelle : la baselle est généralement une plante assez résistante et pose moins de problèmes que d’autres légumes du potager. Mais « résistante » ne veut pas dire « invincible » ! Mieux vaut savoir quoi surveiller.
1. Une plante plutôt résistante
Comparée aux épinards classiques (souvent attaqués par les limaces, le mildiou…), ou aux choux (piérides, altises…), la baselle est plutôt tranquille. Les problèmes graves sont rares si les conditions de culture (chaleur, soleil, sol drainé, arrosage au pied) sont respectées.
2. Principaux problèmes potentiels et leur gestion
Ce sont surtout des « opportunistes » qui peuvent apparaître si la plante est affaiblie ou si les conditions sont très favorables pour eux.
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Ravageurs occasionnels :
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Pucerons : Ces petits insectes verts ou noirs peuvent parfois coloniser les jeunes pousses tendres, surtout au printemps.
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Lutte : Un jet d’eau assez puissant les déloge facilement. Si ça revient, pulvérisez une solution d’eau savonneuse (1 cuillère à soupe de savon noir liquide dans 1 litre d’eau), de préférence le soir. Favorisez leurs ennemis naturels : les coccinelles ! Plantez des fleurs qui les attirent (capucines, aneth…).
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Limaces et escargots : Ils peuvent grignoter les très jeunes plants juste après la plantation. Une fois que la baselle est bien installée et pousse vite, elle est moins attaquée.
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Lutte : Mettez des barrières autour des jeunes plants (cendres de bois sèches, coquilles d’œufs écrasées, sciure…). Les pièges à bière fonctionnent bien. Le ramassage manuel (le soir ou tôt le matin) est efficace. Pensez aussi à attirer leurs prédateurs (les hérissons adorent les limaces !). Les granulés anti-limaces à base de phosphate ferrique (autorisés en bio) sont une option si besoin.
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Acariens (Araignées rouges) : Minuscules, difficiles à voir. Ils apparaissent surtout par temps très chaud et très sec, notamment sous serre ou tunnel où l’air est confiné. Ils tissent de fines toiles sous les feuilles, qui prennent un aspect grisâtre, plombé, puis jaunissent.
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Lutte : Ils détestent l’humidité ! Augmentez l’humidité de l’air : brumisez régulièrement le feuillage (le matin). Douchez le dessous des feuilles. Il existe des acariens prédateurs (achetés en jardinerie spécialisée) très efficaces (Phytoseiulus persimilis). En dernier recours, une pulvérisation de savon noir ou d’huile horticole peut aider.
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Maladies fongiques (rares si bonnes conditions) : Elles sont surtout liées à un excès d’humidité sur les feuilles ou dans le sol.
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Taches foliaires : Divers champignons peuvent provoquer des taches sur les feuilles (brunes, noires…).
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Prévention : La meilleure ! Arrosez TOUJOURS au pied, jamais sur les feuilles. Assurez une bonne circulation de l’air (respectez les distances de plantation, tuteurez). Si vous voyez des feuilles atteintes, enlevez-les tout de suite.
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Pourriture grise (Botrytis) : Un feutrage grisâtre peut apparaître sur les feuilles ou les tiges, surtout en fin de saison quand il fait plus humide et frais, ou sous abri mal aéré.
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Prévention/Lutte : Aération maximale ! Supprimez immédiatement les parties atteintes et jetez-les (pas au compost).
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3. Stratégies de Prévention Globale (Lutte Intégrée Biologique)
Mieux vaut prévenir que guérir ! Adoptez ces bonnes habitudes pour un jardin sain :
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Rotation des cultures : Même si la baselle n’a pas beaucoup de maladies spécifiques du sol, c’est toujours une bonne pratique de ne pas la replanter au même endroit chaque année. Alternez avec d’autres familles de légumes.
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Associations de cultures bénéfiques : Plantez à proximité des plantes qui peuvent aider :
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Œillets d’Inde (Tagètes) : Réputés pour repousser certains insectes et nématodes (même si la baselle y est peu sensible).
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Basilic, Menthe (en pot à côté, car la menthe est envahissante !) : Leur forte odeur peut perturber certains ravageurs.
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Capucine : Elle attire les pucerons, qui iront sur elle plutôt que sur votre baselle (plante « piège »).
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Utilisation de filets anti-insectes : Si vous avez beaucoup de problèmes d’insectes au début, vous pouvez protéger les jeunes plants avec un filet très fin pendant quelques semaines.
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Favoriser la biodiversité : C’est la clé de l’équilibre ! Attirez les insectes auxiliaires (coccinelles, syrphes, chrysopes…) en plantant des fleurs variées (soucis, bourrache, phacélie…), en laissant des coins d’herbes sauvages, en installant un petit point d’eau ou un hôtel à insectes. Ils mangeront les pucerons pour vous ! Les oiseaux aussi sont de bons aides.
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Hygiène au jardin : Nettoyez les outils. En fin de saison, enlevez les restes de culture (sauf si vous laissez monter à graines). Ne mettez pas les plantes malades au compost.
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Utilisation de préparations naturelles : Utilisez le purin d’ortie dilué en pulvérisation sur les feuilles de temps en temps : il renforce la plante et la rend plus résistante. Le purin de prêle peut aider à prévenir les maladies fongiques.
Récolte et Utilisation de la Baselle
Le meilleur moment arrive : la récolte ! Comment faire pour en profiter au maximum et comment cuisiner ces feuilles originales ?
1. Quand et comment récolter ?
La baselle est généreuse et se récolte sur une longue période.
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Quand commencer ? Dès que la plante est bien installée et commence à produire des tiges secondaires avec des feuilles d’une taille suffisante (environ 6-8 semaines après la plantation, parfois moins si les conditions sont idéales). Ne soyez pas trop gourmand au tout début, laissez-la bien s’établir.
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Comment récolter ? La méthode « Coupe et revient » ! C’est la meilleure façon pour une production continue :
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Prélevez les feuilles une par une, au fur et à mesure de vos besoins, en choisissant les plus belles et les plus grandes, en partant du bas de la tige.
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OU, encore mieux : coupez les extrémités des tiges (principales ou secondaires) sur une longueur de 10 à 15 cm. Choisissez les pousses les plus tendres. Cette coupe va stimuler la ramification juste en dessous, et donc la production de nouvelles pousses à récolter plus tard ! C’est un cercle vertueux.
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Meilleur moment de la journée : Récoltez de préférence le matin, après que la rosée se soit évaporée. Les feuilles seront bien fraîches et gorgées d’eau.
2. Conservation
Comme la plupart des légumes-feuilles, la baselle est meilleure consommée rapidement.
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Utilisation rapide : Idéalement, cuisinez-la le jour même de la récolte pour profiter au maximum de sa fraîcheur, de son croquant (si crue) et de ses nutriments.
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Conservation courte au réfrigérateur : Si vous devez la conserver, vous pouvez la garder 2 à 3 jours maximum dans le bac à légumes du réfrigérateur. Enveloppez les feuilles (non lavées) dans un linge humide ou mettez-les dans un sac plastique perforé pour éviter qu’elles ne se dessèchent.
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Autres méthodes ?
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Séchage : Non recommandé, elle perd tout son intérêt.
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Congélation : Possible, mais la texture en prend un coup. Il faut d’abord blanchir les feuilles quelques minutes dans l’eau bouillante, les refroidir vite dans l’eau glacée, bien les égoutter et les essorer avant de les congeler. Elles seront utilisables uniquement cuites (soupes, gratins…).
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3. Utilisation en cuisine : Osez l’originalité !
Comment déguster cette fameuse baselle ?
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Goût et texture :
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Goût : Assez doux, parfois décrit comme légèrement terreux ou rappelant la betterave (surtout Basella rubra). Certains y trouvent une note poivrée quand elle est crue.
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Texture : Croquante et juteuse quand elle est crue. Une fois cuite, elle développe une texture un peu mucilagineuse (gluante), surtout les feuilles plus âgées et les tiges. C’est moins prononcé avec les très jeunes pousses et si la cuisson est rapide. Cette texture peut être un atout pour lier des soupes ou des sauces !
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Utilisation crue : Les jeunes feuilles et les pousses les plus tendres sont délicieuses crues. Ajoutez-les à vos salades composées pour apporter du croquant, de la fraîcheur et une jolie couleur (surtout avec Rubra). Vous pouvez aussi les utiliser dans des rouleaux de printemps ou des sandwichs.
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Utilisation cuite : La baselle se cuisine un peu comme l’épinard, mais elle tient mieux à la cuisson.
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Ajoutez-la en fin de cuisson dans les soupes, les veloutés, les currys (indiens, thaïs…), les ragoûts, les dals (lentilles indiennes), les poêlées de légumes ou les woks asiatiques. Elle s’intègre très bien aux plats un peu épicés.
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La cuisson doit être rapide (quelques minutes suffisent) pour qu’elle garde un peu de texture et préserve ses nutriments. Elle réduit moins que l’épinard.
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Vous pouvez aussi la faire simplement sauter à la poêle avec un peu d’ail, de gingembre, de piment… C’est délicieux !
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Idées recettes rapides :
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Baselle sautée à l’ail et au piment : Faites revenir ail et piment dans de l’huile chaude, ajoutez les feuilles de baselle, faites sauter 2-3 minutes, un peu de sauce soja, c’est prêt !
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Ajout dans un Dal de lentilles corail : Ajoutez une grosse poignée de feuilles de baselle ciselées dans votre dal quelques minutes avant la fin de la cuisson.
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Salade fraîcheur d’été : Mélangez jeunes feuilles de baselle, tomates cerises, concombre, feta, olives, et une vinaigrette citronnée.
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N’hésitez pas à expérimenter ! C’est un légume polyvalent.
Multiplication et Conservation des semences
Vous avez adoré votre baselle et vous voulez en avoir l’année prochaine, ou même en donner à vos amis ? Bonne nouvelle, elle est facile à multiplier !
1. Récupérer ses graines : Préparez la saison suivante !
C’est assez simple de produire ses propres graines de baselle.
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Laissez fleurir et fructifier : En fin d’été ou à l’automne, quand les jours raccourcissent, la baselle va se mettre à fleurir. Laissez quelques tiges tranquilles (ne les récoltez plus) pour qu’elles produisent des fleurs puis des fruits.
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Attendez la maturité complète : Les petits fruits verts vont devenir rouges, puis violet foncé presque noirs et mous au toucher. C’est à ce stade qu’ils sont mûrs et que la graine à l’intérieur est prête.
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Extraction des graines : Récoltez ces fruits bien mûrs (attention, le jus violet tache énormément les doigts et les vêtements !). Écrasez-les doucement entre vos doigts (avec des gants !) ou dans une passoire fine au-dessus d’un évier. Rincez abondamment à l’eau pour séparer la pulpe de la petite graine noire unique qui se trouve à l’intérieur.
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Séchage : Étalez les graines propres sur du papier absorbant, une assiette ou un tamis fin. Placez-les dans un endroit sec, chaud, aéré et à l’ombre pendant plusieurs jours, voire une semaine ou deux. Remuez-les de temps en temps. Elles doivent être parfaitement sèches. Pour vérifier, essayez d’en casser une : elle doit être dure et cassante, pas molle.
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Conservation : Une fois bien sèches, mettez les graines dans une enveloppe en papier (le mieux pour qu’elles respirent un peu) ou un petit sachet hermétique (si elles sont parfaitement sèches). N’oubliez pas d’étiqueter avec le nom de la plante (Baselle Alba ou Rubra) et l’année de récolte. Conservez ces enveloppes au frais, au sec et à l’abri de la lumière (une boîte en métal dans un placard frais convient bien). Les graines de baselle se conservent généralement bien pendant 2 à 3 ans.
2. Multiplication par bouturage : Super facile et rapide !
C’est la méthode la plus facile et rapide pour obtenir de nouveaux plants de baselle, surtout pendant la saison chaude !
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Prélevez des boutures : Coupez des extrémités de tiges saines et vigoureuses, d’une longueur de 10 à 15 cm. Choisissez des tiges qui ne sont pas en train de fleurir. Chaque bouture doit avoir au moins 2 ou 3 « nœuds » (points d’insertion des feuilles).
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Préparez les boutures : Enlevez les feuilles situées sur la moitié inférieure de la tige (pour ne pas qu’elles pourrissent dans l’eau ou la terre). Vous pouvez laisser 2 ou 3 feuilles en haut.
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Deux méthodes d’enracinement (les deux fonctionnent très bien avec la baselle) :
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Mise en eau : Placez simplement les boutures dans un verre d’eau, en immergeant la partie sans feuilles. Changez l’eau tous les 2-3 jours. Placez le verre à la lumière (pas de soleil direct brûlant) et à la chaleur (>20°C). Des racines blanches devraient apparaître en 1 à 2 semaines seulement ! Quand les racines font 2-3 cm, vous pouvez les planter en pot ou en pleine terre (si la saison le permet).
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Mise en terreau : Plantez directement les boutures (après avoir enlevé les feuilles du bas) dans des petits pots remplis d’un terreau léger et humide. Enfoncez la tige sur quelques centimètres. Tassez doucement autour. Maintenez le terreau constamment humide (sans être détrempé) et placez les pots à la chaleur et à l’ombre légère au début. Vous pouvez couvrir les pots avec un sac plastique transparent (en aérant tous les jours) pour maintenir une forte humidité (« bouturage à l’étouffée »), ce qui accélère l’enracinement.
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Résultat rapide ! Avec la chaleur et l’humidité, la baselle s’enracine très vite. C’est une excellente façon de :
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Multiplier vos plants préférés en cours de saison.
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Remplacer un plant qui aurait dépéri.
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Prolonger la saison : Faites des boutures à la fin de l’été et rentrez-les à l’intérieur (endroit lumineux et chaud) pour continuer à avoir des feuilles fraîches pendant une partie de l’automne/hiver, ou pour avoir des plants prêts à ressortir au printemps prochain !
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Cultures spécifiques
Envie d’aller plus loin ou de contourner certaines contraintes climatiques ?
1. Culture sous abri (serre, tunnel)
Cultiver la baselle sous une serre ou un tunnel plastique présente des avantages, surtout si votre climat est un peu juste.
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Avantages :
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Prolonger la saison : Permet de semer/planter un peu plus tôt au printemps et de récolter plus tard à l’automne, voire en hiver si la serre est maintenue hors gel ou chauffée (mais coûteux !).
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Meilleur contrôle de la chaleur : La serre accumule la chaleur, ce que la baselle adore.
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Meilleur contrôle de l’humidité de l’air (si on gère bien l’aération).
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Protection contre le vent, les fortes pluies, et certains ravageurs extérieurs.
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Spécificités / Points d’attention :
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VENTILATION ABSOLUMENT INDISPENSABLE ! C’est le point crucial sous abri. La température peut monter très très haut en été, et l’humidité peut stagner. Il faut aérer au maximum tous les jours (ouvrir portes, fenêtres, relever les côtés du tunnel) pour éviter les coups de chaleur (la baselle souffre au-delà de 35-40°C) et surtout pour prévenir les maladies fongiques (mildiou, botrytis) qui adorent l’air confiné et humide.
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Gestion de l’humidité de l’air : Brumiser si l’air est trop sec (souvent le cas en serre très chaude).
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Pollinisation : Les fleurs sont auto-fertiles, mais le vent aide. Sous serre, s’il y a peu d’air et peu d’insectes, vous pouvez secouer doucement les tiges fleuries pour aider à la formation des fruits (si vous voulez des graines).
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2. Culture hors-sol (hydroponie, aquaponie)
La baselle s’adapte bien à ces techniques plus modernes.
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Principe : On cultive sans terre, les racines baignant dans une solution nutritive (eau + engrais parfaitement dosés en hydroponie) ou dans l’eau enrichie par les déjections de poissons (aquaponie).
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Avantages : Croissance souvent très rapide, contrôle total des nutriments, pas de maladies du sol. Idéal pour les systèmes verticaux ou les espaces réduits.
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Inconvénients : Demande plus de technicité (gestion de la solution nutritive, pompes, tests…), un équipement spécifique et un investissement initial plus important. Mais c’est une option très efficace pour ceux qui maîtrisent ces techniques.
FAQ et Résolution des Problèmes – Éviter les erreurs courantes ❌
Quelques questions reviennent souvent quand on débute avec la baselle. Voici des réponses et les erreurs à ne pas commettre.
1. Questions Fréquentes
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« Pourquoi mes graines de baselle ne germent pas ? »
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Cause n°1 : Manque de chaleur ! Il faut au moins 20-25°C constants. Semer trop tôt ou dans un endroit frais = échec quasi assuré.
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Graines trop vieilles ? (Le pouvoir germinatif diminue avec le temps).
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Pas de trempage/scarification ? (Ça aide beaucoup pour cette graine dure).
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Terreau détrempé ? (Les graines peuvent pourrir).
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« Ma baselle pousse très très lentement. »
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Manque de chaleur (surtout au début).
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Manque de lumière (soleil direct).
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Sol trop pauvre (pas assez de compost/nutriments).
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Arrosage insuffisant (sol qui sèche trop souvent).
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« Les feuilles de ma baselle jaunissent ou flétrissent. »
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Vérifiez l’arrosage : C’est souvent la cause. Excès (terre toujours trempée, jaunissement du bas) ou manque (flétrissement persistant même le soir, terre sèche en profondeur) ?
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Manque de lumière ?
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Carence nutritive ? (Si la plante pousse depuis longtemps sans fertilisation d’appoint, surtout en pot).
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Trop froid ? (Si les températures chutent).
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Attaque de ravageurs discrets ? (Regardez bien sous les feuilles, cherchez des toiles d’araignées rouges si l’air est sec).
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« Pourquoi ma plante reste petite et ne grimpe pas ? »
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Manque des conditions de base : chaleur, lumière, eau, sol riche.
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Pas de support installé ? Elle ne peut pas grimper sans aide ! Installez un tuteur ou un treillis.
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« Les feuilles ont une texture visqueuse/gluante une fois cuites, est-ce normal ? »
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Oui, tout à fait normal ! C’est une caractéristique naturelle de la baselle (présence de mucilage), surtout dans les feuilles plus matures et les tiges. C’est moins marqué dans les très jeunes pousses et avec une cuisson courte. Certaines personnes aiment cette texture qui peut lier les plats, d’autres moins. C’est une question de goût !
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« Peut-on cultiver la baselle en hiver ? »
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À l’extérieur, non (sauf climat tropical !). En intérieur, oui, mais seulement si vous pouvez lui offrir beaucoup de lumière (idéalement une lampe horticole) et de la chaleur (pièce chauffée > 18-20°C). Le bouturage est une bonne option pour tenter l’expérience.
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2. Erreurs Courantes à Éviter ❌
Pour mettre toutes les chances de votre côté avec la culture de la baselle, évitez ces pièges :
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Semer ou planter BEAUCOUP TROP TÔT : C’est l’erreur n°1 ! Attendez la vraie chaleur (sol et air réchauffés, pas de risque de froid nocturne). La patience est récompensée par une croissance rapide.
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Ne pas prévoir de SUPPORT dès le début : Vous allez vous retrouver avec une plante qui rampe partout, prend de la place et est moins facile à gérer. Anticipez !
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Sous-estimer son BESOIN EN EAU par temps chaud : Le sol doit rester frais. Un coup de sec = coup d’arrêt à la croissance. Le paillage est votre ami !
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Planter dans un SOL PAUVRE sans l’améliorer : Pour une croissance luxuriante, elle a besoin de manger ! Compost obligatoire à la plantation.
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Manque de SOLEIL : Elle va végéter, s’étioler (pousser en longueur sans force) et produire peu. Trouvez-lui la meilleure place.
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Arroser le FEUILLAGE systématiquement : C’est inviter les maladies fongiques. Toujours au pied !
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Ignorer les premiers signes de RAVAGEURS (surtout les acariens par temps sec) : Une petite colonie est facile à gérer, une invasion massive beaucoup moins. Observez régulièrement sous les feuilles.
Osez donc l’épinard qui aime l’été !
Voilà, vous savez (presque) tout sur la culture de la baselle ! Vous avez découvert une plante fascinante :
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Facile et productive quand les conditions sont réunies (CHALEUR !).
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Une solution parfaite pour avoir des légumes-feuilles frais tout l’été.
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Nutritive et polyvalente en cuisine.
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Et même décorative, surtout la variété Basella rubra !
C’est vraiment le légume idéal si vous cherchez une alternative aux épinards qui ne supportent pas la chaleur de nos étés. N’hésitez plus à l’essayer ! Et souvenez-vous de la facilité du bouturage : une fois que vous avez un pied, vous pouvez en avoir autant que vous voulez !
Le plus grand plaisir sera de récolter ces belles feuilles charnues directement dans votre jardin ou sur votre balcon, en sachant que vous les avez cultivées vous-même.
Alors, prêt à relever le défi ? Lancez-vous dans la culture de la baselle cet été ! Trouvez quelques graines ou un jeune plant, offrez-lui chaleur, soleil et eau, et regardez-la grimper vers le succès.
Bon jardinage et régalez-vous !